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Journal de bord – 22 septembre 1951

Ce seront mes dernières lignes dans ce journal.

En arrivant au bureau aujourd'hui, j'eus la surprise d'y trouver un bâton superbement ouvragé, un sceptre que je ne connaissais que trop bien, capable de commander aux morts.

Je me tournai vers le jeune homme appuyé contre le chambranle de la fenêtre, nos regards se croisèrent et restèrent accrochés quelques instants.

— C'est tout ? demandai-je. C'est un peu court comme message.

— Court, mais suffisant, n'est-ce pas ? Tu as sauvé le royaume des hommes, il est temps de rentrer.

Je soupirai.

— J'ai contribué à empêcher Ereshkigal de semer la destruction, c'est vrai, mais personne ne le saura, et personne ne m'en remerciera.

— Nous t'en remercions, dit mon neveu, n'est-ce pas largement suffisant ?

— Je m'en contenterai. Je me suis bien amusé, ajoutai-je dans un sourire, je commence à comprendre pourquoi tu fais tout ça.

— Merci, mon oncle, répondit-il. Sur ce, j'espère te revoir bientôt.

J'éclatai de rire.

— Passe me voir quand tu veux, mais ne compte pas sur moi pour me rendre à une réunion de famille.

Il ne dit rien et s'en fut comme il était venu, sans que personne ne s'en aperçoive. Quant à moi, je rassemblai mes affaires et, avec un ultime regard vers les années passées ici, fermai pour la dernière fois la porte de l'appartement. Il était temps de rentrer à la maison.

Sitôt arrivé, je changeai de vêtements au profit d'une tenue plus appropriée avant de me diriger vers la salle principale. Tout le monde était attablé, y compris ma chère Percy qui m'adressa son plus beau sourire. Mon bâton à la main, je me dirigeai tranquillement vers mon siège, sur lequel je pris place dans un silence presque cérémonieux.

Thanatos s'inclina poliment.

— Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue chez vous, Seigneur Hadès. Vous nous avez manqué.