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– Jour du Feu -

Astéisme m'a écrit ce matin même! Je ne m'attendais pas à ce qu'il le fît aussi tôt et j'en suis ravi. Qui plus est, sa lettre répond à toutes mes interrogations, et même au-delà.

Il m'y explique que les envahisseurs du ciel qui ont affolé tout le monde ici ne sont en vérité que de simples K'lephs.

Puisqu'il ne s'agit que de ces faibles créatures, nous n'avons vraiment rien à craindre. Ceux là seraient venus d'un continent lointain où ne vivrait nul K'lee, dans le but d'établir des relations diplomatiques et commerciales avec notre monde.

Mon frère me précise également qu'il y a eu des précédents de contacts avec ces étrangers, il y a environ 1 800 ans. Mais à l'époque, leurs bateaux flottaient simplement sur l'eau comme les nôtres, non dans l'air, et leurs intentions étaient bien plus belliqueuses. Ils lancèrent plusieurs attaques sur nos rivages – en pure perte, cela va sans dire.

Mes aïeux, la reine Anacéphaléose et l'Archiduc Ambitus, écrasèrent leurs flottes à plusieurs reprises, Sa Majesté à l'Ouest et mon grand-père maternel à l'Est du royaume. Au bout de quelques décennies, comme les envahisseurs revenaient sans cesse, de guerre lasse, ils prirent la décision de faire enchanter toute la côte, si bien que les navires ennemis ne pouvaient plus trouver notre continent.

Ce sort eut non seulement pour bénéfice d'empêcher les attaques maritimes des Graph' et des In Proes'tia, mais aussi d'initier une alliance entre la dynastie Réverdi et la Principauté Indépendante d'Ecphrasis. Il en résulta le mariage de mes parents, quelques siècles plus tard.

Malheureusement, il semble que cet enchantement soit coûteux à entretenir et voici qu'à présent il s'avère n'être point efficace sur ce qui vient des cieux. Aussi Père a-t-il jugé préférable de négocier plutôt que de rejeter à nouveau ces visiteurs entêtés. C'est pourquoi l'une de ces machines étranges a été autorisée à approcher autant de la capitale.

Je dois avouer que j'ignorais tout de cette histoire. Mon frère sait décidément beaucoup de choses et il me les a exposées avec plus de clarté qu'un précepteur. Son intelligence ne cessera jamais de m'étonner!

Le plus important, c'est qu'il n'y a point à craindre de guerre, finalement, et c'est pour le mieux.

Cependant, j'en viens de ce fait à me demander ce qui a empêché Mère de lire mes lettres et d'y répondre vraiment.