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Histoire de quarante barres (de rires)
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Attention ! Le personnage de cette histoire a un langage bien châtié ! Gros mots en vue :).

Histoire de quarante barres (de rires)

Assis dans son lit aux multiples couvertures, couettes, draps – pour être sûr de ne pas mourir de froid –, Lambert était en train de regarder un reportage très intéressant sur la manière dont l’eau s’écoulait dans le lavabo. Le documentaire en question comparait ce mécanisme à celui du cyclone, puis à certains phénomènes paranormaux – apparition d’ectoplasmes. En conclusion, ce n’était qu’une illustre émission parlant de fantômes en tout genre.

Afin de se distraire un peu plus devant ces morceaux très passionnants de vie, Lambert se demanda ce qui pourrait compléter sa soirée. Une idée germa dans sa tête : et s’il entamait un paquet de carambars, offerts par une amie trois mois plus tôt ?

C’était déjà miraculeux s’il se souvenait qu’il possédait de tels bonbons dans son placard ; Lambert avait une mémoire de poisson rouge !

Tout en posant l’ordinateur sur le fauteuil à côté de lui, il se leva d’un trait et dévala les marches pour aller chercher l’objet tant rêvé de sa convoitise. Sans même allumer sa cuisine, il se dirigea vers le meuble où il stockait les gâteaux et les confiseries. Il faillit se cogner le genou dans la table tout près de lui puis, après maints tâtonnements, réussit à dénicher le paquet. Son tibia heurta une chaise, qui grinça sur le sol carrelé ; Lambert se retint de l’envoyer valser. Il lâcha une bordée de jurons, puis il remonta dans sa chambre, la jambe un peu douloureuse à cause de cet assaut inattendu.

Il se réinstalla confortablement dans son lit douillet après avoir pris soin d’éteindre toutes les lampes de la pièce. Cette atmosphère s’accordait si bien avec cette fabuleuse émission sur les fantômes ! Pour un peu, on entendrait les esprits s’agiter…

Lambert remit l’ordinateur sur ses genoux et relança la vidéo. Ensuite, il s’empressa d’ouvrir le paquet. Déjà, ce ne fut pas chose facile. Sa seule source de lumière provenait de son écran ; de plus, l’emballage lui donnait du fil à retordre. Lambert tira tellement fort qu’il finit par avoir gain de cause.

Cependant, il se retrouva couvert de carambars au caramel.

— Mais c’est pas vrai ! Bordel de merde de saloperie de balais à chiottes à la con !

Il jura ainsi pendant cinq bonnes minutes avant de poser de nouveau l’ordinateur sur son fauteuil et de se mettre à chercher/ramasser tous les bonbons éparpillés par terre, sur le lit…

— Fichu paquet. Il a été fermé avec de la glu, pas possible ça ! Ouverture facile, mon cul ouais !

Pendant ce temps-là, un quidam à l’air niais continuait son baratin monotone. Il parlait d’ondes paranormales et de machines pour les détecter, tandis que – dans le noir ! – le pauvre Lambert poursuivait son ménage.

Boum !

— Aie… Rhaaaaaa et meeeeerde… Putain de bazar de mes deux !

Il s’était tapé la tête contre la commode pour attraper le dernier carambar fugitif.

Il se redressa, s’empara d’un bol qui se trouvait sur le bord de la fenêtre, et mit les bonbons dedans. Toujours dans une obscurité relative, Il se réinstalla. Il éternua au moment où il plaça l’ordinateur sur ses jambes, puis il jeta un coup d’œil sur une photo de l’émission montrant une sorte de drap flottant dans le vide. D’un air inspiré, Lambert piocha dans son bol. Au moment de défaire sa confiserie, il fronça les sourcils et la regarda. Il s’exclama :

— Quoi ? Ils sont tous petits ! Elle s’est payé ma tête ou quoi ?

Dépité, il fixa le carambar encore quelques secondes, avant de marmonner de nouveau :

— Bon, on va faire avec, mais je vais me plaindre pour arnaque, pfffff !

De ses ongles rongés, il commença à enlever l’emballage. À son plus grand dam, ce dernier restait bien sagement collé à la sucrerie caramélisée. Il força un peu plus ; il parvint à arracher… un minuscule bout de papier.

— Maiiiiiis… Crétin de bordel !

Lambart persévéra dans sa démarche, mais le bonbon demeurait toujours aussi bien habillé. Il décida d’essayer avec les dents. Tout en s’attaquant au malheureux carambar de cette manière, il ronchonna :

— Ché pratique, tiens ! Ch’adore bouffer le papier !

Cette fois, un morceau de confiserie finit par se loger entre ses dents. Hélas, il était rattaché à son autre moitié par une magnifique torsade.

— Mais… ‘taaaaaaaain ! Ché pas vrai ! Connerie de bonbec ! Ché quoi cha ?

Lambert tira de toutes ses forces ; l’ordinateur bougeait sur ses genoux et menaçait de tomber. Pendant ce temps, les pseudo-scientifiques de l’au-delà semblaient parler aux murs d’une maison bien lugubre. Le pauvre Lambert parvint à vaincre le carambar récalcitrant, qui collait à ses dents toutefois. Bien entendu, des bouts de papier se retrouvaient disséminés un peu partout dans le lit. Entre deux mastications laborieuses, il grogna :

— Pfff ! Che vais pas rechercher un bol, tant pis. Rhaaa, puis chai faim, bordel...

Pour ce faire, Lambert reprit une sucrerie caramélisée ; il mena le même combat pour la retirer de son emballage, puis il se resservit…

Finalement, au bout d’un quart d’heure, Lambert avait mangé plus de papier que de bonbons ; son énervement arrivait à son summum. Pour couronner le tout, le reportage s’éternisait.

— C’est pas fini ce machin bourré d’âneries ? Ooooh, stop ! C’est nul à chier !

Lambert arrêta la vidéo, puis cliqua sur le lien d’une autre au hasard. Il tomba sur un documentaire dont le sujet l’inspira. Tout en mâchonnant péniblement un énième carambar, il laissa échapper :

— Aaaah ! Enfin quelque choche qui me plaît…

Il s’agissait d’une émission qui passait en revue les nouveautés musicales. Lambert termina d’avaler son énième bonbon entouré de papier – il avait réussi à le manger entièrement sans que ce dernier ne s’empale sur ses dents. Il appuya sur « play » : à ce moment-là, une mélodie techno résonna dans la pièce ; en arrière-plan, une piscine et une nana qui en jaillissait, telle Vénus, avec un chien couché sur le rebord…

— Qu… Noooooooooooon ! Raaah !

Lambert regarda ses carambars d’un air dépité. Il avait encore faim, mais il avait consommé la moitié du paquet… La musique continuait joyeusement son vacarme, ce qui acheva de l’énerver ; il ferma le capot de l’ordinateur et s’empara du bol. Les morceaux de papier qui avaient échappé au carnage tombèrent de son pyjama blanc – sans nounours. Il ne prit pas la peine de nettoyer.

— Bon... Je vais voir ce qu’il y a ce soir à la télé.

Toujours avec ses précieuses confiseries, Lambert descendit l’escalier, puis il se dirigea vers le salon éclairé par des petites lampes murales. Il avait oublié d’éteindre tout à l’heure. Il s’installa devant la télévision, télécommande en main. Avant de l’allumer, il se bagarra de nouveau avec un carambar. Cette fois, le papier était mélangé au caramel ; le pauvre Lambert devrait se contenter de manger le tout. Il ne lâcha aucun commentaire ni injure – pour une fois !

Il mit la télévision en marche. En mastiquant/suçotant son bonbon, il faillit s’étrangler quand il vit le titre de l’émission qu’il s’apprêtait à regarder :

— Bordel de cul de conneries à la mords-moi-le-nœud !

C’était « Combien ça coûte » ; le thème portait sur les carambars.


Texte publié par Aislune S., 5 décembre 2016 à 19h57
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