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tome 1, Chapitre 2 « Le secret d'Albina » tome 1, Chapitre 2

Jérémie ne croyait toujours pas à tout ça. Son esprit refusait d’y croire. Mais il devait bien admettre qu’il n’arrivait pas à partir. Alors si l’homme avait une solution, que pouvait-il faire de plus que le suivre.

 

Il retourna donc à l’intérieur. Dans le salon, Albina boudait toujours. Le garçon la regarda la tête pleine de questions. Pouvait-elle vraiment être une fée ? Même une demi-fée ? Elle était vraiment jolie mais pas plus que d’autres filles de l’école. Et puis est-ce que la beauté était forcément une caractéristique des fées après tout ? Et elle n’avait pas fait de magie. En était-elle capable ?

 

Le père de la fillette interrompit ses réflexions.

 

- Bon, je crois que nous n’avons pas le choix. Nous devons aller à Arborescence.

- On y va vraiment ?

 

Albina avait bondi par-dessus le canapé pour rejoindre son père. Elle ne boudait plus du tout. Elle avait un sourire solaire et ses yeux pétillaient d’excitation et de joie.

 

- Oui, oui, confirma son père. Mais du calme. On y va pour aider ton copain et on revient tout de suite, il y a école demain.

 

La brunette fut visiblement un peu déçue qu’ils ne resteraient pas plus longtemps mais elle fonça se préparer. L’homme prit sa veste et s’approcha de Jérémie qui attendait sans rien dire et sans bouger. Arborescence. Tombouctou. La lune. Il serait prêt à aller où ils voulaient si cette absurdité finissait par s’arrêter enfin.

 

Lorsque la fillette fut prête et les eut rejoints toujours rayonnante, ils sortirent touts les trois. En s’approchant du portail, Jérémie eut une hésitation.

 

- Tant que tu es près d’Albina, tu peux aller où tu veux, le rassura le père.

 

Et en effet, cette fois il put le franchir et se retrouver sur le trottoir. Il aurait aimé courir en direction de chez lui mais il avait bien compris maintenant que c’était une mauvaise idée. Le trio se mit en route à pied. Jérémie avait tant de questions. Mais il y en avait une assez urgente.

 

- C’est quoi Arborescence ?

- La ville des fées, lui répondit sa camarade de classe qui ne semblait plus lui en vouloir d’avoir volé ses bonbons. Enfin il n’y a pas que des fées mais ce sont elles qui ont créé l’endroit.

- Et on y va … en marchant ?

- Il y a une porte pas très loin. Papa va l’ouvrir. Moi je ne peux pas encore.

- Ah ? Toi aussi t’es magicienne ?

- Un peu. En tant que demi-fée c’est normal que je m’intéresse à la magie. Mais je commence seulement à apprendre. Mais mon papa est beaucoup plus fort.

- Avec tes capacités de fées, tu me rattraperas assez vite ma grande, fit son père sur un ton de conversation comme s’il ne faisait que discuter de ses résultats scolaires.

 

Ils tournèrent à un angle de rue et se retrouvèrent dans un parc. L’obscurité grandissante rendait l’endroit assez glauque. Typiquement le genre de lieu où on pouvait se faire agresser sans prévenir. Mais Albina et son père n’hésitèrent pas à s’y engouffrer. Sur leurs talons, Jérémie était moins rassuré. Mais bon, il s’imaginait qu’il n’y avait rien à craindre en étant accompagné d’un magicien et demi.

 

Le trio s’arrêta devant un arbre assez grand. Sur le tronc de celui-ci se trouvait un nœud. Le père d’Albina posa la main dessus quelques secondes puis se retira. Jérémie vit alors le nœud grossir et ses rebords s’écarter au point d’être plus large que le tronc. Le trou qui venait de se former pouvait facilement laisser passer trois personnes et à travers on voyait ce qui ressemblait à une rue. Celle-ci était constituée de gros pavés et bordée de part et d’autre par d’étranges bâtisses.

 

Jérémie n’eut pas le temps de les détailler qu’Albina lui prit la main et le tira à travers le trou.

 

- Allez, on y va !

 

Il n’eut guère le choix que de la suivre. Le garçon se retrouva alors en pleine forêt. Ou du moins c’est ce qu’il semblait au premier abord. Ils étaient bien sur la route pavée qu’ils avaient vu auparavant mais les arbres avaient la largeur de maisons … et c’étaient vraiment des maisons. Dans les troncs énormes se découpaient des portes et des fenêtres dont les tailles différaient selon les habitations. Ils y avaient des petites haies et des petits jardins. En observant à travers les branches, on pouvait même voir des cheminées crever la frondaison. La nuit était également tombée sur arborescence et des centaines de petites lumières pendaient des branches pour illuminer le tout.

 

- Gaspard ! Quelle surprise !

 

Une grosse voix tonna dans leur dos. Jérémie se retourna et fit instinctivement un saut en arrière en voyant la créature. On aurait pu la comparer à un centaure, mais elle était beaucoup plus massive.

 

- C’est un Bucentaure, fit Albina au garçon effrayée tandis que son père serrait l’énorme main du monstre. C’est comme un centaure mais sur un corps de taureau.

- Albina ! Ça fait longtemps !

 

La fillette alla enlacer la créature et disparut presque entièrement dans ses bras énormes.

 

- Et toi ? Qui es-tu ? Fit-il en regardant Jérémie tandis qu’il relâchait Albina.

- Je vais t’expliquer Ajax, fit Gaspard.

 

Pendant que le père de la brunette racontait leur mésaventure, cette dernière se rapprocha du garçon.

 

- Ne t’inquiète pas, Ajax est gentil. C’est l’un des gardiens de cette porte. Bon, c’est sûr qu’il ne faut pas trop l’asticoter non plus.

- Si tu le dis, répondit Jérémie d’une voix blanche.

 

Soudain un bourdonnement se fit entendre sur sa droite et il tourna la tête. Il vit une petite fée qui voletait entre les feuilles et les lumières en s’approchant d’eux. Il en fut presque choqué et pointa la créature du doigt en se tournant vers sa camarade de classe.

 

- Mais … attends ? Ça c’est une fée, fit-il abasourdi. Tu ressembles pas à ça.

- On t’a déjà dit que c’était malpoli de monter du doigt ?

 

La petite fée était arrivée à leur hauteur et frappa le doigt tendu de Jérémie qui ne bouge pas plus d’un centimètre. La créature reprit son chemin, outrée.

 

- Excusez-le, lança Albina. Ben toi tu sais te faire remarquer. Oui, c’est une fée. Mais ma maman et moi on est des hautes fées. On a pas d’ailes et on a une taille humaine. Mais sinon c’est pareil.

 

Le père de la fillette avait fini sa discussion avec le Bucentaure et revint vers eux. L avait un air sérieux et embêté.

 

- Ajax et moi sommes d’accord, la seule qui pourra nous sortir de ce pétrin c’est Flore.

 

Jérémie vit à la tête d’Albina que ce n’était pas une mince affaire. Il prit son courage à deux mains pour demander :

 

- Et c’est qui ?

- C’est la fondatrice et la dirigeante d’Arborescence, répondit Gaspard.

- Une haute fée très puissante, renchérit la fillette. Elle m’a appris quelques sorts.

 

Le garçon faillit se sentir mal. De toute évidence, cette Flore n’était pas n’importe qui. Il n’aimait pas du tout l’idée de devoir aller lui expliquer qu’il avait chapardé de la nourriture de fée et que maintenant c’était à elle de tout remettre en ordre. Mais avait-il un autre choix ? La mort dans l’âme, il suivit Albina et son père à travers la ville forêt.

 

En temps normal, il est probable que Jérémie aurait été émerveillé de tout ce qu’il voyait sur le chemin. Mais le fait de se rendre devant la cheftaine des fées pour ce qu’il avait fait le rendait malade. Certes, c’était la première fois qu’il voyait des elfes ou des lutins. Il les regardait parfois avec un peu trop d’insistance, peut-être. Cependant la boule qui s’était formée dans son ventre et qui grossissait à chacun de ses pas l’empêchait de se réjouir de quoi que ce soit. C’était vraiment une sensation étrange pour une découverte d’un nouveau monde.

 

Le trio arriva en vue d’un arbre pas plus gros qu’un autre mais entouré de grands jardins abondamment fleuris. Là, assise dans un fauteuil aux coussins confortables et savourant une tisane bien chaude se trouvait Flore. La haute fée semblait plus jeune que Gaspard et avait de longs cheveux dorés.

 

Lorsqu’elle se leva pour les accueillir, il sembla néanmoins à Jérémie que tout autour de lui se rétrécissait.

 

- Gaspard, Albina, je ne vous attendais pas mais c’est une charmante surprise.

 

Le père de la fillette s’inclina légèrement en guise de salut mais cette dernière n’hésita pas à aller embrasser Flore. Jérémie resta planté comme un tuteur d’arbrisseau. Mais les yeux perçants de la haute fée ne tardèrent pas à se poser sur lui.

 

- Je ne crois pas avoir vu d’humains dépourvus de magie à Arborescence depuis plus d’un siècle. Que nous vaut la présence de ce jeune homme ?

 

A nouveau, Gaspard se lança dans les explications et Jérémie n’osa pas regarder autre chose que le bout de ses chaussures. S’il avait su où le mèneraient ces fichus bonbons, il se serait coupé la langue plutôt que de les manger. Albina se tenait à côté de lui et tentait de le soutenir moralement par un sourire, mais il devait avouer ça ne l’aidait pas beaucoup.

 

- Oui, ça ne va pas être facile, conclut Flore. Je vais devoir préparer une potion assez longue. Je pourrais avoir besoin de votre aide Gaspard. Toi aussi, Albina si jamais tu as assez avancé dans tes enchantements d’objets.

- Euh …, fit la fillette confuse en rougissant jusqu’au front.

- Vraiment ? Pourtant cela fait longtemps que je t’ai montré comment en faire, s’étonna la haute fée. Tu as dû avoir le temps de t’entrainer.

- Oui mais … Je me suis entrainé à autre chose. J’ai travaillé … les illusions.

- Encore ? C’est bien mon trésor mais ça fait plusieurs fois que tu ne t’occupes de rien d’autre. Et aujourd’hui ça ne nous sera pas utile pour aider ton ami. Qu’est-ce qui t’obsède tant dans les illusions ?

- R… rien. J’aime bien, c’est tout.

 

Flore et Gaspard se lancèrent un regard inquiet. De toute évidence ils savaient que la fillette ne leur disait pas tout et ils semblaient avoir une idée de ce que ça pouvait être. Jérémie de son côté n’y comprenait pas grand-chose mais se garda bien de dire quoi que ce soit. Il ne voulait pas attirer à nouveau l’attention et surtout ne pas risquer d’aggraver la situation d’une quelconque manière. Il avait l’impression que c’était sa spécialité en ce moment.

 

La haute fée et le magicien observaient Albina qui n’osait plus croiser leurs regards.

 

- Chérie, fit Gaspard, qu’est-ce qui ne va pas ?

- Rien. Ça va.

- Tu sais que je pourrais le savoir facilement si je le voulais, reprit Flore.

- Je vais bien. Je ne cache rien.

 

Jérémie pensa que sa camarade de classe aurait été plus convaincante si elle ne gardait pas la tête baissée d’un air fuyant.

 

- Quel est le dernier sort que tu as lancé ?

- C’était une illusion … pour faire un papillon.

- Bien, fit la haute fée peu convaincue. Dans ce cas si je fais surgir ta dernière illusion de ta tête, nous verrons un magnifique papillon

 

Albina leva la tête avec un regard effrayé mais Flore avait déjà posé la main sur son épaule. Aussitôt, une grande ombre se forma et s’affina pour devenir une belle femme aux yeux bleu électrique.

 

- Oh non, fit Gaspard d’une voix triste, je le savais.

- Mirabelle, fit la haute fée avec un air peiné.

- non !

 

Albina hurla et se libéra de la main de la haute fée avant de courir dans le jardin et de disparaitre derrière de grandes fleurs. Son père voulut se lancer à sa poursuite.

 

- Laisse là Gaspard, li dit Flore. Pour l’instant elle ne voudra pas te voir et j’ai besoin de toi ici pour la potion.

 

Elle posa les yeux sur Jérémie qui était resté interdit jusque-là.

 

- Toi jeune homme tu ne peux pas nous aider ici mais Albina pourrait avoir besoin d’un ami. Va la voir.

 

Le garçon aurait bien expliqué qu’ils n’étaient pas amis. Après tout, ce n’est pas le fait d’avoir volé de bonbons à Albina, de l’avoir fait réprimander par son père puis de l’avoir amenée dans une ville de fées pour dévoiler quelque chose qu’elle ne voulait pas montrer qui risquait de les rapprocher. Mais vu sa situation, il s’exécuta sans discuter.

 

Jérémie suivit la direction que la brunette avait prise et disparut à son tour dans les fleurs. Il se demandait si la haute fée n’avait pas surestimé sa capacité à s’orienter dans un lieu totalement inconnu mais il ne tarda pas à entendre des sanglots. En approchant, il trouva Albina assise par terre, la tête contre les genoux et pleurant à chaudes larmes.

 

Ne sachant pas quoi faire, Jérémie resta un moment planté comme un piquet et se fit la réflexion que ça commençait à devenir une de ses habitudes ici. Il prit une grande inspiration et se décida à lui demander :

 

- C’était ta mère, non ?

 

La fillette ne leva pas la tête mais acquiesça.

 

- Mais pourquoi tu as créé une illusion de ta mère ?

 

Albina ne répondit pas mais la vérité frappa Jérémie de plein fouet. Il aurait dû le comprendre tout de suite. Il alla s’asseoir à côté d’elle et entoura ses épaules d’un bras. Elle se serra contre lui. Il la laissa pleurer tant qu’elle voulait.

 

Les sanglots de la fillette finirent par se calmer. Elle ne leva pas ses yeux rougis vers lui mais elle lui expliqua.

 

- Je voulais être plus forte mais Je n’y arrive pas. Maman est morte il y a deux ans et j’ai toujours aussi mal. Je ne voulais pas inquiéter papa alors j’ai fait comme si tout allait bien. Mais c’était trop dur. Alors j’ai travaillé mes illusions et j’ai réussi à faire ma maman. Au début ça m’a aidé pour faire croire à mon papa et à tout le monde que tout allait bien. Mais je ne pouvais pas la toucher. Je savais que ce n’était pas elle et que j’aurais dû arrêter. Mais ce serait comme si elle mourrait encore. Je n’ai pas eu le courage. J’ai continué, par habitude.

Jérémie l’écoutait. Il la laissa parler jusqu’au bout. Quand elle eut fini, il relâcha son étreinte pour la regarder en face.

- Tu sais, moi j’ai toujours mes deux parents mais pour eux c’est comme si je n’existais pas. Là maintenant, ils ne savent pas où je suis et je peux te garantir qu’ils s’en moquent. Je peux faire tout ce que je veux et ça a l’air cool. Je croyais que c’était cool. Mais en vrai je suis toujours triste. J’ai un toit, de quoi manger et m’habiller. Ça s’arrête là avec eux. Je ne suis pas le plus malheureux mais je n’ai personne qui m’aime. Toi tu as toujours ton père. Peut-être que, si tu lui avais dis comme tu étais triste, il aurait pu t’aider. Je comprends que tu ais utilisé la magie mais d’après ce que tu me dis, ça ne t’a pas aidé. Tu devrais aller voir ton père.

Albina se redressa et essuya ses larmes avec un mouchoir. Jérémie se releva à son tour et tous deux retournèrent vers la maison de Flore.


Un mois plus tard, Jérémie était invité à goûter chez Albina. Les deux enfants étaient au salon et la fillette regardait son ami tendre, retendre et retendre la main droit devant lui.

- Attends, je vais y arriver, fit-il.

- Prends ton temps, ça ne sert à rien de se précipiter.

Il avait beau faire, il n’y avait pas le moindre effet magique.

- T’es sûre que tu m’as bien montré ?

- Archisûre. Concentre toi un peu.

- Je fais que ça.

Gaspard passait par là et observa également les tentatives infructueuses du garçon.

- La première fois c’est toujours compliqué, commenta-t-il. Tu es trop pressé. Respire un peu.

- Je crois que j’ai besoin d’une pause, fit-il.

Il s’assit sur le canapé et Albina s’agenouilla à côté de lui.

- Déjà fatigué ?

- Non. J’ai un peu faim, ça doit me perturber. Il reste des cookies ?

- Dans la cuisine, répondit Gaspard. Au fait, tu veux rester dîner ? Je te ramènerai après si tu veux.

- Je ne veux pas m’imposer.

- Si je te le propose c’est que c’est bon. Aller, je vais te chercher tes cookies.

Le gros homme repartit et Jérémie se tourna vers la brunette.

- Comment ça va avec ton père ?

- Ça va bien. Il a compris que j’avais besoin de temps. Mais je n’ai plus utilisé d’illusion pour m’aider et j’ai travaillé mes enchantements. Ça m’occupe l’esprit.

- Moi aussi je vais travailler. Tiens regarde ça.

Il lança sa main en avant et, cette fois-ci, une petite étincelle décolla de sa paume. Ce n’était quasiment rien, du moins pour quelqu’un d’habitué comme Albina. Mais pour Jérémie, c’était quelque chose de monumental.

- Oh ! T’as vu ? T’as vu ? J’ai réussi. J’ai réussi !

Évidemment, la fillette n’était pas impressionnée mais elle consenti à applaudir mollement l’exploit. Tout à sa célébration, le garçon ne fit pas attention à l’étincelle qui voletait et se posa dans ses cheveux.

- Hé mais … Aïe ! Mais ça brûle en fait. Vite, de l’eau.

Dans sa précipitation, il se prit les pieds dans le canapé et tomba à la renverse par dessus le dossier. Il se réceptionna sur la tête ce qui eut pour effet d’étouffer l’étincelle. Jérémie se redressa en se frottant la tête et vit Albina en train de rire.

- Mais arrête c’est pas drôle.

- Dé … désolée … Je n’ai pas pu … m’en empêcher …

La fillette tenta de regagner son calme et elle jeta un œil à son ami pour voir s’il ne lui en voulait pas. Jérémie ne lui fit pas de reproche. C’était la première fois qu’il la voyait sourire.


Texte publié par Darklord, 3 septembre 2025 à 22h33
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