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tome 1, Chapitre 7 « Dépression nuageuse. 1er partie » tome 1, Chapitre 7

1er Partie : Mes éternelles amies comblées de questions.

Chapitre 7 : Dépression nuageuse.

La maisonnette avait pris de ternes couleurs. Que ce soit le sol ou les murs, ils étaient recouverts d'un rouge sec, presque noirci. Je prenais appui sur le mur, je m'avançais pour atteindre l'immonde déchet qu'était Mickael. Il était toujours présent, dos au mur les jambes étalaient au sol, avec son visage apeuré. J'arrachais un morceau de son t-shirt qui ne baignait pas dans son sang pour me faire un garrot au bras mutilé que je possédais. Le sang coulait moins, j'avais fait barrage au fleuve rouge qui s'écoulait hors de moi. Les chiens, enfin le chien et les deux autres morceaux n'avaient pas bougé d'un poil. La pluie était audible, elle était belle, relaxante. J'avais de nouveau une mission. Me soigner, ranger tout ce merdier et retourner le voir. Le rencontrer une nouvelle fois, pour lui sourire, pour le regarder à nouveau dans les yeux. Mes ambitions étant claires, je me mis en route pour le cabinet de Kersberg. En sortant, la pluie lavait les traces rouges qui recouvraient mon corps. Le trajet fut très long, je manquais à plusieurs reprises de m’effondrer, mais le son de la foudre stimulait en moi une dose d'adrénaline qui poussait mon corps à dépasser ses limites. Une heure plus tard, j'étais devant le cabinet. J'avais pris soin de ne croiser personne pour ne pas éveiller de soupçon à mon sujet. Ma vue commençait à se troubler, je tenais à peine debout. Ma main se dirigea vers la sonnette, doucement, comme si encore une fois, je m'attendais à un maigre piège d'un potentiel ennemi. Quand tout à coup, je fis un pas de côté ! Une personne sorti à toute vitesse, je reconnu directement son manteau. C'était l'inspecteur Dalombre. Pourquoi était-il ici ? Il discutait avec Kersberg, je n'arrivais pas à entendre leur dire. Puis la porte se ferma et M.Dalombre monta dans sa voiture. Cependant ce qui m'inquiétait était la direction qu'il avait emprunté. Il fonça vers l'endroit où j'avais été enfermée ! C'était simple, il n'y avait qu'une seule route pour y aller, et il s'y dirigea sans hésitation. Je devait agir vite ! Je ne sentais déjà plus mon bras gauche, et ma vision me jouait des tours. Je m’empressai de toquer chez Kersberg. Un long silence, des pas hésitants ainsi que d'inquiétants murmures. A peine eu-t-il le temps d'ouvrir la porte et de m'apercevoir qu'il essayait de la fermer. Par chance, il était faiblard et même dans mon état il me fut facile de rentrer malgré son opposition :

« Sort de là ! Je ne veux pas de problème ! »

Après ses mots, il tenta de me rattraper. Je boitais le plus vite possible vers la pièce où il s'occupait de mon cœur. Je me souvenais qu'il y avait plein de pilules, il devait sûrement y avoir de quoi me soigner. J'atteins avec difficulté la salle en question manquant à plusieurs reprise de chuter pendant que Kersberg lui beuglait des choses incompréhensibles en me poursuivant. Je décidai de prendre appui sur une chaise roulante pour limiter mes déplacements. Elle était similaire à celle de ma mère et cette vivace pensée me répugnait. L'autre abruti était derrière moi en train de reprendre son souffle comme un enfant auquel on lui aurait percé les poumons d'une aiguille rouillée. J'observais autour de moi, pour y comprendre les médicaments qui se proposé à ma vue, seulement je n'y comprenais rien malgré mes multiples visite ici. Je me devais de garder mon sang froid pour accomplir ma mission, cependant le temps pressait, j'étais dans l'obligation de me dépêcher au plus vite. Quand soudain, Kersberg s'interposa devant mon visage pour me faire barrage :

« Je ne sais pas se que tu fous ici ! Mais je n'ai rien à voir avec tout ça ! »

Comme à son habitude, il me parla en me pleurant dessus, c'était lamentable. Pour ma part, je comatais devant ses yeux. Il disait qu'il ne pouvait pas me soigner, car Florenstin avait déjà trop de soupçons sur lui, que je devais partir sur le champs et aller à l’hôpital le plus proche. Or, il n'avait sans doute toujours pas comprit qui lui faisait face. J'allais lui faire comprendre pour de bon. Sur ma gauche, malgré ma vue qui s'obscurcissait seconde après seconde, je vis un scalpel. Je m'élança dessus pour le saisir. Cependant, mes mouvements étaient ramollis par la fatigue, il vit clairement dans mon jeu et me poussa à terre :

« Non ! Arrête ça ! »

Il beuglait de plus en plus fort, sans arrêt, il m'énervait de plus en plus. Dans ma chute je me cognais la tête à un tabouret et m'écroulais sur mon bras déjà bien amoché. L'excitation reprit, je recommençais à délirer, à ressentir ce qui m'avait animé quand le chien m'avait mordu. Je gesticulais dans tout les sens, je gesticulais de plaisir ! L'adrénaline coulait dans mes veines, je me sentais capable de tout. Je me redressai le plus vite que je pu pour refaire face à Kersberg. Il me regardait sans bouger, je le fusillais du regard, le ciel s'amusait à me voir prendre du plaisir.

Puis, encore une fois, des mots sortirent de ma bouche, avec le même ton qui avait déjà fait ses preuves sur un pauvre animal et Kersberg en personne. L'ambiance se changea rapidement, la pièce s’assombrit, les sentiments s'estompèrent pour me faire place. Je sentais que c'était le moment de lui dire ce que j'attendais de lui :

« Soigne moi. Sinon je te t'arrache les membres inférieurs et supérieurs. »

Kersberg suait comme un porc. Il regardait son bras puis sa jambe, comme si je pouvais lui ôter à n'importe quel moment. Il avait raison, je pouvais lui ôter, sans gêne, j'étais capable du pire à présent. Je devais faire le nécessaire pour rattraper M.Dalombre ! Gravé d'un visage accablé par la peur, Kersberg murmura en sanglotant :

« Non. Je ne veux pas mourir. »

Il commença à me soigner. Il était vif et n'osait pas croiser mon regard. Il savait qu'au moindre faux pas, je pouvais prendre en ma possession un de ses membres supérieurs. En moins de dix minutes, mon bras était recousu, ma tête était pansé. Cet imbécile avait l'air plus vide que la dernière fois, comme si à chaque fois que je lui parlais sur ce ton, j'annihilais de plus en plus son esprit. Il pleurait encore et encore, il priait pour ne pas mourir. C'était ridicule ! Puis il se mit devant moi et s'inclina :

« Je... Je suis désolé de ne pas t'avoir soigné plus vite... »

Hahaha ! Il tremblait comme une feuille ! Sur le coup je n'avais plus le temps de me moquer de lui. Je devais partir au plus vite à la maisonnette. Sans gêne, je quittai la demeure de Kersberg. De l'extérieur je pouvais le voir, il avait toujours la même position. Il fixait le sol, je courais, je devais te revoir mon ami.

Je ne savais pas comment mon corps pouvait toujours me permettre de courir. Je courais rapidement en direction du lieu où j'avais laissé Mickael. Pendant le trajet, je me questionnai sur l'apparition de M.Dalombre. Pourquoi était-il chez Kersberg ? Me recherchait-il ? A l'instant où les questions fusaient dans mon esprit, j'entendis un bruit au loin. Il n'y avait aucune voiture qui passait, pourtant plus je courais en direction de la maisonnette et plus il s'intensifiait. Ainsi, sur ma gauche j’aperçus quelque chose. Et au fur et à mesure que je me rapprochais, j'avais l'impression de reconnaître cette chose. A ma plus grande surprise je connaissais la source de ce bruit. C'était la voiture de l'inspecteur ! Elle était renversée, totalement cabossée sur le bas coté de la route. En passant devant, je l'apercevais, il était inconscient à l'intérieur, un peu de rouge recouvrait son visage. Je ne pouvais pas m'arrêter en si bon chemin. C'était un coup du destin ! Sans M.Dalombre dans mes pattes je pouvais tranquillement nettoyer la maisonnette. Mon ami guidé mes pas et tout en accélérant sur la fin du trajet j'étais arrivée à destination. Je m'empressai donc d'entrer à l'intérieur dans l'espoir de me débarrasser des corps assez vite avant d'éveiller les soupçons. J'étais face à la porte. Je l'ouvris, j'entrai. Je n'en croyais pas mes yeux. La maisonnette était resplendissante. Toute neuve. Aucune trace des corps ou des litres de sang qui la repeignait. Rien à part une lettre et un présent. Sans hésitation, je me précipitai sur la lettre. Je l'ouvris lentement, comme si je désamorçait une bombe. Je la pris dans les mains et entama la lecture de celle-ci :

« Whoa ! Impressionnant ! J'adore vraiment votre style. Désolé, mais je risque sûrement de m'en inspirer la prochaine fois. Comme vous avez pu le constater je suis passé derrière vous et j'ai arrêté une voiture qui s'approchait trop. Pas la peine de me remercier ! C'est plutôt à moi de vous remercier. Vous êtes une vraie artiste. J'aimerais un jour vous ressembler. Avoir votre style. Bon, c'est pas tout, mais je vais vous laisser ! Aussi je vous ai préparé un petit cadeaux pour vos prochaines fois.

Bien à vous, votre admirateur/ange gardien/super fan de vous! »

Encore un fou certainement. Mon but n'était pas d'avoir un admirateur ! C'était de retrouver mon ami. Cet individu avait peut être de bonnes intentions, mais je vais devoir me débarrasser de lui un de ces jours. En tout cas, il m’ôta une épine du pied. La pluie s'intensifia, je savais ce qu'il pensait. J'allais devoir réduire au plus vite les personnes qui s’intéressait trop à moi. Cet « ange gardien » était sans aucun doute ma cible numéro un, mais M.Dalombre n'était pas à ignorer. Tout en réfléchissant à mon avenir, je pris dans mes mains l'objet qu'il m'avait offert. Il était assez léger à première vue, sauf une extrémité. Sans me poser de question, j'ouvris le mystérieux cadeau. A l’intérieur, une magnifique hachette. Elle était resplendissante ! Il y avait même mon nom gravé dessus. En la tenant, je me sentais en sécurité, capable de faire se que j'étais destinée à faire. Capable de retrouver l'homme qui me souriait depuis les cieux. Après m'être extasié plusieurs minutes, hachette à la main, je pris soin de prendre la lettre ainsi que ma superbe meilleure amie que j'avais déjà surnommée « Miss adorable ». Je m'avançai donc une dernière fois vers la sortie de cette baraque. Fière d'avoir accompli la meilleure journée qu'il m'avait été permis de vivre jusqu'à aujourd'hui. Je me sentais vivante. Prête à te revoir ! Tu berçais mes exploits de la journée d'une pluie fine et apaisante. Ainsi, en sortant je constatais par terre une photo qui, sans doute, ne se trouvait pas là lors de mon arrivée. Je me pencha donc pour la prendre. La pluie ruisselait lentement dessus m'empêchant de voir clairement le sujet de ce cliché. Après l'avoir positionné dos au ciel pour me permettre de mieux la scruter je me rendis compte que c'était une photo prise de l’extérieur de la maisonnette, je me trouvais en premier plan couvert d'un visage admiratif sans sourire apparent, en train de prendre la pose, hachette à la main. Cet admirateur m'avait sans doute observé déballer son cadeau. Je mis la photo dans ma poche, l'air de rien, soulevant la tête vers les nuages obscurs qui gouvernaient le ciel. Je repensais à son sourire, à ses yeux. Je devais le revoir à tout prix !

Pourquoi essayez-vous de rentrer dans ma vie ?


Texte publié par MoonRhay, 8 juin 2017 à 12h12
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