Il avait le flanc en sang, il essayait de le cacher, mais, sur son corps ruisselait le liquide écarlate. Il fit un bandage avec tant de peine, pourtant, il ne semblait pas voir qu'il était en danger. Un sourire dérangeant ornait son visage, ses membres ne tenaient plus en place. Allait-il mourir ? Certainement, et malgré ça, son halètement n'était pas celui causé par la faiblesse mais dû à un état d'euphorie. Il se leva, avec lenteur et difficulté, il pris la gorge de celle qui l'avait plantée et la plaqua contre un mur. Il jubilait à la simple pensée de ce qui pourrai se passer. Toutes les effusions de sang giclant de plusieurs parties du corps. Le cri incessant et saccadé de sa proie. La peur d'être vu. Tout ces éléments augmentaient l’excitation du sanguinaire, et c'est exactement ce qu'il recherchait. Hélas, il ne put le faire car, en face de lui, se trouvait sa femme, et il l'aimait. Dans le plus grand des silences, il laissa glisser l'arme pour que cette dernière aille heurter le sol et y étaler tout le magnifique liquide de mort. Il se déplaça, lentement, vers le combiné, composa le numéro des urgences et leurs expliqua qu'il était grièvement blessé. Il habitait dans une ville assez dense, il avait donc une bonne dizaine de minute d'attente. Il pris son bourbon du soir et s'assit dans son fauteuil. Le supplice lui semblait interminable, les « tic » des secondes, les « tac » des autres, les klaxons des voitures dans la rue, les sanglots de sa femme. Il sentait sa force le quitter et son corps s'affaiblir.

« Chérie, disait-il, je ne veux pas mourir, apporte moi des biscuits ou des pâtes crues, tant que ça se mange. Et si tu pouvais refaire le bandage, je t'en serai fort reconnaissant. Une dernière chose, je sens mon âme s'en aller, gifle moi si je ferme les yeux plus de dix secondes »

A ces mots, la femme obéis, sans broncher. Il se fit tard. A minuit sept, l'ambulance frappa à la porte.