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tome 2, Chapitre 2 « Une occasion spéciale » tome 2, Chapitre 2

Défi n° 2

Objet : « Bus»

Emotion : « Joie»

Couleur : « Fuchsia » (oui, encore !)

Longueur : 750 +/-

Le grand jour était arrivé ; la ville avait été pavoisée de drapeaux et de banderoles aux couleurs du Matriarcat, rouge et or. La foule s’était massée de part et d’autres des rues, derrière des barrières installées pour éviter les accidents.

Une loge avait été montée sur le côté de la place principale, à destination des personnalités les plus importantes de la cité-état : la matriarche, sa fille Elsebeth, sa ministre principale, sa générale et, bien sûr, sa Grande Horlogère, madame Calculus. En tant qu’assistant et disciple de cette dernière, Cindervale Klose se devait d’être également présent.

Pour l’occasion, madame Calculus avait revêtu son uniforme jaune-doré, décoré de rouages symbolisant sa fonction. Ainsi habillée, elle ressemblait à un mélange d’automate et de gardesse miniature. Cinder avait dû endosser un habit similaire ; il avait l’impression que le monde entier le regardait en riant, même si Elsebeth lui avait répété une bonne dizaine de fois qu’elle le trouvait très élégant.

Il s’était d’abord senti très mal à l’aise, mais la joie et la bonne humeur des habitants de la ville avaient fini par le contaminer. Il fixait avec expectative le coffrage de bois léger, peint de fausses façades en trompe-l’œil, qui se dressait au centre de la place. L’assemblage dissimulait une innovation sur laquelle les plus grands techniciens du Matriarcat avaient travaillé pendant de longs mois.

Il écouta d’une oreille distraite le long discours de la Grande Echevine de la ville. Enfin, madame Calculus lui fit signe de la suivre ; solennellement, elle alla présenter à la Matriarche le ruban qui déclenchait le mécanisme caché dans le coffrage. Dès qu’elle tira dessus, les murs s’abattirent, dévoilant un grand fiacre de métal brossé, enjolivé de liserés rouges, auquel étaient attelés quatre chevaux-automates à la robe cuivrée. Lukas les contempla, bouche bée : les animaux mécaniques ressemblaient étrangement à Clopin, l’un de ses compagnons d’enfance. Malheureusement, il avait été endommagé quand Cinder lui avait fait défoncer un mur pour échapper à son cruel beau-père.

«J’ai l’honneur de vous présenter le transport qui facilitera la vie de toutes nos citoyennes et tous nos citoyens, depuis nos lointains faubourgs jusqu’au cœur de notre ville : l’omnibus ! Bientôt, cinq d’entre eux circuleront dans nos rues à heures fixes, et plus encore dans les années à venir !»

Une longue ovation s’éleva de l’assistance.

« Si nos techniciens matriarcaux doivent être félicités pour ce prodige, reprit la Grande Horlogère quand le calme revint, rien n’aurait été possible sans le talent inconstestable d’une de nos plus brillantes techniciennes, hélas trop tôt disparue : Annet Kloze ! Cette femme de génie a créé de merveilleux automates, non seulement de forme humaine, mais aussi de forme animale, et les chevaux qui tirent l’omnibus ont tous été conçus sur le prototype qu’elle avait créé ! »

En entendant prononcer le nom de sa mère, Cinder sentit les larmes lui monter aux yeux. Tandis que la foule explosait en applaudissement, sa supérieure se tourna pour lui glisser à l’oreille :

« Cindervale, regardez bien celui qui se trouve devant, à gauche. »

Le garçon obéit ; il resta interdit en reconnaissant Clopin. Un Clopin rutilant et en parfait état.

« Je dois avouer que cela nous a pris un moment pour la réparer. Votre mère avait une façon certes efficace, mais bien à elle d'agencer ses créations. Nous avons estimé qu’il était normal qu’il ait la place d’honneur. Mais après l’inauguration, il rejoindra les ateliers du Palais. »

Lukas laissa un large sourire éclore sur son visage. Un petit rire étouffé attira son attention : il croisa le regard amusé d’Elsebeth. La fille de la matriarche, jadis si effacée, lui parut resplendissante dans sa tenue de coupe militaire, bleu marine et fuchsia, ses longs cheveux relevés en un chignon simple et élégant. Rougissant légèrement, il fixa de nouveau son attention sur l’attraction du jour.

« Je pense, déclara madame Calculus, à l’attention de tous cette fois, qu’il est naturel que parmi les premiers passagers, figurent mademoiselle Elsebeth ainsi que mon assistant Cindervale Klose, le fils et digne héritier d’Annet Klose.»

La jeune fille s’avança vers lui pour prendre son bras :

« Ce sera un grand plaisir pour moi de voyager avec vous à bord de cet omni... de ce bus, enfin, peu importe !» fit-elle d’un ton enjoué.

Les joues écarlates et le cœur battant, abasourdi par un tel honneur, Cinder laissa couler un regard reconnaissant et attendri vers Clopin : même s’il n’était qu’une machine, il aurait toujours une place spéciale dans son cœur.


Texte publié par Beatrix, 23 mars 2016 à 11h05
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