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tome 2, Chapitre 15 « Le mariage » tome 2, Chapitre 15

Je prends une grande respiration et tente de canaliser mon stress. Si seulement je pouvais l’enfermer dans une petite boîte en fer à double tour et la laisser de côté le temps de la cérémonie. Je sais pourtant que c’est impossible, je suis de nature à m’angoisser assez facilement et étant d’un genre très solitaire, ce type d’événement grandiose me terrifie.

Le grand jour est arrivé. L’instant tant espéré et redouté à la fois est aussi arrivé, et j’attends anxieusement dans une pièce attenante à la salle du trône, minuscule, étroite, et dans laquelle j’ai l’impression d’étouffer. J’ai été conduite ici par une foule de personnes qui paniquent autant que moi : les tailleurs à cause des derniers ajustements de la robe, les maquilleuses à cause de mon maquillage inachevé, les coiffeuses à cause de mes cheveux un peu trop rebelles, et j’en passe.

Moi, je trouve pourtant que tout est parfait, je ne vois pas quelle modification il y a encore à apporter ou pourquoi ils pestent tous autant. Je doute sérieusement que les paysans ou même les habitants de cette ville vont faire une remarque désobligeante à cause d’une mèche de cheveux qui ne retomberait pas comme il faut ou simplement parce que le fard à paupières est un peu trop prononcé… Il s’agit certes d’un grand événement, mais le plus important dans tout cela est-il l’événement en lui-même ou plutôt l’apparence de la future mariée ? C’est à se poser la question…

La robe que je porte est vraiment sublime, mais je l’imaginais plutôt blanche. En fait, la tradition de la robe blanche vient de mon monde. Ici, il s’agirait plutôt de la tradition de la robe la plus imposante qui soit. Sûrement qu’aucune autre jeune femme n’a le droit de surpasser la beauté de la future reine le jour de son mariage, je pense. Je ne m’en plaindrai pas et il me semble impossible de faire mieux que moi.

Les couleurs qui dominent sont le rouge et le beige, dans un mélange assez complexe mais très harmonieux. La jupe donne l’impression d’être gonflée. Elle a été créée à partir d’un tissu inconnu, apparemment très rare et donc fort coûteux. Au bas de la jupe, les bords ont été brodés de couleur or avec des motifs sinueux mais charmants. La jupe est remontée à quelques endroits, assez légèrement pour donner un style et un mouvement. Un énorme ruban beige me ceint les hanches et se termine par un grand nœud au creux de mes reins. Le haut est un corset qui, trop serré, m’étouffe et m’empêche de respirer correctement. Il est dans les mêmes tons que la jupe, surmonté d’un voile en dentelle avec un lacet derrière et un rappel du nœud papillon au niveau du décolleté. Quelques froufrous agrémentent aussi le haut et le bas du corset.

Je ne m’aventurerais pas à tenter de décrire ma coiffure qui, pour moi, est un véritable mystère de la nature. J’ignore comment les coiffeuses s’y sont prises pour ordonner ainsi mes cheveux, mais il faut bien avouer qu’elles sont plutôt douées et que moi-même je reste littéralement bouche bée. Je suis toujours du genre à rouspéter et me trouver un défaut, mais aujourd’hui est un jour différent des autres jours. C’est peut-être la première fois que je m’apprécie. Enfin, mis à part cette fois-là où j’ai porté la robe offerte par Elya. Celle-ci, à ce propos, est un peu du même genre mais en plus sophistiquée et confectionnée avec des matériaux déjà plus riches et coûteux.

Les gens s’affairent autour de moi et j’entends du bruit derrière la porte. Le discours de celui qui va nous marier. J’ignore de qui il s’agit, si c’est un prêtre ou autre chose. Je ne me suis jamais plus intéressée que cela aux religions dans ce monde, mais enfin, il y a forcément quelqu’un destiné à nous marier en ce jour. Il prononce un long discours pompeux et interminable. Malgré l’ennui que je ressens en l’écoutant, je ne peux m’empêcher de prier pour que jamais il ne se termine. Toriel n’est même pas à mes côtés pour me soutenir et moi, je commence à paniquer.

Il faut absolument que j’évite de faire une crise d’angoisse, j’aurai l’air ridicule.

Les gens s’affairent autour de moi pour les derniers ajustements et cette agitation me rend encore plus nerveuse. J’entends tout à coup des trompettes sonner et des chuchotements autour de moi s’élever.

— C’est l’heure !

— Il va falloir y aller !

— Préparez-vous !

Mon rythme cardiaque augmente puissance mille. Bon Dieu, j’espère que je ne vais pas trop transpirer dans cette robe ou que personne ne verra les auréoles sous mes bras si je venais à suer à grosses gouttes !

Je sens des bras me pousser vers la petite porte et j’avance lentement, comme si je craignais que le sol ne s’effondre à tout instant sous mes pas.

— Dès que vous sortirez, me murmure-t-on à l’oreille, vous avancerez vers Sire Elya. Restez droite et la tête haute. Vous pouvez sourire, mais poliment. Arrêtez-vous au bas des trois marches et faites face à Sire Elya. Ensuite, écoutez le discours du Messone et suivez ses instructions. Le reste arrivera en temps et en heure, vous n’aurez alors plus qu’à suivre le mouvement.

C’est bien aimable de leur part de m’indiquer les directives, ayant été privée de répétitions, mais je doute d’être à la hauteur. Je ne sais pas comment les choses vont se présenter. Est-ce que la salle aura été ordonnée de telle sorte à ce que dès que je sorte de cette pièce je puisse avancer tout droit ? Ou va-t-il falloir que je tourne à gauche ou à droite ? Vais-je repérer rapidement Elya ? Arriverai-je à garder la tête froide ?

Tant de questions, de doutes et de craintes qui me harcèlent constamment ! Mais voilà que je n’ai plus le temps de réfléchir et m’apitoyer sur mon sort, la porte s’ouvre et une lumière éblouissante m’aveugle quelques instants. Des mains me poussent encore vers la sortie et je me ressaisis pour faire bonne figure. Je me tiens droite et avance d’un pas lent en souriant, les lèvres tremblantes. Dès que je pénètre dans la salle du trône, j’essaie de ne pas voir les centaines de personnes présentes et ces milliers d’yeux braqués sur moi. Je cherche du regard Elya et, à mon plus grand soulagement, je le repère assez vite. Alors j’avance vers lui d’un pas mesuré en faisant claquer mes talons sur le sol de marbre tout en essayant de me rassurer et de me dire que tous ces gens vont me devoir obéissance par la suite. Alors ils ont tout intérêt à ne pas faire la moindre erreur.

La musique a changé, elle est plus douce. Elya ne me quitte pas des yeux, c’est troublant. À en juger par son regard, je ne commets pas la moindre erreur et je suis plutôt soulagée de constater que la crise d’angoisse est loin derrière moi. Arrivée au bas des trois marches, je m’arrête et me tourne vers Elya. Il me saisit doucement les mains et plonge ses yeux dans les miens, tout sourire. Je lis dans son regard de la joie et un amour tellement profond qu’il me déstabilise et me donne le vertige. La musique s’estompe et le silence retombe dans la salle. Le Messone, tout de blanc vêtu, noue un ruban autour de nos poignets tandis qu’un autre homme approche en tenant dans ses mains un coussin de soie rouge sur lequel reposent deux bagues. Nos alliances.

— Notre humble Seigneur, Dieu tout Puissant, Seigneur des Gallonnes et Souverain de notre monde, Algonz, a béni ce jour et a aussi béni notre si bien aimé roi Sire Elya d’Hangest Hogfort. C’est en ce jour que notre bon roi va s’unir à tout jamais à son aimée et sa promise, une exceptionnelle créature venue d’un autre monde et qui a fait renaître l’espoir dans les cœurs les plus froids et les plaines les plus éloignées. Le Seigneur Algonz m’a personnellement confié son bonheur pour cette union et nous ne pouvons nous soustraire à celui-ci, mais plutôt nous complaire dans sa joie. Alors, par les pouvoirs qui me sont conférés, aujourd’hui j’unis Amaranthe à Sire Elya d’Hangest Hogfort.

Le discours dure encore une demi-heure environ, pendant lequel le Messone rend hommage à ce fameux Dieu Algonz dont j’ignore tout et admire les qualités d’Elya. Une demi-heure pendant laquelle je ne quitte pas Elya des yeux pour m’éviter de contempler la foule trop grande. Si je me détourne de lui, j’ai bien peur de faire un malaise.

Ensuite, le Messone nous contraint à répéter mot pour mot un petit discours pour officialiser publiquement notre accord quant à cette union. S’ensuit alors la remise des alliances et le célébrissime baiser des mariés. La musique envahit la salle et même les rues de la ville, sous des applaudissements assourdissants, et Elya me conduit vers la petite salle où j’ai patienté pendant près d’une heure dans l’angoisse la plus totale. Une fois à l’intérieur, je m’appuie contre le mur, soulagée que tout soit enfin terminé. Ou presque. Le plus dur est enfin derrière moi.

Elya semble plus que ravi. Il est aux anges, pour tout dire. Toriel ne tarde pas à nous rejoindre, Shou dans ses bras. Elle est accompagnée par Mélisandre.

— Bravo Amaranthe ! Tu as été absolument formidable ! Peu de femmes aurait réussi ce que tu as réussi, tu n’as même pas été préparée ! Et tu n’as pas fait de crise d’angoisse.

Elle me fait un clin d’œil et je rougis.

— Ce n’est pas terminé, prévient aussitôt Elya. Nous devons absolument être à la fête et au repas de ce soir pour faire bonne figure. Ensuite, s’ensuivra la nuit de noce où le mariage devra être consommé comme de coutume et demain, nous partirons en direction des Îles de Therdonne pour notre lune de miel.

— Quoi ? Mais je n’ai pas été informée de tout ça ! Enfin, je m’en doutais un peu pour la nuit de noce, mais…

— Excuse-moi, Amaranthe, j’ai oublié de t’en avertir, mais j’avais la tête ailleurs…

Il me vole un baiser et j’en oublie aussitôt ma colère contre lui. Je me redresse alors en pensant à cette nuit, ravie. Nous allons enfin pouvoir nous unir dans la chair ! J’attendais ce moment avec tellement d’impatience. Je veux sentir son corps contre le mien, ses baisers sur ma peau, ses mains parcourir mon corps, son regard me brûler, son corps s’enflammer avec le mien…

À ces images, je sens mon corps se réveiller, mais mon rêve n’a pas le temps de durer que Toriel claque ses mains devant ses yeux, me faisant alors sursauter.

— Quoi ?

— Tu dois te changer !

— Ah, volontiers !

Je ne peux m’empêcher de regarder mes aisselles et grimace, désespérée, tandis que je suis conduite jusqu’à ma chambre aux côtés de Toriel.

— Tu crois qu’ils l’ont remarqué ? Regarde ça, je transpire beaucoup trop !

— J’ai un remède efficace, ne t’inquiète pas. Et arrête de t’en faire pour des broutilles, les gens ne vont pas s’arrêter sur ce genre de détails ! C’est un jour d’une très grande importance, ils ne vont pas regarder tes aisselles Amaranthe !

— Je sais, mais je voulais que tout soit parfait.

— Tout a été merveilleusement parfait, tu as été exceptionnelle Amaranthe ! Tu as brillé !

Je lui souris et la remercie. Heureusement, j’ai droit de me vêtir d’une robe plus légère et Toriel me conduit alors jusqu’à Elya. Lui aussi s’est changé pour porter quelque chose de plus soft et c’est côte à côte que nous nous rendons dans les rues de la ville pour festoyer en compagnie des habitants. Je goûte à quelques vins et quelques plats, j’accepte les cadeaux que l’on m’offre et suis obligée de les confier à un homme du château pour ne pas avoir les bras encombrés. Je discute, je ris, je danse, j’admire des babioles exposées sur des stands, je chante avec Toriel, je joue avec Shou, je tiens compagnie à des enfants… Autrement dit, je ne vois pas le temps passer et c’est avec stupeur que, lorsque je lève la tête vers le ciel, je constate qu’il fait nuit. Quand je reviens sur la place principale avec Elya, celle-ci a été transformée. Je n’ai même pas eu le temps de voir les stands disparaître pour laisser place à une grande table qui peut accueillir une bonne centaine de personnes. Des bancs et de plus petites tables ont été aménagées dans les rues adjacentes et des feux de camp ont été disséminés un peu partout, sur lesquels cuisent un énorme gibier. J’imagine que c’est contraire aux traditions des dolomenians proches de Septuna, mais ils sont sûrement contraints de cuisiner de sorte que toutes les personnes venues de tous les royaumes puissent manger et se régaler. Moi, je suis plutôt ravie et l’odeur de viande bien dorée envahit les rues de Septuna.

Je m’attable aux côtés de mon mari, totalement subjuguée, et Toriel s’assoit à côté de moi, avec Mélisandre. Le repas nous est rapidement servi et je coupe alors un morceau de viande en songeant à la nuit qui va suivre. Je pense que ça va être la meilleure partie de la journée, bien que cette journée ait été absolument fantastique et même exceptionnelle ! Jamais je n’ai été plus heureuse.

— Quelle journée incroyable ! s’exclame Toriel en se servant un deuxième verre de vin après avoir bu son premier d’un trait. Il y avait bien longtemps que Septuna n’avait plus festoyé ainsi et je suis persuadée que cette fête a remonté le moral des habitants !

— Plus que l’on ne pourrait le croire, je pense, confirme Elya en enfournant un morceau de viande dans sa bouche. La fête va probablement se prolonger demain encore, mais voir tous ces gens s’amuser autant me ravit.

Je souris, heureuse, en les écoutant parler.

— Merci à notre bien aimé Seigneur Algonz d’avoir béni votre mariage ! sourit Toriel.

Elle lève alors son verre et je m’empresse de l’imiter. Elya et Mélisandre en font tout autant.

— Merci à toi, Seigneur Algonz ! disons-nous en chœur.

Et nous buvons cul-sec. Nos verres se remplissent comme par magie pendant que nous mangeons et discutons et la conversation va d’un sujet à l’autre, toujours avec une transition vraiment géniale. Nous en revenons cependant bien rapidement au Seigneur Algonz dont j’ignore tout et j’avoue qu’il m’intrigue vraiment. Je me demande même s’il existe et, après tout, ça ne serait pas impossible !

— Nous aussi nous avons des dieux dans notre monde.

— Des ? souligne Elya.

— Oui. En fait il s’agit du même mais en fonction des pays il change de nom et ses lois varient elles aussi. Du coup, les pays ne sont pas forcément d’accord sur les principes religieux, ce qui entraîne constamment des guerres.

— C’est assez triste…

— Nous n’avons aucune preuve que ce Dieu existe réellement, mis à part un livre qui se nomme la Bible. Et encore, certains remettent en doute ses paroles et d’autres infirment les faits historiques qui y sont racontés. La plus grande question de l’humanité, à ce jour, est : comment est né le monde ? La création du monde est racontée dans la Bible, mais les scientifiques pensent que l’homme descendrait des singes ou bien qu’il est né dans l’eau et que le monde a été créé suite à ce qu’ils appellent le Bing Bang. Je crois qu’il s’agit d’une énorme explosion dans l’espace, mais je n’en suis pas certaine.

— C’est vraiment fascinant !

— Et vous, vous n’avez donc qu’un seul Dieu ? Vous avez des preuves de son existence ?

Elya me sourit.

— Oui, nous n’en n’avons qu’un seul et oui, nous avons des preuves matérielles de son existence. Il s’adresse à nous par des messagers que l’on nomme communément des Messones.

— Et comment pouvez-vous êtes certains que ces Messones ne racontent pas de mensonges ?

— Crois-moi, Amaranthe, j’en ai vu un à l’œuvre et je peux t’affirmer que ce n’est pas une vaste plaisanterie ou un gigantesque complot. Loin de là. Le Seigneur Algonz est d’un genre un peu… un peu timide.

Je hausse les sourcils, étonnée.

— Quoi ? Tu te fiches de moi, là, non ?

— Absolument pas.

— Il s’agit d’un Dieu, il a tout pouvoir et il a créé ce monde ! Enfin, je crois. N’est-ce pas ?

Elya hoche la tête.

— Il devrait donc savoir que les êtres vivants de cette planète vont lui vouer un culte et l’admirer, il ne devrait pas… Enfin, ce n’est pas compatible !

— Et pourtant véridique. Je ne sais pas ce qui se passe là-haut, Amaranthe, mais Algonz s’est une fois confessé au Messone envers lequel il avait le plus confiance. Celui-ci l’a rassuré et l’a convaincu qu’avouer sa faiblesse ne pouvait qu’être bénéfique pour son peuple. Ainsi, les gens comprendraient mieux pourquoi Algonz ne s’adresse pas à nous personnellement mais plutôt à une minorité de personnes chargées de transmettre les informations. Le peuple commençait à perdre foi en lui, voilà pourquoi Algonz s’est confessé et, depuis le temps, la foi des gens s’est renforcée.

— C’est incroyable.

Je sens un frisson me parcourir suite aux paroles d’Elya. J’ai hâte qu’il me montre l’une de ces preuves matérielles dont il m’a parlée !

— En tout cas, dit Toriel avant de boire quelques gorgées de vin, je suis ravie que votre mariage ait été béni ! Je sais, je me répète, mais ça veut dire que tu as été personnellement choisie, Amaranthe !

J’ai perdu le compte du nombre de verres qu’elle a descendu, mais je dois avouer que cela m’inquiète un peu, surtout à cause de l’enfant qu’elle porte. Normalement, les deux ne sont pas très compatibles. Ses joues sont déjà bien rouges et son regard un peu vague.

— Je sais que ma question va paraître idiote mais… cet alcool est-il fort ?

— Oh, non. Ce n’est pas de l’alcool, me répond Elya. Cette boisson est produite à base d’un fruit qui a les mêmes effets que l’alcool mais sans… sans l’alcool. Je ne sais pas très bien si tu comprends. Il s’agit d’une grande fête et il y a sûrement des femmes enceintes dans le lot qui veulent autant festoyer que les autres, ce serait dommage de les en priver.

— Oui, je confirme !

Toriel lève à nouveau son verre, cette fois vide, et je commence à m’inquiéter très franchement.

— J’espère qu’Algonz va aussi bénir notre mariage et notre bébé !

C’est là qu’elle s’aperçoit de ses paroles et elle se fige aussitôt, le bras toujours suspendu en l’air. Mélisandre est devenu blême et Elya a reposé ses couverts. Tous les deux la dévisagent, incertains. Moi, je crois que mon cœur vient de s’arrêter de battre. À l’heure qu’il est, j’ai dû être frappée par une crise de honte foudroyante. Oh, bon Dieu. Ne pouvait-elle pas attendre le lendemain ? Elle aurait dû faire un peu plus gaffe au nombre de verres qu’elle buvait.

Je déglutis difficilement, étonnée que je puisse encore contrôler mon corps d’une certaine manière, et j’enfouis mon visage au creux de mes mains en secouant la tête.

— Toriel, qu’est-ce que ça veut dire ? demande froidement Elya.

— Tu… Tu es enceinte ?

Ça, c’était Mélisandre. Moi, j’ai envie de m’aplatir au sol et de disparaître.

— Et je suppose que tu as tenu Amaranthe au courant ? Vous comptiez nous le cacher combien de temps encore ? Enfin, c’est quoi cette histoire ? Tu… Mélisandre et toi ? Sérieusement ?

Toriel baisse son bras et jette un regard complètement désespéré à son frère.

— Je t’en prie, Elya, ne m’en veut pas. C’est un grand jour. C’est ton jour, il faut faire bonne figure ! Si tu parais contrarié, les gens vont se poser des questions et douter de la solidité de ton mariage…

Je l’entends inspirer profondément et, finalement, il recommence à manger comme si de rien n’était. Je le regarde faire, interloquée. Malgré toutes les apparences, je sens à quel point il est tendu et je sais d’avance que nous n’allons pas en rester là.


Texte publié par Nephelem, 3 mai 2019 à 12h20
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