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tome 1, Chapitre 8 « Eliane » tome 1, Chapitre 8

Ces femmes qu’on nommait les sages étaient au début des prêtresses versées dans l’adoration des esprits terrestres comme ceux des forêts. Grisées par leurs connaissances, elles dupèrent les esprits à leurs seuls profits. Leurs pouvoirs leur permirent de régner en despotes pendant de nombreuses années dans des régions isolées, notamment celle du Creusin.

Extrait des chroniques des terres de l’ouest : l’âge obscur.

Roland était dans un tel état d’épuisement à la fois physique et mental, qu’il ne parvenait à se réjouir ni de la victoire ni de sa survie.

Une fois arrivé dans cette petite pièce de la citadelle d’Ishtar, il s’affala sur une chaise. Presque une heure passa avant qu’il soit en état d’ouvrir la bouche.

« Crois-le ou non Ganelon, mais je suis content de pouvoir enfin te parler en face.

Je t’ai d’abord détesté pour ce que tu as fait. Puis j’ai réalisé que j’en étais moi aussi responsable.

Tu as toujours été si brillant. Je me souviens encore à quelle vitesse tu as appris à lire.

Comment ai-je pu te cantonner dans un poste d’exécutant ? J’aurais dû t’exposer l’ensemble de mon projet, te mêler directement à la création du royaume. Si tu as finis par prendre tes propres décisions sans me consulter, c’est bel et bien ma faute.

Je voulais aussi te dire que j’ai admiré le coup des renforts de l’est. Ishtar n’a jamais eu beaucoup de guerriers. Par contre elle a toujours disposé d’or et de relations par-delà les montagnes.

Nous retenir pendant que d’autres ramenaient des mercenaires au pas de course, c’était bien vu. Je sais très bien que c’était ton idée.

Et dire que la victoire est dû à un coup d’éclat d’Arthéon. Il a foncé dans le tas jusqu’au chef des mercenaires et l’a tué avec pas mal d’autres au passage. On vit vraiment une époque absurde.

Je me demande si tu aurais parvenu à sauver Arthéon malgré toutes ses blessures.

Quoiqu’il en soit on est bien avancé tous les deux.

Si ça peut te faire plaisir j’ai abandonné la recherches de Fiona. Maintenant qu’Arthéon mort où est l’intérêt. Si au moins elle était suffisamment âgée pour faire croire qu’elle est enceinte de lui. »

Soudain la porte grinça. Qui osait le déranger ? Une fois n’est pas coutume, cet intrus allait tâter des poings du supérieur.

« Roland ! Je te cherchais. Tu parles avec qui...» Dit Rebecca avant de s’interrompre en voyant le cadavre allongé par terre.

« Ganelon ! » Reprit-elle. « Comment est-ce arrivé ? »

« Pendant la prise de la citadelle. » Expliqua Roland. « Ces foutus soldats ont massacrés tous ceux qu’ils trouvaient sans distinction. J’avais pourtant fournis une description de Ganelon aux chefs de groupe. »

Qu’il était beau à se dévoiler ainsi dans toute sa vulnérabilité. Au vue de l’absence d’une autre chaise Rebecca s’assit sur ses genoux avec le naturel que seul un vrai couple peut avoir.

« Pourquoi le voulais-tu vivant ? »

« Tu vas me trouver stupide. »

« Tu sais bien que non. »

« Je le considérais encore comme un proche. Et puis il savait tellement de choses notamment en médecine. Tout ce savoir ne devait pas partir en fumée. Heureusement il a laissé des écrits. »

Rebecca porta de nouveau ses yeux sur le cadavre de Ganelon. Même si elle l’avait croisé plusieurs fois, elle le connaissait mal. Ce n’était pas quelqu’un de causant. Mais il était toujours possible de se rattraper un peu.

« Comment s’appelait-elle en vrai ? »

Elle n’obtint qu’un air surpris en guise de réponse.

« Qu’est-ce que tu crois ? Que tu es le seul à avoir un peu de cervelle. »

« Eliane. Elle était du Creusin. »

« Au Creusin ils vénèrent surtout les esprits de la terre, et préfèrent être enterrés. On pourrait le faire plus tard. »

« Oui ça me plairait bien. » Admit Roland un peu soulagé.

L’ayant suffisamment soutenu Rebecca décida de passer à un sujet plus terre à terre.

« C’est quoi la suite pour le royaume ? »

« L’obscurité. La coalition a perdu plus de la moitié de ses effectifs dans cette bataille dont des supérieurs de familles prestigieuses. Ça va faire pas mal de mécontents.

Je vais manœuvrer afin que le duc Malvoisin hérite de ce qu’il restera d’Ishtar après le pillage. C’est l’un de nos meilleurs soutiens.

Selon les instructions d’Arthéon je devrais être le régisseur de son comté jusqu’à ce que son frère atteigne l’âge adulte. Le temps de son instruction je le ferai passer par divers familles supérieures. Comme ça il pourra parfaire ses relations.

Qui sait le royaume n’est peut-être pas encore mort. »

Étrangement Rebecca écouta seulement d’une oreille la réponse à la question, qu’elle venait de poser. Son esprit était préoccupé par Eliane.

Lors de son intégration dans le réseau Rebecca fut rapidement intriguée par Ganelon. Si elle savait à quoi s’en tenir avec Roland, il en allait différemment avec son impénétrable bras droit. Par sécurité elle l’espionna un peu. A croire qu’elle avait cela dans le sang. Rebecca découvrit alors son travestissement.

Cela expliquait sa discrétion. Rebecca ne chercha pas plus loin à l’époque. Elle était tellement contente de son changement de vie. A présent elle voyait les choses autrement.

« Depuis combien de temps se faisait-elle passer pour homme ? »

« Ca remonte à notre rencontre, il y a dix ans. »

« Dix ans à faire semblant. Quelle horreur ! »

« Qu’est-ce qu’on a fait d’autres toi et moi. » Balança tristement Roland. « J’ai passé ma vie à cotoyer des abrutis en armures et à me faire passer pour l’un des leurs. Quant à toi il y a eu tous ces types devant lesquelles tu souriais et écartais les cuisses, comme s’ils te plaisaient. »

De la part de n’importe qui d’autre Rebecca aurait très mal prit cette dernière remarque. Elle savait que Roland lui ne la jugeait pas. Il ne faisait que constater la dure réalité.

Il devenait trop mélancolique à son goût.

« A notre soeur menteuse. » Dit-elle d’abord à l’adresse du cadavre afin d’adoucir l’ambiance par l’ironie.

Suite à ces mots, elle pivota tout en soulevant une de ses jambes de façon à faire face à Roland.

« Dis-moi. » Murmura-t-elle doucement. « Ça te tenterait un peu d’inceste ? »

Roland esquissa un sourire amer avant se décider à parler.

« Pas devant lui... elle. Je n’y arriverai pas désolé. »

Rebecca se leva en essayant de ne pas trop tirer la gueule par délicatesse. Il valait mieux le laisser seul ou plutôt en tête-à-tête.


Texte publié par Jules Famas, 3 août 2017 à 09h11
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