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tome 1, Chapitre 18 tome 1, Chapitre 18

Dans un pur réflexe, je bouge mes mains en de grands mouvements circulaires et compliqués. Et tout en faisant cela, je pense précisément à ce que je veux, l’endroit dans lequel je souhaite me rendre. Il ne s’agira pas de téléportation, mais juste d’un changement d’espace.

La matière se plie simplement à ma volonté.

Tout en faisant cela je sens le dos de ma main droite me chatouiller, mais je ne me déconcentre pas pour autant.

La réalité se tord entre mes doigts et change du tout au tout. Moi qui tombait la tête la première dans le vide, je sens ma chute décélérer et un sol bien solide se former à mes pieds.

Un sourire satisfait étire mes lèvres, alors que j’observe le résultat de mon dur labeur. Sourire qui se fane en découvrant des murs décrépis, pas de plafond et un parquet troué.

“Mais… c’est impossible !” m’exclamé-je avec un flagrant agacement.

Je tends les mains de nouveau devant moi.

Il me faut recommencer, je ne peux abandonner maintenant. Au moins, je ne tombe plus à présent et je peux donc me concentrer plus facilement. L’exercice me sera plus aisée, bien que je me doute qu’il me faudra être capable de travailler dans tout type de situation. Finalement, la chute libre n’était rien, elle fait pâle figure par rapport à ce qui m’attend.

Maintenant que je vois parfaitement ce que je fais, je commence par m'intéresser au sol.

Je fais de nouveau appel à cette force, cette énergie puissante pour le modifier.

Cela se fait lentement, à mon grand désarroi. Les fibres de bois grandissent petit à petit, si bien que c’en devient très vite fatiguant. Cependant, je reste focalisée, concentrée sur ma tâche bien plus ardue que je ne le pensais. Je tiens bon, je veux réussir. Ce simple exercice est la preuve que je peux faire de grandes choses.

Pas seulement…

Il est la preuve que je peux me surpasser, que je peux devenir maître de la situation ! Il signifie que je peux vaincre ces démons qui me poursuivent depuis mon enfance ! Il signifie que je pourrais, finalement, retrouver un semblant de vie normal.

Alors je m’y attelle en faisant usage de toute la force que je possède.

Je peux réussir.

Je peux vaincre.

Je peux le faire, bon sang !

Allez, Cristal, du nerf !

Je suis dans un tel état d’esprit que les murs, jusqu’alors abîmés, se réparent d’eux-mêmes et se revêtent d’un papier-peint aux ton chaleureux, semblables à ceux que j’avais dans ma chambre, chez mes parents.

Je sens ma puissance se décupler au centuple, me permettant de modéliser le mobilier que j’avais en tête et de faire apparaître un plafond doté d’un magnifique lustre en son centre.

Mes jambes et mes bras tremblent, je n’arrive plus à tenir debout. Je ne pensais pas que cela me demanderait autant d’énergie. Je suis épuisée et je me rends maintenant compte que je suis affamée.

“Je suis fière de toi, Cristal. Il te faudra, cela dit, apprendre à doser.”

Un sourire satisfait illumine mon visage, avant que je ne sombre dans l’inconscience.

Je ne sais combien de secondes, de minutes ou d’heures sont passées, mais lorsque je me réveille, je me trouve dans un endroit chaud et confortable. Je peine à émerger, à ouvrir les yeux. Je me sens bien et je n’ai plus du tout envie de bouger.

“Cristal, des gens t’attendent dans ton présent, il faut te réveiller.” murmure ma douce voix passée.

Je grogne, je gesticule pour lui faire comprendre que je n’en ai cure, puis je me couvre la tête avec les draps.

“Pas envie…” lui murmuré-je comme toute réponse, pas sûre qu’elle m’ait entendue.

Le lit et les couvertures disparaissent et je tombe lourdement sur le parquet froid dans un petit cri aigu.

“Je m’en doute. Je ne te laisse cependant pas le choix.” rétorque-t-elle sur un ton autoritaire, militaire, qui me pousse à me relever aussitôt en dépit de ma mauvaise humeur.

Et c’est tout en me redressant que je constate un changement flagrant : le dos de mes mains sont tapissées d’étranges tatouages.

Il s’agit d’un amas de cercles et de formes géométriques complexes très esthétique, je dois avouer. Je regarde ensuite les bras de ma camarade.

“Aurai-je la même chose ? lui questionné-je.

- La magie n’est pas immuable, Cristal. Elle évolue, tout comme toi, tout comme moi.”

Je hausse un sourcil et je fronce l’autre face à sa mystérieuse réponse.

“Ca veut dire non, ça ?”

Elle me sourit avec indulgence, tout en saisissant mes deux mains.

“En effet. Je ne sais pas sous quelle forme elle se présentera de nouveau à toi la prochaine fois, ni même la façon dont elle te fera sienne, me dit-elle d’une voix douce. Mais tu es aujourd’hui prête. Laisse-moi maintenant te raconter… le pourquoi de toute cette histoire.”

Il était grand temps !

Parce que je ne comprends pas pourquoi les démons, ces monstres aux apparences pittoresques et improbables, s’en prennent à moi. Ni même ce qu’il m’arrive quand je suis près de Lucifer. Je vois bien qu’il se passe une guerre, mais je n’en connais pas la raison.

Je suis avide de connaissance, je ressens l’irrépressible besoin de comprendre. D’autant plus que j’ai risqué ma vie plus d’une fois.

Je ne peux décemment plus rester spectatrice de ce massacre.

Je veux en devenir une actrice active.

Le décor change, Cristal nous transporte de nouveau dans son passé.

Nous nous trouvons dans le couloir d’un vieux château. Je le vois aux murs de pierres et aux torches enflammées qui l’éclairent.

Elle m’invite à la suivre, ce que je fais sans demander mon reste.

“Lucifer était un porteur de lumière, un archange. Elle devait illuminer les hommes, les élever et les aimer. Cela devait lui donner accès au niveau le plus élevé dans la hiérarchie des anges, les Principatus.

- Et elle est tombée amoureuse, je parie ? lui dis-je en levant les yeux.

- Exact.“

Au détour d’un couloir, nous nous arrêtons.

Un couple s’embrasse avec une passion dévorante face à nous.

Je détourne le regard, jusqu’à ce que je constate qu’il ne s’agit de nul autre que mon “guide” et… Lucifer. Un très léger sentiment de jalousie s’empare de moi lorsque je me focalise sur cette scène.

“Dieu était très en colère, alors il l’a déchue. Et avec elle, ce sont des dizaines d’anges qui sont tombés. Des anges amoureux des hommes. C’est ainsi que la guerre a éclaté et cela a pris des proportions… inimaginables. C’en est effrayant quand je vois ce à quoi tu dois faire face, me confie-t-elle.

- Que puis-je faire ? Que puis-je faire pour rétablir… apaiser, peut-être, la colère de Dieu ?

- Je ne sais pas… Trouve, Cristal. Trouve et bats-toi. Ne te laisse pas faire.”

Le décor disparaît de nouveau, et avec lui, mon autre moi.

Vais-je retourner dans… la réalité ?

Que vais-je faire ?

Je suis toujours aussi perdue.


Texte publié par Fiorthnir, 19 mai 2017 à 12h35
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