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tome 1, Chapitre 5 « Le vaisseau merivian » tome 1, Chapitre 5

Tout le monde resta figé !

Les quatre coups résonnaient encore dans l’immensité du Tardis. Les passagers regardaient fixement la porte, s’attendant certainement à une autre salve bruyante. Mais rien, aucun son ne vint troubler le silence. L’appel à l’aide lui aussi s’était tu. Le seul élément encore audible à l’intérieur du vaisseau était la respiration de nos quatre passagers : une respiration haletante, laissant transparaître le sursaut que tous avaient ressenti au même instant. Le silence était finalement pire que le bruit.

Au bout de quelques secondes, le Docteur se sépara tout de même de Jenny, mais pas avant l’avoir regardé droit dans les yeux. Dans ce regard, on pouvait lire toute la détermination et la puissance cérébrale du Docteur, mais celle-ci, étrangement, était mêlée à une certaine crainte, qu’il n’arrivait certainement pas à dissimuler. C’était comme si, face à cette jeune fille, il était incapable de mentir, pas même du regard, lui, le menteur professionnel.

Il avança alors en direction de la porte et tendis lentement la main vers la poignée. On se serait cru dans une scène au ralenti.

« Docteur… » s’exclama alors le docteur Kelly, rompant le silence qui s’était installé depuis maintenant plusieurs minutes.

« Quoi ? Demanda le Seigneur du Temps dans un murmure en se retournant vers le médecin.

« Etes-vous sûr que c’est une bonne idée ? Ouvrir cette porte… ? » demanda-t-elle avec la même intonation que Docteur.

« Absolument pas ! Mais il faut que nous sachions ce qui se trouve derrière ! » répondit-il en tendant davantage sa main, jusqu’à toucher le bois blanc de la porte.

« Et si... et si on retrouvait ces terribles hommes armés de l’autre côté. »

« Ce serait vraiment étonnant. Nous sommes loin, vraiment très loin d’eux… »

« Doc… » 

« Chuttt… » lança-t-il avec un mouvement de sa main libre.

Le Docteur gardait la main posée sur la porte, à l’écoute de la moindre vibration. Mais rien ne bougeait de l’autre côté. Pas un tremblement, même infime. Se tournant vers les trois jeunes femmes, il ouvrit la porte et fit un pas à l’extérieur. Immense, sombre, inhospitalier, il s’agissait de l’intérieur d’un vaisseau haut comme une cathédrale spatiale, qui paraissait complètement abandonné.

Rose et Jenny firent elles aussi leur premier pas dans l’inconnu. Mais avant, Jenny se retourna et attrapa ses affaires. Prenant le bracelet, elle le passa à son poignet, puis elle glissa le rouge à lèvres et la mèche de cheveux dans sa poche et enfin, regardant le pendentif dans le creux de sa main, elle sortit du Tardis. Le Docteur, s’approchant d’elle, prit le bijou et lui mit autour du cou. Rose les regarda faire avec un sourire ému. Elle était en train de s’attacher à cette jeune fille.

Enfin, tous commencèrent à examiner l’endroit mystérieux dans lequel ils étaient tombés. Seule le docteur Kelly semblait fortement réticente à continuer cette aventure, il faut l’avouer, plutôt incroyable.

Mais après près de deux minutes de réflexion, elle se décida à suivre le reste de la troupe. Posant un pied dehors, elle écarquilla les yeux. Elle ne savait pas à quoi s’attendre en suivant cette improbable boite bleue. Et, d’une certaine manière, elle ne fut pas déçue, effectivement surprise de ce qui se trouvait en face d’elle.

Alors, se tournant vers le Docteur, elle demanda :

« Mais, qu’est-ce que c’est… ? »

Un vaisseau spatial semble-t-il, ou plus précisément, un vaisseau spatial abandonné » répondit le Seigneur du Temps, avec son petit mouvement de tête caractéristique lorsqu’il ajoutait un complément d’information.

« Mais comment est-ce possible ? »

Jenny s’approcha du médecin et lui expliqua ce qu’était le Tardis :

« Vous voyez cette cabine de police, ce n’est pas seulement une boite, c’est un vaisseau spatial. Ou plutôt un vaisseau spatial et temporel… enfin pour faire court, on l’appelle Tardis, ce qui veut dire Temps A Relativité Dimensionnelle Inter Spatiale. Elle permet de voyager où vous le souhaitez dans l’espace et le temps. »

« Et nous nous trouvons actuellement au quarante et unième siècle,  précisa le Docteur. Par contre, où, c’est plus difficile à dire, nous dérivons apparemment dans la galaxie 55 de Julinor. »

Chaussant ses lunettes, le Seigneur du Temps s’approcha d’une des gigantesques colonnes du vaisseau. Après deux secondes seulement, il s’en retourna à bord du Tardis:

« Docteur, on rentre déjà ? » s’étonna Stella, bien qu’on fond d’elle-même, cela la soulageait.

« Aucunement, docteur… il me faut juste quelque chose pour clarifier mes pensées… »

Le Docteur ressortit presque immédiatement du vaisseau, jetant en l’air une lampe torche que Jenny n’eut aucun mal à rattraper et en allumant une autre juste devant l’immense colonne qu’il inspectait précédemment :

« Je connais bien cette technologie, il s’agit d’un navire merivian, mais ce qui est plus incompréhensible, c’est pourquoi il se retrouve sans âme qui vive » continua-t-il en regardant tout autour de lui, le sourcil levé.

« Sans âme qui vive ? s’exclama alors Rose. Mais dans ce cas, qui a frappé à la porte ? »

« C’est une excellente question Et j’espère bien parvenir à y répondre. »

Suite à cette phrase, le Docteur s’élança d’un pas décidé en direction de la porte la plus proche, distante tout de même d’une centaine de mètres. Le vaisseau était réellement interminable et le Tardis s’était posé en plein milieu de cet immense espace découvert. Le docteur Kelly suivit le Docteur de très près, elle ne tenait pas s’éloigner de cet homme qui semblait vraiment s’y connaitre en voyage spatial. Rose et Jenny firent de même à quelques mètres de distance.

Leurs pas claquaient sur le sol, composé d’un matériau inconnu. Ils avançaient lentement, à l'affût du moindre signe d’une présence, quelle qu’elle soit.

Tout à coup, Jenny, pensant avoir aperçu un mouvement, s’exclama :

« Docteur ! »

Elle n’eut pas le temps d’ajouter un « Non rien ! » qu’au même instant, le Docteur et le docteur Kelly se retournaient, ensemble, lançant tous deux un : « Quoi » de surprise. Ils se regardèrent.

« Quel est votre prénom, docteur ? » demanda le Seigneur du Temps avec son grand sourire involontairement charmeur.

« Heu… réfléchit le docteur Kelly, quelques peu prise au dépourvu,… c’est Stella. »

« Oh, très joli prénom ! Eh bien, Stella, la bien-nommée parmi les étoiles, je crois que nous allons vous appeler ainsi à présent ! Cela évitera toute confusion, ajouta le Docteur avec un clin d’œil.

Puis il s’approcha de Jenny :

« Qu’y a-t-il ? » murmura-t-il.

« Je ne suis pas sûr… mais je crois, enfin, je pense avoir vu quelques chose bouger, par là. Mais, non, j’ai dû me tromper, il n’y a rien du tout, absolument rien, c’était certainement une ombre ! »

« Les ombres peuvent être dangereuses », répliqua le Docteur en regardant l’endroit désigné par Jenny.

Il se rendit près de l’endroit où Jenny disait avoir vu quelque chose en fouillant dans sa poche intérieure. Il sortit son tournevis, inspecta l’endroit, mais effectivement, il n’y avait rien.

Le Docteur fit alors l’une des expériences les plus troublantes de sa très longue vie : il fut obligé d’admettre que quoi que pouvait dire Jenny, il la croyait et avait une entière et complète confiance en elle. Non pas qu’il n’eut pas confiance en Rose, loin de là. Mais avec Jenny, c’était différent. C’était même plus que de la confiance. Il ne la connaissait que depuis une heure et, déjà, il aurait mis sa propre vie entre ses mains sans hésiter, il le sentait au plus profond de son être. Elle était comme un élément qui manquait à ses deux cœurs.

Se retournant vers elle, il lui sourit puis lançant son habituel (et tant attendu) « Allons-y », tous franchirent la porte qui se trouvait enfin devant eux.

Un étroit et interminable couloir s’étendit devant eux. L’atmosphère semblait différente dans cet espace confiné. Les compagnons n’étaient à présent plus à découvert, mais, loin de diminuer leur angoisse, cela ne fit que l’augmenter. Ils se rapprochèrent tous les uns des autres, le Docteur ouvrant la marche. Seul le son de leurs pas résonnait toujours, accompagné du souffle de nos quatre passagers clandestins. Stella fit alors une remarque :

« Mais où a bien pu passer l’équipage de cet immense vaisseau. S’ils étaient morts, nous devrions trouver des traces, des corps. » 

C’est comme si ce bâtiment avait toujours été vide de toute présence vivante.

Tous se regardèrent. Bien sûr, elle avait raison. A moins, qu’ils soient toujours à bord !

Ils s’étaient tous arrêtés lorsque Stella avait commencé à parler.

Mais d’un coup, les quatre martèlements se firent à nouveau entendre. Puis un son sourd sembla monter du sol. Le Docteur regarda les trois femmes, le visage tendu :

« Courez ! » cria-t-il.

Et tous se lancèrent dans une course effrénée à l’intérieur de ce passage exigu. Mais leurs grandes enjambées ne furent d’aucun secours. Il était déjà trop tard ! Tout à coup, une étrange paroi visqueuse se mit à monter du sol tandis qu’une autre descendait.

Elle scinda le groupe en deux : Le Docteur et Stella d’un côté, Jenny et Rose de l’autre. Le mur nouvellement formé avait pris l’apparence d’un cristal déformant. Nos amis pouvaient toujours se voir, s’entendre, mais ils étaient à présent séparés. Jenny se mit à frapper contre l’étrange matière, mais rien n’y fit. Elle était devenue dure comme de la pierre.

« Ne vous en faites pas, je vais vous sortir de là » lança le Docteur mais son regard crispé et son sourcil levé montra que cela n’allait pas être de tout repos et cela ne lui plaisait guère.

Il senti ses deux cœurs battre à tout rompre en voyant ses deux amies privées de sa protection. Il sortit son tournevis tandis qu’au même moment, Jenny sortait son rouge à lèvre. Ils le passèrent chacun leur tour sur la paroi, mais celle-ci ne frissonna même pas.

« Tu as déjà essayé de confronter deux technologies soniques » demanda Jenny.

« Non, et toi… »

« Non ! »

« Alors allons-y ! » répondirent-ils en chœur.

Ils placèrent leurs appareils l’un en face de l’autre, de chaque côté de la paroi. Le bruit fut intenable, Stella et Rose se bouchèrent les oreilles, mais le mur resta de marbre, enfin, façon de parler, pour un mur de cristal. Le Docteur s’éloigna d’un pas de la paroi inébranlable. Que pouvait-il faire de plus pour l’instant ? Il passa ses mains dans ses cheveux déjà ébouriffés. Frapper contre un mur ne servait à rien et il le savait. Il savait également que Rose et Jenny auraient la capacité de tenir sans lui. Il se retourna vers Stella mais elle était tombée assise sur le sol, sanglotant, le visage dans les mains, tel un Ange Pleureur. Jamais le « terrible docteur Kelly» ne s’était retrouvée dans cet état. Le Docteur, s’éloignant temporairement des deux jeunes femmes, s’approcha de Stella et la réconforta de son mieux. Et pour être honnête, il n’y avait pas meilleur que le Docteur pour réussir à remonter le moral de quelqu’un et particulièrement dans un moment comme celui-ci. Il savait toujours trouver les mots justes !

Mais, soudain, de l’autre côté du mur de cristal, un hurlement d’effroi monta à en faire trembler le vaisseau. Les deux jeunes femmes de l’autre côté de la paroi venaient de se faire attraper la jambe par un genre de liane. Celles-ci les avaient tirées avec violence, les faisant tomber lourdement sur le sol. Le cri qui venait de faire sursauter le Docteur et Stella continuait à se propager, mais il n’était plus que le fruit d’une seule voix, celle de Rose, Jenny s’étant cognée en tombant. Et elle continuait d’appeler le Docteur, tandis que les lianes les emportaient loin, très loin, trop loin…


Texte publié par Missfantasy, 26 octobre 2015 à 18h17
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