Harry Potter et le secret du Graal
Chapitre 4 : La quête éternelle
« Euh… oui… quelques uns ! »
Harry avait été surpris par la question soudaine et apparemment impromptue de Nicolas Flamel. Il ne comprenait pas ce que venait faire les romans du cycle arthurien dans la conversation qui les intéressait. Cela dit, Harry avait bien lu quelques uns de ces livres qu’il avait empruntés à la bibliothèque de son ancienne école. Il avait même trouvé un ou deux ouvrages sur le sujet dans les livres de Dudley, parmi tous ceux que son cousin n’avait jamais touché.
Harry regarda Hermione. A son air déconcerté, elle non plus ne semblait pas comprendre l’allusion. Mais Flamel sourit lorsqu’il reprit la parole.
« Evidemment les traductions d’aujourd’hui ne sont pas toujours bonnes et il faut certaines connaissances pour démêler le vrai du faux dans tout ça.
- Pourquoi ? Toutes ces histoires ont vraiment existé ? Demanda Harry, oubliant qu’il n’était pas venu pour discuter de littérature.
- Oui et non. C’est assez difficile. Les légendes primaires ont été récupérées et réadaptées si souvent qu’il est presque impossible de savoir la vérité aujourd’hui. Les derniers écrits que nous avons sont une réécriture d’auteurs du 13e siècle qui en ont fait une propagande chrétienne. Car ce dont on est sûr c’est, qu’à la base, c’était une légende païenne et que le graal, par exemple, n’a jamais été un objet sacré, au sens religieux du terme bien entendu. »
Pernelle resservi du thé à tout le monde d’un air amusé.
« Ah ! Si vous le laissez aller sur un tel sujet, vous ne vous en sortirez plus mes enfants. Tiens ma jolie. Prend aussi une part de gâteau, vous allez avoir besoin de forces pour écouter tout ce qu’il a à vous dire jusqu’au bout. »
Hermione, qui essayait de comprendre ce que voulait leur dire l’alchimiste, sortit soudain de sa concentration et remercia la vieille femme en prenant la part qu’elle lui tendait. Flamel attendit que sa femme ait gâté tous les adolescents pour reprendre.
« En fait, les historiens moldus ont compris depuis longtemps que Arthur et ses compagnons vivaient plutôt vers le 6e siècle et qu’il n’était pas question alors de chevalerie. D’après eux, la légende primaire du Graal était une histoire assez sordide de vengeance par le sang. Arthur était un Dux Bellorum, un chef de guerre celte entraîné chez les romains. Il était à la tête d’un clan qui s’opposa bientôt à un autre, apparemment dirigé par Mordret qui, à la suite des divers plumes qui rapportèrent la légende, devint peu à peu son fils incestueux qu’il aurait eu avec sa demi-sœur Anna alors qu’il ignorait leur lien familial. La première forme du Graal était apparemment un plateau sur lequel reposait une tête d’homme baignant dans son sang. »
Ginny et Hermione eurent un petit mouvement de recul. Harry constata que tout le monde était captivé par l’histoire de l’alchimiste alors qu’il ne s’agissait pas du but de leur visite. Mais lui-même avait très envie d’entendre la suite. Il se décida même à intervenir.
« Mais comment une telle légende a pu nous parvenir s’il n’existait pas d’écrits qui racontent ce qui s’est vraiment passé ?
- Oh, ce n’est pas si difficile à deviner, Harry. Il s’agissait avant tout d’une histoire orale que l’on se racontait comme de nombreuses autres vieilles légendes. Par contre je te laisse imaginer à quel point la bataille des deux clans fut mémorable pour nous être parvenue jusqu’à aujourd’hui. De manière bien déformée certes, mais tout de même.
- Mais alors, comment savoir ce qui est vrai dans tout ça ? Demanda Ron passionné.
- Je vous l’ai dit, c’est une chose impossible. En tout cas pour les moldus, même s’ils sont parfois très proches de la réalité. Par exemple ils ont compris depuis longtemps que certains personnages des plus connus aujourd’hui ont été ajoutés au fur et à mesure. Perceval par exemple est un croisement entre une légende galloise et le cycle arthurien. Il en va de même pour le fameux Lancelot qui lui venait de la branche des celtes d’Armorique, en France. Galaad, le dernier né de tous ces héros est une pure invention des clercs du 13e siècle car ils jugeaient que Perceval n’était pas assez pur pour trouver un objet aussi sacré que le graal.
- Chacun voulait un peu mettre son grain de sel, ironisa timidement Ginny.
- Exactement ma petite. C’est un peu grâce à cela que la légende arthurienne a survécu jusqu’à nous. Mais les historiens moldus n’ont pas accès à certaines informations qui sont jalousement gardées par le monde des sorciers et qui rendent les choses encore un peu plus compliquées.
- C’est probablement là qu’intervient Merlin, fit Hermione.
- On peut dire ça oui. C’est lui qui a réuni les compagnons de la table ronde, de manière détournée car il n’aimait pas se mettre trop en avant. Et c’est grâce à ce que nous avons appris de lui que nous savons aujourd’hui que Perceval et Lancelot, eux, n’étaient pas des inventions. Certes, leurs vies ont été particulièrement romancées et modifiées mais il y avait bien un gallois et un armoricain autour de la table ronde. Et tous deux de grands combattants. Les sorciers ont également la preuve de l’existence des frères Bohort et Lionel, seigneurs du pays de Gaunes en Armorique, et cousins de Lancelot, ainsi que de Hervé des mares, demi-frère de ce dernier et, avec lui, seigneurs du pays de Bénoïc, également en Bretagne française.
- J’ai du mal à suivre, admis Ron. Pourquoi n’étaient-ils pas présents dans la légende primaire s’ils ont vraiment existé ?
- Nous savons peu de chose là-dessus. Ce sont les moldus qui ont écrit l’histoire « officielle » même si désormais elle ne pourra jamais être considérée comme telle. Les ajouts de Perceval et Lancelot sont dû au fait que leurs légendes circulaient également par l’oral et écrites bien plus tard dans le cycle arthurien, ce qui, aux yeux des moldus a été pris comme un ajout romancé plutôt que pour une vérité historique. Mais Merlin lui savait tout cela et a transmis son savoir au monde des sorciers.
- Pourquoi il n’existe pas d’ouvrage pour parler de tout ça ? Demanda Hermione. J’ai lu beaucoup de ces livres mais même dans le monde des sorciers cette version n’est jamais mentionnée.
- C’est vrai. Parce que la lignée de Merlin n’a jamais révélé ce secret. Seuls de très rares élus faisaient partis des confidents de la véritable légende. Albus en faisait partit. Une certaine Lily Potter également. »
Hermione, Ginny et Ron sursautèrent comme si les coussins sur lesquels ils étaient assis s’étaient soudain électrifiés. Ils tournèrent la tête vers Harry qui, lui, n’avait pas bougé d’un poil. Il aurait pris un cognard en pleine tête qu’il n’aurait pas eu un air plus absent qu’à ce moment. Il parvint néanmoins à articuler difficilement quelques mots.
« Ma mère… connaissait… la légende… ?
- Oui. C’est Albus qui l’a recommandé auprès des autres membres du secret. Il la tenait en très haute estime. Mais cela ne suffisait pas à être admis dans le secret. Je préfère vous le dire tout de suite, j’ignore ce qu’à fait ou dit votre mère pour que la légende lui soit révélée. Mais être simplement un bon sorcier n’y aurait pas suffit. Cela fera peut être parti des mystères que vous devrez découvrir. »
Harry semblait estomaqué et incapable de réfléchir, tout comme ses camarades. Mais Hermione eut soudain un déclic.
« Monsieur Flam… je veux dire… Nicolas ! Est-ce que la recherche de nos alliés aurait à voir avec la légende secrète du Graal.
- Même en de tels instants vous restez vive d’esprit ma jeune amie. Et vous avez raison. Ce n’est certes pas très clair pour l’instant mais ce que vous voulez découvrir est indissociable de la vérité sur la légende.
- Non !... ce ne serait quand même pas… c’est impossible…
- Quoi ? Intervint Harry toujours sous le choc et qui semblait se réveiller d’un long sommeil. Je ne comprends plus rien à ce que vous dîtes.
- J’ai lu dans un ouvrage très ancien un sort très particulier et dont on a oublié son fonctionnement réel, fit Hermione tout en réfléchissant. Il s’agissait d’un moyen de maintenir des être vivants dans une sorte de transe ou de coma jusqu’à ce qu’on les réveille. Cela peut durer des siècles. Peut être même éternellement, on en sait rien.
- Je ne vois pas le rapport… commença Harry.
- C’est évident, fit Hermione tandis que son visage s’éclairer d’une compréhension soudaine, ça ne peut être que ça. »
Harry, Ginny et Ron regardait leur amie d’un air abasourdi sans comprendre ce qu’elle voulait dire. Seuls Nicolas et Pernelle lui souriait d’un air bienveillant.
« Je n’y comprends rien, fit Harry qui dévisageait Hermione en essayant de lire dans ses yeux ce qu’elle venait de découvrir.
- Hermione ? Ça va ? S’inquiéta Ginny devant l’attitude étrange de son amie.
- Harry ! Voilà ce que nous devons faire, reprit Hermione d’une voix faible. C’est évident maintenant. Harry, nous devons retrouver les chevaliers de la table ronde. Tu entends. Nous devons les réveiller. Les chevaliers de la table ronde sont nos alliés. »
Il fallut de longues minutes pour que cette révélation pénètre les esprits de toute la petite troupe. Le couple de vieillard attendait toujours tranquillement qu’ils l’aient tous assimilés.
« Retrouver les chevaliers de la table ronde ? fit Ron d’une voix presque éteinte.
- Oui, reprit Hermione, c’est évident. Enfin… non, pas vraiment. Quel est le rapport entre le roi Arthur et l’avènement de Voldemort ? »
Elle se tourna vers Flamel qui semblait très heureux de voir la jeune fille faire ses conclusions et lui répondit.
« Vous savez, ce n’est pas d’aujourd’hui que les mages noirs tentent de s’emparer du monde. Pourquoi croyez-vous que la bataille des clans d’Arthur et de Mordret fut si mémorable ? Elle opposait des êtres d’exceptions qui étaient bien plus que de simples humains. A travers ce combat et la victoire qui en découla, l’assemblée de la table ronde devint la protectrice officielle des moldus et des sorciers contre les mages noirs. Mordret éliminé, ils savaient qu’un nouveau seigneur des ténèbres viendrait à se lever un jour. Merlin a donc plongé les chevaliers en « transe », comme l’a dit Hermione, et les a cachés par de nombreux et puissants sortilèges. Il n’a laissé qu’une et une seule possibilité de trouver et de réveiller la table ronde.
- Le Graal ! s’exclama Harry bouleversé.
- Exactement ! Reprit Flamel devant les adolescents stupéfaits. A ce jour, seul Merlin et les chevaliers de la table ronde connaissent sa véritable nature. Et Merlin s’est arrangé pour que cela soit le seul moyen de faire renaître la fameuse assemblée.
- Mais comment retrouver le Graal ? Intervint Ginny. Il doit y avoir des milliers d’informations contradictoire et farfelues là-dessus.
- C’est vrai, admit Flamel. Mais vous devez bien comprendre, après tout ce que je vous ais dit, que ce ne sont pas les écrits qui vous aideront dans cette quête. En fait il vous faudra commencer par là où j’ai échoué. Ecoutez-moi bien. Dans la forêt de Brocéliande en Bretagne française se trouve un lac dont je ne peux révéler le nom. Je vous indiquerais comment le trouver. Il vous faudra y plonger et si vous êtes effectivement ceux qui doivent parvenir au Graal, vous y trouverez des choses intéressantes.
- Quoi donc ? Demanda Ron.
- Je ne saurais le dire. Malgré plus de 600 ans de recherches, lorsque j’ai moi-même plongé dans ce lac, je n’y ai rien vu. C’est à ce moment-là ce que j’ai compris que malgré ma volonté, je n’étais pas celui qui re-découvrirait le Graal. Mais si tout marche comme je l’ai prévu, vous aurez appris où trouver la seule personne en ce monde qui sache où il se trouve.
- Non, fit Hermione. Ce ne serait quand même pas…
- Mais si ma chère enfant. Il vous faudra rencontrer Merlin en personne. »

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