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tome 1, Chapitre 4 « Un concours et des lettres » tome 1, Chapitre 4

Gaston lit Le journal de Spirou dans son bureau profitant d'une réunion à laquelle il n'a pas été convié. Confortablement installé dans son fauteuil, les pieds sur la table, il se délecte des bandes dessinées et des jeux proposés par le magazine. Les locaux sont presque déserts et Gaston a tout le loisir de lire pour « se reposer d'avoir bien travaillé » selon ses dires. En effet, il a passé la matinée à tenter de mettre de l'ordre dans son bureau. En son for intérieur, Gaston ne cesse de se répéter que son travail donne d'excellents résultats et qu'il est fier d'apporter sa contribution au journal. Au détour d'une page, le préposé au courrier tombe sur une annonce pour un concours organisé par le magazine pour lequel il travaille depuis plusieurs années. Le principe est simple : les participants qui s'inscrivent doivent se rendre dans les locaux pour remplir un défi qu'ils tirent au sort.

Sûr de lui, le jeune garçon ne prend pas le temps de lire l'intégralité de l'annonce car il ne veut pas être en retard pour sa pause déjeuner. Gaston note soigneusement la date dans son calepin avant de donner son bulletin de participation à la secrétaire, Mademoiselle Kiglouss qui glousse de rire en recevant le bulletin. Mais ventre affamé n'a pas d'oreille et son collègue n'entend pas le rire sarcastique de la secrétaire, il est déjà en retard pour manger avec Jules-de-chez-Smith-en-face. Assis en terrasse, dans un café, ils déjeunent en parlant du nouveau système de communication qu'ils envisagent de mettre en place entre leurs deux bureaux. Puis ils parlent du concours durant une heure et demie jusqu'à ce que Gaston décrète que sa pause déjeuner est terminée depuis une demi-heure et qu'il va se mettre en retard dans son travail.

Les mains dans les poches, il rentre d'un pas traînant dans les locaux de la rédaction où les employés sont déjà à leur poste pour boucler le prochain numéro. Fatigué par toute cette agitation, Gaston s'enferme dans son bureau pour être un peu au calme et s'atteler à trier le courrier du jour. Il ouvre deux enveloppes avant de s'endormir la tête sous les enveloppes du jour qui masquent ses ronflements. Le soir venu, l'employé au courrier se réveille, il ouvre les yeux et il range soigneusement le courrier du jour dans la montagne de papier qui engloutit la moitié de son bureau et menace de s'écrouler. Toutefois, il prend le temps de lire les deux courriers qu'il a ouvert, de les tamponner et de les classer avant de prendre son manteau pour affronter le froid de l'extérieur.

Le jour dit, il se présente à l'accueil avec les autres participants. Caché par la foule, il ne voit pas Prunelle le chercher partout. Pour l'occasion, il a revêtu le nouveau pull vert tricoté par sa tante Hortense pour son anniversaire.

- Où est donc Gaston ? Apparemment, il n'est pas dans les parages, tant mieux, une de ses inventions ne va pas nous exploser à la figure durant le concours. J'enferme la mouette, le chat, la souris et le poisson dans son bureau et le ciel peut bien me tomber sur la tête s'il arrive quelque chose aujourd'hui.

Quelques minutes plus tard, le rédacteur en chef rejoint l'accueil où les participants patientent ; il se frotte les mains de joie, le concours est un succès.

- Bonjour à tous, nous avons organisé ce concours pour récompenser le plus innovant d'entre vous. Veuillez me suivre s'il vous plaît.

Après quelques minutes de marche dans le dédale des couloirs, l'homme ouvre une porte qui donne sur une salle emplie de papiers.

- Bien, dans cette salle, le courrier en retard est entreposé. Celui d'entre vous qui inventera la meilleure solution pour classer le courrier en retard, signera un contrat de travail en cdi pour remplir ces fonctions. Vous avez jusqu'à ce soir ! Le matériel est à votre disposition ainsi que de quoi vous sustenter. Les toilettes sont juste en face. Je repasserai ce soir et le journal se charge de prendre en charge le déjeuner.

Prunelle conduit le groupe jusqu'à une immense salle où du matériel de tout type se trouve éparpillé un peu partout puis il laisse les participants s'atteler à la tâche après avoir fait apporter du café, des sandwichs et des brioches pour apaiser l'estomac des concurrents. Toute la journée, les participants désertent les lieux au fil des explosions et des nuages nauséabonds qui envahissent la pièce (qui ne comporte aucune fenêtre). Les plateaux chargés de nourriture se vident au fur et à mesure que le temps passe car de nombreux participants se sentent mal. Seul un jeune homme en pull vert travaille en sifflotant sans paraître incommodé par ces émanations qu'il a crées. Durant ses fréquentes pauses-déjeuner, il améliore les sandwichs au moyen de diverses sauces qu'il a ramené de son bureau. Le sandwich jambon-beurre-fromage-thon-confiture de fraise ne remporte guère de succès parmi ses adversaires.

Le soir venu, son invention est fin prête et c'est entouré d'une foule de journaliste que Prunelle remet à Gaston le prix promis : un contrat de travail à durée indéterminée. En effet, il est le seul concurrent restant en lice et il a inventé une machine à dissoudre la colle qui scelle les enveloppes; en utilisant de la vapeur d'eau, elle libère le courrier de sa prison de papier. L'employé au courrier n'a plus qu'à lire et trier les missives. Il ne perd ainsi plus de temps à ouvrir les enveloppes parfois récalcitrantes ou à chercher son coupe-papier dans tout le bureau voire dans le tas de courrier en attente de tri. Et il ne risque plus de se couper les doigts sur le papier ou avec son coupe-papier ce qui réduit les accidents du travail.

Interviewé par un journaliste, Prunelle ne peut que louer l'inventivité de « Monsieur Gaston Lagaffe employé au courrier modèle qui passe ses journées à créer des inventions de toutes sortes qui égaient la rédaction. », « sa bonne humeur et son implication au service de ses inventions démontrent son enthousiasme dans la réalisation des buts qu'il s'est fixé ». Devant les journalistes, Gaston signe son deuxième contrat à durée indéterminé sous le crépitements des flashs et les applaudissements des journalistes. A ses côtés, Prunelle pleure à chaudes larmes, sa tentative pour remplacer Gaston a échoué.


Texte publié par Bleuenn ar moana, 3 novembre 2017 à 12h50
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