VOTRE DÉFI
Standard (jusqu'à 1.000 mots)
Objet/chose « linge »
Émotion/état « hystérie »
Couleur « gris »
Milda n’avait peut-être que 9 ans mais elle se disait qu’à cet âge-là, on en connaissait autant sur l’amour que les grands. En fait, que ce soient les ados qui passaient leurs temps à se galocher ou les adultes qui passaient le leur à se disputer, ben franchement, c’était les enfants qui savaient le mieux ce qu’était l’amour, pour sûr.
C’est pour ça que ce matin-là, à l’école, elle avait décidé de prendre l’enquête en mains. Quand elle était arrivée dans la cour, elle vit sa copine Niobé en train de pleurer. Elle apprit rapidement que quelqu’un lui avait cassé le bracelet qu’elle avait fait pour offrir à Léo pour lui demander d’être son amoureux. Elle avait laissé le bracelet, bien rangé dans un linge, dans son sac qu’elle avait posé contre un poteau du préau. Elle avait été jouer et, en revenant, le bracelet était cassé. Et on ne savait pas qui avait fait ça.
Ça, ce n’était pas gentil, se dit Milda. Celui ou celle qui avait fait ça avait commis une bêtise et même, un crime. Un crime contre l’amour. C’était un crime de cœur. C’était un « cœurime ». Toute contente d’avoir inventée un nouveau mot, elle en fit part à ses amies mais celles-ci la regardèrent bizarrement tout en essayant toujours de consoler Niobé. Ah, oui ! Il fallait trouver l’auteur du cœurime, c’était plus important.
Il paraît que le plus évident est souvent la meilleure solution pour résoudre une affaire criminelle. Alors Milda fonça voir la maîtresse parce que quand un enfant va mal, c’est toujours à cause d’un adulte. Elle demanda à la maîtresse si c’était elle qui avait cassé le bracelet de Niobé.
- Quoi ? Mais non bien sûr, répondit la maîtresse éberluée.
- Ah bon, d’accord.
Et Milda repartit en laissant la maîtresse se demander ce qu’il venait de se passer. C’est vrai que les adultes, c’étaient tous des menteurs. À part un ou deux et justement la maîtresse ne mentait jamais. Donc elle n’avait pas cassé le bracelet. Bon, le problème c’est qu’il n’y avait pas d’autres adultes dans la cour. Ce n’était donc pas un adulte qui avait fait le coup. Milda se dit que l’affaire devenait bien compliquée.
L’enquêtrice du cœur n’avait pus de piste. Il fallait qu’elle trouve à qui profite le cœurime. Le plus logique, c’est qu’une autre fille aimait Léo et qu’elle voulait empêcher Niobé de dire à Léo qu’elle l’aimait parce que Niobé était cool et que Léo aurait forcément dit qu’il l’aimait aussi. Donc une autre fille avait cassé le bracelet. Un plan machiavélique. Même si Milda ne savait pas ce que ça voulait dire mais ça avait l’air d’être un truc pas bien.
Elle se décida à aller voir Léo qui jouait au foot avec d’autres garçons. C’était nul parce qu’elle devait attendre que les garçons se disputent. C’étaient toujours comme ça. Quand il y avait une faute, les garçons d’une équipe disaient que non, y’avait pas faute, et les garçons de l’autre équipe disaient que si, il y avait faute. Quand il y avait un but, les garçons d’une équipe disaient que non, il n’y avait pas but, et les garçons de l’autre équipe disaient que ah mais si il y a but. En général, un garçon de chaque équipe finissaient par se battre, la maîtresse les séparaient et les punissaient et les autres garçons se remettaient à jouer.
Cette fois ce furent Jérôme et Yassine qui commencèrent à se taper parce que la balle n’était pas au bon endroit avant le penalty. Normalement elle aurait dû être sur la marque blanche (qui avait viré au gris avec le temps) ou un truc comme ça. Milda n’y comprenait rien de toute façon. Elle en profita pour aller voir Léo et lui demander s’il avait une amoureuse.
- Hé mais ça te regarde pas, lui répondit-il. Puis pourquoi tu me demandes ça ?
- Je veux pas être ton amoureuse, fit Milda en levant les yeux au ciel.
- Ouais ben tant mieux, dit Léo en faisant comme si il était soulagé
- Ouais, tant mieux, reprit Milda énervée. Je viens te voir pour le bracelet de Niobé.
Elle lui expliqua ce qu’il s’était passé mais Léo semblait mal à l’aise.
- Ouais, ben c’est moi qui l’ait cassé, fit-il en évitant de la regarder.
- Quoi ? Mais pourquoi ? Maintenant Niobé elle pleure à cause de toi. Elle est presque en astérisque … non, en historique … non, en hystérie, voilà.
- Ouais, ben c’est parce que je savais que elle voulait me donner le bracelet mais je voulais pas. C’est trop la honte, un bracelet.
- Mais c’était pas un bracelet pour fille. Elle avait même pas mis de perles roses.
- Ouais, ben c’est tout pour les filles les bracelets. Elle aurait dû m’offrir une carte pokemon ou chais pas.
- Parce que tu voulais être son amoureux quand même mais t’as quand même cassé son cadeau ?
- Ouais, ben elle est cool Niobé. Mais le bracelet c’est pourri, c’est tout.
Et là, la partie de foot reprit après que la maîtresse ait séparé Jérôme et Yassine et qu’elle les ait mis aux coins. Milda repartit confuse. Elle avait élucidé le cœurime et trouvé le cœuriminel mais ça ne l’arrangeait pas. Elle n’allait quand même pas dire à Niobé que c’était Léo qui avait cassé son bracelet parce qu’elle serait encore plus triste.
En revenant près de ses amies, elle vit que Niobé commençait à ne plus avoir de larmes tellement elle avait pleuré. La cloche sonna et alors qu’elles se mettaient en rang, Milda dit à Niobé :
- T’sais ça vaut pas le coup de pleurer pour un garçon, ma belle. Crois-en mon expérience d’enquêtrice de l’amour.
- Ah bon ? Mais t’as trouvé quelque chose avec ton enquête ?
- Ouais, les garçons c’est rien qu’des nouilles.
Et Milda se dit qu’elle n’avait jamais rien dit d’aussi sage et profond.

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