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Frankenstein ou le Prophète Ressuscité
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tome 1, Chapitre 30 « La Dernière Poupée » tome 1, Chapitre 30

« La technologie n’est pas neutre. Nous sommes à l’intérieur de ce que nous faisons, et c’est à l’intérieur de nous-même. Nous vivons dans un monde de connexions – et ce qui est important est ce qui peut-être construit et déconstruit. »*

Donna Haraway, Manifeste Cyborg

Ma sœur, j’ose croire que vous me pardonnerez mon long silence. J’ai bien reçu toutes vos missives. Hélas, ce fut pour moi une période aussi terrible que pénible. De mon retour de Londres, je ne conserve guère de souvenirs, seulement des impressions, des odeurs ; les visages, les noms, les corps, tout cela a disparu. En fait, je me suis longuement interrogé, sans doute eux aussi, car un jour il fut un homme ; puisse Dieu l’accueillir en son royaume, car il aura connu l’amour. À présent que ces terribles et funestes événements sont derrière nous, je me réjouis de pouvoir passer les fêtes de Noël à vos côtés en compagnie de votre charmant époux. Cependant, je me permettrai d’effectuer un détour par le laboratoire du Professeur Crooks, à qui j’avais promis de lui apporter certains documents relatifs à l’affaire Jekyll, de si sinistre mémoire ; j’espère que vous n’en prendrez pas ombrage. J’en profiterai en outre pour m’en aller chiner ce fameux miroir qui vous tient à cœur, dont vous m’aviez fait part dans votre précédente missive. Je gage que je saurai le trouver dans notre belle capitale ; je doute d’en découvrir semblable dans ce lointain pays. Il me tarde de rejoindre la civilisation.

Votre dévoué H.F.

Devrai-je ressentir quelque culpabilité face au mensonge ? Je l’ignore. Depuis que je me suis enfermé dans le manoir, refusant le moindre contact humain, même de mes plus dévoués serviteurs, je n’ose plus me regarder en face. Même à ma propre sœur, la dernière famille qu’il me reste, je ne peux confier le lourd fardeau qui pèse sur mes épaules. Mais le saisirait-elle, en comprendrait-elle le sens profond ? N’en concevrait-elle pas au contraire une sincère défiance ? Ne me traiterait-elle pas en dément ? Je ne sais si je lui donnerai tort, car il m’arrive de le croire. Cependant, j’ai enfin remis en état le laboratoire de feu mon oncle et je pense en avoir enfin chassé les fantômes ; je ne ressens plus sa présence. Mais peut-être n’est-ce qu’une illusion et qu’elle reviendra me hanter. En fait, peu m’importe. Le temps est mon ennemi et c’est sur cela que se concentrent mes efforts présents. J’ai relu certaines notes du Professeur Crooks, de même que celle du professeur Maxwell. Demain, je m’en irai télégraphier à Thurso afin d’organiser une rencontre après les fêtes de Noël ; nul doute qu’ils n’y verront aucun inconvénient.

Journal de H.F.

Le 12 décembre 1894

Dans le fond de la salle, dans une atmosphère poisseuse et enfumée, quelques silhouettes se déhanchent au rythme d’une harmonique syncopée. De temps à autre, quelqu’un se lève et glisse quelques mots à l’une des ombres. La musique change alors, les danses aussi ; de lascives elles deviennent molles ou encore complices. Dans une alcôve, assis dans autour d’une table couverte de miettes indéfinissables, deux hommes devisent. L’un d’entre eux pointe du doigt une tache sur un coussin.

— Du foutre ou une brûlure de cigarette, commente l’autre.

En face son interlocuteur hausse les épaules, puis balance un objet plat sur la table. D’un geste habile, il le retourne, soulève une plaque.

— Donne-moi le tien, s’il te plaît, grommelle-t-il.

L’instant d’après, un autre boîtier noir trône au centre ; éventrée, ses entrailles argentées renvoient les lueurs stroboscopiques de la piste.

— Qu’est-ce que je vous sers ? s’enquiert soudain un homme au visage taillé à la serpe.

— Deux Bloody Sunday ! À moins que tu ne préfères autre chose, balance le premier.

Mais son compagnon décline d’un hochement de tête la proposition.

— Ce sera parfait pour moi aussi, marmonne-t-il, absent.

Pendant ce temps, le serveur s’est éloigné, rejoignant un comptoir envahi par une foule bigarrée et passablement hallucinée. Derrière, une femme au crâne rasé s’agite et tend le bras ; l’homme lui balance quelques mots puis s’éclipse ; la musique a basculé, des basses lourdes ont remplacé les cris d’orfraie de la précédente. Les minutes passent, les notes syncopées défilent, de même que les corps, torse nu, percés, tatoués, scarifiés ou transformés à la manière de poupées dont on changerait l’apparence au gré d’une folie ou d’une envie ; l’homme au visage de pierre revient et pose deux verres, avant de disparaître.

— Merci, balance l’ombre enfoncée dans la banquette.

Mais le serveur est déjà loin, happé par la faune nocturne.

— À présent, Achille. Qu’as-tu découvert ? poursuit-elle, la main tendue vers son cocktail.

Pour toute réponse, l’intéressé laisse échapper de ses doigts deux billes de verres qui tournoient quelques instants dans le cendrier vide. Blanches, avec des taches noires entourées d’un anneau bleuté, elles fixent l’obscurité. Silencieuse, l’ombre s’en saisit et les porte à sa vue, puis les repose avec délicatesse.

— Des yeux de poupées ?

Achille acquiesce avant de les faire disparaître dans une minuscule bourse en cuir.

— En effet, mais pas seulement…

Sa langue passe sur ses lèvres comme s’il hésitait à poursuivre. En face de lui, son compagnon étrécit les yeux, suspicieux.

— Achille…

Mais ce dernier ne dit mot. Nerveux, il se mord la lèvre inférieure puis plonge une main dans sa veste en sort un portefeuille élimé, d’où il extrait une vielle photographie aux couleurs passées. Puis, sans mot dire, la lui tend : une femme est allongée sur un lit. Un drap jeté sur elle masque presque tout de son anatomie, à l’exception d’un bras et de sa figure qui en émerge semblable à un spectre. Sur le côté, on devine l’affiche d’un film dont le titre est bien trop flou pour le lire. Dans la glace, le reflet du voyeur, plutôt d’une voyeuse.

— Dis donc arrête de faire la moue quand je te regarde ! Ça ne te va pas du tout ! minaude-t-elle.

Las, le modèle s’enfouit la tête sous le drap.

— Mais non ! Pas comme çà ! maugrée-t-elle, faussement exaspérée. Je te rappelle ma chérie que nous n’avons ce studio que jusqu’à 15 heures.

Pour toute réponse, un majeur dressé émerge du tissu.

— Ah… soupire l’ombre. Mais venant de ta part, je ne suis pas surpris.

Un mince sourire étire ses lèvres. En face d’elle, Achille, bien que maître de lui-même, ne peut empêcher ses mains de trembler. Sa bouche s’entrouvre, mais un index se pose aussitôt dessus.

— Où l’as-tu trouvée ? murmure-t-elle comme elle retire son doigt.

Le rouge lui monte soudain aux joues.

— Dans l’un des albums de photographies de ma grand-mère… Si tu savais… Franz…

Son visage dans le clair-obscur, il croit tout à coup revoir cette femme qui, si jeune, lui avait fait perdre l’esprit ; il ferme les yeux.

— Achille ! interroge-moi, je te répondrai du mieux qu’il me sera permis, chuchote-t-il la figure plongée dans la pénombre.

Mais ce dernier secoue la tête en signe de dénégation et s’empare de son verre.

— Trinquons plutôt. Il est des secrets qu’il faut parfois ne jamais connaître et le tien en fait partie. Dis-moi seulement une chose, Franz.

— Une seule vraiment, rit-il.

Son verre à hauteur de ses yeux, il paraît soudain plus mystérieux encore, paré de son aura d’épaisses ténèbres ; derrière lui, s’élève une ombre qui n’est pas sienne.

— Te moque pas ! jette Achille. Enfin, tu as raison. Une seule, c’est vraiment ridicule.

Un peu de liquide a coulé sur la table et la teinte d’écarlate ; il n’ose le regarder en face.

— Achille, posons donc les choses, je suis vieux, enfin si je prends comme critère l’espérance de vie du siècle dernier ; j’ai été une femme pendant une bonne moitié de ma vie ; j’ai contracté le SIDA et sûrement d’autres cochonneries du même genre ; mon existence ne fut pas des plus sages à une certaine époque, plutôt des plus précautionneuses, dissolue même. Achille, nous sommes le fruit de nos expériences, passées ou présentes ; charnelles ou abstraites, réelles ou imaginaires. Pourquoi ai-je accepté son présent ? Pourquoi me l’a-t-il confié ?

Soudain, silencieux Franz trempe ses lèvres dans la liqueur et en avale une gorgée. L’alcool lui brûle les muqueuses, en même temps que se répandent les arômes d’un vin fin et délicat. Le regard dardé sur Achille, il ne le quitte plus des yeux ; un sourire mélancolique accroché aux lèvres.

— Parfois, encore, je m’interroge… Mais je ne réponds pas à tes interrogations, n’est-ce pas ?

En face, Achille a sorti une étrange cigarette violette et l’a allumée. Dissimulés derrière un épais brouillard de fumée bleutée et parfumée, ses yeux dessillent.

— C’est vrai, tu ne réponds pas. Cependant, qui suis-je pour te juger ? Personne. Tu es mon ami, tu as tes secrets, ta vie ; je respecte tout cela. Mais j’avoue, je suis curieux et je suis certain que tu sauras me rassasier, complète-t-il tout en arrachant un petit rire à Franz. À la tienne, mon vieux !

— Vieux ? Au fond, oui, puisque je suis né en 1941 dans un pays qui n’existe plus. Alors, oui, je suis vieux, mais pas autant que d’autres, pouffe-t-il.

Grave, il repose son verre, puis tend une main en direction de son compagnon qui lui passe son stick.

— Cependant, je n’ai jamais perdu la mémoire des événements et malgré tout je me sens toujours aussi impuissant, aussi insignifiant. Mais n’est-ce pas ce que l’on est, une poussière, une fraction de temps, à l’échelle du cosmos. En fait, nous ne sommes rien, alors soyons humble, complète-t-il comme il tire avec délice sur la singulière cigarette.

— Qu’est-ce que c’est, ajoute-t-il tandis qu’il expire un long jet de fumée.

Chacun ses secrets, semble lui susurrer Achille, le visage dessiné derrière la brume. En fond, la musique change au gré des ombres qui hantent la piste ; à chaque tribu, sa marque, sa sonorité. Descendant de rockloubs aux yeux ténébreux, des silhouettes s’avance en file indienne tandis que les riffs saturés d’un guitariste aux yeux injectés de sang jaillissent des baffles. Un peu plus loin, une dispute éclate, rapidement étouffée par l’une des danseuses qui se glissent entre les corps haineux.

Dans le cabinet, une odeur lourde d’encaustique, de javel et de désinfectant empuantit l’atmosphère. Enfoncé dans son fauteuil, la figure tournée vers le mur, l’homme se pince le nez.

— Docteur, depuis quand me suivez-vous ?

Les yeux dans le vague, il fixe l’affiche collée sur le mur pour en masquer les lézardes.

— 1987, Nathalia…

— Oui, 1987, rétorque-t-elle en écho d’une voix atone.

Avec lenteur, elle retourne sa main et dévoile des os saillants. La peau, fine, est devenue presque transparente, bientôt apparaîtront des tâches marron ; déjà sa langue se couvre de plaques blanchâtres.

— 1987, répète-t-elle dans le vide, le regard posé sur sa feuille d’examen : lymphocytes CD3+, CD4+ : 400 cellules/mm3, charge virale 7,85.103copies/mm3.

— Purple haze…

Les mots filent au travers de la brume hallucinée.

— Purple haze ? Comme la chanson d’Hendrix ?

Achille hoche la tête.

Purple haze all in my brain

Lately things just don't seem the same

Actin' funny, but I don't know why

'Scuse me while I kiss the sky

— Comment t’en es-tu procuré des graines, je croyais la variété disparue depuis plusieurs dizaines d’années ?

— Secret professionnel, ricane l’intéressé la main tendue vers son compagnon. Mais je suis étonné…

Franz contemple un instant le joint, tire encore une fois dessus pour en savourer les arômes puissants puis le glisse entre les doigts tendus.

— Et de quoi t’étonnes-tu ? rétorque-t-il d’une voix zézayante.

À son tour, Achille inspire et emplit ses poumons de la fumée âcre tandis que les molécules de THC saturent tous les tissus de son organisme.

— Pourquoi ne parais-je pas effrayer ? Pourtant, il y aurait de quoi, n’est-ce pas ?

Franz ne sourcille pas. Euphorique, il ferme un long instant les yeux et s’imprègne de la musique qui tourne dans le fond, un vieil air de blues massacré à coup de numériseur.

— Je te connais Achille. Cette photo a seulement achevé de te convaincre de la réalité. Hélas, il semblerait que la grande éruption de 2023 ait épargné quelques serveurs de moindre importance, malgré toutes les précautions dont j’aurai pu faire preuve pour laisser derrière moi le moins de traces possible. Cependant, j’ai remarqué qu’il est toujours plus facile de nier un problème plutôt que de tenter de le résoudre ; un artiste, Jacques Rouxel, l’a résumé dans une devise Shadok : s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème.

Ses pupilles ne sont plus que de la taille d’une tête d’épingle, pourtant son regard est toujours aussi vif ; un sourire bizarre se forme sur ses lèvres tandis qu’il déguste son breuvage. Contre la table, son index frappe la mesure d’une chanson surannée ; choix décalé d’un fêtard trop enivré.

J’appuie sur le starter

Et voici que je quitte la terre

J’irai peut-être au Paradis

Mais dans un train d’enfer

Je n’ai besoin de personne

En Harley Davidson

Je ne reconnais plus personne

En Harley Davidson

— Pas seulement, mon cher ami, susurre ce dernier entre deux gorgées. Pas seulement, disons que je suis, sans doute, très curieux. Au cours de mes pérégrinations, j’ai vu trop de choses pour ne plus croire l’incroyable ; au fond les mythes ne possèdent-ils pas tous une part de vérité. Alors pourquoi devrais-je prendre peur devant l’incommensurable ? Nous ne sommes que des poussières et nous le demeurerons. Mais nous nous égarons… tu ne penses pas.

Les yeux plantés dans les siens. Franz contemple son ami. L’alcool, la drogue, l’ambiance chaotique, tout se mélange dans sa tête.

— Peut-être, murmure-t-il.

Penché sur les restes, magma de chair indifférenciée, un homme s’affaire ; son masque touche presque la surface grumeleuse.

— Vous avez dit quelque chose, inspecteur ?

Inspecteur ? Dans la fenêtre, elle aperçoit son reflet. Que doit-elle répondre ? Doit-elle lui faire remarquer que son corps est tout à fait féminin, ou bien se taire et lui envoyer un regard noir ? Elle opte pour la première :

— Rien, docteur. Cependant, je tiens à vous rappeler que le féminin d’inspecteur existe, docteur.

L’autre ne relève par la pique et poursuit son travail, comme si de rien n’était, les doigts plongés dans une mélasse de chair.

— Et votre collègue, comment vont ses mains ? rétorque-t-il sans relever la tête.

— On pourra les sauver, si c’est ce qui vous intéresse.

Les yeux fermés, il se concentre sur les paroles et refoule les souvenirs qui remontent à la surface. Combien déjà ? Trois ? Trois et les autres… Les autres… Quels autres ? Reflet d’un corps dans le verre ; un œil noir brille au sommet du crâne. Qui avait-il vu ?

— Je ne sais pas, se reprend-il la main tendue vers Achille.

Au bout de ses doigts, le mégot se consume avec lenteur ; les volutes s’élèvent puis s’en vont rejoindre l’épais brouillard qui baigne les lieux ; Gainsbourg et BB ont disparu, remplacés par un obscur groupe de black ou de trash métal, dont les paroles sont englouties par les accords sursaturés. D’un geste précis, il le porte à ses lèvres et prend une profonde inspiration. Les paupières closes, il savoure l’instant, malgré les circonstances.

— Craig Menter, souffle-t-il comme il lui rend son joint.

— Tu l’as connu ? l’interroge-t-il, les yeux dans le vague.

Un sourire las éclaire son visage perdu dans la pénombre de l’alcôve.

— D’une certaine manière. J’étais commissaire et, avec mon collègue, nous étions chargés de la sécurité des huiles lors l’inauguration du nouveau pôle de recherche à Évry ; je croyais entendre le discours du général De Vaulle qui célébrait l’érection du dôme du CNIT, ricane-t-il, avant de se taire sombre.

Nerveux, il attrape son verre et le porte à ses lèvres. Il hésite un moment, puis renonce et le repose sur la table.

— Achille… Ne t’es-tu jamais demandé à quel moment l’humanité avait basculé ? À quel instant de l’histoire l’homme avait cessé d’être humain, avait oublié qu’il était un enfant de la nature pour devenir ce que sont nos semblables ?

La main serrée autour de son verre, il sent la matière cédée sous sa chair. Bientôt, il explosera et la liqueur se mêlera à son sang, et alors il se délectera. Dans le silence assourdissant des basses, il contemple ses doigts tranchés ; des lambeaux de chair pendent lamentablement ; Achille se précipite, mais il l’arrête, il n’y a rien à faire sinon laisser sa nature faire son œuvre.

— Regarde, lui susurre-t-il.

Sur la table, sa paume déchiquetée tournée vers le ciel, les plaies se referment d’elles-mêmes. Il lui en coûte, mais le silence de son ami est à ce prix. Sur ses joues, des larmes roulent, non de joie ou de douleur, mais de tristesse. Soudain, il se sent seul, terriblement seul, quand tout à coup des lèvres se plaquent sur les siennes. Mais il ne les repousse pas, pas plus qu’il ne refuse la main qui l’enserre.

— Pourquoi serais-tu seul ? lui susurre une voix dans le creux de l’oreille.

Elle est douce, presque de velours, semblable à la caresse du tendre amant, rendue encore plus savoureuse par le goût de la transgression.

— Achille, tu ne sais pas ce que tu fais. Pourtant, je ne te le reproche pas, je ne te repousse pas…

s’il te plaît, ne te perds pas.

— Il est trop tard pour me dire cela. Il y a trop longtemps que j’arpente le labyrinthe de la noirceur de l’âme et de son génie malfaisant qui chaque jour la berce d’illusions toute plus vraisemblables les unes que les autres.

Au creux de sa main, la douleur n’est plus qu’un lointain souvenir, un stigmate oublié encore inscrit dans la chair à vif. Achille s’est retiré ; il lui fait face, il ne l’esquive plus, son regard ne fuit plus. Serein, il le dévisage, le détaille, le déshabille, mais ce ne seront ni l’alcool ni la drogue, pas même cette chanson aux sonorités aériennes qu’il incriminera.

*Technology is not neutral. We're inside of what we make, and it's inside of us. We're living in a world of connections – and it matters which ones get made and unmade.“

— Donna Haraway, « A Cyborg Manifesto : Science, Technology, and Socialist-Feminism in the Late Twentieth Century," in Simians, Cyborgs and Women : The Reinvention of Nature (1991), pp.149-181.


Texte publié par Diogene, 28 août 2019 à 22h54
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