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tome 2, Chapitre 7 « Les Marches de la Peur » tome 2, Chapitre 7

« Alors... On ose pas me regarder c'est ça ? »

La créature prenait apparemment de l’assurance et de la force. Elle était à présent capable de parler et de communiquer directement avec ses « hôtes ». Et le contact visuel n’était plus nécessaire pour lui permettre d’exister.

Jenny et Jack se retournèrent simultanément et regardèrent au pied de l’escalier. Un grand et bel homme, tout sourire, les regardait. Mais cet homme n’était évidemment pas l’original. Pour la simple et bonne raison que l’original se trouvait à ce moment même debout aux côtés de Jenny.

« Je suis donc ce qui m'effraye le plus dans cet univers » Soupira Jack.

« C’est bien ça, mon Capitaine. » Dit son double monstrueux.

« Je ne m’attendais pas à ça. » S’exclama Jenny, qui tentait tant bien que mal de réprimer sa surprise, observant avec vigilance l’être beaucoup trop proche pour être inoffensif.

« Et si vous descendiez pour que nous puissions un peu discuter, en tête à tête. Ou pour un corps à corps, si vous préférez, mon Capitaine. Je dois dire que ce visage et ce corps sont plutôt pas mal et les regarder de plus près serait vraiment très tentant. »

« Jack, tu ne vas pas y aller ? » S’inquiéta Jenny.

« Je crois que je ne vais pas pouvoir y couper. »

Il prit Jenny dans ses bras et la serra en faisant attention de ne pas lui faire mal à l’épaule. Elle sentit alors qu’il lui glissait discrètement quelque chose dans la main qu’elle avait gardée près de son corps. S’éloignant de quelques centimètres, il la regarda dans les yeux, faisant mille recommandations muettes.

« Tu sais ce que tu as à faire. » Ajouta-t-il tout de même.

« Non, Jack…Non… Ne me demande pas de faire ça, je t’en prie… »

Il posa un baiser sur le front de Jenny, puis descendit l’escalier, Jenny passa sa main dans le dos, sans que le « fantôme » ne la remarque. Jack s’arrêta juste en face de son double.

« Discutons un peu alors ! » Dit le Jack d’origine avec morgue.

De l’étage, Jenny observait la scène insolite. Elle ferma un instant les yeux, son visage se crispa tandis qu’elle serrait le présent de Jack. Si elle savait qu’elle devait le faire, elle senti son estomac se tordre à l’idée de ce qu’il venait implicitement de lui demander.

« Je ne m’étais jamais vu sous cet angle. » Continua Jack en tournant autour de son double. « J’aime bien la ligne de la mâchoire. »

« Tu ne te demandes même pas comment tu peux être ce qui te fait le plus peur ? »

« Parce que je l’ai très bien compris. Je ne comprends pas pourquoi je suis comme je suis. Mais ce n’est certainement pas toi qui va me l’apprendre. »

Jenny restait figée, pareille aux statues de griffons gardant l’escalier. Elle ne pouvait se résoudre répondre à la volonté de Jack. Et un sentiment d’inconfort et d'oppressement s’empara d’elle, grandissant graduellement au fur et à mesure des interminables secondes où Jack continuait à discuter. Elle savait qu’il attendait qu’elle agisse mais se sentait comme retenue par une puissance invisible qui de plus en plus prenait le contrôle d’elle-même.

« Tu es tellement unique Jack. Et ton cher Docteur n’est pas là pour t’expliquer ce qui t’arrives. Comme c’est triste. » Ironisa le double.

Les deux Jack étaient revenus à leur position de départ, face à face. Le vrai Jack à gauche, la copie à droite.

« Je ne sais pourquoi il est si compliqué de me glisser dans l’esprit de ton amie, là-haut. Mais ce n’est pas grave, j’arriverai à l’avoir lorsque tu seras piégé à ton tour dans une terreur sans fin. J’ai déjà gagné en puissance grâce à Gwen Cooper. Elle était délicieuse d’ailleurs. Et, regarde, je commence déjà à trouver un chemin en direction de ta petite protégée, je sens que ça va être amusant… »

« Ne crois pas que ce sera aussi facile, lança le vrai Capitaine, puis, se tournant vers Jenny, il cria , Jenny, maintenant ! »

Une larme coula le long de sa joue, elle fit non de la tête. La chose commençait à avoir du pouvoir sur elle. Elle devenait plus forte. Jenny la sentait la torturer mentalement. Elle voulait pouvoir le faire. Elle devait le contrer. Elle devait le faire. Elle était assez forte pour ça, bien que tout son être fût en train de se briser. Elle leva son bras valide, découvrant le revolver de Jack. Elle le pointa en direction du Jack de gauche, mais sa main refusait d’obéir à cet ordre terrible. Elle savait ce que Jack était, elle savait qui il était et ce qu’il deviendrait, cela rendait son geste encore plus insupportable. Se suicider n’aurait pas été plus douloureux.

En sanglot, elle hurla : « Je suis désolée Jack. »

Jack avait compris que fermer simplement fermer les yeux ne serait pas efficace à présent que la créature avait gagné en énergie. Il devait mourir pour briser le lien. Il la regarda droit dans les yeux et elle tira droit dans le front de son cher Capitaine. Instantanément, le double disparut.

Au même instant, une autre détonation se fit entendre. Jenny laissa tomber l’arme qui dégringola quelques marches en bondissant désagréablement. Elle toucha son abdomen. Elle sentit le sang couler, savait que c’était grave. Elle se retourna lentement en vacillant et vit alors Owen une arme pointée dans sa direction :

« Owen… » Murmura-t-elle et elle s’effondra sur la moquette qui, de beige, devint écarlate.

Owen lâcha son revolver et porta la main à sa bouche. Comment avait-il pu faire une chose pareille ? Il venait de tirer dans le dos de Jenny ! Une femme blonde apparut alors derrière lui. Elle fit le tour du jeune homme, se planta face à lui et dit : « Tu vois ce que tu viens de faire. Tu es médecin et tu viens de tirer sur quelqu’un d’innocent. »

« Mais…Mais… Tu ne peux pas être ici… Tu es morte… Katie… »

« Oh oui, Owen, je suis morte, et tu n’as rien fait pour me sauver… C’est de ta faute… Et ça recommence… Tous les monstres que tu as traqués, Owen, tous ceux que tu as charcutés… Tout le sang que tu as vu… Tes amis… Ton équipe… Tu n’as pas compris que Torchwood était un aimant à monstres ? Tu es un monstre Owen, un monstre… Pareils aux autres. »

La jeune femme se colla à lui, murmura d’un ton consolateur qu’elle lui pardonnait, qu’elle lui pardonnait tout.

Le visage de la douce jeune femme se transforma alors en celui d’un cadavre grimaçant. Owen hurla comme il ne l’a jamais fait. Son cœur sembla être sur le point d’éclater. La main décomposée de la femme se posa sur son bras. Et il s’effondra à son tour, à quelques centimètres de Jenny.

Jack ouvrit les yeux en suffoquant. Il se redressa d’un bond, prêt à tout, mais il était seul. Le double était parti… Mais Jenny aussi ! Il l’appela en vain. Il aperçut son révolver au milieu des marches. Le ramassant, il grimpa avec précaution les dernières marches... Et découvrit alors les corps inanimés de Jenny et Owen. Il se rendit vite compte qu’elle n’avait pas été attrapée par la présence mystérieuse de la maison. Sa blessure était atrocement réelle. Il se précipita auprès de la jeune fille.

« Oh, Jenny… »

Elle respirait donc elle était toujours vivante. Il se sentait coupable de ce qui venait de ce passer mais il ne pouvait rester là, il devait toujours arrêter une créature de cauchemar encore non identifiée.

Il passa sa main sur les cheveux de la jeune fille, et découvrit au même instant l’arme d’Owen au sol. Il comprit ce qui venait de se passer. Sur le moment, il ne put en croire ses yeux, comment son collègue avait-il pu faire ça à Jenny ? Mais il se ravisa en se disant que la présence malveillante du manoir devait y être pour quelque chose. Mais si Owen était ici, où se trouvait Toshiko ? Et les trois étudiants ? Ils devaient certainement être eux aussi sous l’emprise de cette force maléfique. Toutes ces réflexions ne prirent qu’une fraction de seconde dans la tête de Jack.

« Ne vous en faites pas, je vais nous sortir tous de là ! » Dit Jack en caressant la joue de Jenny et regardant Owen.

Il avait un peu de temps : la blessure n’était pas immédiatement fatale. Et il n’avait pas le choix.

Enfin, prenant le pendentif de Jenny entre ses doigts, il murmura : « Je vais vous la ramener, ne vous en faites pas… Je vais vous la ramener… ! » Il était inutile de mentionner à qui il s’adressait : à seule la personne qui comptait autant pour elle que pour lui.

Mais il devait bien avouer, il ne savait pas vraiment comment tenir sa parole. Il était à présent seul face à l’inconnu, ce qui ne l’avait jamais empêché de tout faire pour gagner. Mais la tâche allait s’annoncer plus que compliquée.

Ce fut alors qu’il entendit un ronronnement étrange, montant des profondeurs de la demeure.


Texte publié par Missfantasy, 14 décembre 2015 à 11h45
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