Inodore

Au bal, on se languit.

Posée à la rambarde,

La nuit elle regarde,

À l’écart de ces bruits ;

Hypocrisie immonde,

Surtout nauséabonde.

Je la suis, invisible.

J’entrevois un espoir

De fuir mon désespoir.

Ce n’est plus impossible.

Ma proie enfin choisie,

Ce soir, oui, j’en finis !

Je tends l’invitation,

La fragrance oubliée

De ses émois passés,

Guettant sa réaction,

Inquiet, à la demande

Au parfum de lavande.

Quel sera son dur choix ?

Suis-je à ses yeux honnête ?

Sans regard à la fête,

Elle donne sa foi

Et suit l’obscur chemin

Vers son fatal destin.

Elle perd l’équilibre.

Elle essaie de crier ;

Plus de voix, corps brisé.

Moi, je jubile, libre !

Mon cœur est à la fête ;

J’en deviendrais poète !

Oui, vous allez mourir.

Il vous faudra séduire

Une autre âme pour fuir.

Mais avant de partir,

Sachez ceci, mon cœur :

La Mort n’a pas d’odeur.