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tome 1, Chapitre 9 « Un passé rouge, mouvementé, grisâtre. 1er partie » tome 1, Chapitre 9

1er Partie : Mes éternelles amies comblées de questions.

Chapitre 9 : Un passé rouge, mouvementé, grisâtre.

J'étais lancée, prête à faire payer cet enfoiré. La pluie ruisselait sur les toits, cela ne m'arrangeait pas, mais mon opposant avait aussi du mal à marcher sur les tuiles humides. Il se retournait de temps en temps, regardant ma progression, observant la créature qui arrivait à pleine vitesse pour lui ôter la vie. Je me contentais de foncer, tête baissée, je manquais à plusieurs reprises de tomber, mais je ne pouvais pas échouer maintenant. Les scénarios s'enchaînaient dans mon esprit, Miss adorable couverte de sang, cet ordure au sol, démembré, mort. La foudre s'abattait sur la ville, il n'y avait personne dans les rues, aucune lumière allumée dans les appartements que nous longions. Seulement lui et moi. J'étais presque à porté, je décidai donc de passer par un chemin en hauteur. Dans ma vision je lui sautais dessus pour ensuite lui couper la tête, c'était décidé, je devais essayer. Je commençai à m'éloigner de son couloir de course pour m'aventurer sur un toit qui pouvait le surplomber. Il courait toujours, mais j'étais en position pour en finir. Je m'élançai d'une corniche, bras positionné en arrière, hachette solidement tenue. Le temps s'était arrêté, il se retourna vers ma direction, je ne voyais pas son visage, mais la position de ses bras présageaient qu'il ne s'y attendait pas. Je devais en finir ! D'un coup sec et douloureux ! D'étranges sensations parcouraient mon être, des sensations ténébreuses, j'avais envie, besoin de le tuer. Je voulais voir ce liquide rouge qui m'attirait tant, qui m'avait manqué. Or, ma vision se dégrada d'un coup d'un seul. Dans ma chute inévitable sur lui, il esquiva le mouvement de mon bras visant à lui dérober sa répugnante vie, puis sans hésitation me plaqua au sol. Malheureusement pour lui, je l’entraînai dans ma chute. Nous dévalions le toit, je perdais mes repères, je ne devais en aucun cas perdre Miss adorable. À la fin de notre course se trouvait une plateforme sur l'immeuble d'en face, il était assez proche et dans notre élan, nous avions chuté à travers la fenêtre d'un appartement plus bas. La vitre se brisa sous notre poids, puis il me lâcha pour bondir hors de ma porté.

La pluie était audible dans la pièce qui semblait être plongée dans une obscurité démoniaque. Étant passée la première par la fenêtre, mon corps était parsemé de morceau de verre. La douleur était aiguë, excitante. Sachant que j'avais peu de temps je les retirai un par un, chaque morceau que j'enlevais stimulait chez moi une envie d'enlever le prochain. Je... j'aimais délicatement les presser dans mes doigts et ainsi les retirer de ma chair. Au bout du cinquième, je me rendis compte que Miss adorable était restée près de la fenêtre, je rampai vers elle pour la ramasser, pour la couvrir du sang qui inondait mes mains. Je pris appui par terre pour me redressai sur mes deux jambes. Il était là, sans doute avait-il envie d'en finir avec moi, sans doute pensait-il pouvoir arrêter la créature en face de lui. Mes scénarios s'intensifiaient ! Mon cœur s'emballait ! Je me ressentais vivre à nouveau, comme dans la maisonnette. Mes muscles étaient rongés par de multiples spasmes. J'avais faim. Or, sur ma droite, une ombre surgit. Il n'était pas seul, mais à la fin il sera le dernier. L'individu tenta de me saisir avec ses grosses mains. Il était vêtu comme le premier. Même avec l'obscurité je pouvais anticiper ses mouvements, son bras s'élança en ma direction, ma hachette bondit vers ses doigts. Du sang, encore plus de sang ! Ma vision avait guidé Miss adorable dans la bonne direction et lui ôta trois doigts. D'une voix rageuse il cria :

« Elle m'a touché ! Le démon m'a touché ! »

Démon ? Je le prenais pour un compliment, en tout cas le peu de sang qui jaillissait de sa main suffisait à m’animer. Je gardais toujours un œil sur le premier qui n'avait toujours pas bougé, il ne faisait rien, je n'arrivais pas à voir son visage, je voulais lui arracher. C'est à ce moment là que je me rendis compte que mes visions n'étaient pas toujours exactes. Je sentis un bras s'enrouler autour de mon cou, il m'avait paralysé. Avec ses imposants bras, un troisième individu me maîtrisa. J'avais dû mal à respirer, mon cœur battait au rythme des grondements du ciel, des bouffées de chaleur s'échappait de mon corps. Pour l'instant, il n'essayait pas de m'achever, il limitait simplement mes mouvements. Le premier individu se décida enfin à s'avancer vers moi. Sa démarche présageait qu'il pensait déjà avoir gagné, mais par sécurité m'arracha brutalement des mains Miss adorable. Il la jeta sur le côté comme un vulgaire déchet, retira sa longue capuche, puis me sourit :

« Si j'avais su plus tôt avec qui je marchandais, je t'aurais tué plus rapidement ! »

Sans grande surprise c'était Arnaud ! Le problème n'était pas le fait qu'il avait volé les médicaments mais pourquoi il portait de tels accoutrements. Je me souvenais, ce symbole, il faisait parti des « Larmoyants ». De nouveaux, les questions s’enchaînèrent dans ma tête pendant que le deuxième individu, toujours couvert de sa capuche, implorait à Arnaud de le sauver. Il fallait dire qu'il perdait beaucoup de sang et que Miss adorable ne l'avait pas loupé. Arnaud le prit pas l'épaule et lui donna une genre de fiole, je n'arrivais pas trop à voir ce qu'elle contenait, mais il la versa sur ses doigts manquants. Le liquide était rouge et visqueux, c'était du sang. L'inspecteur Florenstin ne m'avait jamais dit que cette secte récoltait le sang de leur victime. En supposant que c'était bien du sang, il lui manquait une case, il saignait toujours autant, mais il paraissait plus calme. Comme si ce rituel l'avait sauvé de quelque chose. Après ce bref moment incompréhensible pour ma part, Arnaud me refit face. Il devait sans doute être leur supérieur hiérarchique, sa tenue était plus complexe que celle des deux autres et c'était le seul qui m'avait adressé la parole. Après avoir rangé l'étrange fiole, il reprit son discours :

« Silly, Silly, Silly... Comme tu as pu le constater, je suis le représentant du grand ordre supérieur Larmoyant. Je te rassure, seule ta copine était notre cible mais on peut dire que tu tombes à pic. »

Alexia était donc une de leurs proies. Mais pourquoi ? Quand est-ce qu'il l'on prit pour cible ? Il ne s'intéressait pas aux médicaments ?

« Le démon mort vivant de notre monde n'a pas lieu d'être, le simple fait d'avoir des points communs avec elle est une infraction divine. La morte ne peut pas mourir, mais nous pouvons l'empêcher de revivre ! »

Arnaud répéta cela plusieurs fois, d'un ton presque religieux. L'ambiance changea drastiquement, j'avais l'impression d'assister à un temps de prière. Il s'arrêta au bout d'un moment, repris son souffle et, avec ses doigts mouillés, prit mon visage :

« Morte, je ne sais pas pourquoi tu es là. Mais je vais prouver à notre sauveur suprême que tu n'es pas increvable ! Je désobéis peut-être à ses sages paroles, mais je dois en finir avec toi morte enfant.»

Morte, ce surnom m'était familier. Ce surnom qui m'avait suivi toute ma vie. Tout était clair, mes parents avaient encore gâché mon existence, il venait de m'ôter mon premier jouet et maintenant ils avaient monté des abrutis contre moi. Très bien. Étrangement tout cela ne m'étonnai pas, le ciel m'avait préparé. Il savait qu'un jour je devrai faire face à tout cela. Je le remerciais, sans lui, je ne savais pas ce que je serais devenu à ce moment précis. Je devais utilisé ce que tu m'avais appris pour les éliminer, pour anéantir mes créateurs. Je devais dire ce que je pensais, je devais utiliser ce pouvoir que tu m'as découvert :

« Je... »

A peine mes lèvres avaient bougé que la personne qui me maintenait m'écrasa au sol. Je ne pouvais plus parler, il me paralysait de son imposante force. De mon point de vue, je pouvais apercevoir Miss adorable, elle avait soif, je pouvais le voir :

« Je... »

Il m'éclata le corps plusieurs fois par terre, les maigres morceaux de verre qui restait au sol prirent place dans ma peau. Tout en me répétant l'opération, les trois hommes chantaient :

« Morte ! Morte ! Morte ! La Morte ! »

Les morceaux de verre se plantaient dans ma chair, le sang s’étalait de plus en plus sur le sol. Mon amie n'arrivait pas à gronder plus, il avait peur, peur de me perdre. Quant à moi, chaque morceau de verre qui transperçait ma peau me donnait envie d'en recevoir d'autre. Il chantait, il me massacrait, mes amis pleuraient, j'appréciais ce moment.

Il fallait dire que j'avais enfin compris, compris pourquoi j'étais là, compris ma destinée. Je devais souffrir, pour pouvoir vivre éternellement avec toi, sans quoi, tu seras triste. Je devais en finir avec mes parents, en finir avec cette secte et enfin emménager avec toi. Je baignais dans mon sang, chaque fois que je touchais le sol je le sentais ruisseler sur ma peau, mon sang s'évadait pour réchauffer le sol. J'étais bien. Je voulais rester avec toi toute ma vie. Au bout de cinq minutes d'acharnement, il lâcha enfin mon corps. Mes muscles ne répondaient plus, je ne pouvais que regarder Miss adorable sur le côté, elle ne pouvait pas détourner les yeux, la pauvre. Puis, une main se pencha pour la ramasser. Je me sentais à la fois bien et mal. J'avais trouvé ma mission, mais je n'arrivais plus à bouger pour pour l'accomplir. Mes visions s'éteignaient peu à peu. J'avais les paupières lourdes. Puis un flash m'éblouit. J'avais la sensation que quelqu'un me mis sur le dos, je voyais flou.

J'ouvris les yeux. L'immense et habituelle porte me faisait face. Elle s'ouvrit, c'était lui, mon meilleur ami ! Il me souriait, je lui souriais, je lui sautai dans les bras ! :

« Du calme Silly ! Je suis aussi heureux de te revoir ! »

Tout en me prenant dans ses bras, il me caressa les cheveux doucement. Je pouvais à nouveau sourire. Il me reposa par terre, il me fixa d'un air inquiet. Avec sa douce main, il prit mon visage et me dit d'un ton coupable :

« Je suis désolé pour ton ami... sincèrement désolé. »

Puis plus formellement, il m'enlaça en signe de réconfort. En posant ma tête sur son épaule, je pouvais voir la pièce qui était toujours aussi magnifique. Cependant un élément attira mon attention. L'élément en question se leva et s'avança en ma direction :

« Laisse la tranquille Ciel, elle n'avait pas besoin d'elle de toutes façons ! Elle nous a nous ! »

C'était une femme assez grande, avec de courts cheveux. Vu l'expression de mon visage, elle comprit que je n'avais pas saisi son identité. Elle rouspéta et nous sépara pour se présenter à moi :

« C'est vrai que tu ne m'as encore jamais rencontré ici. C'est moi Miss adorable. »

Qu'est-ce que j'avais pu être bête ! C'était logique que ce soit elle ! Une femme aussi belle, qui dégageait une aura aussi puissante. Nul doute, c'était ma partenaire de longue date. Je m'approcha d'elle pour la prendre dans mes bras, mais elle me repoussa gentiment d'un air gêné :

« Pas de ça avec moi ma chérie. Tu sais très bien que j'ai horreur de me faire... câliner. »

Même en ayant pris en considération son rejet, j'essayai de la saisir, sans succès. Mon meilleur ami, qui observait la scène, m'arrêta et gratifia mes efforts d'un doux sourire. Il m'installa au même siège que la dernière fois, il était encore face à moi, il me chatouillait du regard avec ses yeux remplis de tendresse. Miss adorable quant à elle était sur ma gauche, elle n'essayait pas de me prendre dans ses bras, mais elle m'adressait d'un bref mais majestueux sourire digne de la belle personne qu'elle était. Ainsi Ciel nous servit un peu de thé, et nous entamions l'heure du goûté :

« Silly profite bien de cette boisson chaude car tu vas bientôt repartir. »

Miss adorable avait le don d'être sincère, mais j'avais déjà envisagé l'éventualité de partir après le goûté. Lorsque je voulais engager une conversation sur la suite des événements, le Ciel m'interrompait agréablement pour me suggérer de simplement profiter de ce superbe moment avec eux. Il fallait dire que je sirotais un délicieux thé au caramel avec mes deux super amis, et l'ambiance était plutôt sur le ton de l'humour. Le goûté touchait peu à peu à sa fin. Le Ciel me contemplait comme il avait l'habitude de le faire, il se leva et me reprit dans ses bras. Il réchauffa mon cœur, je le souriais, Miss adorable s'amusait à nous voir tout les trois réunis.

Ainsi l'heure des au revoir s'imposait. Miss adorable chuchota quelques mots au ciel. Son visage avait changé, il devait me dire quelque chose d'important, je le sentais. Il se rapprocha, mit ses mains sur mes épaules et m'annonça les larmes aux yeux :

« Silly, brise le destin ! »

Les larmes affluaient sur son visage, il me regardait avec tant de tendresse qu'à mon tour je me mis à pleurer. Miss adorable avait des difficultés à retenir les siennes. Nous savions que notre prochaine rencontre ne serait pas prochainement et cela nous affectait tous :

« Je t'ordonne de vivre ! »

C'était impensable. Jamais de ma vie je n'avais entendu de telles paroles. Mon cœur ne me faisait plus mal. Ces mots avaient comme transperçaient mon être. Je n'arrivais plus à m'arrêter de sourire, de pleurer, de les aimer. Je devais vivre ! Vivre pour eux ! Vivre pour nous ! Vivre pour moi !

Je les adorais, il veillait sur moi, je ne devais pas les décevoir !

D'un coup, j'ouvris les yeux en me redressant. Je débordais d'énergie, mon esprit avait du mal à saisir la situation. Devant moi, un homme qui retirait une aiguille de ma cuisse. Il était sur ma gauche et brandit un appareil devant mes yeux :

« Cheese ! »

Ensuite, encore un flash, le même qu’auparavant. Il se plaça devant moi avec un large sourire, presque trop amical. Il prit mon menton et plongea mon regard dans le mien :

« Je suis tellement content de faire enfin votre connaissance ! Maîtresse ! »

Il continua à me sourire longuement, je continuai à le dévisager. Il me prit par le bras et m'aida à me relever. La pièce était toujours la même, hormis les trois individus qui m'avaient attaqué pour lesquelles visiblement une mort douloureuse leurs avaient été imposé. Certains avaient les mains tranchées, d'autres d'énormes trous dans le corps ; Voyant que j'avais du mal à tenir debout, l'inconnu me prit sous son aile pour me maintenir en équilibre :

« Je sais ce que vous pensez, pourquoi je n'ai pas tranché leur jambe ? Pour ma défense, vous commenciez à clamser, donc on peut dire que j'ai quand même réussi à retranscrire votre art. »

J'avais du mal à comprendre le pourquoi du comment. Mais une chose était certaine, il m'avait sauvé la vie. Mais pourquoi ? Il m'indiqua comme quoi il reviendrait tout nettoyer plus tard et qu'il comptait me mettre en lieu sûr. Or, le moment où il me tendit Miss adorable je compris :

« Tenez maîtresse ! Ne vous inquiétez pas je ne l'ai pas utilisé. Il faut dire que c'est un cadeau.»

Il était donc le « fan » de la maisonnette. Sur le coup, j'avais du mal à le cerner mais en une phrase je compris qui l'avait envoyé :

« Je pense qu'il est temps de passer au plan « Faire ressusciter la maîtresse » ou plus communément appelé, vous faire vivre. »

Le ciel avait donc tout prévu depuis le début. Je l'aimais tant ! J'étais bien décidé à le revoir ! La pluie se calmait, Miss adorable frémissait de joie, mon fan m'aidait, j'enviais mes amitiés.

Je dois vivre ! Vivre pour vous revoir ! Vivre pour vous enlacer, pour vous remercier.

Fin de la 1er partie : Mes éternelles amies comblées de questions.


Texte publié par MoonRhay, 8 juin 2017 à 12h17
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