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Le monde de Dulatum-la dernière des Fées
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tome 2, Chapitre 6 « L'écervelée » tome 2, Chapitre 6

Xavier n’en revenait pas. Lui qui était connu dans tout Dulatum pour son calme et son respect des lois venait de se transformer en criminel. Il s’était faufilé hors du Palais des Mille-fontaines contre l’avis de sa mère, chose qu’il n’avait jamais faite. Il s’était déguisé en paysan, ce qui était aussi une première. Il avait menti à ses hommes, ce qui était contre ses principes. Il s’était rendu sur le port, espérant observer la Princesse à son insu. Il s’était senti fourbe, sale, indigne. Tout cela… pour rien. Pire. Maintenant, il était dans une colère noire, lui qui était le flegme incarné.

Griselle de Grubens et sa suite n’était pas arrivée depuis deux minutes qu’une pagaille sans nom avait affolé le quai. Lui, qui avait la foule en horreur, s’était trouvé ballotté et bousculé puis avait chu lamentablement. Il avait été légèrement piétiné avant que Xéphos ne vienne à son secours. Xavier avait, sûrement par manque d’habitude, oublié d’enlever sa couronne de sous sa chéchia. Le capitaine avait alors eu vite fait de le reconnaître et de le sauver.

Comme si cela ne suffisait pas à son humiliation, son invitée avait pris la poudre d’escampette accompagnée de sa Demoiselle. Eren s’avérait être, selon les dernières informations produites par Xéphos, leur nouveau chef des armées. La journée aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter sur sa mère.

Couverts d’ecchymoses, le visage tuméfié et n’ayant pas eu le temps de se changer, Xavier se dirigeait vers la salle du trône selon la requête, impérative, de la Reine.

Xalanda l’attendait, raide et digne, assise sur le banc royal. D’un geste vaporeux de la main, elle fit signe aux Conseillers et autres Nobles présents dans la pièce de bien vouloir reculer. De l’index droit, elle désigna Xavier avant de lui ordonner d’un mouvement du même doigt de venir à ses côtés.

Il s’inclina et posa un genou à terre sans un mot. Elle haussa les sourcils et soupira.

« Prince Xavier, qu’aucuns sons ne sortent de votre bouche. Relevez-vous ! »

Le jeune homme s’exécuta. Sa souveraine de mère le jaugea de la tête aux pieds. Il s’attendait à être vilipendé publiquement. Il trouvait l’attitude de Xalanda fort suspicieuse. Ses doutes ne firent qu’empirer lorsqu’il lut une certaine gaité passée dans son regard. Xalanda se racla la gorge comme elle le faisait à chaque fois qu’elle devait annoncer une sentence difficile :

« Je crois bien ne jamais vous avoir vu dans un tel état. Même lorsque Xéphos vous donnait des cours de combat au corps à corps, vous n’avez jamais été autant… chiffonné, le ton de sa voix indiquait clairement que la souveraine s’amusait de la situation. Il y a peu encore, vous m’aviez demandé à avoir plus de responsabilités. Par conséquent, je vous charge de régler la disparition de Griselle de Grubens avec tout le tac dont vous êtes capable. Par pitié, ne transformez pas cette petite fugue en incident diplomatique.

— Ma Reine… hésita Xavier. Ma Reine, j’ai déjà mandaté mes meilleurs soldats aux quatre coins de Xipos. La capitale est quadrillée et les dragons des sables sont retournés dans leur habitat naturel.

— Bien, dans ce cas, la Princesse ne devrait pas tarder à rejoindre le Palais.

— Espérons-le, maugréa Xavier.

— Je vous demande pardon, s’étonna Xalanda.

— Ma Reine, si vous n’aviez pas donné l’ordre idiot d’effacer la mémoire des militaires présents sur le galion nous aurions des témoins capables de nous fournir un signalement correct. En lieu et place, j’ai deux capitaines pas vraiment motivés à se lancer dans des recherches, s’emporta-t-il. Le premier m’assure que la Demoiselle qui accompagne la Princesse vaut plusieurs de mes hommes. Le second refuse toutes directives de ma part, car il a fait allégeance à Grubens et non à Xipés.

— Prince Xavier, surveillez votre ton ! s’indigna la Reine.

— Ou quoi ? continua de crier le Prince. Vous allez m’obliger à endurer l’enfer ! Rassurez-vous, c’est déjà chose faite ! Si vous n’avez plus besoin de moi et avec tout le respect que je vous dois, permettez-moi de me retirer. J’aimerais faire quelques ablutions avant de repartir courir par lacs et par mers à la recherche de cette inconsciente que nous avons pour invitée ! »

À sa grande surprise, la Reine explosa de rire. Elle n’arrivait plus à s’arrêter et Xavier ne savait que faire. Elle essuya une larme au coin de son œil droit, souffla et lui répondit enfin :

« Je vous en prie. Faites donc. Prince Xavier, je pense que cette jeune fille vous fera grand bien, au moins autant que je n’en ai fait à votre père. »

Elle se leva et signifia à sa suite qu’elle retournait dans ses quartiers.

Les bras ballants, il ne savait que faire. Sa colère était retombée et il se sentait vide et fourbu. Il ne comprenait pas l’attitude de sa mère qu’il n’avait jamais vue si détendue. Il inspira profondément. Comment appréhender une jeune personne dont il ne connaissait rien ? Il tourna les talons et sortit en essayant de ne pas croiser les regards réprobateurs des Nobles encore présents. Xavier expérimentait un nouveau sentiment : la frustration. Non pas qu’il ait toujours eu ce qu’il désirait, bien loin de là ! Cependant, ses parents avaient su être justes et argumenter intelligemment leurs refus. Il n’y avait rien de raisonné ni de raisonnable dans cette fuite. Insensée ! Quel acte inconsidéré pour une Princesse !

Xavier décida que Griselle était une écervelée ; la rumeur était donc vraie. Bien qu’il fasse son devoir en demandant sa main, il se promettait de s’en tenir loin et de se charger de l’éducation de leurs futurs enfants. Ses pensées l’avaient mené jusqu’à sa chambre sans qu’il se rende compte du chemin parcouru.

Il prit une douche avec délice, puis s’habilla avec des vêtements confortables. Il nettoya sa couronne et la replaça sur sa tête avant d’enrouler sa chéchia. Personne n’aurait pu se méprendre ; il avait bien l’air d’un Prince. Il bomba le torse. Il contempla son reflet dans la psyché. Satisfait, il tira trois fois la cordelette servant à appeler les domestiques. Le signal interpella directement Xéphos qui mit une dizaine de minutes à arriver et ne vint pas seul.

« Capitaine, que me vaut la présence du citoyen de Grubens à vos côtés !

Xavier se fâcha. Il n’aimait pas Eliott. Il ne le nommerait par son grade que lorsque ce dernier exécutait ses ordres. Les deux jeunes gens en face de lui soupirèrent d’un même mouvement.

— Mon Prince, Eliott de Grubens connaît fort bien la Demoiselle, il s’agit de sa sœur. Elle a un caractère trempé, mais jamais ô grand jamais elle n’aurait mis Son Altesse en danger. Par conséquent, nous supposons qu’il s’agit d’une idée de la Princesse elle-même.

— Mon Prince, se permit d’intervenir Eliott, posant un genou à terre. La cadette du Prince Gregory est connue dans toute la première cour pour ses évasions, toutes plus rocambolesques les unes que les autres.

— La Princesse… s’étonna Xavier qui en perdait son vocabulaire.

— La Princesse Griselle est une intrépide aventurière, comme bon nombre des membres de la famille royale de Grubens. Elle n’a peur de rien. Son apparence fragile dissimule sa force, mais il ne faut pas s’y tromper… elle sait exactement ce qu’elle veut.

— Vous m’avez l’air bien au courant “jeune homme”.

— Mon Prince, ma sœur et Son Altesse ont été punies par la Reine Erianor en personne… en public. Elles sont toutes deux… singulières. J’ai l’honneur d’être le responsable de la sécurité de la Princesse et le frère d’Eren. Qui croyez-vous que la Reine Erianor va envoyer au cachot ? Vous ? Mon Prince, avec tout le respect que je vous dois, je ne pense pas. Il est de mon intérêt bien plus que du vôtre de retrouver fissa la Chevalière des Airs et la Princesse Griselle de Grubens. »

Xavier recula d’un pas. Le militaire était censé. Son raisonnement logique lui plut. Il lui fit signe de se lever. Il s’étonna d’entendre dire que la Demoiselle était aussi la Chevalière des Airs de Grubens. Il préféra garder pour l’instant cette information. Il ne savait déjà pas comment annoncer à la Reine qu’une citoyenne de Grubens était leur nouvelle Cavalière des mers, si en plus elle dirigeait les chevaux ailés ! Ce n’étaient pas des ennuis qui se profilaient à l’horizon, mais la fin définitive de sa tranquillité.

« Bien. Où peuvent-elles bien être ? demanda-t-il.

— Ma sœur adore les bêtes. Je soupçonne qu’elle aura eu une pensée pour les animaux magiques. Ils ont passé toute la traversée dans les cales du galion princier ; cela ne m’étonnerait pas qu’elle désire leur dégourdir les ailes, répondit Eliott.

— Quant à la Princesse, elle m’a semblé tout à fait respectueuse du protocole. Peut-être voudra-t-elle, à l’instar de ses ancêtres, se poser au Palais des Mille-fontaine et non pas y être menée en calèche, compléta Xéphos.

— Dans ce cas, nous al… »

Les conques résonnèrent dans tout le palace, empêchant le Prince de continuer sa phrase. Tous trois se regardèrent. Ils n’eurent pas besoin de se parler pour prendre la direction du patio principal, seul endroit du Palais des Mille-fontaines où les équidés de Grubens pouvaient atterrir sans mal. Une foule composée de Nobles et de domestiques encombrait les couloirs. Tous désiraient apercevoir cette Princesse qui avait refusé d’être véhiculée en carriole.

Les chairs de Xavier étaient meurtries de sa récente aventure sur le port et sa démarche d’habitude si fluide en pâtissait. Heureusement, Xéphos siffla. De nombreux soldats, comme sortis de nulle part, arrivèrent et dégagèrent le chemin à l’héritier du trône. Une fois la large cour en vue, le Prince ralentit. Il se tourna vers les deux militaires et leur fit signe de venir en retrait. Il se dissimula à l’abri des regards et s’assura que personne ne pouvait les entendre.

« Capitaine Xéphos, nous devons suivre le protocole. Je ne peux pas accourir sous prétexte que la Princesse Griselle daigne enfin se montrer.

— Donnez vos ordres, Mon Prince, et je les exécuterai.

— Il faut tout d’abord disperser tous les badauds, sécuriser les alentours et accueillir Son Altesse avec le respect qui lui est dû.

— Il en sera fait selon votre volonté, Mon Prince. »

Xéphos siffla quelques notes mélodieuses et ses hommes s’activèrent à évacuer la foule. Deux d’entre eux avaient pris la direction des appartements des invités pendant que les autres ceinturaient le patio.

Un son suraigu traversa les airs. Xavier ne le connaissait que trop. Il y avait un souci.

« Capitaine, quel est le problème ?

— Les chevaux sont bien là, mais pas de Demoiselle et encore moins de Princesse en vue.

— Les animaux auraient-ils pu trouver leur chemin seul ? interrogea Xavier.

Xéphos se tourna vers Eliott.

— Mon Prince, il faudrait que je rencontre les bêtes pour vous répondre.

— Bien dans ce cas, allons voir ces créatures dont j’ai lu qu’elles étaient aussi têtues que belles.

— Mon Prince, ce trait de caractère est le nœud du problème. Je serai en mesure de vous dire s’il s’agit de la jument royale, mais si elle ne veut pas s’exécuter… je ne pourrai rien faire. »

Eliott avait donné ses explications tout en avançant. Xavier découvrit avec stupeur les animaux magiques de Grubens. Les deux équidés devaient bien faire deux mètres au garrot et leurs pennes étaient si fines qu’elles en étaient transparentes. Il s’émerveilla devant leur élégance et suivit Eliott sans aucune crainte. Il s’étonna de voir le jeune homme s’incliner, puis de faire une courte révérence :

« Dalma, fille de Dolmo, Roi des chevaux de Grubens, veux-tu bien me dire si Son Altesse a fait bon voyage ? 

Un hennissement puissant lui répondit et le capitaine Eliott continua :

— Eren et la Princesse sont-elles au Palais ?

La jument produisit le même son.

— Dalma, où sont-elles, s’il te plaît. »

L’équidé émit un bruit qui ressemblait plus à un prout qu’à autre chose. Ses ailes devinrent opaques et Xavier put admirer la blancheur de ses plumes avant qu’elle ne range ses pennes à l’intérieur de ses flancs. Les deux bêtes s’apparentaient maintenant à n’importe quel cheval commun. Pourtant, leur allure et la légèreté de leur pas les distinguaient des animaux ordinaires. Eliott interrompit sa contemplation  :

« Votre majesté… Mon Prince, voulais-je dire. Griselle de Grubens et sa Demoiselle sont dans les murs du Palais des Mille-fontaines, mais je ne sais point où ?

— Mais quelle idiote ! s’emporta Xavier qui ne voyait plus comment résoudre cette histoire.

— Mon Prince, le coupa une voix dans son dos.

— Qui a-t-il encore ? Que désirez-vous, Maître Xalon ?

Le ton de Xavier redevint amical lorsqu’il reconnut le vieux militaire. Ce dernier avait été son cuisinier particulier avant d’être promu récemment à bord du galion. Aussi continua-t-il calmement :

— Maître Xalon, je vous reprendrai volontiers à mon service, vous le savez. Cependant, l’heure n’est pas aux affectations. J’ai perdu Griselle de Grubens et sa suite. Cette écervelée a cru bon de fuguer !

— À ce propos, Mon Prince… J’ai eu l’immense honneur de rencontrer Son Altesse le temps qu’a duré le voyage de retour et…

— Les drogues de la Reine n’ont pas eu d’effet sur vous ? Pourriez-vous la reconnaître ? »

Maître Xalon pivota. Derrière lui deux paysannes aux costumes couverts de poussières entrèrent dans le patio. Eliott s’agenouilla immédiatement. Xavier entrouvrit la bouche et la referma, heureux que sa chéchia dissimule son étonnement. Xéphos imita son collègue et tous les soldats présents en firent de même.

Le Prince s’avança, inclina la tête et n’eut pas le temps de présenter ses respects qu’une voix douce et calme lui asséna un coup de massue :

« L’idiote est arrivée. Auriez-vous l’obligeance de montrer à l’écervelée que je suis ses quartiers ?

Xavier inspira. Il tenait à se contrôler et à ne surtout pas envenimer les choses en disant à la jeune fille le fond de sa pensée.

— Princesse Griselle de Grubens, soyez la bienvenue. J’espère que le voyage s’est bien passé. Je constate avec plaisir que nonobstant votre escapade, vous semblez en bonne santé.

— Nonobstant mon escapade ! souffla Griselle. »

Elle se tourna et murmura quelques mots à l’oreille de la Demoiselle à ses côtés. Cette dernière acquiesça trois, quatre fois en inclinant la tête avant de déclarer :

« Mon Prince, la Princesse Griselle de Grubens est fort aise de votre accueil. Elle ne pense pas cependant rester très longtemps dans votre beau pays. En effet, elle est extrêmement déçue de s’apercevoir que l’héritier de Xoger a oublié les principes de tolérances fondateurs de ce magnifique royaume. Elle se demande même pourquoi tous vos sujets doivent encore porter la chéchia puisque leur futur souverain juge les gens sur les apparences. »

Xavier en était pantois. Pendant les deux minutes qu’avait duré le petit discours de la Demoiselle. Il s’était approché de ses interlocutrices. La jeune fille qui parlait avait de mystérieuses pupilles violettes tandis que la Princesse avait d’adorables yeux noisette. Immenses, ils trahissaient sa grande intelligence. Il se trouva peu malin de s’être ainsi laissé emporter. La colère était vraiment mauvaise conseillère. Qu’allait-il faire ? Si Griselle repartait aussi vite qu’elle était venue, l’incident diplomatique n’était pas loin.

« Mon Prince, reprit la Demoiselle, ne souhaitez-vous point répondre ? »

Xavier réfléchit. Il devait jouer son coup comme il l’aurait fait aux échecs, sa réponse serait déterminante. Aussi s’avança-t-il et posa-t-il un genou à terre. Il inclina la tête en signe de contrition et déclara :

« Votre Altesse, je comprends et accepte votre mutisme. Je dois bien reconnaître que de nous deux l’idiot, c’est bien moi. Quel prétentieux je fais de croire que vous avez besoin de mes services pour vous protéger ! À l’évidence vous êtes parfaitement capable de prendre soin de votre personne. Je n’ai point d’excuses et ne peux qu’espérer vous garder à nos côtés quelques jours de plus afin de vous permettre de changer d’avis. Pardonnez mon comportement, car sachez que, pour vous voir, je me suis fait piétiner par la foule.

Griselle se pencha à nouveau vers sa Demoiselle et lui dicta sa réponse

— Mon Prince, la Princesse Griselle de Grubens vous accorde un jour. Procurez-lui une bonne raison de rester, comme une belle bibliothèque... ouch !

Griselle venait de donner un coup de coude à sa porte-parole. De toute évidence, cette dernière n’avait pas répété à la lettre les indications de Son Altesse. Xavier ne put s’empêcher de sourire… elle aimait donc les livres. Il se releva et s’inclina une nouvelle fois.

— Princesse Griselle, si vous aviez l’obligeance de me suivre. Deux de mes meilleurs hommes sont déjà en faction devant vos appartements. Ils sont à votre service, n’hésitez pas à leur demander tout ce dont vous aurez nécessité.

À sa grande surprise, Griselle s’adressa à lui directement. Elle n’était donc pas si têtue.

— Nous allons avoir besoin de nèfles en quantité.

— Nik-nik, entendit-il

— Nak-nak, répondit l’écho.

Xavier se tourna et vit sortir de sous la jupe de la Demoiselle deux petits dragons. Griselle possédait une culture étendue pour connaître quelle était la meilleure alimentation à donner à des bébés de sauriens. Il la fixa un instant avant de se remettre en route… ses yeux étaient immenses.

Ce fut donc ainsi, subjugué par son regard, que le Prince Xavier de Xipés comprit que la Princesses Griselle de Grubens était loin d’être une idiote.


Texte publié par Isabelle , 24 mai 2018 à 09h42
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