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tome 1, Chapitre 1 « L\'enfance » tome 1, Chapitre 1

Dans un des quartiers habités de la ville, toutes les maisons se ressemblaient, c'est là que vivaient les Altruistes. Comme tous les matins, Djibril et son meilleur ami Timothé partaient à l'école à pieds. Ils n'avaient que douze ans et devaient traverser un endroit peu commode sur le chemin, c'était le quartier des sans-factions, ceux qui n'avaient pas trouvé leur place dans la société. Leurs parents leur interdisaient formellement de quitter la voie principale car les sans-factions restaient toujours en dehors de cette rue. Lorsqu'ils arrivaient à l'école, tout le monde les traitaient de "pète-sec" et les laissaient à l'écart. Puis à la fin de la journée, ils refaisaient le chemin en sens inverse en accélérant légèrement dans la zone des sans-factions. De retour chez eux, ils aidaient leurs parents à s'occuper de tâches quotidiennes.

Djibril devaient s'occuper de son petit frère Caleb et de sa petite soeur Béatrice, qui avaient quatre ans de moins que lui, en attendant le retour de ses parents. Sa mère, Natalie Prior, travaillait à l'Office bénévole des Altruistes, en parallèle, c'est elle qui recrutait des volontaires pour faire passer les tests d'aptitudes. Quand à son père, il travaillait au côté de Marcus Eaton au gouvernement. Djibril était très proche de sa mère et moins de son père. Pourtant cela ne l'empêchait pas de les aimer tous les deux, autant l'un que l'autre.

Mais un jour, sur le chemin du retour de l'école, en passant dans le quartier des sans-factions, Djibril et Timothé marchaient sur la voie principale lorsqu'ils entendirent un bruit étrange provenant de leur gauche, dans une ruelle. Ils se retournèrent pour en voir l'origine et virent un petit groupe de sans-factions entrain de brûler de la nourriture avec un lance-flamme. Ils restèrent cloué sur place, bouche-bée, avec la même pensée à l'esprit : les sans-factions brûlent la nourriture qu'on leur donne !

Tout à coup, le petit groupe les surpris entrain de les observer. Immédiatement, Djibril sentit le danger, pris le bras de Timothé et commença à le tirer pour continuer leur chemin. Mais les sans-factions sortirent de la ruelle en courant et les encerclèrent. Ils avaient vu quelque chose qu'ils n'auraient pas dû ! Timothé devint blême, de la sueur coulait le long son dos et il tremblait de tout ses membres. Les sans-factions finirent pas les emmener au fond d'une ruelle en cul-de-sac. Voyant qu'ils en arrivaient au bout, Djibril se mis devant son ami pour le protéger de la menace. Il observa leurs agresseurs, l'un était grand et tenait le lance flamme, une cicatrice lui barrait le visage du front à la joue gauche. Il était entouré d'une dizaine d'hommes plus ou moins âgés. Il paraissait être le chef de la bande. Il s'avança vers les deux enfants et ses confrères s'écartèrent d'eux pour aller se positionner de façon à empêcher les deux garçons de s'enfuir. Ils étaient pris au piège. Lorsque le chef fut assez prêt, il pointa son lance-flammes sur Djibril. Ce dernier était mort de peur mais il n'en laissait rien paraître, surtout quand le sans-faction leur dit que lui et ses camarades allaient devoir les tuer car ils n'auraient pas du voir ce qu'ils ont vu et qu'il était hors de question que cette nouvelle se propage. Timothé pris alors la parole :

« Attendez ! Pourquoi faites vous ça, notre faction se donne tellement de mal pour vous nourrir et vous vêtir ! Et pour cette raison on se fait pointer du doigt par toutes les autres factions qui nous accusent de garder cette nourriture pour nous.

– Ecoute bien gamin, comment voulez vous qu'on mange ces choses immondes. C'est de la bouillie sans aucun goût et qui sens très mauvais. Du coup, ne sachant pas quoi en faire, on la brûle. Je suis même sûr que les autres factions n'ont pas tout à fait tord, vous gardez la bonne nourriture et vous nous refilez le mauvaise !

– C'est pas vrai ! Timothé commençait à s'énerver. On mange la même chose que vous !

Pendant ce temps, Djibril restait sur ses gardes et observait tous les mouvements des sans-factions. Il vit qu'ils s'avançaient petit à petit en remontant leurs manches et le lance-flamme était toujours braqué sur lui. Il déglutit difficilement et ne pensa plus à rien, se fiant entièrement à son instinct. Il entendit juste le chef des sans-factions répondre à une phrase de Timothé :

« De tout façon tout ça ne change rien, vous allez quand même mourir pour avoir vu ce que nous faisions ! »

Il mit ses paroles à exécution et alluma le lance-flamme qui atteignit Djibril de plein fouet. Ce dernier eut juste le temps de se protéger la tête avec son bras droit et de se tourner légèrement vers la gauche. Il poussa un cri de douleur lorsque les flammes le touchèrent. Par réflexe, de son autre bras, il attrapa Timothé, l'entraîna avec lui au sol et réussit à retirer sa chemise grise d'altruiste en partie en feu. Il entendit le chef des sans-factions pester car le lance-flammes était vide. C'est alors qu'une pluie de coup s'abattit sur eux. Djibril se mit alors sur Timothé pour le protéger. Il hurlait tellement la douleur était de plus en plus intense à chaque frappe.

Un peu plus loin sur la voie principale un groupe d'audacieux patrouillait. En passant devant la ruelle, ils entendirent les cris de Djibril et y pénétrèrent arme au point. En y découvrant la scène qui se déroulait, le chef les interpella :

« Eh ! Stop ! Main en l'air ! Allez ! »

Les sans-factions se retournèrent en obéissant et le chef de la patrouille vit les deux enfants à terre derrière eux. Il reprit la parole mais cette fois d'une voix plus grave et plus menaçante.

« Qu'est-ce qui se passe ici ? »

Il se tourna vers l'un des sans-factions et vit qu'il portait un lance-flamme.

« Toi ! dit-il en le pointant de son fusil. Tu vas me le dire et tout de suite !

« Et bien, lui répondit ce dernier en prenant un air innocent et apeuré, nous avons demandé de la nourriture à ces deux garçons et ils nous ont attaqué comme ça, sans prévenir, et embarqué dans cette ruelle. On ne faisait que se défendre, c'est tout. »

Pas de chance pour lui, le chef de patrouille n'était pas facilement influençable. Ce dernier se tourna vers un jeune homme sans-faction et lui demanda sa version des faits, tout en gardant en joue leur chef et son lance-flammes. Le petit garçon raconta la vérité, l'audacieux entra alors dans une colère noire et frappa le chef sans-faction avec la crosse de son arme.

Le combat commença et la patrouille n'eut besoin que des quelques secondes pour tous les maîtriser.

Puis le chef des audacieux s'avança vers les deux enfants toujours allongés au sol l'un sur l'autre. Il s'accroupit près d'eux et posa une main sur Djibril tout en disant d'une voix douce que c'était fini et qu'ils pouvaient se relever tous les deux. Mais lorsque Djibril s'écarta et se laissa aller sur le dos en gémissant, l'audacieux vit alors ses blessures et surtout sa brûlure. Il réagit immédiatement, il appela une collègue et l'ordonna de porter l'autre garçon et de le suivre. Quand à lui, il souleva délicatement Djibril et le prit des ses bras. En passant devant ses autres collègues, il leur ordonna d'emmener les sans-factions au conseil pour qu'ils y soient jugés. Ils obéirent sans discuter et sortirent de la ruelle. Quand à lui et sa camarade, ils coururent le plus vite possible, direction l'hôpital.

Lorsqu'ils arrivèrent devant le bâtiment, des infirmières sortirent en courant pour les aider. Deux brancards furent amenés, on y déposa les deux enfants et on les emmena à l'intérieur. Les deux audacieux les suivirent pour en apprendre plus sur leur identité pour pouvoir prévenir leurs parents. Une des infirmières les reconnu, il s'agissait de Djibril Prior et Timothé Black. Les deux patrouilleurs la remercièrent et sortirent de l'hôpital pour avertir les familles Prior et Black de l'incident.

Une demi-heure plus tard, les parents des deux enfants se présentèrent à l'accueil et furent conduits devant la chambre où leurs enfants avaient été installés. Des médecins s'affairaient autour des lits et donnaient des instructions aux infirmières présentes. Mais lorsque les parents demandèrent à entrer, les soignants qui les accompagnaient le leur interdirent. Les premiers soins d'urgence n'étaient pas terminés. Ils les firent donc patienter un peu plus loin dans une salle s'attente. Une heure et demie plus tard, un médecin y entra et se présenta aux parents.

« Bonjour, je suis le docteur Baptiste Kang. C'est moi qui suis en charge de vos enfants. Si vous voulez bien me suivre, nous allons discuter dans mon bureau. »

Il les y emmena et tout le monde s'installa. Le docteur posa ses coudes sur son bureau et prit la parole :

« Bien, je vais commencer par Timothé, il vit les deux parents du garçon se raidir légèrement. Ses jours ne sont pas en danger mais il a de graves contusions, principalement sur les jambes, et quelques foulures. S'il a si peu de blessures, c'est grâce à son ami qui l'a protégé de son corps. »

Sur cette dernière phrase, il se tourna vers les parents de Djibril et reprit :

« C'est ce qui fait que votre fils présente de graves blessures, il a trois côtes droites ainsi que son genoux droit cassés, de sévères contusion et des ecchymoses un peu partout. Mais sa blessure la plus inquiétante, il vit les parents Prior se tendre et se serrer la main, est sa brûlure de second degré qui lui couvre une bonne partie du flanc et du torse droit. »

Il fit une pause pour laisser soin aux parents de digérer ce qu'il venait de leur dire. Puis il leur annonça qu'ils pourront voir leurs enfants demain matin, car ils ont besoin de repos pour le moment. Il les raccompagna jusqu'à la sortie et leur souhaita une bonne soirée.

Le lendemain matin, vers dix heures, ils revinrent à l'hôpital et tombèrent sur le docteur Kang qui les accompagna à la chambre de leurs enfants. Il entra avec eux. Sur le lit près de la porte, Timothé était réveillé. Ses parents s'approchèrent et sa mère lui caressa le visage en lui demandant comment il allait. Timothé l'a regarda et lui pris la main qu'il serra et lui répondit doucement pour ne pas réveiller Djibril.

"Moi ça va comparer à Djibril. Maman, il m'a sauvé la vie ! Et maintenant il est dans un sale état. »

Des larmes coulèrent le long de ses joues et il regarda son ami.

« Il a enfin réussit à s'endormir, il a passé une nuit d'enfer. Je l'ai entendu et les infirmières faisaient sans arrêt des allées et venues. »

Les parents de la famille Prior s'approchèrent du lit de leur fils après avoir écouté Timothé et s'installèrent sur les deux sièges près de la fenêtre. Ils décidèrent de rester là jusqu'au réveil de Djibril. Ce dernier fût tiré de son sommeil par une violente douleur à sa brûlure. Il s'éveilla en sursaut et se retrouva en position assise. Il plaqua sa main gauche sur sa blessure en poussant un cri de douleur. Le médecin vint immédiatement près de lui et le rallongea doucement en lui parlant calmement. Sur le côté, ses parents étaient très inquiets sur son état. Sa mère vint près de lui et lui prit la main. Djibril, un fois rallongé, tourna la tête vers elle :

« Maman ? »

Sa voix était faible et son visage crispé par la douleur.

« Oui mon chéri, je suis là. »

Elle parlait de cette même voix apaisante que lorsqu'il faisait des cauchemars étant petit.

– On vous a raconté ce qui s'est passé ?

– Oui. Et le gouvernement va tout faire pour que ce genre d'incident ne se reproduise pas.

– Ils vont faire quoi ?

– Je n'en sais rien, le procès est en cours. »

Le reste de la discussion porta sur Caleb et Béatrice car Djibril voulait savoir s'ils avaient été avertis eux aussi. Son père lui répondit que oui et qu'ils voulaient venir le voir ce soir.

Les parents Prior et Black restèrent encore quelques minutes puis ils durent partir, les infirmières devaient s'occuper des deux enfants. Le soir venu, Djibril put voir sa soeur et son frère qui vinrent lui rendre visite. Béatrice avait les mêmes traits du visage que lui et ils étaient très proches tous les deux. En revanche, il n'avait rien en commun avec Caleb tant sur le plan physique que moral. Lorsqu'ils durent partirent, il les embrassa tous et leur souhaita une bonne fin de soirée. Cette nuit là, Djibril dormit un peu mieux.

Timothé restera une semaine à l'hôpital, puis il aura l'autorisation de retourner à l'école mais ses parents insisteront pour qu'ils puissent l'emmener le matin et venir le chercher le soir. Quant à Djibril, il y séjournera un mois. Ensuite, il aura la permission de rentrer chez lui mais il devra y rester deux semaines sans faire de gros efforts. A la fin de cette période, il retournera voir le docteur Kang et celui-ci lui donnera la permission de retourner à l'école. Toutes ses blessures étaient guéries. Quant à sa brûlure, la réparation c'était passée sans encombre mais il en gardera la cicatrice toute sa vie.

Pendant tout ce temps, le procès des sans-factions se déroulait au siège des Erudits. Des preuves et des témoignages ont été recueillis, ce qui a permis aux juges de reconstituer la vérité et de juger le groupe de sans-factions coupable de tentative de meurtre. Ils furent conduits en prison où ils y resteront pendant quatre ans. Les juges ont aussi décidé de faire taire l'affaire pour ne pas effrayer la population et de mettre en place un car qui emmènera les enfants des différentes factions à l'école. Mais ils ont aussi pris une décision majeure, désormais des cantines seront installées et les altruistes devront s'assurer que les sans-factions resteront manger à l'intérieur et qu'ils repartiraient sans nourriture.


Texte publié par Nayaly, 7 février 2016 à 15h42
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