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tome 1, Chapitre 4 tome 1, Chapitre 4

Le bureau de mon père, se découvre enfin à moi. Il s'agit d'une petite pièce plongée dans le noir. J'allume donc la lumière, et je découvre avec stupeur cet étroit espace.

Un ombre noir attire mon attention au sol et je referme très vite la porte derrière moi. Un magnifique chat noir s'apprêtait à s'enfuir.

Qui est-il ?

D'où vient-il ?

Comment diable s'est-il retrouvé là ?

J'ai bien fait d'ouvrir cette satanée porte.

Je prends l'animal dans mes bras et je le caresse délicatement. Le pauvre petit, il devait être effrayé. Je parcours la pièce du regard et je constate que la poussière semble être maîtresse en ces lieux. L’on n’y a fait le ménage depuis un long moment et cela m’étonne. En fait, c’est un bordel innommable qui s’offre à moi !

Une tornade est-elle passée par ici ? Car il se trouve posé sur tous les meubles et même le sol divers documents papiers.

Puis-je me permettre de fouiller un peu ?

Tout cela attise ma curiosité.

Je me retourne pour regarder la porte d’entrée : maman dort, je ne crains rien, n’est-ce pas ?

Ma conscience ainsi allégée, je ferme la porte puis j'entreprends de ramasser et lire les papiers qui jonchent le vieux parquet.

Après une heure passée à tenter de décrypter ce qui s'y trouve écrit, j'abandonne dans un long soupire. Ce n'est pas du français, encore moins de l'anglais. Ca ne ressemble pas à du latin. On dirait un code secret, ce qui signifie que seule la personne possédant la clé peut lire ce qui est écrit.

Têtue comme je suis, je risque d'y passer des heures.

Abattu par cette difficulté, je me laisse tomber sur le sol. Je regarde encore une fois les hiéroglyphe illisible et j’émets ensuite un petit couinement rageur.

Le chat miaule soudainement, attirant mon attention. Je me lève pour le rejoindre dans le but de le prendre dans mes bras, tout en me disant qu’une petite pause ne me fera pas de mal.

Il doit probablement être en manque d'affection. Je m'agenouille près de lui, prête à enlacer la bête,lorsque je remarque ses deux pattes avant posées sur un étrange livre.

La couverture semble faite en cuir et aux pages jaunes, je le devine être ancien. Je fais donc particulièrement attention en l'ouvrant.

L'écriture est brouillon, la personne qui a écrit dedans, auparavant, devait avoir les mains qui tremblaient. Cependant, je n'ai aucun problème à lire ces pattes de mouches, bien au contraire. Je le feuillette puis une page retient tout particulièrement mon attention. Je m'extasie face à cette trouvaille : ce matou vient de me donner la clé me permettant de décrypter le mystérieux langage !

Rien, à cet instant, ne peut me rendre plus heureuse.

Aussi, j'entreprends immédiatement de travailler sur la traduction des divers textes se trouvant à ma portée. Je suis avide de savoir, férue de connaissance, d'autant plus que ma curiosité à grand besoin d'être satisfaite ! Après des heures… voir des années de frustration, c’est la moindre des choses.

Durant ces recherches je tombe sur un étrange manuscrit concernant... Lucifer, le diable. Le premier ange à être tombé, le maître de l’Enfer. Que vient donc faire la religion chrétienne parmi ces obscures papyrus ?

C'est une hérésie.

Ce qui m'a en particulier interpellée, ce n'est pas ce fait quelque peu extravagant, non, mais plutôt le dessin l'accompagnant. C'est un visage aux traits fins et au regard particulier. Un faciès qu'il me semble avoir déjà vu.

La mystérieuse fille... C'est elle, je la reconnais.

Je caresse sa joue crayonnée du bout de mes doigts, perplexe et d'autant plus intriguée à présent.

Lucifer... une beauté dangereuse.

Je lèche mes lèvres et j'avale ma salive. Je plie ensuite le dessin et je le glisse, ni vu ni connu, dans la poche de mon gilet.

Quelle drôle de situation. Je me demande même si je ne suis pas dans l’un de ces rêves qui semblent si réel. Je me pince d’ailleurs le dos de ma main droite, pour vérifier.

Je ne rêve pas…

Trois à quatre heures plus tard, je souffle. Je suis frustrée, déçue et exténuée. Ce ne sont là que des bêtises, des choses... impossibles !

Alchimie, magie, ange, démon... N'importe quoi !

C'est cela que maman voulait me cacher des années durant ?

Je m'empare d'un papier et je lis l'une des phrase s'y trouvant inscrite. Il s'agit d'un sortilège permettant la lévitation du corps. Un sourire malicieux étire mes fines lèvres, alors que je l'entonne à haute voix. Après tout, que peut-il m'arriver ?

Strictement rien !

En fait, je me trouve simplement ridicule, si bien que je ne termine pas ma lecture. Le chat grimpe sur mes genoux, lorsque j'éclate de rire, me moquant de moi-même. Je suis épuisée et cela me rend presque.. hystérique. Je ris jusqu’à ce que le souffle me manque.

Le matou miaule, comme pour attirer mon attention. Je baisse la tête pour le regarder avec affection.

"Toi aussi, tu me trouves ridicule ?" lui demandé-je.

Il miaule de plus bel, comme s’il tentait de me communiquer une donnée importante.

"Ce ne sont que des bêtises ! lui réponds-je directement ensuite. Attends, regarde !"

Je recommence.

Je relis cette courte phrase, en essayant même d'y mettre une intonation. Car quitte à être ridicule, autant l'être jusqu'au bout !

Mais mon sourire se fane et mes yeux s'écarquillent.

Je ressens de nouveau cette étrange sensation dans ma poitrine.

Suis-je de nouveau en train de faire une crise d'angoisse ? Ca y ressemble en tout point et je n’aime pas ça. J’ai l’impression de suffoquer, quand bien même l’air parvient à emplir mes poumons.

Je ferme les yeux, je respire calmement, j'essaie de me calmer.

Ce n'est rien, Cristal, tout va bien.

J'inspire, puis j'expire longuement, sur un rythme lent et régulier. Jusqu’à ce que je me sens plus... légère. Mon poids n'est plus qu'un lointain souvenir, j'ai comme la nette impression de flotter.

Désirant comprendre l’origine de cette étrange sensation, j'ouvre les yeux. Ce que je vois me fait peur à tel point qu'un cri de surprise m'échappe.

"Je... je vole... c'est impossible... impo... Oh mon dieu... !"

La panique me gagne et mon esprit se canalise sur cette seule pensée : Je vole !

"Je veux descendre..."

Des larmes coulent le long de mes joues, alors que je brasse l'air dans l'espoir de me poser sur le sol..

Je remarque alors qu'il n'y a pas que moi qui se trouve à un mètre du sol : tous les objets se trouvant à proximité le sont aussi. Cela ne me rassure pas.

Jamais je n'ai eu aussi peur de toute ma vie.

"Je t'avais pourtant interdit d'entrer dans cette pièce.”

Je tourne la tête vers la source de cette voix, celle de ma mère.

Je m'apprête à lui demander de l'aide, mais il se dégage d'elle quelque chose de terrifiant. Mon instinct me dicte de fuir cette menace.

"Ma... man... ?" questionné-je en bégayant.

Elle s'approche lentement de moi, en arborant un air menaçant. Ses yeux noirs sont tels deux canons d'une arme à feu, directement braqués sur ma personne, capable de m'exécuter, de me tuer à tout moment.

Cette femme n'est pas ma mère.

Maman est douce et gentille, celle-ci ressemble à un véritable monstre. Et si je me fie aux documents de mon père, je suis presque persuadée qu’il s’agit-là d’un démon.

"Je vous interdis de me toucher ! la menacé-je sur un ton grondant.

- Mais bien sûr, ma chérie."

Son sourire a quelque chose de malsain, qui me met mal-à-l'aise. De plus, je me rends compte qu'elle ne semble pas surprise par le fait que je... vole.

Ainsi, ce que j'ai précédemment pris pour des bêtises s'avèrent vrais ?

Je vois l'adorable chat noir planter ses griffes dans la cuisse de cet imposteur maternel.

En réponse à l’agressivité de l’animal, elle l'envoie paître d'un violent coup de pieds.

Je tente de crier, mais aucun sort ne sort de ma gorge.

Elle continue d'avancer, si bien que je peux à présent la taper. Je joue donc de mes poings pour tenter quelque chose, n’importe quoi, à défaut de parvenir à la mettre hors d'état de nuire.

En vain, puisqu'avant de comprendre ce qu'il m'arrive, elle prononce une phrase, une suite de mots que je ne comprends pas mais qui a un effet dévastateur sur ma personne :

Je sombre dans les abysses obscures de l'inconscience.


Texte publié par Fiorthnir, 17 avril 2017 à 17h01
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