Pourquoi vous inscrire ?
«
»
volume 1, Chapitre 1 « La Rupture » volume 1, Chapitre 1

Court texte écrit dans le cadre d'un Défi du Chaudron de l'Allée des Conteurs.

Standard (jusqu'à 1.000 mots)

Objet/chose « farine »

Émotion/état « joie »

Couleur « violet »

Ah, comme je me souviens de notre rencontre... !

Il était si beau, mon Théodore, du haut de ses 17 ans ! Nous partagions la même passion pour le film « Tron » et c’est comme ça qu’il m’avait rencontrée. À cette époque, sa chambre était couverte de posters, de goodies et de jeux consacrés à ce film : j’avais été sincèrement impressionnée !

Je m’en souviens si bien : une soirée familiale, chez ses grands-parents. Ce soir-là, il n’avait fait que me frôler, trop heureux sans doute. M’observant d’une distance qu’il jugeait convenable, pour ne pas gâcher ces premiers instants partagés.

Et alors, nous ne nous sommes presque plus quittés.

Au lycée, à la fac, ou en vacances, on nous voyait souvent ensemble. Certains lui faisaient d’ailleurs la remarque, avec un petit air de malice dans les yeux : « Ben dis donc, tu ne la quittes plus ! » J’étais ravie : il lui arrivait même de parler fièrement de moi à ses camarades, à ses professeurs. J’étais de toutes les randonnées, avec sa famille ou les potes. Que de paysages découverts, de soirées au feu de camp, de nuits sous la tente. Quels fabuleux souvenirs avec Trish, Julian et Dimitri !

Avec cette joyeuse bande, nous avions aussi écumé un nombre incalculable de cinémas, allant de séances « Nuit des frissons » en festivals art et essais. Et cette mémorable séance de ciné en plein air : qu’est-ce qu’il faisait froid ! Je n’oublierai jamais ce moment. Je m’étais blottie aussi près que possible, cherchant la chaleur au creux de son cou, l’enlaçant tendrement. Je n’irais pas jusqu’à dire que Trish était jalouse, mais ça m’aurait bien plu !

C’est ensemble aussi que nous avions travaillé avec Julian des nuits entières sur ses lignes de code pour créer cette application qui « allait révolutionner la comptabilité ». Que d’heures perdues à tester ci, tester ça, sans résultats. Je n’avais pas réussi à le consoler de son échec, cette fois-là. Trish non plus, à mon grand soulagement.

Ensemble encore, sous cette froide pluie de novembre, quand il attendait les résultats de ses examens. Quel stress ! Quelle joie, aussi, quand mon Théo avait compris qu’il avait réussi ! Nous en avions dansé sous la pluie et étions rentrés parfaitement trempés !

Peu après, il a été embauché dans une start-up qui créait des décors de jeux vidéo. Nous nous étions alors installés en ville, et la bande n’était jamais loin ! Je pourrais écrire un livre, de tous ces souvenirs : la fameuse querelle entre mon Théo et Dimitri, sur l’origine de la magie dans « Dune ». La bataille dans la cuisine, où tout le monde s’était retrouvé couvert de farine et de sauce tomate. Ou encore l’accident de Julian...

Les années passaient et, bon an mal an, j’étais heureuse. Nous avons traversé tant de choses, tous les deux !

Bien sûr, dix ans ne s’évanouissent pas sans quelques remords ou regrets. Les années ne m’ont pas non plus laissée exempte d’accrocs et j’ai collectionné plusieurs cicatrices. Certaines assez moches, d’ailleurs.

Je vois bien, depuis un moment, qu’il n’est plus le même avec moi. Ses gestes sont moins tendres. Parfois, il m’ignore complètement... Même, la dernière fois, au café, il repartait sans moi, contrarié... Une immense tristesse m’avait envahie ce jour-là. Finalement, il avait fait demi-tour et nous étions rentrés ensemble à l’appartement.

Mais cet épisode a été une révélation pour moi : il ne m’aime plus.

Je ne veux pas souffrir plus longtemps, c’est trop dur. Malgré ma peine, j’ai décidé de le quitter. Il faut savoir tourner la page et accepter son destin.

Nous sommes au parc, sur un banc en face du plan d’eau. C’est une belle journée de printemps, le soleil réchauffe les visages doucement, après ses longues périodes de gel et de neige. Il ne s’intéresse pas à moi, pas plus qu’aux canards qui viennent réclamer un bout de pain.

Je vais me faire toute petite, et alors il m’oubliera.

Il se lève, le nez dans son téléphone.

Voilà, je le vois s’éloigner, sans un regard en arrière.

C’est fini.

.....

.....

.....

Ce n’est que plusieurs jours plus tard que Théodore s’aperçut avec angoisse qu’il avait perdu quelque chose qui lui était cher...

— Kétia ? Dis, tu n’aurais pas vu mon écharpe, tu sais, la violette avec le motif « Tron » ?


Texte publié par Hiraeth, 9 août 2025 à 20h26
© tous droits réservés.
«
»
volume 1, Chapitre 1 « La Rupture » volume 1, Chapitre 1
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
3333 histoires publiées
1459 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Bleu Paris Festival
LeConteur.fr 2013-2025 © Tous droits réservés