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Fictions pseudo-scientifiques (nouvelles)
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tome 1, Chapitre 6 « Téléportation électrique » tome 1, Chapitre 6

Ulysse, un jeune scientifique du vingt-deuxième siècle tomba un jour sur un article à propos de la téléportation. La recherche avait été abandonnée depuis un siècle, faute de crédits suffisants. Il travaillait à ce moment là sur le clonage humain, recherche qui ne l’intéressait guère. Les investissements dans cette technologie étaient colossaux par rapport aux résultats obtenus et cette recherche ne l’intéressait pas mais il étudiait ce qu’on lui demandait d’étudier. En secret, il reprit ses notes sur le sujet et il passa ses nuits dans un bâtiment désaffecté dont il vola la clé.

Ce bâtiment n’était pas utilisé depuis des années, le matériel était vieux mais Ulysse s’en contenta. Il travaillait de nuit, stores baissés pour ne pas éveiller les soupçons. Epuisé par ses doubles journées, il accumula les erreurs jusqu’à ce que son corps s’accoutume au manque de sommeil.

Une nuit, dans le local des archives, il tomba sur une revue scientifique qui annonçait fièrement en couverture : « La téléportation : un rêve à portée de main ? ». Ulysse lut l’article avec avidité, les yeux brillants, il pensait tenir une idée.

Ses manipulations sur les cellules humaines étaient de plus en plus souvent ratées, il manquait de concentration, trop occupé à imaginer une téléportation viable. Un vendredi après-midi qu’il était seul parce que tous ses collègues étaient déjà partis en week-end, il bâcla fébrilement ses expériences. Il avait eu une illumination durant son déjeuner solitaire à la cantine du laboratoire.

Ce week-end là, Ulysse s’enferma dans son studio, il ne sortit que pour promener son chien et acheter quelques souris à l’animalerie. Penché sur son cahier, il élaborait un protocole d’expérimentation qui pour la première fois lui semblait viable. Le dimanche soir, il se coucha heureux : il venait de se souvenir que le lendemain était un jour férié, le laboratoire serait désert mais sa carte d’accès reconnaissait les week-ends mais pas les jours fériés, il serait seul et ne risquait pas de croiser quelqu’un. Cela signifiait qu’il pourrait enfin utiliser le matériel de pointe du laboratoire.

La souris sur le plateau, Ulysse commença par analyser sa souris avec un séquençage du génome et des protéines pour modéliser la structure de l’animal en trois dimensions sur son ordinateur. Ensuite, un champ magnétique de grande intensité fut envoyé pour casser les liaisons covalentes. L’étape cruciale approchait et Ulysse suait à grosses gouttes dans la solitude du laboratoire. Il entendit un bruit et il craignit un instant que les stores ne masquent pas la lumière de l’extérieur mais ce n’était que le vent qui jouait avec un volet mal fermé dans la pièce d’à côté ou la souris qui avait couiné sous l’effet du champ magnétique. Absorbé par sa tâche, il s’était déconnecté de la réalité et ce son l’y avait brutalement ramené. Soulagé, il revint à son projet, le cœur battant d’excitation.

Ulysse plaça le caisson hermétique qu’il avait utilisé précédemment dans la machine qu’il avait créée en secret des mois durant. Il avait volé du matériel de pointe au laboratoire en prétextant en avoir besoin pour le projet sur lequel il travaillait officiellement. Heureusement pour lui, personne n’avait vérifié l’adéquation du matériel demandé avec son projet en cours. Il perça un trou microscopique dans le caisson et aspira en même temps la poussière crée pour ne pas contaminer les molécules du caisson. Il plaça ensuite son rayon face au trou et l’actionna en priant pour que l’expérience fonctionne. Il avait pris soin de recouvrir la surface de son caisson d’une couche de carbone, seule matière assez dure pour empêcher son rayon d’y arracher des molécules.

Le scientifique voyait sur son écran, le corps de la souris se constituer couche après couche, des heures durant. Inquiet à l’idée d’être découvert, il priait que cette séquence ne dure pas plusieurs jours. Dix heures furent nécessaires pour reconstituer la souris. Ulysse supposa donc que pour un humain de soixante kilos, il lui faudrait trois ans et demi s’il prend une base de deux grammes de molécules déplacées par heure. La souris était vivante mais dans le même état qu’Adam A. qu’il avait précédemment eu comme sujet d’expérience. Néanmoins, cette avancée lui vaudra un prix Nobel six mois plus tard.


Texte publié par Bleuenn ar moana, 3 avril 2017 à 13h00
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