Qui est Calamus ? C’est un esprit, un morceau d’âme qui s’impose pour faire écrire, qui ordonne de revêtir la combinaison du modeste écrivain pour plonger dans un univers nouveau où « je » n’est plus l’homme mais de nombreux alter ego ou de nombreux autres. Calamus, c’est une version qui échappe à la réalité tout en l’affrontant davantage. Elle est née il y a longtemps, en lisant à la lueur d’une lampe torche sous les draps. J’étais déjà un être solitaire, insatisfait du monde qui m’entourait, forcé d’inventer des mondes. Pas des lieux, pas des personnages. Calamus imaginait des intrigues basées sur la réalité ou des bribes de rêves ou de cauchemars. Dès lors, Calamus grandit, prend de plus en plus de place et de jour en jour, des histoires deviennent plus envahissantes et je me mets à écrire. J’écris avec ma raison et mon empathie, ma curiosité et mon implication plus encore qu’avec mon inspiration, dans un style pragmatique, presque cartésien. Ma logique sert des intrigues surprenantes et crée des personnages peu ou prou ordinaires qui nous livrent leur vie avec leurs mensonges et leurs vérités, leurs hypocrisies et leurs sincérités. Mais plus j’écris, plus Calamus invente et souvent, très souvent, une nouvelle idée de roman émerge et écrase celui qui est en cours d’écriture. C’est un combat incessant qui résonne dans mon esprit, je dois écrire vite pour qu’aucune histoire ne meurt, assassinée par une nouvelle, avant la fin de son écriture. Quelles qu’elles soient, ces histoires s’écrivent, se lisent, et me libèrent.

© Marc-Alexandre Robbe (ArtStation)