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Le lendemain, je retrouvais maman, dans la cuisine. Elle avait des cheveux cendrés, attachés en un vulgaire chignon. Son visage était légèrement ridé, ses yeux verts étaient ternes et sa joue droite était bleutée. Une colère sourde m'envahit mais je la gardais enfouie. Ma mère me sourit tristement mais je lui répondis par un regard que je voulais glacial. Elle blêmit et baissa la tête vers sa tasse de café.

- Où il est ? M'enquis-je froidement en voyant Alfred absent tout en étant soulagée.

- Parti acheter des bouteilles.

Je hochais la tête, me fis un café et allai dehors pour le boire. Le jardin était envahi de mauvaise herbe, qui croissaient sous le petit balcon de la maison et grimpaient sur les murs. Je m'assis sur les marches en bois et portai la tasse à mes lèvres. Le vent frais était agréable, chatouillant mes joues et jouant avec mes cheveux. Je fermais les yeux, détendue. Pendant plusieurs minutes, je ne pensais à rien. Juste la brise contre ma peau et l'odeur du café titillant mes narines.

- Cassiopée ?

Je me retournai vers ma mère et lui lançai un regard noir. Elle venait encore une fois de tout détruire. Détruire, détruire, détruire ! La seule chose qu'elle sait faire !

- Je t'ai déjà dis que c'est Cassie mon prénom ! CASSIE !

Elle frissonna, balbutia une excuse et continua d'une voix tremblante :

- Tu... tu pourrais... al... aller acheter du pain après... s'il te plait ?

Je soupirai et répondis d'un « oui » agacé. Je rentrai poser ma tasse et elle me donna quelques pièces. Je pris mon vieux vélo et allai au village.

C'était un petit bourg, avec une boulangerie, une épicerie, librairie aussi, à mon plus grand bonheur, et même un petit ciné. Les maisons ici étaient plus belles et plus grandes, et les gens, ici, étaient des bourgeois prétentieux et à l'air plus que hautain. Je m'arrêtai devant la petit boulangerie, et acheta deux baguettes. Et alors que je donnais l'argent, je vis deux gamins de mon collège donner des coups de pieds à mon vélo et le faire tomber. Je sortis en trombe et leur hurlai dessus.

- Non mais vous vous prenez pour qui, espèce d'idiots ?

Le rouge me monta aux joues alors que les deux garçons, que je reconnue comme étant Arthur Duprès et Julien Ongris, s'esclaffaient , un sourire sournois plaqué sur leur visage. Arthur était gros et Julien plutôt maigre ; et tout deux étaient (très) boutonneux.

- Oh attention, voilà la crasseuse qui s'amène ! Se moquèrent-ils.

- Bande de rats, allez-vous en !

Arthur s'approcha de moi, l'air menaçant.

- Qu'est-ce que tu as dis, Wells ? Répète un peu pour voir ?

- Si tu crois m'intimider, sale rat, tu peux toujours rêver ! Dis-je, le regard lançant des éclairs.

Alors qu'il commençait un lever sa main, il fit un petit couinement de surprise alors que son visage commençait étrangement à être boursouflé. Son nez s'allongea, son corps rapetissait et se couvrait de poils. Bouche bée, je pus voir que Julien subissait le même sort, et en quelque minutes, à la place des deux garçons se trouvaient deux gros rats.

Affolée, je regardais autour de moi, et je le vis. Derrière moi, à plusieurs mettre, un léger sourire narquois aux lèvres. Au même moment, le boulanger sortit et hurla. Sans attendre, je ramassai mon vélo, mis le pain dans le panier et fonçai vers chez moi en lançant un dernier regard derrière moi : il avait disparu.

***

Quand j'arrivai à la maison, j'étais toute chamboulée. Mon corps était pris de tremblements incontrôlables, mon cœur semblait près à exploser et ma tête aussi. J'entrai en courant, et m'arrêtai net devant la porte fermée. Derrière celle-ci, je pus entendre quelqu'un crier. Alfred. Je n'avais pas vu la Chevrolet rouge caillée sur le côté. Le bruit d'un coup suivit d'un cri de douleur se fit entendre. J'ouvris la porte et découvris le sale... con, le visage rouge, et à ses pieds, ma mère, recroquevillée sur elle-même. Un excès de rage m'envahit et, l'adrénaline coulant à flot dans mes veines, je sautai sur l'ingrat et lui mis mon poing dans la figure. Il hurla et m'envoya valser sur le sol. D'abords déboussolée, je sentis ensuite une douleur sourde au côté droit.

Je me levai et, sans un regard en arrière, m'enfuis dans la forêt.

Je courrais, encore et encore. J'étais complètement perdue. Je ne savais pas où j'allais. Ni si j'y arriverai.

Je courrais, encore et toujours. Des images défilants sous mes yeux. Ma mère, Alfred, Arthur et Julien... et l'inconnu.

Je courrais, encore...

Et m'effondrai.

Je pleurai, hurlai, tapai le sol et m'ouvris les mains.

"Lâche ! Sale lâche !"

Je jurai, criai encore, gémissait. Et n'espérai pas une seule fois.

***

Quand enfin je revins à moi, il faisait nuit et j'étais affamée et fatiguée. Je regardai autours de moi et compris alors où je me trouvais. En bas de l'éboulement, je pus le voir, encore lui. Son visage était dans le noir, mais ses cheveux ressortaient dans la nuit.

- Qui es-tu ? M'enquis-je d'une voix enrouée à force de hurler. Pourquoi es-tu là ?

Il ne répondis pas.

- QUI ES-TU ? Hurlais-je.

Il s'approcha d'un pas lent et gracile, monta avec une facilité déconcertante la pente et se pencha vers moi, m'observant droit dans les yeux. Éteint. Son regard était comme éteint. J'observai alors ces traits fins et son air toujours impassible.

« Qui es-tu » voulais-je chuchoter.

Puis, il répondit, d'une voix à la fois froide et suave, qui me fit frissonner de tout mon être.

- Je suis Drago Malefoy, et je suis là pour te tuer.


Texte publié par helo19, 22 juillet 2015 à 20h24
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