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tome 1, Chapitre 3 « Les plaies du passé » tome 1, Chapitre 3

Lorsque Zarenyth ouvrit les yeux, c’était d’abord un spectacle flou et incompréhensible qui se présenta à lui. Mais il ressentit un touché qui lui était familier, qu’il n’avait pourtant pas ressenti depuis longtemps, mais sans le reconnaître. Au fil des secondes, sa vue s’éclaircit pour laisser place à la netteté, qui le stupéfia. Ce qu’il vit était extrêmement improbable pour lui et il figea ses yeux sur le jeune homme, le fixant d’un air étonné pendant quelques secondes. D’un coup, il poussa Errion de sa patte, le faisant voler à plusieurs mètres tant-il était léger, avant qu’il ne finisse dans un buisson un peu déboussolé. Zarenyth se releva avec rapidité et fixa avec des yeux méfiants le pauvre homme éjecté. Puis il dit avec une voix agressive : « Je… Comment oses-tu me toucher, c’est toi qui as voulu te séparer, alors ne vient plus poser tes mains sur moi ! Seul le Dragonnier a le droit de me toucher de la sorte ! ». Elsa, toujours surprise par les évènements, observait ce qui allait devenir une dispute de rancune.

-Quoi ?! Moi ?! C’est toi qui a tout fait pour que je parte ! répondit férocement Errion.

-Tu n’auras jamais dû me trouver ce jour-là, regarde Elsa, elle est forte, courageuse et porte l’armure non pas comme une décoration mais comme un objet de combat. C’est elle qui aurait dû me trouver !

-Je te rappelle que c’est toi qui m’a tant dit que tu ne serais sûrement jamais ami avec un humain si je n’étais pas là, et puis c’est toi qui m’a fait signé le contrat de Dragonnier, tu en es entièrement responsable.

-Tu as accepté le contrat juste pour la posture que cela te donnait, tu n’as jamais voulu aider ton prochain, simplement voulu frimer devant tes amis, sans même penser aux responsabilités que tu avais en portant cette armure.

-Je t’ai accueilli, je t’ai logé, nourri, et tu m’avais dit que tu me suivrais quoi qu’il en soit, mais tu m’as menti ce jour-là, je t’ai fait une confiance aveugle, mais tu n’as fait que me duper pour servir tes besoins, et lorsque j’ai tenté de revendiquer ma place à nouveau, tu m’as écarté, me laissant seul, sans même me dire mot… Tu m’as humilié en public, sans même savoir ce que je ressentais. Tu n’avais aucune pitié, j’étais comme un boulet pour toi, tu refusais toutes mes demandes, même les plus simples, je ne pouvais plus être à côté de toi, plus monter et voler avec toi. Tu étais las de moi… Et j’ai perdu espoir le jour où…

Zarenyth se jeta en un éclair sur Errion et le plaqua au sol une nouvelle fois, mais s’effondra juste après, dans la douleur. Zarenyth tenait sa rapidité des ailes qu’il utilisait, en concentrant l’énergie dedans, comme des propulseurs. Seulement, pendant sa chute, il se froissa l’aile droite, et réaliser un effort avec lui causa une douleur extrême. Elsa se précipita au côté du dragon, morte d’inquiétude. Voyant son compagnon à terre, elle dégaina et pointa son arme sur Errion, qui ne changea pas d’expression, malgré la menace directe qui s’opposait à lui. Pendant un instant, elle hésita à appuyer sur la détente, mais Zarenyth, encore conscient, lui prit l’épaule et lui fit arrêter de viser.

-La mission est claire et tient encore, nous devons le ramener vivant au CapitalShip.

-Tu as de la chance que tu sois un V.I.P, sinon une balle dans la tête.

Elsa rabaissa son arme, et la remit dans son dos, avant de s’agenouiller devant Zarenyth pour prendre soin de lui.

Les minutes passaient, et Zarenyth ne pouvait toujours pas bouger. Le silence régnait, tout était calme. Elsa commençait à s’inquiéter, pour la mission mais surtout pour son équipier. Elle commençait à s’agiter un peu, à regarder de partout comme pour trouver quelque chose qui pourrait l’aider. Errion se taisait et regardait le sol d’herbe. Il devait être 4h30, et le dragon ne bougeait toujours pas, il dormait mais non sans peine. Alors Errion dit :

-Mets le sur le dos.

-Quoi ?

-Fais ce que je te dis, mets le sur le dos, il dormira mieux, sa respiration est mauvaise dans son état.

-Ne me dis pas ce que je dois faire, effronté !

-J’étais l’ancien dragonnier, tu l’as deviné, alors je sais un minimum de quoi je parle, fais-le si tu veux le meilleur pour ton dragon.

Elsa ne répondit pas, et s’exécuta. Elle prit Zarenyth et le retourna sur le dos, ce qui laissait apparaître sa longue et soyeuse fourrure qui recouvrait son museau jusqu’au début de queue. Elsa caressait un peu cette tendre fourrure, elle n’a jamais touché quelque chose de plus doux.

-Regarde son cou, il est tendu, il ne bougera pas tant qu’il sera tendu, la douleur vient sûrement de là.

-Comment sais-tu cela ?

-J’ai passé une année avec lui, mais je ne combattais jamais, alors j’étudiais son corps. Je le connais mieux que personne. Et pourtant, je ne le connaissais pas assez pour savoir ce qu’il n’était pas celui que je pensais être. Fais une pression sur son cou et masse le, un peu, ça devrais le détendre.

Elsa fit une pression sur le cou de Zarenyth, et massa la partie tendue, pendant qu’elle faisait cela, elle demanda :

-Il t’a coupé tout à l’heure, que voulais-tu dire ?

-C’est compliqué… il m’a coupé pour éviter que je ne le dise, et en y réfléchissant, je pense que c’est mieux ainsi.

A ce moment-là, le cou du dragon se détendit, il ne ressentait plus de douleur.

-Je vois, je n’aime pas dire ça mais… merci. Mais trêve de bavardage, tu es une cible, nous devons juste te ramener.

Après un court silence, Zarenyth ouvrit les yeux, d’un air non surpris, Errion et lui se regardèrent, et Zarenyth poussa une grande expiration, avant d’enfin se relever. Puis il dit à Elsa :

-Elsa, je peux parler à Errion pendant quelques instants ?

-Je ne sais pas, je ne lui fais pas confiance.

- S’il te plaît, je dois lui parler.

-Bon d’accord…

Errion et Zarenyth s’éloignèrent un peu, et se retrouvèrent au bord d’un lac, dans lequel Zarenyth et Errion burent un coup.

-Errion… merci…

-De quoi ?

-De n’avoir rien dit.

-Je l’aurais dit si tu ne m’avais pas interrompu.

-Mais tu ne l’as pas dit après, pourquoi ?

-Je ne sais pas… J’ai toujours voulu oublier tout ça, mais c’est difficile.

-Je comprends.

-Non, justement, tu ne comprends pas, et c’est ça qui nous a séparé tu n’as pensé que à toi-même tout le temps.

-Ne me dis pas que je ne pensais que à moi-même, c’est aussi un peu toi, qui restait à l’appartement à ne rien faire, j’ai besoin de bouger moi, donc tu peux comprendre qu'à un moment, je puisse te délaisser pour me libérer de l’ennui. Et puis…

-Tu penses vraiment que tu ne m’as que délaissé ? Tu m’as maltraité aussi, et j’en ai bavé, à cause de toi. Pourtant, le jour où j’ai décidé que tout devait s’arrêter, et que j’ai tout lâché, mon sang a coulé … Et tu n’as même pas tenté quoi que ce soit…

-Tu as tort, lorsque j’ai entendu la gâchette, j’ai…

-Quoi ?

A ce moment-là, Elsa débarqua en courant.

-Hey ! Les communications sont rétablies, un vaisseau vient nous chercher.

-Étrange que le GRL n’est tenté quoi que ce soit. Répondit Zarenyth.

-Hmmm… Ils avaient peut-être d’autres choses à faire. Quoi qu’il en soit, on va pouvoir rentrer au bercail et on va pouvoir remettre en ordre cette aile.

-Bien, attendons le vaisseau, dans combien de temps arrive-t-il ?

-T – 2 minutes.

-Attendons alors.

Alors ils attendirent un peu, avant d’enfin entendre les bruits du moteur, arrivant à toute vitesse. Un sentiment de soulagement et de joie se lisait sur le visage d’Elsa lorsqu’elle vit Échos 914 débarquer, certes dans un mauvais état, mais toujours en vie.

-Ici, Échos 914, besoin d’un taxi ?

-Merci d’être revenu, posez-vous sur la clairière à côté, ce sera notre zone d’extraction. Répondit Elsa.

-Bien reçu.

Le vaisseau se posa sur la clairière rapidement, et le petit groupe monta dedans sans tarder. Une fois dans le vaisseau, tout le monde se regarda et sourit, sauf Errion. Il savait ce qui l’attendait là-haut, cela faisait combien de temps qu’il n’était pas monté ? Il ne savait plus lui-même, mais ce qu’il savait c’est que ce ne serait pas une partie de plaisir. Il repensa alors à tous les souvenirs et lâcha une petite larme que Zarenyth ne rata pas, mais il ne répondit pas.

Le vol durait maintenant depuis deux heures, le vaisseau devait rejoindre un croiseur de classe RAF (Robot Assault Fleet), qui préparait un saut jusqu’au CapitalShip. Mais la radio les prévint d’un nouveau danger qui allait de tenir juste devant eux…


Texte publié par Zarenyth, 21 février 2016 à 17h01
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