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tome 1, Chapitre 16 « La dispute » tome 1, Chapitre 16

Je lève les mains alors que les sauvages s’approchent prudemment vers nous. La pointe de leur lance est menaçante et je la vois briller dans la nuit. Là-haut, il faisait jour, le soleil brillait haut dans le ciel, tout était éclairé. Et maintenant que nous avons chuté de quelques centaines de mètres, voilà que tout s’est assombri. C’est assez curieux, mais ce phénomène ne m’inquiète pas plus que cela. Non, ce sont plutôt ces sauvages qui m’inquiètent. Ils vont probablement nous réduire en charpie. Et, pire encore, Elya ne semble pas maîtriser leur langue. Ils ne cessent de crier et hurler en agitant nerveusement leur lance sous notre nez, mais je ne comprends rien et Elya se contente de froncer les sourcils.

Je sens une vague douleur dans le dos et sursaute, étonnée. Lorsque je me tourne, je m’aperçois que les sauvages veulent nous forcer à avancer en nous poussant du bout de leur arme. Soit. De toute manière, je crois que nous n’avons pas vraiment le choix. Elya me fait signe d’avancer et je lui emboîte aussitôt le pas en me demandant quel sort nous attend et ce que l’avenir peut encore nous réserver. Depuis que nous avons quitté Selphiade, nous enchaînons les problèmes et les catastrophes, et malgré les difficultés que nous rencontrons, Elya s’entête à vouloir toujours emprunter le chemin le moins fréquenté mais également le moins sûr pour atteindre Septuna saints et saufs. Je commence à sérieusement douter que nous y parviendrons en un seul morceau. Les choses sont plus compliquées qu’elles n’y paraissent et je commence à en avoir assez de devoir me cacher, fuir le danger et affronter d’autres types de menaces que les brigands. L’un ou l’autre nous mènera de toute manière vers une mort certaine.

Nous avançons en silence à travers la forêt. Moi, je tente de distinguer quelque chose dans le noir, mais je trébuche souvent et des branches basses me griffent les bras. Je rouspète, agacée, et l’indigène dans mon dos aboie aussitôt des mots qui me sont totalement incompréhensibles. Je lève les yeux au ciel.

— Qu’est-ce que tu crois qu’il va nous arriver ? je ne peux m’empêcher de demander à Elya.

— Amaranthe, je t’en prie, ne parle pas.

Je me heurte à un indigène qui s’est arrêté et retourné pour me dévisager. Il me parle sur un ton que je devine sec et froid, avant de me frapper au visage. Étonnée et étourdie, je tombe et mes genoux claquent sur le sol. Elya tente de me retenir en criant mon nom, mais il est aussitôt encerclé par une dizaine de lances. J’ai compris. Nous n’avons pas le droit d’échanger le moindre mot. Ces sauvages ne comprennent pas notre langue et veulent probablement nous empêcher d’élaborer une échappatoire pour leur fuir. Ils ne sont pas stupides, certes, mais je ne vois vraiment pas ce qu’ils peuvent nous vouloir et quel intérêt ont-ils à nous capturer.

Je lève alors les mains en signe de reddition, en espérant qu’ils comprennent que, par ce geste, je n’ai nulle intention de m’en prendre à eux. En revanche, je suis prête à les suivre. Ils m’obligent à me relever et nous les suivons jusqu’à un petit village fait de huttes et de tentes en paille, peau d’animaux ou terre cuite. Les quelques villageois qui sont encore éveillés et présents nous dévisagent et je frissonne. Il y a également, parmi eux, quelques enfants. Ils vivent en parfaite autonomie, loin de tout, et doivent probablement ignorer qu’au-delà de leur forêt se trouve un monde complètement différent du leur.

Nous sommes amenés jusqu’à un poteau ou nous sommes vulgairement attachés et abandonnés à notre propre sort. Mon sac a été jeté loin derrière moi. Il n’y a aucun garde pour nous surveiller et la seule chose que je peux faire, à présent, est de regarder les sauvages s’atteler à leurs activités. Plus l’heure avance, et plus le village se vide. Peu à peu, les gens se réfugient dans leur habitation pour se coucher. Les feux s’éteignent et plongent le village dans l’obscurité. Le froid s’installe alors en même temps que le silence. Je tente de défaire les liens, mais ils sont solides.

— Quelle galère, je soupire.

— Je ne te le fais pas dire, me murmure Elya. J’ignorais qu’il existait encore des tribus indigènes.

Je tourne la tête vers Elya et vois qu’il s’acharne lui aussi sur les cordes, mais je me suis déjà résignée. Il n’y a aucun moyen de fuir de cet endroit. Nous sommes attachés de sorte que nous ne puissions rien attraper, pas même nous tourner. Elya peste, agacé, et je secoue la tête.

— C’était une mauvaise idée d’emprunter un chemin aussi dangereux, je lui dis tout à coup.

— Il fallait bien assurer ta sécurité !

— Et comment veux-tu me protéger si le chemin que nous empruntons est aussi dangereux que les brigands qui veulent me capturer ?

Malgré l’obscurité, je devine parfaitement son visage qui se crispe par la colère et je vois ses yeux qui brillent d’un étrange reflet dans le noir. Mes mots l’ont probablement blessé, mais ce n’est pas mon souci premier.

— Amaranthe, tu représentes un danger…

— Oui, tu as tout à fait raison ! je m’emporte. Je représente un danger ! Non mais quelle idée que d’avoir voulu m’escorter sachant que je n’apporte que des ennuis ?

— Ils vont nous entendre !

— Tu crois que j’en ai peut-être quelque chose à faire ? Il faut se rendre à l’évidence, Elya. Quoi que je fasse, j’ai toutes les chances au monde d’y laisser la vie. Je n’apporte que des problèmes, je suis une source de problèmes.

— Arrête avec ça…

— Quoi ? Tu penses peut-être, avec tout ce que nous venons de vivre, que j’ai encore une chance de m’en sortir ?

— Je pense surtout que tu es idiote de penser une telle chose et d’être aussi pessimiste. Amaranthe, je me suis donné pour mission de t’amener saine et sauve à Septuna, tu pourrais au moins m’aider.

— Et t’aider pour quoi faire ? Que l’on m’enferme dans une cage dorée ?

— Tu vois donc les choses sous cet angle-là ?

Oh, si seulement il savait sous quel angle je vois véritablement les choses ! Mais c’en est assez de tout cela. Dans un monde ou dans l’autre, je me rends bien compte que je n’ai strictement pas la moindre chance d’être heureuse, alors à quoi cela sert-il de lutter encore et de combattre pour vouloir mon propre bonheur quand je sais que le combat est perdu d’avance ?

— Oui, parfaitement ! Ta mission est vouée à l’échec, elle ne sert à rien. Je vais me retrouver coincée à Septuna, je serai sous haute protection, je n’aurai aucune liberté…

— Mais il y aura moi.

— Toi ?

J’éclate de rire et mon comportement le désarçonne. Il me dévisage, incrédule, sans savoir quoi faire ou même quoi dire. Je crois que je suis en train de perdre la tête. Je sens quelques larmes couler sur mes joues, alors que des lumières se rallument sous les tentes, mais je n’en n’ai plus rien à faire.

— Tu te fiches de moi ou quoi ? Tu es destiné à épouser une femme ! Tu appartiens déjà à quelqu’un et tu veux que ce soit une raison qui me motive pour que j’arrive saine et sauve à Septuna ? C’est mal me connaître Elya… Avant de débarquer dans ce monde, tu sais au moins ce que je m’apprêtais à faire ?

J’ai l’impression de voir son visage aussi clairement que s’il faisait jour. En fait, je suis tellement hystérique que je ne me suis pas rendu compte des torches qui nous entourent, tenues par une dizaine d’indigènes qui, étonnés par notre dispute, ne savent pas vraiment comment réagir. Ce n’est pas tous les jours qu’ils doivent avoir des prisonniers qui se guerroient plutôt que de tenter de fuir.

— Non…

C’est la seule chose qu’il trouve à me dire et je me doutais de la réponse. Dans leur monde à eux, j’imagine que les gens qui veulent se donner la mort sont plutôt rares voire inexistants. Mais je sais qu’il le devine parfaitement, je le lis dans ses yeux et son regard. Il le sait, oui, mais il espère ne pas me l’entendre dire.

— J’étais sur le point de mettre fin à mes jours, je lui crache au visage, les dents serrées. Et je serai prête à recommencer s’il le faut. Je n’ai aucun but ici, ce n’est même pas mon monde ! Je ne pose que des problèmes, ça a toujours été ma spécialité, alors pourquoi est-ce que les choses changeraient ? Qu’est-ce que j’espérais, en fait, en venant ici ?

— Je…

— Tu quoi ? Oui, je sais, tu ne sais pas quoi répondre, tu es désolé, mais ça n’y changera rien, Elya. Rien du tout.

L’un des indigènes crie soudainement, probablement pour nous ordonner de nous taire, et je ne peux m’empêcher de lui lancer un regard plein de mépris. Probablement que cela ne lui plaît pas, car sa main vient brutalement rencontrer mon visage et je sens un goût métallique dans ma bouche. Je tousse et crache du sang. J’ai toujours détesté ce goût de fer et de métal. C’est dégoûtant.

Je relève la tête et défie à nous le sauvage du regard. Je suis bien trop remontée et bien trop anéantie pour me soucier de mon propre sort. Ce n’est pas vraiment le cas d’Elya qui se débat comme une furie pour tenter de venir à mon secours, me suppliant d’arrêter, mais je n’en n’ai plus rien à faire. Les coups pleuvent, mais je ne me démonte pas. Finalement, je ne m’arrête que lorsque je perds conscience pour plonger dans un monde qui me semble bien meilleur.

— Amaranthe ? Amaranthe, réveille-toi… Amaranthe, il va bientôt faire jour, nous devons partir !

Cette voix, je ne la connais que trop bien. Elle m’est familière et, autrefois, je l’adorais. À présent, en l’entendant, je n’éprouve plus que du regret, de l’amertume et une profonde tristesse. Une tristesse qui me déchire le cœur. Je n’ai pas envie d’émerger pour revenir dans un monde où je n’ai pas ma place et fréquenter un homme qui de toute évidence ne m’appartient pas. C’est trop. Je préfère continuer d’être plongée dans les ténèbres les plus noires et profiter de ce calme si apaisant.

— Amaranthe, je t’en supplie !

Non, Elya. Cette fois, je ne viendrai pas. Mon esprit me pousse à rester dans mon état, mais mon corps lutte désespérément et je commence à retrouver toutes mes autres facultés. Je sens l’odeur de la terre, je peux toucher du bout de mes doigts la terre humide, et mon corps me paraît incroyablement lourd. Bientôt, je ressens chacun des coups que mon visage a reçu et je ne peux m’empêcher d’ouvrir les yeux dans un geste automatique. Je grimace et la première chose que je vois, c’est de la terre. Je suis couchée à même le sol, mes mains ne sont plus liées. Avant même que je n’ai pu réaliser ce qui se passe, Elya m’aide à me relever et mes jambes tremblent. Je perds l’équilibre, mais il me rattrape.

— Comment… ?

— C’est Shou…

Shou ? Je baisse la tête et le vois qui me fixe avec ses petits yeux en remuant la queue.

— Oui, il était dans ton sac tout ce temps.

Nous entendons tout à coup des voix et Elya me presse de prendre la fuite. J’obtempère et nous nous engouffrons dans la forêt au moment où quelques aborigènes quittent le confort de leur habitation pour nous poursuivre. Je préfère ne pas me retourner, mais j’entends parfaitement les feuillages frémir derrière nous et c’est plutôt angoissant. Ils tempêtent, vocifèrent, mais je crois que nous sommes en train de les semer. J’entends alors un bruit que je ne parviens pas à identifier et sens une douleur dans mon cou. Grimaçant, je tâte en continuant de courir et retire ce qui s’y est planté. Une flèchette. Je rouspète et la jette. J’ai l’impression de me trouver dans un de ces fameux films et ça ne serait pas vraiment étonnant que la flèchette soit empoisonnée. Sinon, quelle utilité d’essayer de m’atteindre avec un objet aussi ridiculement petit et en visant aussi mal ?

Finalement, je me retourne et les vois qui se sont arrêtés de nous courir après. Je ne comprends pas vraiment. Ils ont sûrement plus d’endurance que nous, ils auraient facilement pu nous attraper et, au lieu de ça, ils nous laissent partir. Je me tourne vers Elya. Lui aussi a reçu une flèchette en plein cou. Il la jette à son tour.

Après dix bonnes minutes de course, je m’arrête subitement et manque de peu de m’étaler par-terre, à bout de souffle et de forces. Je suis exténuée, vidée, je transpire, ma gorge et ma bouche sont sèches et un point de côté me fait atrocement souffrir. Je ne peux pas continuer à courir. Quand Elya s’aperçoit qu’il m’a perdue, il se retourne et me rejoint.

— Allez, Amaranthe, il faut continuer !

— Non… Je… Non…

J’essaie de parler, mais ce n’est pas très évident. Il faut que je le lui dise, mais je manque sérieusement d’air.

— Ils… Ils ne… nous suivent plus… depuis… depuis un… moment.

Elya regarde par-dessus mon épaule, mais il n’y a rien ni personne. Il reste ainsi cinq bonnes minutes et ce n’est pas plus mal. Ça me permet de reprendre mon souffle. Shou aussi est complètement abattu. Pauvre bête. Son poil est trempé par la sueur et je dois avouer qu’il ne ressemble plus à grand-chose.

— D’accord. Il faut essayer de trouver une rivière et tenter de savoir où nous sommes exactement, s’il y a moyen de rejoindre un endroit qui m’est déjà plus familier.

J’acquiesce d’un signe de la tête. Ce n’est pas une mauvaise idée. Nous nous remettons en route, mais cette fois d’un pas plus tranquille. Aucun de nous d’eux ne parle. Elya n’évoque pas même notre dispute de la veille, comme si elle n’avait jamais eu lieu. Espère-t-il que j’ai oublié ou que je ne pense pas réellement ce que je lui ai dit ? Je l’ignore, mais moi je ne risque pas d’oublier de si tôt, pas si je dois vraiment me trouver dans le même château que lui, à le voir fricoter avec une autre femme. Je ne pense pas que je pourrais survivre à ça.

Dix minutes s’écoulent ainsi, sans que nous n’échangions le moindre mot. Ce silence me pèse et me met plutôt mal à l’aise, jusqu’à ce que j’entende un bruit que je ne connais que trop bien. Je souris alors, rassurée.

— Elya, j’entends le son d’une rivière !

Il tend l’oreille.

— Oui. Oui, nous sommes proches d’une rivière !

Inconsciemment, nous pressons le pas jusqu’à atteindre la rivière et je m’y abreuve sans me soucier de m’y prendre proprement. Shou aussi se délecte et émet quelques petits gémissements en remuant la queue, content. Elya, lui, se contente de remplir toutes les gourdes, boit à même le goulot et remplit à nouveau. Je ne suis pas aussi patiente que lui, malheureusement, et pas aussi endurante. C’est à peine s’il transpire. Il ne paraît pas essoufflé. Il est sûrement plus sportif que moi puisqu’il a dû suivre un entraînement assidu pour apprendre à combattre, mais il n’empêche que je me sens complètement ridicule à côté de lui.

Je reste assise près du bord de la rivière tandis qu’Elya observe les alentours, probablement pour savoir où nous sommes.

— Décidément, je ne reconnais pas les lieux, soupire-t-il. Nous devrions peut-être continuer d’avancer.

— Tu es sûr que c’est une bonne idée ?

— Tu vois peut-être une autre solution ?

Je secoue la tête. Non, bien sûr que non que je ne vois pas d’autre solution, mais j’espérais vraiment que cet endroit lui parle. Il tend alors la main pour m’aider à me relever, mais je refuse et me relève seule. Nous commençons à longer la rivière pour trouver un moyen de la franchir sans y perdre stupidement notre vie.

— Est-ce que tu connais chaque recoin de ce monde ? je demande alors, tout à coup.

— Non. Je ne connais pas même entièrement Dolomen, mon propre royaume, celui que je suis destiné à gouverner plus tard. Il est bien trop grand. Ce continent est immense.

— Pourtant, tu dois probablement souvent voyager.

— Oui, je voyage souvent, mais quasiment toujours hors de Dolomen. Les occasions de parcourir ce royaume sont extrêmement rares.

— Donc nous sommes sûrement encore dans Dolomen, mais tu ignores où, c’est ça ?

— En quelque sorte, bien que je pense que nous ne soyons plus très loin de Septuna. Chaque jour nous rapproche de la capitale.

— Nous n’avons plus de chevaux…

— Ce n’est qu’un détail.

— Tu as encore de l’argent ?

— Non, mais j’ai de l’influence.

— J’ai vu ça avec ces sauvages, c’était impressionnant.

— Amaranthe…

Il pose sa main sur mon épaule, mais je la repousse vivement. Qu’il n’essaie même pas de me toucher.

— S’il te plaît.

— Non, Elya. Ne cherche pas, ça ne sert à rien.

— Laisse-moi au moins regarder ton visage.

— À quoi ça te servirait ? Nous n’avons rien pour soigner ces blessures, pas même de la magie liquide.

— Tu pourrais peut-être essayer d’en produire.

— En produire ?

Je m’arrête, étonnée. Là, je suis un peu perdue et confuse, je ne comprends pas vraiment ce que veut dire Elya. Il s’arrête lui aussi.

— Que t’a dit exactement Mélisandre concernant la magie ?

— Que les humains sont des conducteurs. Nous attirons les forces et les énergies pour multiplier la puissance de la magie liquide.

— Oui, mais comme il l’a dit, vous attirez les forces et les énergies. Il vous a probablement dit que des forces et des énergies peuvent converger à un même endroit et donc créer de la magie liquide. Si vous êtes des aimants, alors vous pouvez probablement créer de la magie liquide.

— Mais… pourquoi ne m’a-t-il rien dit ?

— Les brigands doivent ignorer cette information. Ce que tu ne sais pas ne peut pas te faire de mal. Il a dû imaginer le pire scénario, si jamais tu étais capturée et utilisée…

— Et pourquoi toi tu me dis ça ?

— Parce que tu dois être au courant de tout, Amaranthe, pour te préparer au pire !

— Ah, c’est la meilleure celle-là !

Je n’en reviens pas. Je m’éloigne d’un pas furieux, et j’entends Elya derrière moi qui me suit en me suppliant de revenir, mais je suis trop en colère pour l’écouter. Je ne le comprends vraiment pas. Il veut me protéger, mais voilà qu’il m’avoue un secret qui pourrait plus rapidement me mener à ma propre perte. Il est incompréhensible.

— Amaranthe…

— Laisse et essayons plutôt de trouver un moyen de franchir cette maudite rivière… Ah, justement voilà !

Je lui désigne alors un pont de pierres. Il ne pouvait pas tomber mieux, car il cloue littéralement le bec à Elya. Je le laisse passer devant et il mène la marche. Nous franchissons le pont tandis que j’observe silencieusement Elya, le cœur serré. J’aimerais tant que les choses soient autrement avec lui, mais il faut toujours que toute situation soit compliquée avec moi.

Après une bonne heure de marche, nous arrivons au-devant de ce qui ressemble à une plage et dont l’eau est incroyablement bleue, comme à chaque fois que j’ai eu l’occasion de voir de l’eau. Non loin se trouve une île que nous pouvons atteindre en cinq minutes de nage. Elya semble connaître cet endroit, car il sourit.

— Ah, ça y est, je sais enfin où nous sommes ! Il nous reste un peu plus d’une semaine pour atteindre Septuna. À cheval, bien sûr.

— Et donc, nous sommes où ?

— C’est une île cocotière que tu vois là. Les îles cocotières sont pleines de ressources. Nous pourrons en remplir le sac et revenir ici. Ensuite, nous longerons la plage jusqu’à atteindre une falaise du haut de laquelle se trouve un village fort sympathique. Nous y achèterons des chevaux et…

— Elya, est-ce qu’il s’agit toujours du même parcours dangereux que nous suivons depuis le début ?

— Non, celui-ci t’expose à un danger plus grand encore, celui des brigands des routes.

— Alors nous allons également nous armer et nous battre s’il le faut, mais si cela nous permet d’atteindre Septuna plus vite…

— Tu as donc changé d’avis ?

— Non. Seulement, plus vite nous arriverons et plus vite tu me laisseras tranquille pour mener ta propre existence aux côtés de ta future femme.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je plonge déjà dans l’eau pour rejoindre la petite île, suivie de près par Shou.


Texte publié par Nephelem, 12 juillet 2017 à 09h15
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