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tome 3, Chapitre 16 tome 3, Chapitre 16

«  Mes chers amis,

j'ai décidé de tenter de me lancer dans le commerce des perles de la mer de Muir dont j'ai obtenu le monopole pour les cent prochaines années et des diamants du royaume de Nix. Je pense pouvoir m'assurer un revenu satisfaisant avec beaucoup de travail et de voyages, mais j'espère que les revenus tirés de ces rares ornements me permettront de disposer de beaucoup de temps libre. Je crois que vous devrez vous passer de moi pour tenir la boutique, à l'avenir, j'en suis désolé.

Les tableaux de Falba Slikar que j'ai trouvés semblent ouvrir sur des mondes inconnus, j'aimerais les explorer, il faut que j'y réfléchisse. Je ne sais pas, je crois que je dois songer à mon avenir dans les semaines à venir. La capitale du royaume de Nix me fascine avec ses constructions de glace, j'aimerais prendre le temps de la visiter, elle est magnifique.

Amicalement,

Rune»

Rune se rend au musée après être passé dire bonjour à ses parents. Il déambule dans les allées en cette heure matinale où les visiteurs se font rares. Sous l'œil distrait du gardien de musée, l'adolescent détaille chaque peinture, un carnet à la main à la recherche d'un tableau de Falba Slikar mais à son grand regret, il ne trouve rien. Un peu dépité, le jeune garçon se dit que sa quête est vouée à l'échec. Il se souvient qu'on lui a dit qu'une toile se trouverait dans le royaume de Medelis, au nord-est de Berethiel-Nienor. S'il veut partir en quête, il lui faut rentrer chez lui. Les mains dans les poches, il se dirige vers chez ses parents qui l'accueillent avec émotion, il leur

Le cœur serré, il se téléporte chez Raya et Andrea qui sont absents, l'enveloppe est ouverte sur la table, ils ont lu la note qu'il leur a laissé ce qui le soulage. Rune, désœuvré, déambule avec nostalgie dans le laboratoire encombré. Pêle-mêle, il trouve des griffes de provenance inconnue, des plantes séchées et des restes de poudres diverses sur le plan de travail. Rune rit en imaginant la tête d'Andrea en découvrant ce carnage. Pour s'occuper, il range le laboratoire en sifflotant un air à la mode dans son pays d'origine. Le soir tombe lorsque ses amis rentrent en riant. Surpris de le trouver là, ils l'assaillent de questions pour tout savoir de sa nouvelle vie et des merveilles qu'il a vues. Le jeune garçon répond du mieux qu'il peut pour assouvir leur curiosité puis il s'enquiert des nouvelles mais au fond, rien n'a changé : le magasin tourne bien malgré un surcroît de travail et une baisse des commandes qu'ils peuvent réaliser et Ambrelune semble bien s'adapter à son école. Rune leur parle de sa quête et des contrées qu'il a traversées. La soirée se passe rapidement autour d'une marmite de soupe et c'est avec un pincement au cœur que Rune retrouve sa chambre désormais vide. Il s'écroule sur son lit, soudain épuisé et il s'endort d'un sommeil sans rêve.

Ambrelune lève les yeux et regarde autour d'elle. Seule dans l'immense salle d'études lambrissée de bois, elle quitte sa chaise pour se diriger vers la fenêtre. Elle observe le jour qui décline déjà en cette fin d'après-midi, le soleil jette un voile doré sur les arbres de la cour et la jeune fille songe qu'elle devrait être en cours. Avec un soupir, elle prend son sac et elle se dirige vers la salle de classe dans les couloirs déserts. Elle toque à la porte et elle entre avec un sourire d'excuse avant de s'asseoir à la première place libre qu'elle remarque sous le regard des élèves et de son professeur.

- Mademoiselle avez-vous un mot d'excuse pour ce retard ?

- Non, je... répond l'étudiante, confuse.

- Dans ce cas, veuillez prendre vos affaires et aller en salle d'études. Il était inutile de déranger les élèves studieux par votre entrée.

Elle soupire et prend ses affaires en regardant par terre, sourde aux rires étouffés de ses camarades. L'adolescente s'accoude à la balustrade du couloir et elle se réfugie dans la bibliothèque pour tenter de finir la leçon entamée, par ses propres moyens. Lorsque la cloche sonne, elle se dirige vers la salle où se déroule le cours suivant pour être certaine d'arriver à l'heure cette fois-ci. Ses camarades pouffent de rire en la voyant déjà assise à une table, plongée dans un livre mais Ambrelune fait mine de les ignorer.

Quelques jours plus tard, Rune décide de se rendre dans la mer de Muir pour visiter un lieu où les huîtres crachent leurs perles. Il propose au bijoutier et à sa famille de l'accompagner. Penchés sur le bastingage d'une frêle embarcation, ils observent les huîtres dans l'eau peu profonde. Par moment, l'une d'elle crache une perle un peu plus loin dans le sable. Il ne reste plus qu'à la ramasser. Ravis, les voyageurs rentrent après avoir acheté une grande quantité des plus belles perles qui n'attendent que de se joindre au métal et aux pierres précieuses pour briller dans la devanture de la bijouterie.

Peu après, le jeune garçon envisage de retrouver son foyer. Alors qu'il se promène sur le marché de la ville, il entre dans une librairie à la recherche d'un livre de magie qui pourrait intéresser ses amis. Dans la fraîche échoppe aux murs peints de vives couleurs, il ne trouve pas ce qu'il cherche. Un peu dépité, il allait ressortir lorsque ses yeux tombent sur un volume consacré à Médratine, la capitale de Medelis. Durant de longues minutes, le jeune garçon parcourt le volume poussiéreux, il y a apprend qu'un palais de porcelaine merveilleux se dresse sur le sommet et son regard se perd dans ses rêves. Il comptait rentrer chez lui mais l'envie d'explorer ce lieu qui lui est inconnu se fait plus forte et il ressort, le livre en main avant d'envoyer un courrier à ses amis pour leur annoncer qu'il ne rentrera pas de sitôt.

- Il ne rentrera jamais ! dit Raya.

- On ne va jamais y arriver. Avec Ambrelune en études et Rune au loin, les clients qui nous passent des commandes à cause de notre notoriété.

- Têtard, nous sommes deux, nous allons bien nous en sortir.

- Je l'espère. marmonne le jeune sorcier en songeant que si son amie voulait bien suivre les recettes à la lettre, il n'aurait pas à s'inquiéter et à tout vérifier. Mais elle aime expérimenter et il lui arrive de réparer ses erreurs.

Pourtant, il rêve parfois secrètement d'autre chose, de ce grand laboratoire soigneusement rangé qu'il n'a jamais eu où il pourrait expérimenter à sa guise sans être dérangé pour une potion contre les limaces ou pour soigner une maladie bénigne. Mais pour cela, il doit acquérir de la notoriété et devenir demandé ce qui n'arrivera jamais en restant sur cette petite île.

Rune se tourne vers le palais, face à lui le bâtiment de porcelaine blanche resplendit sous le soleil couchant. Il toque à la porte de marbre et il se retrouve sous l'immense coupole qui constitue le bâtiment. L'édifice de porcelaine blanche comme neige semble si fragile qu'il lui semble sentir trembler l'édifice sous ses pas. Il sourit de sa bêtise et il s'avance vers le centre de la pièce. Une statue de marbre bleu clair représente une déesse de la chasse et de la cueillette, son corps musclé semble prêt à s'élancer dans sa course et ses cheveux frisés flottent derrière elle. Sa courte tunique ceinte d'un lien à la taille vole autour d'elle. Le jeune garçon se perd dans sa contemplation puis il lève les yeux pour voir ce qu'il cherche. Le tableau représente un lac paisible sous la pleine lune. Perdu au milieu d'un désert de neige de couleur rose, l'eau tumultueuse semble agitée et l'eau rouge semble vouloir s'échapper du bassin. Au loin, le désert s'étend à perte de vue et malgré un examen attentif, Rune ne remarque pas âme qui vive. Prudent, il s'en éloigne pour ne pas y être aspiré. Il se demande de quel monde il s'agit et s'il a quelque chose à y faire. Il reste quelques minutes à contempler la toile avant de ressortir sous le soleil qui l'aveugle. La pluie se met alors à tomber et il frissonne dans sa mince veste en suéde qui se retrouve trempée en quelques minutes sous le déluge. Rune court se mettre à l'abri dans la rue mais le déluge lui masque la vue, il perd de longues minutes avant de trouver un porche sous lequel il s'abrite, tremblant de froid dans son vêtement trempé. Fatigué, il achète du pain et du fromage dans la première épicerie qu'il trouve et il décide de se téléporter vers l'île de Lathi lorsqu'il remarque un chemin qui serpente non loin de l'entrée de la ville. Il décide de le suivre tandis que le soleil le sèche en mangeant son pain. Il croise des paysans qui entrent dans la ville, leurs ânes tirant des chariots emplis de légumes et de fruits, Rune suppose que c'est un jour de marché, il hésite un peu à faire ses emplettes mais ses yeux se posent sur le chemin qui serpente sous les arbres et d'un pas alerte, il entame sa promenade. Le grand air lui fait du bien et il profite de cette promenade improvisée pour laisser ses pensées vagabonder. Il songe qu'il devrait rendre visite à ses parents et il prend quelques photographies des lieux qui l'entourent après avoir discrètement vérifié qu'il est bien seul.

Dans le vaste couloir, Ambrelune s'arrête un instant face à l'armoire à trophées qui semblent comme neufs malgré leur âge. Elle reste un long moment à déchiffrer les inscriptions, découvrant ainsi la vie de l'école. Entre tournois de sorciers, concours sur des thèmes variés. Et c'est alors qu'elle remarque la petite plaque. « Andrea Sorcery, Prix du sorcier, Année 4940 ». Prise de curiosité, la jeune étudiante se demande quel sort, il a utilisé et si elle pourrait le retrouver dans les archives. Brûlante de curiosité, ses cours de la matinée lui semblent durer des heures et elle compte les minutes qui la séparent de la fin des cours. Puis elle court dans les couloirs malgré les semonces de professeurs qu'elle croise jusqu'à la bibliothèque.

- Bonjour, puis-je vous aider ?

Hors d'haleine, l'étudiante reprend son souffle en acquiescant.

- Le prix du sorcier, il existe des annales ? Je viens de voir qu'une de mes connaissances l'a gagné il y a bien longtemps et je suis curieuse.

Quelques minutes plus tard, la bibliothécaire lui tend un lourd volume dans lequel elle se plonge de longues heures durant. Sont répertoriés, les noms des étudiants, les sorts présentés, leurs effets et parfois de quelques notes. Elle tourne les pages un long moment en lisant ce qui lui tombe sous les yeux « Miki Vélan D.R.S. A4657 :tambour qui joue seul des mélodies connues ; trop simple et pas assez recherché ; recalé » « Ten Boko M.A.G.E. deuxième année : A4812 tableau peint parlante et chantante ; belle tentative même si la langue est inconnue et que le tableau mange les mots prononcés ; encouragements car potentiel certain » « Andrea Sorcery A4939 L.A.M.E. 2è année ciel nocturne en intérieur qui retrace l'évolution du ciel, félicitations du jury ».

Ambrelune tente d'imaginer ce qu'il a créé et elle se promet de l'interroger à ce sujet.

- Raya devait aussi être dans l'école à cette époque, ils ont quoi ? Deux ans d'écart... Elle devait tout juste être entrée à l'école, j'imagine. Lunea Balrine, Edward Steen, Raya Scourge. Oh mon Dieu !

La jeune fille lâche l'annale avant de le reprendre pour relire les lignes qui l'ont surprise.

- C'est donc pour ça qu'elle n'a pas poursuivi ses études au-delà de la première année. Je comprends mieux qu'Andrea la surveille autant. « pas de conscience du danger et de la catastrophe qu'elle a crée » « pas de remords » « jeune sorcière inconsciente des risques du métier de sorcier et dangereuse » « Sentence : expulsion après la fin de l'année ». Mon dieu, la pauvre, comme ça a dû être dur.

Ambrelune tente d'imaginer la petite fille de huit ans, loin de ses parents seule dans un bureau, entourée d'adultes qui la sermonnent et lui disent qu'elle est un danger pour eux tous. La jeune fille pense qu'ils auraient dû lui laisser sa chance, lui expliquer et lui montrer les dégâts occasionnés pour lui faire comprendre combien la magie est un art délicat.

- Mais c'est ce qu'Andrea ne cesse déjà de lui répéter. songe-t'elle en refermant le lourd manuscrit.

Elle s'interroge sur sa propre pratique et elle se demande si son manque de connaissance dans les ingrédients qu'elle utilise ne met pas ses camarades en danger. Elle pourrait tout à fait confondre deux plantes ou deux pierres par exemple. Même si beaucoup de flacons sont étiquetés tout comme les plantes dans le jardin, elle sait qu'à un moment donné, on les mènera dans la nature pour récolter des plantes à incorporer dans un sort qu'on leur demandera.


Texte publié par Bleuenn ar moana, 7 avril 2019 à 14h05
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