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Cours magistral, ou Le cas du type à trouver
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Cours magistral, ou Le cas du type à trouver

— ...et c’est ainsi que l’affaire fut finalement résolue.

— Clap ! Clap ! Clap...

—Merci, merci... Vous pourrez d’ailleurs en trouver narration exacte et relation complète dans le troisième tome, tout droit sorti des presses il y a peu contre la modique et cependant méritée somme de trois livres.

— ...

— euh... Oui, disais-je, troisième... et dernier tome, peut-être !

— Ah ?... Oh...

— Je vous en prie, rien n’est encore certain, ni définitif...

— Ah ! Clap ! Clap ! Clap...

— Merci, merci bien, moi aussi... je vous comprends... méritée et cependant modique somme de trois livres tout rond, donc...

— Ah... Oui... Clap.

Donc, comme je... comme nous le disions, loisible il vous sera de retrouver les tenants et les aboutissants de cette sombre et terrifiante histoire intitulée comme il se doit « Le cas du romancier invisible ». Et ceci sous la plume même de notre cher ami et néanmoins Dr. ici présent.

— cla...

— Merci pour lui... Dr. et pour autant ami, donc ; sans lequel, je ne le soulignerai jamais assez, je ne serais pour toujours qu’une lumière brillant dans la nuit certes, mais n’éclairant que le vide et n’atteignant jamais ces yeux clos et cernés qui ne sont donc que le reflet d’âmes sans esprit, ni inversement.

— Clap ! Clap ! Clap ! Clap ! Clap...

Et les fournis applaudissements de redoubler comme le Maître dans l’art de la déduction inductive reposa son derrière potelé sur un épais tapis de sol, si doux au fessier délicat du meilleur limier de cette fin de siècle, le bien nommé Toby.

— cla... (merci pour lui, aussi)

quand aussi son plus fidèle compagnon leva de son ouvrage un petit nez rose aux vibrisses tressautantes et deux jolis yeux pers aux élégantes fentes verticales... Dr. Félix, le cher et irremplaçable greffier à la griffe inégalée dans l’art de la narration haute en suspense et riche de la double lecture d’un même fait : l’un ne voyant même pas ce qui lui rase les moustaches, l’autre s’émouvant à peine de n’avoir plus besoin de sa truffe pour trouver l’objet du délit, préférant user de son magnifique cerveau que de narines humides et tremblotantes...

— Dring...

Sous le son stridulent de la sonnerie se termina ce cours magistral offert gracieusement (os à moëlle et pâté de musaraigne mis à part...) par cette impayable(ou presque...) paire de limiers hors du commun à de méritants universitaires de cette bonne et royale capitale.

— Dring ! Dring ! Dring......

—?

— !

— Toc-Toc ! Gentlemen, vous n’entendez pas qu’on joue de la sonnette depuis tout à l’heure ? Je suis votre logeuse certes, mais je vous le redis une fois encore : je ne serai ni votre secrétaire, ni votre femme de chambre !

Le ton acidulé, la voix douce et criarde à la fois de cette chère Mme H. sembla redonner vie aux deux êtres à moitié avachis qui sur un canapé encombré de cartons et de dossiers poussiéreux, qui au fond d’un large et haut fauteuil dont l’âge canonique ne pouvait échapper à quiconque y posait son auguste postérieur.

Ah, les lendemains de fêtes ! Parfois, la résolution définitive d’une énigme bien mal engagée pouvait amener les deux colocataires de ce logement double à privilégier l’art du décolletage de bouteille de longue lignée à celui de la prise de tête sur une page de mots cryptés ou de la recouvrance d’une pile de factures de fort mauvais aloi, parfois...

— Vous n’oublierez pas les petits biscuits... se fit entendre une voix pâteuse et grave aussi.

— Co... Comment ça ?

— Oui, pour aller avec le thé, merci. se permit une autre pensée exprimée d’un timbre profond et effilé, à la fois.

— Rhô ! Vous... Vous deux !

Et Mme H. de repartir aussi promptement qu’elle était venue ; et de descendre, trotte-menu, vers la porte qui ne cessait de faire entendre son ton pressant et plaintif, aussi...

— Ah ! Mazette, quel rêve étrange, ma foi, se fendit le Dr., se redressant de ce divan ayant connu de meilleurs jours. Il me semble avoir encore entre les oreilles une espèce de sonnerie de classe, je crois ; oui, et vous aussi étiez là, mais... Oh, par Saint George ! Non, décidément..., ouf ! s’exclama-t-il, tentant retenir un gargouillis qui aurait dû se faire reconnaître comme un aimable et inopiné rire, franc et ouvert.

— Oui, mon cher John ?

— Eh bien, vous ne m’en voudrez pas : vous étiez... je vous y ai vu sous les traits familiers d’un Saint-Hubert faisant leçon à une flopée de jeunes étudiants tout acquis à votre cause et...

— Et ? Comme ceci est amusant : moi aussi j’ai fait ce rêve-là, ou à peu près. Sauf que de votre aimable et plaisante figure, je ne puis me souvenir que de ce regard perçant pour ne pas dire pénétrant... tel celui d’un chat de Siam !

— Oh ! Vraiment ? Euh... fit le digne représentant de l’ordre des médecins et canidés affiliés.

— Oui, cher Bulldog ! s’esclaffa le plus futé des deux. Mon cher et unique Wouafson !

— Ah, oui-da*, mon Chat-relock, vieux mais sémillant chat de gouttière...

*en français, dans le texte.

Ce ne fut qu’après une franche et somme toute assez longue accolade que, toujours trotte-menu mais sans se départir de son obstination toute muridéenne, Mme H. fit entrer dans l’antre du premier étage une jeune dame un peu tremblante, tout de noir vêtue, qui semblait implorer de ses deux grands yeux mordorés le secours de ce duo improbable, mais impayable (ou presque), aussi.

Ce qui se passa par la suite... n’est pas l’objet de ce présent écrit, désolés !

(Mais à ceux que cela intéresserait véritablement, nous ne saurions trop conseiller de se procurer le tome quatre -qui a dit le dernier ?- des aventures véridiques et édifiantes de Chat-relock et Wouarfson, récit troisième et titré, comme il se devait d’ailleurs : « La fiancée plein d’effroi aux yeux de miel, ou de la difficulté de bien lancer le galet depuis une berge à la pleine lune sans qu’un ricochet subtil mais malencontreux ne vienne ruiner un plan machiavélique pourtant vachement bien ficelé, quoi !)*

— Clap ! Clap... de fin.

* Contre la modique et bien méritoire somme de quatre livres... oui, oui, tout augmente...


Texte publié par ffmonrise, 26 septembre 2017 à 22h41
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