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tome 1, Chapitre 11 « La Réserve vous attend ... » tome 1, Chapitre 11

Ils furent conduits sous bonne escorte à la frontière de la Réserve. Le voyage avait duré quelques heures, dans des conditions de confort rudimentaires. Lorsque Tancrède, Vanya, Glydis et Syphax sortirent du véhicule blindé, leurs corps s’étaient transformés en masses visqueuses et informes. Ils avaient faim et soif. Il devait être le milieu de l’après-midi, mais la notion du temps leur échappait.

Les soldats les poussèrent en avant tandis que leurs yeux se réhabituaient à la lumière. Glydis portait une robe bleue dont les reflets allaient vers le vert sous le soleil. Elle eut envie de faire pipi et s’accroupit derrière un arbre, à l’abri des regards. Le garde chargé de la surveiller sifflotait de gêne.

Vanya tirait la tête, comme d’habitude. Syphax avait son air de gamin buté. Quant à Tancrède, il passait son temps à lisser sa barbe.

Quand Glydis fut revenue dans le groupe, le chef de l’escadron, un certain Iscaros, leur expliqua la suite des évènements.

« Nous voici arrivés devant le mur. »

Tancrède et les autres ne virent aucun mur, mais ils savaient que les milliers de kilomètres carrés qui constituaient la réserve avaient été scellés sous une coupole d’un nouveau matériau, le nanocreator, capable de bloquer les radiations nucléaires tout en laissant filtrer la lumière naturelle.

Iscaros appuya sur un bouton et une ouverture se fit dans le mur invisible. On pouvait en voir les contours, marqués d’un trait de lumière. Le passage n’était pas très large mais suffisante pour laisser entrer une personne de taille et de corpulence moyenne.

L’autorisation de pratiquer une brèche dans le mur était accordée de façon tout à fait exceptionnelle, et ce n’est pas sans émotion qu’Iscaros accomplit la tâche.

Ne pouvant prendre le risque de laisser le trou béant trop longtemps, les captifs furent poussés sans ménagement à l’intérieur du dôme. Après quoi, Iscaros le referma illico.

Ça y est, c’était fait ! Ils étaient enfermés dans la Réserve, ce territoire immense et inconnu au sujet duquel circulaient de nombreuses légendes. Il était d’ailleurs curieux de voir que dans un monde aussi rationalisé que celui de Pleroma, le fantastique et les suppositions les plus faramineuses avaient toujours cours. Quoi que depuis l’arrivée au pouvoir de la Grande Adoratrice, tout fut possible. Ce monde basé sur des faits vérifiés et sensés s’était bien effondré.

A travers la paroi, les condamnés continuaient à entendre la voix des soldats.

« Vous connaissez votre mission : parcourir la réserve et trouver le secret de Kentaurus, celui qui permet de manipuler les éléments et les astres à sa guise. La Grande Adoratrice a été très claire : où vous revenez avec ce secret, ou vous finissez vos jours ici. »

Tous savaient que les mêmes instructions étaient en ce moment même données aux autres groupes de condamnés, à d’autres portes d’entrée de la Réserve.

« Nous vous avons remis les chaussures psychocérébrales, qui vous transporteront n’importe où à l’intérieur du dôme par votre seule pensée. Vous avez aussi des bracelets cérébrospinaux, qui vous permettront de communiquer avec nous à n’importe quel moment."

Ce dernier accessoire, dernier cri, faisait la joie de Syphax.

« Et enfin nous vous avons remis à chacun un bagage contenant assez de nourriture et d’eau pour une quinzaine de jours. Au-delà de ça, il vous faudra vous débrouiller pour satisfaire à vos besoins. Concernant tout le reste, vous vous débrouillerez avec ce que vous trouverez à l’intérieur. »

Tout le monde frissonna. Il faisait un peu froid malgré le fait que le soleil devenait chaque jour manifestement de plus en plus gros. Tancrède et les autres avaient d’ailleurs été munis de lentilles de protection. Elles formaient la dernière pièce du trousseau.

Le tout tenait dans un sac à dos que portait Tancrède, manifestement la personne la plus solide du groupe.

« Et bonne chance pour le concours ! »

Afin de pimenter les choses, la Grande Adoratrice avait mis en compétition les différents groupes de prisonniers. Celui qui lui rapporterait le secret de Kentaurus serait immédiatement libéré. Les autres termineraient leurs jours dans la Réserve.

Grâce à des caméras extrêmement puissantes placées tout autour de la coupole, à l’extérieur, elle pourrait suivre leurs déplacements minute par minute.

Le sadisme de cette jeune fille était apparemment sans bornes.

Iscaros et son escadron rebroussèrent chemin, remontèrent dans le fourgon et quittèrent les lieux en un tour de main.

Tancrède, Vanya, Glydis et Syphax étaient seuls désormais, face à leur destin.

Devant eux, le paysage était vaste et désolé, battu par le vent. Des collines couleur ocre au lointain, une grande plaine entre eux et elle, un ciel de couleur rosée, comme des gouttelettes de sang perlant sur du cachemire. Et ce son, ce sifflement persistant et aliénant.

Les humeurs étaient déconfites. Vanya tomba à genoux et se mit à pleurer. Glydis voulut l’aider à se relever mais la jeune fille la repoussa violemment.

« Laisse-moi ! Je veux mourir ici ! »

« Personne ne va mourir, pas ici et pas maintenant ! », tonna Tancrède. « Nous allons nous en sortir, je te le promets. »

« Ah oui, et comment ? Nous ne savons même pas ce que nous ne cherchons ni si ce quelque chose existe vraiment ! On veut juste s’amuser avec nous, nous faire souffrir avant notre mise à mort ! Tout ça, ça n’est que du spectacle pour eux… »

Tancrède et Glydis ne purent s’empêcher de penser qu’elle n’avait pas tout à fait tort.

Pendant ce temps, Syphax jouait avec une branchette toute séchée, comme absent.

« Allons », reprit l’homme d’une voix plus douce. « Tu as peut-être raison mais ils nous laissent quand même le moyen de nous en tirer. Au moins, nous sommes dehors et libres de nos mouvements. Qui sait même si ce que nous allons trouver ici ne va pas nous convenir et nous inciter à ne plus jamais revenir à Pleroma. »

« De toute façon », dit soudain Syphax, « si ce ne sont pas eux qui nous tuent, ce sera le soleil. »

Tout le monde leva les yeux abasourdis vers le ciel, où brillait un soleil gonflé et très chaud.

« Allons, ça ne sert à rien de rester ici, mettons-nous en marche. », dit Glydis en rajustant sa robe et en pestant intérieurement sur sa manie de vouloir rester féminine en toutes occasions. Le pantalon que portaient les autres, y compris Vanya, sera bien plus pratique pour se déplacer que son habit de soirée. D’un geste rageur, elle arracha le bas de sa robe et s’en fit un bandana.

Les autres la regardèrent avec tout l’étonnement du monde dans les yeux, mais personne ne dit rien. Ils se mirent en marche.

« Je suggère de marche à un rythme normal pour le moment », dit Tancrède, « et de ne pas mettre en marche nos chaussures psycho. Nous ne savons pas ce qu’il y aura quand nous nous approcherons de ces collines. Peut-être des choses dangereuses, peut-être rien du tout. Dans le doute, approchons-en nous doucement, que nous puissions voir venir n’importe quel danger. »

Les filles frissonnèrent. Tous avaient entendu les légendes qui couraient sur la Réserve, avaient entendu parler des monstres qui la peuplaient, des gens qui y avaient disparu, comme avalés.

« De la même manière, il faudra rationner l’eau et la nourriture. »

Soudain, ça se mit à bouger sous le pull de Vanya, comme si elle allait accoucher par le ventre d’une créature d’un autre monde. Avant que personne n’ai eu le temps de prononcer un mot, un petit chat s’échappa et se mit à tourner autour de Vanya en ronronnant.

« Qu’est-ce que c’est que ça ??? », s’emporta cette fois Tancrède.

« Tu le vois, c’est un charmant chaton », s’amusa Glydis, manifestement toute attendrie.

« C’est…c’est Marmousette », balbutia Vanya.

« Oh, comme il est mignon ! », s’exclama Syphax.

« Elle », corrigea la jeune fille.

« Et d’où ça sort ? », cria encore Tancrède.

« De chez moi, de ma maison », dit d’une voix pleurnicharde la jeune amie des animaux. Elle s’est accrochée à moi quand j’ai été emmenée et je n’ai pas eu le cœur de m’en séparer. Pendant tout mon « séjour » au Redemptoris, elle est restée cachée dans ma chambre, où je lui ramenais de la nourriture. Les animaux et moi, c’est vital, je ne peux pas vivre sans bêtes autour de moi. J’étais sûr que vous ne comprendriez pas ! »

« Mais si, nous comprenons, n’est-ce pas Tancrède ? », tenta de temporiser Glydis.

« Mais non, je ne comprends pas ! Quel besoin avons-nous de nous encombrer de…ça ??? »

« Arrêtez de monter sur vos grands chevaux, Monsieur Lysandre ! », le gronda Glydis. « De toute façon, il est là, c’est trop tard. »

« Je pourrais jouer avec lui, il est gentil ? », demanda Syphax à Vanya.

« Elle… », corrigea-t-elle.

« Tu vois », dit Glydis à l’oreille de Tancrède, « le petit est déjà transformé par la présence de cet animal. Il est sorti de sa bulle et nous fait enfin entendre le son de sa voix ».

« Mouais… »

« Je suis sûr que Marmousette nous fera à tous le plus grand bien », conclut Glydis.

« Mamousette, c’est nul comme prénom, je vais réfléchir à autre chose », dit Syphax. Vanya lui répondit par une langue bien pendue, et Syphax lui répondit de même.

« Nous voilà chefs de famille », dit Glydis dans un clin d’œil à Tancrède.

Ils marchèrent sur cette morne plaine durant ce qui leur parut des heures. Afin d’économiser leurs forces, notamment mentales, ils parlèrent peu. Ils se contentaient de boire un peu d’eau à tour de rôle.

« Bon…on aborde les sujets qui fâchent ? », annonça de but en blanc Glydis, décidément très en verve malgré les circonstances.

« C’est-à-dire ? », dit Tancrède d’un ton las.

« Pourquoi nous sommes ici ? Ce qui nous a amené à être emprisonné et à nous retrouver dans cette situation ? »

« Ah, ça… », dit-il.

« Bon, je commence », dit-elle. Tancrède craignit le pire…

« Je suis ici parce que…je fais trop de câlins ». Tancrède soupira de soulagement.

« Comment ça trop de câlins ? », dit Syphax. Vanya eut un sourire coquin.

« Et bien oui », dit Vanya en lui mettant une main sur l’épaule, « j’aime trop les gens et ça en dérange certains »

« Pourquoi ? »

« Parce qu’ils sont jaloux ! Ils sont tellement bêtes et méchants que personne ne les aiment », dit Vanya en regardant Glydis d’un air complice.

Tancrède s’amusait intérieurement de cet échange tout en restant fixé sur l’objectif.

« Et toi, Tancrède, tu es là pourquoi ? », poursuivit le jeune garçon.

« Euh…moi…parce que je sais des choses sur les gens que je ne devrais pas savoir. »

« Ah oui, et quoi ? »

« Des choses qu’ils ont faites par le passé et dont ils ne se souviennent plus. »

« Et comment tu sais ça ? »

Tancrède ne réagit pas.

« Et, tu m’entends ? »

Syphax mit sa main droite sur le bras gauche de Tancrède.

« Non ! », hurla celui-ci qui repoussa le gosse violemment.

Syphax tomba à terre et se mit à pleurer.

« Non mais ça ne va pas !!! », cria Glydis en le relevant.

« Ex…excuse-moi Syphax, je ne voulais pas te faire mal. J’ai…j’ai une blessure à l’endroit où tu m’a touché et ça fait horriblement mal. »

Syphax, qui avait cessé de pleurnicher, renifla et regarda le bras de Tancrède. Il n’y vit aucune blessure.

« Menteur ! »

Et il se terra à nouveau dans son silence et son monde intérieur.

Vanya tenta de le consoler. « Tu veux jouer avec le chat ? »

Glydis s’approcha de Tancrède et lui parla tout bas.

« Excuse-moi d’avoir crié. Je sais pourquoi tu as fait ça mais ce pauvre gosse n’en savait rien. Tu ne dois pas lui en vouloir »

Je ne lui en veux pas du tout », dit Tancrède.

« Allez, remets-toi, ce n’est pas grave », insista Glydis. « Tancrède, tu vas faire la tête longtemps ? »

« Excuse-moi Glydis mais je suis très perturbé. »

« De quoi ? De ce que tu as vu de l’une des vies antérieures du gamin ? »

« Non, de ce que je n’ai pas vu justement. Je n’ai eu strictement aucune vision. Rien. Le néant absolu ».

« Et, ce qui signifie ? »

« Je ne sais pas, justement. C’est la première fois depuis des années que ça se produit ».

« C’est peut-être le dôme qui t’empêche d’avoir tes hallucinations »

« Peut-être, peut-être… »

Glydis laissa Tancrède se remettre de ses émotions et s’approcha de Vanya. Elle s’assura que Syphax ne pouvait pas entendre.

« Et toi ? », demanda-t-elle.

« Tu le sais très bien ! », répondit la jeune fille d’un ton rageur.

« Il paraît que tu as tué ton frérot ?», dit une Glydis pleine de défiance.

« Tu ne m’en parles plus jamais, tu as compris ? Sinon, je te jure que je te le ferai payer »

« Ouh, j’ai peur »

Elle laissa Vanya à sa colère et renonça à questionner Syphax.

La fatigue commençait à les gagner tous. Seul la chatte semblait encore en pleine forme, sautillant par-ci par-là.

Soudain, Tancrède s’arrêta et porta sa main droite en visière.

« Vous voyez ce que je vois ? »

Les autres froncèrent le regard.

« Oui, on dirait une construction », lança Glydis.

« Oui, une maison. Le premier élément artificiel depuis que nous sommes enfermés sous cette maudite coupole »

« Chht », dit Syphax, « La Grande Adoratrice nous regarde sûrement ce moment »

« Et bien si c’est le cas, qu’elle sache que… »

Vanya ne put continuer sa phrase. Glydis venait de clore sa bouche de sa belle main bronzée.

« Tempérez vos ardeurs, mademoiselle », dit-elle.

Quand elle sentit que Vanya se fut calmée, elle lui libéra la bouche.

Plus ils s’approchaient, moins le doute était permis. C’était bien d’une maison qu’il s’agissait. Une belle construction en pierre, à étage, avec un toit recouvert d’ardoises.

Mais leur déception fut grande lorsqu’ils constatèrent qu’elle était à l’état de ruine.

« En même temps, à quoi d’autre pouvions-nous nous attendre ? », dit Glydis.

Comme ils en étaient encore assez éloignés, pour la première fois, ils utilisèrent leurs chaussures psychocérébrales. En une fraction de seconde, ils furent devant la bâtisse.

Elle avait l’air moins grande que ce qu’elle paraissait de loin. Mais son aspect était plus sombre de près. Il s’en dégageait une noirceur et une atmosphère macabre.

Glydis frissonna. Tancrède s’en aperçut. Il voulut la toucher mais s’en abstint.

« Ne restons pas ici », dit-elle.

« Pourquoi ? », demanda Syphax. 3je suis fatigué. Ici, au moins, nous pourrons nus reposer »

« Le petit a raison », dit Tancrède.

« Je ne suis pas petit, papy »

Cette remarque provoqua un rire collectif inattendu et déstressant.

« Oui, je sais, mais je sens qu’il y a quelque chose qui cloche ici. »

« Glydis, arrête, tu vas leur faire peur », lui dit Tancrède en aparté.

« Tancrède, crois-moi, je sens une présence maléfique ici »

« Une présence maléfique, comme dans ton cimetière ? »

« Non, mais… »

Tancrède éclata de rire. « Allons Glydis, tu me l’as dit toi-même, tu faisais semblant. Tu ne vas maintenant pas essayer de me faire croire que tu peux réellement communiquer avec les esprits ?"

« Et pourquoi pas ??? », s’emporta-t-elle, vexée de cette moquerie. « Toi, tu vois soi-disant bien les vies antérieures, non ? Ou tu vas enfin m’avouer que tout cela n’était que supercherie pour te faire de l’argent sur le dos de pauvres âmes en détresse ? »

Tancrède cessa de se moquer immédiatement, apparemment touché dans sa fierté

« D’accord, Madame le médium. Et alors, que nous suggères-tu ? »

« De nous éloigner d’ici le plus vite possible »

« Nooon »

Syphax entra comme un fou dans la maison en ruine.

« Reviens ici ! »

Tancrède s’élança à sa poursuite, talonné par les filles.

L’intérieur de la maison était très sombre mais les murs semblaient tenir solidement. Tancrède néanmoins était inquiet.

« Syphax, où es-tu ? »

Il entendit du bruit à l’étage et emprunta à son tour, très précautionneusement, l’escalier de bois. Il trouva Syphax dans une des pièces.

« Syphax. De un, nous devons rester ensemble, toujours. De deux, c’est peut-être dangereux ici. Nous ne savons pas si cette maison est stable, tout peut peut-être s’écrouler en un instant. »

Syphax se mit à sauter. « Mais non, tu vois bien que c’est solide. Arrête de faire ton peureux », se moqua-t-il.

« Il a raison, je ne pense pas que cette maison soit sur le point de crouler », dit Vanya, pour la première fois sûre d’elle.

Tancrède se rassura, surtout en constatant que Syphax avait retrouvé sa bonne humeur.

Seule Glydis semblait encore inquiète.

Un cognement dans le mur la fit sursauter.

« Ce n’est rien, sans doute quelque chose qui a heurté le mur à cause du vent », dit un Syphax qui avait l’air de bien s’amuser à regarder ces adultes trouiller.

« Le petit a raison », dit Tancrède.

« Je suis pas petit ! »

« Oui, d’accord, désolé, gamin. Nous allons faire une pause et manger un morceau. »

« Ah oui, j’ai faim ! », s’exclama Syphax. Vanya ne semblait pas en reste.

Pendant qu’ils s’installaient pour un pique-nique improvisé à même le sol, Tancrède regarda autour de lui. La maison était encore debout mais tout ce qu’elle avait dû contenir avait disparu, seuls restaient quelques morceaux de bois qui jonchaient le sol de ci de là, ainsi que des fantômes de système de fixation aux murs.

« Combien de ruines comme celles-ci allons-nous rencontrer en chemin », dit-il tout bas, comme pour lui-même.


Texte publié par NiKolas45, 4 août 2025 à 14h35
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