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tome 1, Chapitre 7 « THUNDERJACK #7 - Moment de faiblesse » tome 1, Chapitre 7

L’odeur du sang, mélangée au béton humide et au cadavre fraîchement assassiné, pique le nez des agents. Le corps gît sur le sol, en position étoile, troué de sept balles : il n’a pas pu survivre — tout le monde n’est pas 50 Cent. Dans cette ruelle bien trop sombre, pourtant en pleine journée, il est interdit d’y pénétrer, sécurisée par les autorités. Le commissaire Diaz s’approche du défunt, constatant une bague sur son annulaire droit. Celle-ci est plaquée or, ornée d’un serpent rouge en zigzag.

— Cela vous dit quelque chose commissaire ? demande un agent.

— Il se peut, oui. C’est la même bague que portent nombre des hommes d’Angel DaSilva.

— Le type qu’on n’arrive pas à mettre la main dessus ?

— C’est ça… Il va falloir qu’on le coince, et vite.

Pendant cette petite conversation, un autre officier fouille le corps du malfrat et trouve son téléphone. Il interrompt la discussion en montrant l’appareil.

— Et si on débloquait son téléphone ? On arriverait peut-être à trouver un point de rendez-vous, un nom, voire l’emplacement de DaSilva.

— T’es bon, officier Gonzales, répond Hector.

Ils emportent avec eux la bague et le téléphone, laissant le corps aux secours, et partent en direction du commissariat.

Une fois là-bas, ils cherchent un moyen de débloquer le téléphone. Grâce à un expert dans le domaine, le tour est joué en moins de deux minutes. Diaz s’empare de quelques infos et part du commissariat, ayant sa petite idée sur la personne qui pourrait l’aider à mettre un terme aux agissements d’Angel DaSilva.

Alvaro est posé dans son salon, regardant la télé, pendant que Bianca est dans sa chambre, jouant avec ses poupées, et Alba dans la cuisine, préparant à manger. Quelques minutes passent, et Al se décide à aider sa femme en mettant la table. Soudain, la sonnette retentit. Alvaro ouvre la porte et, à sa grande surprise, c’est Hector. Après une accolade, tous deux se posent autour d’un café, alors que les Martinez allaient passer à table. L’ambiance est tendue à cause du regard noir d’Alba lancé sur celui d’Al, mais ce dernier est bien trop occupé par la possible urgence qu’amène le commissaire.

— Un souci ? demande Alvaro.

— Un gros souci. Depuis quelques mois, avant que t’arrives à Mendoza, un mafieux du nom d’Angel DaSilva terrasse des gens, même les siens. Récemment, ses types tombent un à un. J’ai l’impression qu’il fait du lavage.

— T’as besoin de moi pour lui filer une correction ?

— Exactement. J’ai toutes les infos : le lieu, la date, l’heure et ce à quoi il ressemble.

— J’suis partant.

Diaz lui donne toutes les infos afin que le héros puisse s’occuper d’un des boss de la pègre. Il est donc préparé, dormant sur ses deux oreilles, sans pression, attendant le lendemain impatiemment.

Le lendemain, après une journée plutôt basique, Al se met en chemin pour infliger une correction à Angel DaSilva, dans un parc en chantier, à 19 heures. Avant de partir, il n’échappe pas à une querelle avec sa femme, toujours sur le fait qu’il part au mauvais moment, alors qu’il a passé la journée avec eux. Mais rien ne peut arrêter la justice, et Alvaro embrasse sa femme, la rassurant que tout va bien se passer.

Au parc, six personnes vadrouillent, discutant de projets illégaux et d’anecdotes farfelues. Ils finissent par se regrouper, attendant leur chef, occupé à se piquer et s’arracher le nez ; puis il sort de sa tanière et rejoint ses hommes.

— Le périmètre est sécurisé ? demande Angel.

— J’ai vérifié, et tout est bon, répond un de ses hommes.

Dans une tension palpable, ils s’équipent d’armes lourdes et de kevlar, pendant que leur chef monte sur sa moto, casqué. Et quand ils s’apprêtent à partir en mission, un homme surgit : divin, sa robe dansant dans le vent, dans la pénombre, son corps orné d’électricité comme seule lumière. C’est Thunderjack. Il s’approche d’eux doucement, d’un pas à l’autre, appuyant davantage la tension. DaSilva coupe le moteur, dans l’incompréhension. Ses hommes se tournent vers lui, attendant un signal, puis il ordonne :

— Tirez !

Les armes pointent le héros, les doigts sur chaque gâchette, puis ils pressent et les balles fusent, mais n’atteignent pas Alvaro, éclatant au contact de son bouclier électrique. Il paraît invincible, commençant à effrayer ses ennemis qui se questionnent encore plus.

— Chef, j’ai plus de balles ! dit un homme.

— Moi aussi !

— De même !

Aucun chargeur à disposition, ils se retrouvent coincés, ne pouvant plus garder une certaine distance avec le héros à la robe.

— Pas le choix, allez-y aux poings ! ordonne leur chef.

Le sol est jonché de douilles, écrasées par les pas d’Alvaro qui avance vers les malfrats. Ces derniers font de même, se ruant sur lui, essayant de lui mettre des coups, mais aucun n’arrive à le toucher, se faisant électrocuter à son contact. Thunderjack ne se défend même pas, il continue d’avancer afin d’atteindre le chef et de la ramener à la police, mais un coup précis dans le bas du dos finit par l’atteindre. Al ne comprend pas, alors il se tourne et le frappe, mettant ce dernier à terre, puis il se fait décocher un autre coup en pleine poire, créant une ouverture au niveau de la lèvre inférieur et le faisant saigner légèrement. Son intervention s’annonce complexe : lui qui pensait pouvoir régler ça rapidement, voilà qu’il n’arrive plus à maîtriser ses pouvoirs. Ces derniers commencent à s’estomper pendant quelques secondes avant de refaire surface, mais ce ne sera pas assez… Angel s’avance vers Thunderjack, et quand il comprend que ses pouvoirs ne font plus effet, il lui décroche un uppercut dans la mâchoire, le faisant atteindre le sol en une fraction de seconde. Le voilà à terre, immobile, totalement inconscient, entouré de gens criant victoire et se préparant pour leur mission. Le gang s’en va, laissant Thunderjack sonné, réveillé par Hector quarante minutes plus tard. Inquiet, il se demandait pourquoi il n’avait pas de nouvelles de son ami héros, alors il s’est rendu sur place.

La tristesse émane de l’appartement du héros foudroyant, le découvrant faible, totalement cabossé et déboussolé, ne comprenant pas ce qu’ont fait ses pouvoirs devant le groupe de malfrats.

— Al, tu ferais mieux de te reposer, dit Diaz.

— Je sais… mais j’aimerais comprendre ce qu’il m’arrive.

— Une bonne nuit de sommeil te fera du bien.

Il se lève du canapé, sa femme se rue vers lui pour l’empêcher de tomber, mais tout va bien, il arrive à marcher. Il se dirige dans la cuisine afin de se grignoter quelque chose.

— Je me prends un petit gâteau pour ne pas dormir le ventre vide. On reparlera de tout ça demain.

Hector lui sourit et lance :

— Sage décision.

Al se met dans son lit pendant qu’Alba raccompagne Diaz à la porte pour lui dire au revoir, puis elle couche sa fille. La journée se termine dans une défaite et des doutes…

Dans une nuit paisible pour Al, moins pour sa femme, tout le monde se lève puis déjeune, avant de recevoir la visite du commissaire, pour parler autour d’un café des derniers événements.

— Dis-moi ce qui s’est passé, hier. J’ai pas compris pourquoi tu as fini dans cet état.

— Je suis aussi dans l’incompréhension. Mes pouvoirs m’ont, comme… lâché. Soudainement, mon bouclier électrique s’est évaporé et mon corps fut exposé à leurs coups.

— Et tu n’as aucune explication à cela ?

— Aucune… ou peut-être que si. Probablement que mes pouvoirs ont une limite.

— Tu t’es senti fatigué dernièrement ?

— Contre Bomber, oui. Une fois que je l’ai ramené au comico, j’étais épuisé, j’avais envie de dormir.

— Et hier, c’était pareil ?

— Pendant mon combat, non. Je crois que l’adrénaline prenait le dessus. Mais une fois que tu m’as ramené, j’étais rincé.

— Et tu n’arrives plus à utiliser tes pouvoirs ?

— Impossible. J’ai essayé au réveil, mais non…

— Donc, c’est fini ? Tu n’es plus Thunderjack ?

— Dis pas ça ! Je ne peux pas ne plus être Thunderjack. C’est moi ! Et s’il le faut, je me reprends la foudre dans la gueule un jour de forte pluie.

— C’est vraiment comme ça que tu as acquis tes pouvoirs ?

— Oui. Et je pense qu’il faut que le schéma se répète si je veux les avoir à nouveau.

— En gros, une grosse quantité d’électricité te rechargerait ?

— Ce n’est qu’une hypothèse.

— Une hypothèse intéressante. Prends ta hache et viens avec moi, on va au commissariat.

— Pourquoi faire ?

— Lève ton cul de là et dépêche-toi !

Alvaro s’exécute et part avec Diaz au comico. Une fois là-bas, Hector l’amène au local du sous-sol, là où se trouvent des trucs et des machins. Au milieu de tout ça se distingue un générateur électrique.

— C’est pour ça que tu m’as amené ici ?

— Exactement. J’ai pensé que ça pourrait te remettre tes pouvoirs en place.

— Mais ça va pas vous causer des problèmes ?

— Oh si, on n’aura pas d’électricité pendant une semaine, le maire va nous taper dessus, mais on s’en fiche.

Al lève sa hache avant d’asséner un violent coup dans le générateur. Tout éclate : les ordinateurs dans les bureaux, les lumières du comico, les canalisations, et les étincelles se propagent par milliers. Les officiers sont plongés dans un noir incomplet, car la lumière du jour éclaire encore les pièces, mais l’ambiance change, faisant se questionner chacun d’eux. Au sous-sol, Alvaro se rend compte qu’il est allé un peu fort, mais Hector lui donne un regard rassurant, comme si rien n’était grave. Puis, vu que l’idée venait de lui, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

— Tu constates du changement ? demande le commissaire.

— Non, pas du tout. Je devrais peut-être il y aller avec les mains.

— Tente ! Si jamais il y a un problème, les secours sont prévenus.

Le héros frappe de toutes ses forces le générateur de son poing, plongeant son bras à l’intérieur de celui-ci. Il rentre alors en contact avec l’électricité, foudroyant son corps entièrement, le faisant hurler de douleur, brûlant une partie de ses vêtements. Hector pousse son ami pour éviter qu’il meure, et ce dernier reprend vite conscience, comme si rien ne lui était arrivé. Ses habits sont déchirés, ses cheveux en pagaille, mais lui n’a rien, presque heureux de ce qu’il vient de se passer.

— Tu vas bien ? Rien de grave ?

— Parfaitement… enfin, je crois.

— Tes pouvoirs sont revenus ?

Al prend sa hache et la matérialise instinctivement, faisant apparaître ses pouvoirs à nouveau. Ceci redonne espoir à chacun d’eux, comprenant que Thunderjack va pouvoir reprendre très vite du service. Diaz tape dans le dos de son acolyte et tous deux partent du comico, croisant les regards évasifs des officiers. C’est le moment pour Alvaro d’infliger une réelle correction à Angel DaSilva.

Alors, le soir-même, il se rend au parc en chantier, totalement abandonné. Mais personne n’y est, donc il continue sur le chemin qui mène tout droit à un hangar fermé. Le ciel noir de fin d’été plonge Mendoza dans l’obscurité, marquant le retour de Thunderjack qui appelle la foudre. Il se concentre abondement pour pénétrer dans la cachette du gang, puis, grâce à ses pouvoirs, il lève ses deux mains visant la porte du hangar et fait subir un choc à celle-ci, la brisant en mille morceaux. Les têtes se tournent, choquées et hallucinées. Angel a le cœur qui bat à tout rompre, constatant le retour de l’homme qu’il est parvenu à mettre à terre un jour auparavant. Mais le voilà devant lui, toujours divin, ne disant pas un mot, s’approchant encore lentement d’eux. Certains veulent s’armer, mais il est impossible de faire quoi que ce soit, car Thunderjack frappe. Il explose tout sur son passage, créant un halo d’électricité qui terrasse tout : outils, armes, meubles, lumières et les hommes d’Angel. Ils sont tous à terre, même DaSilva, lorsqu’Alvaro s’approche de lui et le chope par le col de son blouson, cramé par ses pouvoirs. C’est ainsi qu’il lui adresse ces uniques mots :

— Tu vas pourrir en prison, Angel.

Soudain, il lui décoche un coup de poing dans le crâne, l’assommant profondément. Puis il se rend au commissariat, emportant avec lui Angel, qu’il chope par les cheveux le faisant glisser sur le sol pendant tout le trajet.

— Voilà la pourriture, s’écrie-t-il.

— Merci, Al, répond le commissaire. Tu peux retourner chez toi. On s’occupe du reste.

Alvaro s’en va sous le regard douteux d’Hector, voyant l’état du corps de DaSilva.


Texte publié par Ruza Riku, 21 novembre 2025 à 09h30
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