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tome 2, Chapitre 24 « La prise de Septuna » tome 2, Chapitre 24

Il nous a fallu un mois tout entier, à Elya et moi, pour rejoindre les Îles de Therdonne, à partir de Dolomen. Et aujourd’hui, voilà qu’il ne m’en faut que trente minutes pour apercevoir le large de Dolomen. Ce sont les Rubeniens qui m’y ont conduite. Il faut avouer qu’ils volent d’une manière incroyablement rapide.

Je demande à mon groupe d’escorte de me déposer à Septuna même afin de m’assurer que la capitale est encore sous l’emprise d’Elya, mais aussi pour prévenir l’armée d’une éventuelle attaque de Sire Goldorus. Malheureusement, lorsque nous approchons de la cité, je sens comme un étrange malaise m’envahir. Il y a quelque chose d’anormal. Je plisse les yeux et me concentre pour tenter de discerner quelque chose malgré la hauteur à laquelle je me situe actuellement. De nombreux gardes circulent dans les rues, par groupe de cinq au minimum. Ils ont tous revêtu une armure bleue. Ce ne sont pas les couleurs de Septuna. Je n’ai jamais connu les rues aussi désertes et il y a quelques dégâts matériels, heureusement rien de très grave. Aucun train ne circule. Le marché qui a lieu tous les jours sur la grande place n’est pas présent. Septuna a été capturée.

Voyant cela, je demande à mon escorte de me déposer aux abords de la ville pour éviter d’être aperçue. Je n’arrive pas à y croire, tout à été tellement rapide… C’est à croire que la prise de Septuna a été organisée des mois à l’avance, avec grand soin. Nous n’aurions jamais dû partir, Elya et moi. L’information a dû échapper, pourtant nous avons été discrets. Je n’y comprends plus rien.

Les Rubeniens me déposent près de la ville, hors de vue des gardes. J’observe longuement la scène, encore sous le choc. Il faut que j’en avertisse Elya au plus vite, mais qu’il soit informé ou non… qu’est-ce que cela y changera ? Nous n’avons plus de royaume, plus d’armée, plus rien… Nous ne pouvons plus organiser un plan d’attaque pour reprendre la ville, je crois que tout est perdu d’avance. Le roi Goldorus a agi avec brio, il faut bien le lui reconnaître. J’essaie de réfléchir efficacement à la situation, mais je ne suis reine que depuis peu de temps et je ne connais pas assez bien ce monde pour prétendre être capable d’établir un plan stratégique. Et, malheureusement, je ne suis pas assez douée dans la manipulation des éléments pour affronter à moi toute seule une cité aussi grande que Septuna. Il semblerait que le roi Goldorus ait gagné cette partie. Échec et mat.

Je soupire, complètement abattue, et m’assois sur le sol, contre l’arbre derrière moi.

— Qu’y a-t-il, Majesté ? me demande l’un des Rubeniens.

— La ville a été prise d’assaut et j’ignore comment la reconquérir. Je n’ai plus d’armée et même si j’en possédais une, il faudrait établir un plan d’attaque. Je ne m’y connais pas en stratégie. Il faudrait sûrement des semaines pour analyser la situation sous tous ses angles. Nous ne pouvons plus rien faire pour Septuna. Elya et moi avons abandonné notre peuple.

— Non, Majesté, vous ne l’avez pas abandonné.

— Nous étions aux Îles de Therdonne à tenter de passer du bon temps ! Au lieu de ça, j’ai été victime d’un abominable chantage qui a causé des milliers de morts, et juste par-derrière le roi Goldorus complotait pour voler les énergies et capturer Septuna ! Si Elya et moi n’étions pas partis, rien de tout cela ne se serait produit ! Vous comprenez ?

Il affiche un air compatissant, mais moi je n’y lis que de la pitié et je déteste que quelqu’un ait ainsi pitié de moi. Ce n’est pas ce que je veux. Je ne veux pas susciter de la pitié chez les autres, je devrais plutôt éveiller leur colère. Elya et moi avons agi beaucoup trop stupidement, comme un jeune couple amoureux. Plus les choses vont bien entre Elya et moi, et plus la situation s’empire. Je crois que notre amour est juste impossible, ou alors maudit. N’ai-je donc pas le droit au bonheur comme toute jeune femme de mon âge ? Ne puis-je donc pas profiter d’un seul instant de bonheur aux côtés de mon mari ?

Le Rubenien qui s’est adressé à moi s’agenouille en face de moi et me scrute attentivement du regard, si bien que je commence à me sentir gênée.

— Vous avez seulement tenté de profiter de la vie, mais il semblerait qu’à chaque fois que vous essayez, les choses se compliquent et la situation s’envenime. Vous avez simplement un mauvais karma.

— Ou alors c’est un signe du destin. Elya et moi ne devrions peut-être pas être ensemble !

— Comment pouvez-vous dire une telle chose ?

— Enfin, regardez-nous ! Regardez-moi ! Ce n’est pas normal d’avoir autant de malchance… Chaque fois que nous avons fait un pas l’un vers l’autre, il y a eu un problème, mais nous avons forcé le destin en nous mariant et maintenant que nous sommes officiellement ensemble et que nous essayons de garder notre couple en vie, des milliers de personnes en souffrent autour de nous !

Le Rubenien incline légèrement la tête et ferme les yeux. Je crois qu’il est désemparé ou que je l’ennuie, je ne sais pas trop. Tout ce que je veux, c’est qu’il comprenne où je veux en venir, qu’il sache que cet amour est impossible, que jamais Elya et moi ne pourrons être heureux, car le sort s’acharne contre nous.

— Majesté, ne perdez pas tout espoir, je vous en prie, dit-il doucement. C’est simplement de la pure malchance, je suis persuadé que les choses iront en s’arrangeant.

— Bereneth, quelqu’un approche… souffle tout à coup l’un des Rubeniens.

— Les choses iront en s’arrangeant ? je fais en arquant un sourcil. À peine avez-vous prononcé ces mots qu’un malheur survient !

Il me fait signe de me taire et de me cacher au milieu des fougères. C’est ce que je fais sans plus attendre, le cœur battant, tandis que les Rubeniens se placent en formation, l’arme à la main. En une fraction de secondes, le chaos s’installe. Je n’ai pas le temps de voir les soldats surgir d’entre les branchages que c’est la panique générale. J’entends des cris, le bruit de fer qui se croise, et je vois un jeu de pieds effroyable se dérouler sous mes yeux tandis que les Rubeniens affrontent la garde d’élite du roi Goldorus. Ils sont bien plus nombreux, et je ne peux leur venir en aide. Finalement, avant même que je n’ai pu songer à prendre la fuite, je sens mon corps être tiré en arrière. Paniquée, je pousse un cri et commence à me débattre pour échapper à l’emprise, puis tout devient noir et le silence s’installe soudainement, c’est si apaisant…

***

Assommée, encore une fois. Je ne compte plus les fois où j’ai été assommée depuis que j’ai débarqué dans ce monde. Trois fois ? Peut-être plus. Sûrement plus, en fait. C’est obligé. J’émerge lentement de mon inconscience avec le mal de tête habituel qui suit après avoir reçu un coup aussi violent.

Lorsque j’ouvre les yeux, la lumière n’est pas très forte, mais elle m’aveugle pourtant. J’ignore combien de temps je suis restée évanouie. Probablement trop longtemps pour que la faible clarté de la pièce m’éblouisse ainsi.

Pièce ?

Je me redresse si brusquement que je suis étourdie sur le coup et mon souffle se coupe.

— Ne vous agitez pas de trop, vous avez reçu un coup violent à la tête, Majesté…

Je sens une main qui m’oblige à me rallonger et j’obéis sans broncher. Je reconnais cette chambre. C’est la mienne. Enfin, la nôtre, à Elya et moi. Je suis donc à Septuna, j’ai été capturée. Et que sont devenus les Rubeniens ? Y a-t-il encore eu des morts par ma faute ? J’espère bien que non, mais toutes les personnes qui croisent mon chemin ont peu de chance de s’en sortir vivantes. Je sème la mort et le chaos autour de moi, c’est désopilant.

Je tourne lentement la tête pour m’éviter de nouveaux vertiges et aperçois un homme qui s’agite pour concocter une boisson. Il a parlé en abernian. J’ai eu l’occasion d’apprendre un peu cette langue quand Sire Goldorus m’avait faite prisonnière par le passé, je ne me suis donc pas trompée. Il s’agit effectivement de lui. Il a toujours convoité Septuna depuis que je le connais, et la dernière fois que j’ai eu de ses nouvelles, j’ai appris qu’il s’était échappé. Il ne pouvait que comploter dans notre dos pour se procurer Septuna. Il est plutôt doué en stratégie et sait se faire discret. Même Jack n’a pas su s’informer à son sujet, sinon je ne doute pas un seul instant qu’il serait venu à notre aide. Sauf si le roi Goldorus l’a pris de vitesse et l’a fait prisonnier lui aussi.

— Vous devez boire ceci.

L’abernian tend un verre que je repousse aussitôt, en grimaçant. J’ignore ce qu’il contient et je n’aime pas cette odeur que je sens.

— Qu’y a-t-il dedans ?

— Rien de nocif, ne vous inquiétez pas, Majesté. Il s’agit simplement d’un breuvage pour apaiser votre mal de tête.

— Je n’en n’aurais pas eu besoin si je n’avais pas été assommée…

Il affiche un air penaud mais insiste malgré tout pour que je prenne le verre. Je le prends en me redressant, car je suis incapable de boire en étant allongée. Le goût du breuvage n’est pas désagréable. Je repose le verre sur la table de chevet.

— Rassurez-moi, y a-t-il des survivants ? J’ai accidentellement impliqué les Rubeniens, je ne voulais pas que mal leur soit fait…

— Alors soyez rassurée, ils vont tous bien.

— Ils sont prisonniers ? Comment a-t-il réussi son coup ? Je veux dire… Comment a-t-il réussi à échapper à la discrétion de Jack ? C’est un humain qui…

— Je sais.

Il me fait signe de la main pour m’obliger à me taire, me coupant brusquement la parole. Ce sont des mots qui, accompagnés par ce geste, me laissent inquiètent. J’ai un vague sentiment que je n’apprécie vraiment pas et je sens mon cœur s’emballer avant même que l’abernian n’ait poursuivi.

— Il est avec nous.

— Avec… Avec vous ?

— Oui, il est notre allié.

J’accuse le coup. Je croyais pourtant que Jack était quelqu’un d’honnête et d’intègre, jamais je n’aurais cru qu’il puisse s’allier à l’ennemi ! Mais qu’est-ce qui l’a poussé à agir de la sorte ? Il est pourtant censé être le mieux placé pour savoir qui, dans cette histoire, est le gentil et qui est le méchant. Qu’est-ce qui l’a poussé à agir de la sorte ?

— Sire Goldorus lui a proposé une généreuse somme d’argent qu’il n’a pas su refuser.

Il nous a donc tous trahis. Lui échapper risque d’être véritablement compliqué, il a des yeux et des oreilles absolument partout. Il saurait avant même que moi-même je ne le sache si je compte m’évader ou non. La situation est plus que critique et je ne vois pas vraiment comment y échapper. Plus j’en apprends sur ce qui se passe et plus je perds espoir. Je n’aurai pas été reine très longtemps. Et si c’était moi qui avais apporté la poisse à ce royaume ?

Je soupire et m’adosse contre la tête de lit, complètement dépitée. J’espère que les habitants de Septuna ne vont pas trop m’en vouloir. Elya a de la chance d’être encore coincé aux Îles de Therdonne. Finalement, j’aurais dû rester là-bas. Le peuple risque d’être en colère contre son roi et sa reine pour être partis. En vérité, je me demande si notre présence y aurait réellement changé quelque chose, mais le choc de cette situation doit probablement embrumer l’esprit des habitants comme il m’a étourdie quelques instants plus tôt, à la seule différence que je me refuse désormais à me laisser abattre.

Il doit bien exister une solution au problème, même si cela doit prendre des années. Il faut que j’y réfléchisse.

— Dites-moi, comment vous appelez-vous ?

— Homerold, Majesté.

— Très bien. Dites-moi, Homerold, qu’envisage le roi Goldorus ? Que va-t-il faire de moi ?

Il secoue la tête.

— Je l’ignore, Majesté, je ne suis pas tenu au courant de ce genre d’informations.

— Avez-vous seulement entendu quelque chose ?

— Je ne crois pas qu’il vous veuille du mal, si c’est ce qui vous inquiète. Sinon, pourquoi m’enverrait-il vous soigner pour un simple mal de tête ? Il se soucie sincèrement de votre santé. À ce propos, il a été furieux quand il a appris que ses soldats vous ont aussi mal traité.

— J’ai bien l’impression qu’il a un faible pour moi.

— Vous êtes une créature exotique à ses yeux.

— Mais je suis dorénavant mariée.

— Sauf s’il fait circuler l’information que Sire Elya est mort.

— Il est encore en vie, je peux le certifier. Je refuse de me retrouver mariée à deux hommes et je refuse d’être mariée à lui.

— Hélas ! Je ne peux rien y faire, Majesté.

— Je sais. Je vous remercie pour votre bon travail, Homerold.

— À votre service, Majesté.

Sur ces mots, il s’en va en emportant avec lui son matériel de médecin. Quand il referme la porte derrière lui, je soupire.

Une heure plus tard, c’est le roi Goldorus lui-même qui vient me rendre visite. Sa seule présence dans les parages me fait frémir. Non pas que pour quelqu’un de son espèce il ne soit pas séduisant, mais ce sont ses actions et ses désirs qui ne me plaisent pas et rendent le personnage plutôt désagréable à ma vue. S’il avait eu un autre caractère, je suppose que nous aurions pu nous entendre sur bien des choses…

— Bonjour, Majesté.

Il me salut poliment et je hausse les sourcils, intriguée. Je me rappelle alors de mon séjour à Abernanthe.

— Bonjour, Sire, je le salue en retour.

— Comment va votre tête ?

— Un peu mieux.

— Je suis désolé que mes hommes vous ont traité avec autant de disgrâce, Majesté.

— J’ai une question pour vous, Sire.

— Allez-y, je vous écoute.

— Je ne comprends pas vos motivations. Je veux dire… Vous savez que je suis mariée et vous continuez à me traiter avec respect. Vous avez même évité de tuer ceux qui m’ont amenée à Septuna. Et je suppose que Toriel et Mélisandre sont entre de bonnes mains ?

— Shou est le plus privilégié d’entre tous, il a su conquérir le cœur de ces dames…

— Pourquoi vous comportez-vous ainsi ? Vous n’êtes pourtant pas le genre d’homme à vouloir conquérir le monde. Vous n’avez pas cette allure-là.

— Mélisandre m’a appris un proverbe qui vient de votre monde et qui dit clairement que l’habit ne fait pas le moine. Or, vous me jugez sur mon allure physique mais vous voyez très bien ce que je suis en train de faire.

Il n’a pas tort, pourtant quelque chose cloche dans son comportement, mais je n’arrive pas à mettre la main dessus. Je déteste ne pas avoir de réponse à mes questions et je sens que Sire Goldorus évite avec très grand soin de répondre directement à ma question. Il l’élucide et reste vague, mais je veux savoir.

— Vous savez très bien ce que je veux dire. Quel intérêt avez-vous à capturer Septuna ? Pourquoi cette ville en particulier ? Vous lui courez après depuis que je vous connais et vous avez également réussi à amadouer Jack que je croyais intègre. Vous êtes l’ombre et la lumière, le jour et la nuit… À la fois doux et sauvage. Vous faites preuve de délicatesse envers moi, mais dans mon dos vous tuez des milliers de personnes.

— Des milliers de personnes ?

— Oui, l’épisode du bateau avec cette vipère qui m’a fait chanter, celle que vous avez engagé à votre service pour me faire prisonnière.

Il sourit, mais je n’arrive pas à interpréter ce sourire-là. Il s’approche alors et s’assoit sur le bord du lit. Je me redresse aussitôt pour tenter de m’éloigner le plus possible.

— En vérité, je protège Septuna.

— J’ai vu les dommages matériels et vos soldats qui patrouillent dans les rues…

— Des dommages causés par cette femme dont vous m’avait parlé. Elle est mon ennemie, Amaranthe. Moi, je suis votre allié.

— Vous m’avait capturée par le passé !

— Le passé appartient au passé et je suis navré de ce que j’ai pu vous faire subir. J’ai officiellement présenté mes plus plates excuses à Dame Affriola et quand Jack m’a appris ce que cette femme, une certaine Comtesse Aliantena, était en train de machiner contre le royaume tout entier, je me suis offert ses services afin qu’il me tienne informé des événements dans le monde. J’ai aussitôt su qu’elle dirigeait son armée sur Septuna, laquelle n’avait plus de défenses. J’ai donc monté mon armée avec l’aide de Dame Affriola et j’ai marché sur celle d’Aliantena. Actuellement, je fais également rapatrier votre époux ici.

— Et notre armée ?

— Il n’en reste pas grand-chose, mais vos soldats ont été vaillants et courageux.

— Que va faire la Comtesse, à présent ?

— Jack a envoyé des éclaireurs qui la suivent nuit et jour. Nous attendons leur retour afin de connaître la situation.

J’ai peine à croire tout ce que le roi Goldorus est en train de me dire. Tellement de choses se sont déroulées pendant notre absence, comme si le monde entier avait su et que cette Comtesse en avait profité pour monter un plan machiavélique contre nous. Je dois admettre qu’elle est plutôt douée, mais à mon avis elle ne devait pas s’attendre à ce que le roi Goldorus se ligue contre elle en s’associant avec de fortes puissances de ce monde. Maintenant, elle a tout à craindre de nous et pourtant, j’ai l’intime sentiment que, malgré tout, elle saura nous contrer et nous manipuler à sa guise. Dois-je être inquiète ou faire confiance à Sire Goldorus ? J’inspire profondément et ferme les yeux en essayant de réfléchir clairement à la situation, mais la douleur me relance et je sens une soudaine fatigue s’abattre sur moi.

— Vous devriez vous reposer, me conseille alors Goldorus.

— Je crois que c’est ce que je vais faire.

— Je vous informerai dès que votre époux sera de retour.

— Très bien, merci.

Il hoche la tête, se lève, puis quitte la chambre sans un bruit. Moi, je m’allonge dans le lit, encore sous le choc, et ferme les yeux. Malgré mes nombreuses inquiétudes et le choc de tout ce que je viens d’apprendre, la fatigue est si grande que je m’endors aussitôt.


Texte publié par Nephelem, 3 mai 2019 à 12h27
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