Tout commença par de violents maux de tête et l'impression d'un réveil trop brutal. Ses yeux s'ouvrirent lentement sur cette aura noire et dangereuse que représentait son symbole gravé dans la pierre. Yuna était allongée sur ce lit depuis des heures marmonnant dans ses rêves des phrases incompréhensibles.

« Tidus ! » hurla-t-elle en revenant à la réalité.

Non, tout ceci n'était qu'un rêve. Les Albatros, le chasseuses de sphères et le concert dans le stade de Luca … Ça c'était la réalité. Elle ne savait plus quoi penser et se leva d'un bond, se rapprochant du miroir qui lui apporterait la réponse.

Une mine triste et déconfite. Voila ce qu'elle était.

Elle n'avait jamais retrouvé Tidus, jamais elle n'avait pu le revoir au travers de cet homme venu du passé. Sa chevelure en bataille et ses ongles négligemment usés témoignait de son quotidien depuis qu'elle et les autres avaient défié Yevon.

Elle posa ses mains sur le rebord de la coiffeuse et, baissant la tête ressassait sa pauvre existence depuis qu'elle avait été acclamée par tous les peuples de Spira. Alors en silence comme tous les jours les larmes coulèrent, la tristesse l'envahit et elle revoyait son visage, ressentait sa chaleur. Elle se souvenait de cette nuit près de l'étang cristallin de la forêt de Macalania … Cette nuit magique où elle avait laissé ses sentiments s'exprimer et tout son cœur lui parler.

Yuna savait qu'elle ne pourrait jamais plus ressentir cette chaleur, la douceur de ses gestes, la sécurité de ses bras. Sa conscience était éteinte, son envie et sa hargne disparue. Deux ans qu'elle cherchait un malheureux moyen de le retrouver, mais rien n'y avait fait.

Elle ne voulait pas baisser les bras et continuerait sans doute jusqu'au jour de sa mort.

Guidée par un courage incertain seuls les rêves lui permettaient de se libérer. Seul son souvenir de lui sur la coque du vaisseau la rassurait et apaisait.

« Tidus … S'il te plait. Ne me laisse pas. »

« Je serais toujours avec toi … » murmurait-il l'enserrant de ses bras. « Pense à moi chaque fois que tu as peur … Tu te souviens de notre appel ? »

« Je m'en souviens. »

« Tu n'auras qu'à siffler et j'accourrais … »

« Promis ? »

« Promis. »