Ce matin-là, Eren ne comprit pas pourquoi, la Princesse était si enjouée. En six mois passés à son service, la Demoiselle commençait à bien connaître la jeune altesse ; elle s’étonna donc de l’entendre siffloter hors de la salle de musique. Il semblait évident qu’elle lui réservait une surprise ; elle était trop joyeuse pour être honnête. Griselle avait déjà eu ce genre d’attitude. Deux lunes auparavant, elle avait réussi à piéger Eren en la faisant chanter pour Grivas, la nourrice royale. La cachoterie de la Princesse devait être bien plus conséquente, sinon elle n’aurait pas été tant volubile.
La fille d’Ethias s’interrogea : cela avait-il un lien avec l’anniversaire du Prince ? La date approchait à grands pas et elle avait entendu dire aux cuisines qu’une réception serait donnée. Rien de pompeux, un diner servit dans la salle à manger du Roi, suivi d’un bal en présence de la famille régnante, des conseillers et quelques proches. Secrètement, Eren espérait ne pas être invitée, car elle ne pouvait pas danser. Pourtant, sa curiosité la poussait à envisager quelques secondes durant de se faufiler parmi les domestiques afin d’entrevoir le jeune homme dans un autre uniforme que celui de capitaine. Elle redoutait terriblement, si elle était conviée, d’être officiellement présentée comme le Chevalier des airs. Eren savait cela inévitable, ses vingt ans venus, mais en attendant en tant que mineure, elle préférait rester discrète.
La Demoiselle ne se souvenait que trop bien de sa dernière farandole. La musique entrainante, les confettis et sa première fête du printemps à Néatum, elle devait avoir six ans. La main de sa mère tenait ses petits doigts frêles, ses frères aînés se disputaient déjà avec des épées en bois. Emeric piaillait, installé sur les épaules de leur père. Ernest échappant à Ethan était venu prendre la fillette par le bras. Ils s’étaient faufilés, évitant les adultes et contournant les tables, jusqu’au parterre central où le bal battait son plein. Là, le Prince et la Princesse, enfants, eux aussi dansaient en riant. La Reine leur avait fait signe de les rejoindre et Eren se remémorait la fierté qu’elle avait ressentie à être ainsi invité à côtoyer nobles et héritiers de la couronne. Cependant, elle n’avait pas oublié le regard courroucé de sa mère devant leur désobéissance. Impressionnée, la fillette s’était tordu la cheville en voulant trop vite quitter la farandole. Elle était tombée. Ils s’étaient moqués.
Des années durant, cette anecdote l’avait poursuivi. Non seulement pendant sa petite enfance, à l’école, mais aussi lors les repas de famille, Eren entendait toujours la même chose : elle n’était pas faite pour être une ballerine. Ses frères avaient encore aujourd’hui recours à cette vieille histoire, cherchant un défaut à leur sœur autre que celui qu’elle fût plus têtue qu’un cheval ailé.
L’estomac de la Demoiselle se serra. Ce n’était pas possible. La Princesse n’aurait jamais osé trahir sa confiance. Eren ferma les yeux un instant. C’était en octobre, elle en était sûre. Un soir où la mélancolie l’avait envahie, la jeune fille s’était épanchée auprès de Griselle : sa faiblesse et son pauvre intérêt pour l’art de la danse. À l’époque, les moqueries de ses frères, la gouaille de son père et la tendresse de sa mère lui manquant, elle avait avoué avoir peur de virevolter.
Remontant le couloir du huitième étage, elle stoppa brusquement. Les yeux écarquillés, elle se tourna vers celle qu’elle croyait son amie. La Princesse, à quelques enjambées, la précédait. Étonnée d’un tel arrêt, elle fit également une halte, puis pivotant :
« Eren ? Quelque chose ne va pas ? Un malaise ? Une nouvelle idée pour me faire tenir en selle ? s’amusa Griselle.
– Votre Majesté n’espère pas m’apprendre à valser ? demanda Eren sans prendre de détours.
– Eren... Ta question est un peu rude ! Cela était censé être un présent, répondit la jeune altesse l’air déçu.
– Non, non et… Non ! Griselle, ma chère, soyons bien claires. Je ne danserai pas. Jamais !
– Tout d’abord, nous sommes dans les parties communes... donc ce sera “Votre Altesse” ou “Votre Majesté” ou ...
– Princesse, par pitié, n’abusait pas de ma patience c’est un aspect de mon caractère fort limité !
– Sache que je n’ai en rien éventé ton secret. Cette idée est celle de la Reine. Je souhaitai t’en faire la surprise… Eh bien, je désirais batailler ni avec toi ni avec ma mère. Cette dernière a été plutôt coriace en la matière. Je t’assure, j’ai argumenté en ta faveur, mais elle n’a rien voulu comprendre.
– Pourquoi Erianor a-t-elle besoin que j’apprenne à tournoyer ?
– Parce qu’elle a l’intention de t’inviter à l’anniversaire du Prince... en tant que Demoiselle, rassure-toi !
– Mais quelle vieille carne celle-là ! laissa échapper Eren de contrariété.
– Demoiselle ! Il s’agit de la Reine, ton langage, pouffa Griselle.
– Bien, qu’il en soit ainsi. Cependant, imaginons que le Maître de danse certifie que j’ai une impossibilité... physique à virevolter. Pensez-vous, Votre Majesté, que la Reine mère m’accorderait sa clémence et oublierait ce détail de mon éducation.
– Avec ce vocabulaire et un tel à propos, certainement, Demoiselle Eren. »
La fille du forgeron fit une révérence que la Princesse lui rendit. Elles se remirent en mouvement silencieusement et avec distinction, espérant que l’idée d’Eren trouverait grâce aux yeux de la Reine. Elles prirent les escaliers sur leur gauche et furent bientôt arrivées au neuvième étage. Progressant face à elles, de l’autre côté du couloir, un groupe de gardes à la démarche cadencée avançait.
Eren sentit la Princesse se crisper légèrement. Elle vit naître un sourire de convenance sur le visage de l’héritière et en fit de même. Griselle se redressa encore un peu plus et la Demoiselle se demanda comment cela était-il possible de se tenir aussi droite ?
Les soldats s’arrêtèrent et inclinèrent leur tête au passage des deux jeunes femmes. Comme elle l’avait appris au cours de ces derniers mois, l’enfant du Maître-forgeron baissa le regard. De ce fait, lorsque la Princesse changea d’avis et fit une halte, Eren lui rentra dedans la bousculant. Les rires étouffés des militaires accompagnèrent sa maladresse. La Demoiselle se redressa pour se rendre compte qu’il s’agissait en partie de ses aînés. Entourés de leurs compagnons d’armes et menés par leur capitaine, Ethan, Eliott et Édouard lui souriaient. Griselle se racla la gorge, obligeant ainsi les quolibets à rester dans les pensées de leurs propriétaires, et se tourna vers le responsable, à avoir son frère : le Prince.
« Gregory, tes hommes trouveraient-ils quelque chose à redire dans l’attitude de leur Princesse ?
– Votre Majesté, répondit l’héritier afin de se moquer gentiment de sa sœur. Ils n’oseraient aucunement vous manquer de respect. Cependant, la maladresse, maintenant légendaire, de votre Demoiselle les aura certainement fait sourire, expliqua Gregory en s’inclinant.
– Monsieur, si la gaucherie de Demoiselle Eren provoque certaines rumeurs, c’est uniquement par jalousie. Elle n’est pas responsable de sa chute lors de notre dernière sortie, quoiqu’en disent les mauvaises langues, s’énerva Griselle. Sa métamorphose en laisse plus d’un pantois et si vos soldats sont trop rustres ou trop bêtes pour voir la délicatesse de caractère de mon amie, ils sont fort à plaindre. »
À ces mots, Édouard ne put s’empêcher d’étouffer un rire, en se mettant à tousser. Eliott, très sérieusement, lui tapa fortement dans le dos en regardant sa sœur droit dans les yeux. La jeune fille soupira. Elle en était certaine, bien qu’absente, elle serait le principal centre d’intérêt du prochain diner familial. Le clin d’œil que lui fit Ethan confirma sa crainte, elle allait entendre parler de cette maladresse pendant un long moment. Eren espérait secrètement que Griselle, désirant prendre sa défense, n’évoqua pas la valse. Elle n’eut aucunement le temps d’intervenir que cette dernière avait déjà prononcé les mots fatidiques.
« De plus, la Demoiselle Eren virevolte à merveille. Et... comme vous le savez, cet art demande précision et adresse !
– Veuillez pardonner mon impertinence, Capitaine, osa Édouard, mais peut-être devrions-nous proposer d’escorter la Princesse Griselle jusqu’à la salle de danse. Là, nous pourrions admirer les qualités de Demoiselle Eren et lui présenter nos plus humbles excuses. »
La fille d’Ethias aurait bien étranglé sur-le-champ son frère aîné. Elle s’imaginait effacer le sourire idiot qui éclairait son visage en lui faisant avaler son casque non sans l’avoir frappé avec auparavant. Malgré sa colère et sa frustration à ne pas pouvoir lui répondre, Eren garda son calme et ne se départit pas de son air distant, comme si la situation n’affectait en rien son humeur. Les regards surpris de ses frères lui confirmèrent sa grande maîtrise. Elle avait changé et ne comptait pas donner l’occasion à sa fratrie de la railler davantage, même gentiment. S’ils ne voyaient en elle qu’un garçon manqué, c’était leur problème. La Princesse le lui avait fait remarqué des mois auparavant : elle pouvait être les deux, une jeune fille d’apparence délicate et une guerrière impitoyable.
« Capitaine, que pensez-vous de cette idée ?
– Princesse, si ma mémoire ne me trahit point, Édouard est le frère aîné de votre Demoiselle. Dans mon souvenir, ce dernier est fort peu enclin à faire des excuses aux membres de sa fratrie. D’un autre côté, je le vois mal mettre dans une position inconfortable ses compagnons en les forçant à faire amende honorable. J’en déduis, Votre Majesté, que vous bluffez, osa Gregory, profitant de la situation pour railler sa cadette.
– Maintenant, tu traites ta sœur de menteuse, s’indigna Griselle. J’espère que tu auras l’humilité de demander platement mon pardon et la sagesse d’inviter la Demoiselle Eren à danser dans deux jours, lors du bal donné pour ton anniversaire. »
La Princesse perdait calme et réserve. Eren sentit son cœur s’emballer. Qu’avaient-ils donc aujourd’hui à parler d’elle comme si elle n’était pas présente ? Ses paumes devinrent moites et sa gorge se serra, danser... en public. Griselle se fourvoyait-elle ? La demoiselle de compagnie expira un long souffle et posa ses mains l’une sur l’autre sur devant sa jupe afin de ne pas perdre contenance. La Princesse continua sur un ton autoritaire qu’Eren ne lui connaissait pas.
« Alors Greg ?
– Tu as ma parole », répondit celui-ci après avoir guigné ses camarades.
Eren tangua légèrement, mais où était donc son esprit combatif ? La jeune fille en déduisit qu’elle pouvait défier quiconque s’en prenait aux animaux magiques et s’évanouir dès qu’il était question d’une danse. Son teint pâlit et si elle n’avait été retenue par le prompt réflexe du Prince, elle était certaine qu’elle aurait fini par terre.
« Demoiselle Eren ? Tout va bien ? lui demanda celui-ci en lui tenant le bras.
– Oui, fort bien, je vous remercie, Votre Majesté… Capitaine.
– Demoiselle Eren ? interrogea Griselle anxieuse.
– En fait, une triste nouvelle m’a fortement affectée, il y a peu de temps de cela et j’ai l’impression d’avoir du mal à m’en remettre. Il me semble qu’il serait plus raisonnable de différer cette séance de danse, Votre Majesté, expliqua la jeune fille.
– Votre Majesté, Capitaine... Si je puis me permettre d’intervenir, une fois encore, ma sœur a simplement besoin d’exercice. Il en a toujours été ainsi », précisa Édouard.
Cette fois-ci, Eren en était certaine, elle tuerait Édouard dès le prochain repas familial. Elle demanderait même une dispense à la Reine pour pouvoir s’absenter quelques heures. Il ne lui faudrait après tout que très peu de temps pour occire ce sombre idiot. Le Capitaine interrogea Ethan, son second du regard. Un hochement imperceptible du menton de ce dernier fit comprendre à Eren qu’il avait choisi son camp. Ses frères venaient de se liguer contre elle afin de la ridiculiser aux yeux du monde. Où était donc la complicité fraternelle ? Elle inspira profondément et inclina délicatement la tête.
La Princesse réalisa qu’elle donnait son approbation et sans aucune autre parole se mit en route en direction de la salle de danse. Eren avançait d’un pas chancelant, ayant l’impression d’être menée à l’abattoir par sa propre famille. La Demoiselle fut extrêmement surprise lorsqu’elle s’aperçut que le Prince lui proposait son bras. Elle hésita. Malgré sa réticence, elle posa sa main sur celle du jeune homme, trop estourbie pour ne pas profiter du soutien de Gregory.
Une fois arrivé, le Capitaine voulut donner congé à ses soldats, mais aucun n’avait, soi-disant, autre chose à faire qu’à regarder la « teigne ». Eren n’avait pas besoin de comprendre les murmures dans son dos pour savoir que les militaires étaient en train de lancer les paris. Elle supposait que l’enjeu était le nombre de minutes où elle serait capable de rester debout. Greg, comme ses frères le nommaient, sourit en observant ses hommes. La jeune fille se demanda bien ce qu’il y avait de drôle.
Les portes à double battant en acajou orange se refermèrent dans un bruit feutré. Les sols, en parquets faits du même bois, étaient recouverts d’arabesques en tek de Grande-ile. Les murs tendus de soieries jaune très pâle reprenaient ça et là les motifs arrondis dans le même ton. Le plafond situé à une dizaine de mètres au-dessus d’eux était pailleté de quartz du Horn. Nul besoin de lustre, la lueur des six candélabres se reflétait à l’infini sur la voûte cristalline. La salle avait une couleur de miel dans son ensemble et mettait en valeur la moindre particule de lumière.
Eren et ses frères restèrent pantois devant une telle beauté. Le Maître-danseur était déjà là ainsi que l’orchestre. Lorsqu’il vit ses nobles invités avancer, il se fendit d’une révérence jusqu’au sol. Griselle se dirigea à pas feutrés vers le petit homme aux cheveux blancs et lui murmura quelques mots à l’oreille. Ce dernier tapa dans ses mains et demanda à tous de reculer pendant qu’il apprendrait à Eren les rudiments des danses de salon.
La jeune fille devint écarlate, elle avait horreur d’être ainsi jetée en pâture aux regards des autres. Malheureusement, son instinct ne l’avait pas trompé. Elle se tordait les chevilles à chaque pas et son dos, rigide, lui donnait l’impression d’être une automate dénuée de grâce. Ses oreilles sifflaient sous les cris du Maître-danseur. Au bout de vingt minutes, ce dernier s’avança vers la Princesse en maudissant les soldats qui riaient.
« Votre Majesté, il va falloir être raisonnable. La Demoiselle a besoin de nombreuses leçons avant d’arriver à valser.
– Êtes-vous sûr ? Peut-être lui est-il difficile de mettre en pratique vos conseils en l’absence d’un cavalier.
– Hum, hum… La remarque de Votre Majesté est tout à fait juste. Peut-être, plairait-il à Sa Majesté Gregory de Grubens de lui faire l’honneur de la conduire. »
Eren restée seule au milieu de la piste sentit ses jambes flageoler. Il ne manquait plus que cela pour conclure à sa disgrâce. Elle n’espérait qu’une chose que Gregory explique à la Princesse, qu’elle avait perdu leur petit pari, et surtout que cette dernière accepta. Une fois de plus, la Demoiselle n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Silencieusement, le Capitaine s’était avancé. Il s’inclina et ouvrit l’espace de ses bras. La jeune fille lui fit une révérence et vint prendre place au creux de son corps. L’héritier de la couronne fit un léger signe de la tête en direction de l’orchestre.
Le Maître-danseur donna quelques consignes à Eren. La Demoiselle fixa ses pieds, espérant qu’ils obéissent.
« Regardez-moi, intervint le Prince.
– Votre Majesté ?
– Regardez-moi. Vous ne dansez pas avec vos pieds. Vous allez virevolter avec moi et c’est... Capitaine.
– Capitaine, si je puis me permettre. Ethan m’a joué un tour de cochon et il va sous peu vous manquer un soldat !
– Regardez-moi, ne cessez sous aucun prétexte de le faire, lui ordonna le jeune homme sans tenir compte de sa dernière remarque. Écoutez la musique et ressentez mes mouvements. En clair, pour une fois, laissez-vous faire.
– Pourquoi faites-vous cela ? N’avez-vous point envie d’avoir raison ?
– La Princesse a confiance en vous... donc moi aussi », répondit-il simplement.
Ils commencèrent alors à tourner en rythme. Eren écrasa plusieurs fois les pieds du capitaine qui ne se départit pas de son sourire. Puis elle suivit les indications silencieuses de son cavalier. Il y avait quelque chose d’indéfinissable dans l’air. La magie longtemps absente s’invita l’espace quelques mesures de musique et Eren put la sentir vibrer en elle. Le Prince était délicat et agile. Si elle partait un peu à contre temps, il la soulevait légèrement afin de lui permettre de reprendre le rythme. La Demoiselle s’étonna à aimer cet instant et à espérer qu’il ne s’arrêtât jamais.
Les violons, cuivres et autres instruments cessèrent et, avec eux, le couple. Spectateurs et danseurs furent surpris que ce moment de grâce fût déjà fini. Eren salua d’une inclinaison de la tête le Capitaine de la garde. Le jeune homme retint ses doigts au creux des siens plus longtemps qu’il ne l’aurait dû.
Eren déglutit sentant ses lèvres qui auraient dû s’arrêter quelques millimètres avant sa peau. Cependant, le militaire franchit la barrière de la bienséance une fois de plus. Eren accepta cette transgression avec délice. Il baisa la main de la sœur d’Ethan une seconde fois. Son contact doux et chaud la troubla un peu plus. Le rouge ne quittait plus les pommettes de la Demoiselle et elle ne savait que dire ou que faire. Ses frères la fixaient médusés. Elle se demandait si c’était à cause de la danse ou bien de l’attitude inattendue de leur gradé.
« Vous voilà pardonnée pour la cicatrice que vous avez laissée sur ma joue, dit-il en souriant.
– Capitaine, je vous prie, une fois encore, de bien vouloir accepter mes excuses. Pour ce combat déplacé pour une jeune fille et pour cette valse… médiocre.
– Je ne vous permet pas Demoiselle Eren. J’avais besoin d’une leçon et vous me l’avez donnée. Quant à cette danse, elle restera, sans doute aucun, l’un des plus beaux moments de mon existence.
– Votre Majesté, vous ne pouvez pas dire des choses pareilles, chuchota-t-elle.
– Et pourquoi donc ? s’enquit-il amusé.
– Parce que je serais obligée de vous rosser une nouvelle fois. »
En répondant cela, Eren leva les yeux vers le jeune homme. Son teint était lumineux ; elle irradiait d’un bonheur certain. Il était là les bras ballants à la regarder. Ne sachant que faire, elle se tourna vers Griselle. Cette dernière demanda au Maître-danseur si la leçon était finie. Il acquiesça. Eren fut soulagée. Il lui tardait de retourner dans ses appartements, cette mascarade n’ayant que trop duré.
Les gardes et leur Capitaine partirent les premiers, non sans être platement excusés de leur impertinence auparavant. La Princesse et la Demoiselle optèrent pour les coursives à l’intérieur de la tour de Roi désirant rentrer au plus vite. Le cœur d’Eren battait la chamade et ses doigts fourmillaient toujours de ce tendre baise-main. La jeune fille se demanda si elle serait invitée au bal donné en l’honneur du Prince. Elle espérait secrètement y aller, maintenant qu’elle savait danser. Après tout, Gregory lui devait une valse, car il avait perdu son pari.
Ce fut donc rougissante, troublée et les paumes encore moites, qu’Eren réalisât qu’elle n’était pas insensible au charme du Prince.
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