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LE CHEVALIER KAELAN : L’OMBRE DES SIÈCLES
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saison 1, Chapitre 6 « Le Plan du Grand Voyage » saison 1, Chapitre 6

L'Art de la Diplomatie et de la Persuasion

De retour au Royaume de Vandoria, Alaric prit son rôle à bras le corps. Il convoqua son père, le Roi Théodore, dans ses appartements privés, là où les décisions les plus importantes étaient prises loin des oreilles curieuses de la cour. Alaric, avec l'éloquence qui le caractérisait et une préparation méticuleuse, déroula son plan.

Il demanda audience à son père afin de lui parlé de sa quête, espérant que son plan soit accordé.

"Père," commença-t-il, sa voix posée, "nos frontières avec les royaumes du sud sont mal définies, nos routes commerciales incertaines et nos connaissances des peuples lointains, lacunaires. Il est temps pour Vandoria d'affirmer sa grandeur, non par la guerre, mais par la diplomatie et le savoir."

« Je proposa une grande expédition, une ambassade d'une envergure jamais vue. L'objectif officiel serait de nouer des alliances commerciales, de cartographier les territoires inexplorés à l'est et au nord, et de ramener des connaissances sur les arts et les sciences des civilisations lointaines. »

Il insista sur les richesses potentielles, sur le prestige que cela conférerait à Vandoria et sur la possibilité de convertir de nouvelles âmes à la vraie foi, argument qui ne manqua pas de résonner auprès de son père, pieux et ambitieux.

Le Roi Théodore, homme d'État avisé, écouta attentivement, pesant chaque mot. L'idée était audacieuse, risquée, mais le potentiel de grandeur était immense.

"Et qui t'accompagnerait dans cette noble quête ?" demanda Théodore, le regard perçant.

Heu ! "Je requiers à mes côtés un chevalier d'Eldoria, Père," répondit Alaric, anticipant la question. "Sir Kaelan Valois de Silvanus. Sa bravoure est légendaire, sa loyauté envers sa couronne inébranlable, et sa récente... bénédiction divine le rendrait un protecteur des plus… remarquables. Son expertise militaire serait précieuse, et sa présence symboliserait une nouvelle ère de coopération entre nos deux royaumes, scellée par cette mission commune. Sa présence serait un gage de bonne foi envers Eldoria, et une assurance pour ma sécurité."

Bien sur je recruterai aussi membres, tel que, soldats, chevaliers, cuisinier, écuyer et médecin.

Le Roi Théodore fronça les sourcils. Demander un chevalier d'un royaume voisin, même allié, pour une mission de cette ampleur était inhabituel. Cependant, l'argument de la "bénédiction divine" de Kaelan, que les rumeurs avaient déjà colportée jusqu'à Vandoria, était un atout inattendu. Un homme touché par la grâce divine était un symbole puissant.

Les Préparatifs et le Départ

La négociation avec Eldoria fut plus délicate, mais l'éloquence d'Alaric et la réputation de Kaelan jouèrent en leur faveur. Le Roi d'Eldoria, sensible à l'idée d'une mission sainte et à la possibilité d'étendre l'influence de l'Église d'Eldoria, accepta la demande d'Alaric de détacher Kaelan pour cette ambassade. La "bénédiction" du chevalier était un signe que Dieu lui-même cautionnait l'entreprise. Père Thomas, bien que toujours suspicieux, fut contraint de donner sa bénédiction publique à l'expédition.

Les préparatifs furent longs et minutieux. Des cartes furent dessinées, des provisions amassées : vivres séchés, eau en gourdes, armes, outils, tentes, et même des parchemins vierges pour noter leurs découvertes. Une petite troupe de gardes fidèles fut choisie, des hommes robustes et discrets, inconscients de la véritable nature de la quête. Le "Personæ" fut discrètement emballé parmi les volumes de cartographie et les chroniques de voyage.

Enfin, un matin brumeux, alors que le soleil perçait à peine l'horizon, le contingent de Vandoria et d'Eldoria se rassembla aux portes du Château d'Argent. Alaric, en armure de voyage, son visage rayonnant d'une excitation contenue, serra la main de son père. Kaelan, vêtu de son propre équipement de chevalier, l'air grave mais le cœur rempli d'une nouvelle détermination, monta son cheval, Brume, qui semblait sentir l'importance du moment.

Les adieux furent rapides, les accolades brèves. Serge, l'écuyer de Kaelan, était là, les yeux humides. "Revenez-nous vite, Sire," murmura-t-il, un pressentiment dans la voix.

"Je reviendrai, Serge. Un jour," répondit Kaelan, la vérité de ses mots résonnant plus profondément qu'il ne le laissait paraître.

Le cortège se mit en mouvement. Loin derrière eux, les murs du Château d'Argent s'estompaient dans la brume. Devant eux, l'inconnu s'étendait, une promesse d'aventures, de dangers, et la chance de vivre une vie éternelle et utile, côte à côte, loin des préjugés d'un monde qu'ils laissaient derrière eux.

Le Premier Campement et le Discours du Prince

Le soleil déclinait, peignant le ciel de teintes pourpres et orangées tandis que le convoi, mené par Kaelan, roulait depuis des heures, s'éloignant inexorablement des terres familières d'Eldoria et de Vandoria. Kaelan, malgré son immortalité, ressentait l'importance de ce premier arrêt. Il ne s'agissait pas seulement de reposer les chevaux et les hommes, mais de sceller l'engagement de ceux qui les accompagnaient.

Il donna l'ordre de s'arrêter dans une clairière bordée de chênes centenaires. Les hommes s'affairèrent à décharger le chariot, à monter les tentes et à préparer le feu de camp. L'odeur du bois qui crépitait et du gibier qui commençait à rôtir emplit l'air frais du soir.

Une fois le campement sommairement établi et un grand feu allumé, Kaelan demanda que tous se réunissent autour des flammes. Le Prince Alaric, son visage éclairé par la danse des braises, se leva, sa silhouette se découpant sur l'obscurité grandissante. Il n'avait pas l'air d'un prince en voyage, mais d'un chef déterminé, ses yeux perçants balayant les visages des dix hommes qui les accompagnaient.

"Mes chers amis," commença Alaric, sa voix claire et résonnante, "nous sommes réunis ici ensemble pour une grande quête, une mission qui nous mènera bien au-delà des frontières de nos royaumes. Nous allons vivre ensemble pendant des mois, voir des années, loin de nos foyers et de tout ce qui nous est familier."

Il fit une pause, laissant ses mots s'imprégner. "Je demanderai à tous, de vous, la plus grande discrétion. Les terres que nous allons traverser sont peuplées de gens aux coutumes et aux croyances diverses. Ce que nous verrons, ce que nous apprendrons, et ce que nous ferons, doit rester entre nous. La réussite de notre mission, et notre propre sécurité, en dépendent."

Le silence était palpable, rompu seulement par le crépitement du feu. Les hommes écoutaient, certains le visage grave, d'autres les yeux brillants d'aventure.

"Demain," poursuivit Alaric, son ton se faisant plus solennel, "nous allons traverser la Forêt des Murmures. Elle est dite 'interdite' par certains, remplie de légendes et de dangers. C'est une marche d'au moins deux heures pour la traverser, et une fois que nous y serons entrés, il n'y aura plus de retour en arrière possible sans risquer de nous perdre. Donc, ceux qui ne veulent pas continuer, ceux qui préfèrent retrouver leurs familles et la sécurité de leurs villages, c'est maintenant que vous devez repartir. Après, ce sera trop tard."

Gareth, un homme au visage buriné par les batailles, se leva. Ses yeux, d'un bleu acier, fixèrent Alaric avec une loyauté inébranlable. "Mon prince," dit-il, sa voix rauque mais ferme, "je vous suivrai jusqu'à ma mort ! Je n'ai pas de famille à laquelle retourner. Ma seule allégeance est à vous et à cette noble quête."

"Bien, je n’en attendais pas moins de toi, cher ami ; avec un sourire esquissé.

Deux autres hommes, deux gardes plus jeunes, hésitèrent un instant, puis, les épaules basses, s'approchèrent d'Alaric. "Mon Prince, nous vous sommes reconnaissants de votre honnêteté," dit un des gardes, "mais nos familles nous attendent. Nous ne pouvons nous résoudre à les laisser si longtemps." Alaric hocha la tête avec compréhension, leur accordant sa bénédiction pour leur retour.

Ils partirent ce jour-là, leurs silhouettes s'estompant rapidement dans l'obscurité grandissante. Il ne restait plus que neuf personnes autour du feu, Kaelan et Alaric inclus, le noyau dur de leur expédition, unis par une quête qui dépassait de loin les ambitions de leurs rois.

Le convois était au complet après le départ des deux personnes.

Élie le médecin âgé d’une cinquantaine d’année, spécialiste des plantes, Théodore le jeune palefrenier âgé de 17 ans, Barnabé, le cuisinier, lui âgé de 40 ans, un peu plus jeune que le médecin. Trois soldats de la cours, Rémy 24 ans, Gaspard 28 ans et Louis 31 ans). Sans oublier l’ami du prince Alaric, Gareth, 32 ans.

Le Serment du Feu et la Vérité des Murmures

La nuit s'épaississait autour du campement, les flammes du feu projetant des ombres dansantes sur les visages des neufs hommes restants. Kaelan observa chacun d'eux : des chevaliers comme Gareth, rudes et loyaux ; un cuisinier ventru aux mains calleuses ; un médecin au regard perspicace, plus âgé que les autres. Il se demanda si ces hommes, liés à leur prince par un serment, mais pétris des croyances de leur époque, seraient capables d'entendre ce qu'il s'apprêtait à dire. Il voulait sonder leur esprit, vérifier leur fidélité non pas à un roi, mais à la vérité.

Il se tourna vers Alaric. "Prince, si vous me l'autorisez, j'aimerais dire quelques mots à nos compagnons."

Alaric, comprenant l'intention de Kaelan, hocha la tête. "Bien, Sir Kaelan. La parole est à vous."

Kaelan s'avança, sa silhouette se découpant sur le feu. Son regard sombre balaya les hommes, un à un. "Compagnons," commença-t-il, sa voix grave et posée, "demain, nous entrerons dans la Forêt des Murmures. On la dit interdite et maudite, pleine de bêtes sauvages et d'esprits maléfiques. Mais qui parmi vous sait réellement pourquoi on l'appelle ainsi ? Pourquoi tant de peurs entourent ses arbres ?"

Les hommes se regardèrent, une peur sourde s'insinuant dans leurs yeux. Certains serraient leurs amulettes, d'autres baissaient la tête. Les récits de leur enfance, remplis de créatures démoniaques et de sortilèges, refaisaient surface.

"La vérité," reprit Kaelan, sa voix s'abaissant légèrement pour les forcer à tendre l'oreille, "c'est que l'idée que cette forêt soit maudite, pleine de loups affamés et de lieux ensorcelés... cela vient, pour la plupart, de certains prêtres. Pas tous, mais ceux qui préfèrent le pouvoir à la connaissance. Ils ont inculqué ces peurs, non pas pour nous protéger, mais pour nous contrôler, pour s'assurer que nous ne nous aventurerions pas trop loin, que nous ne poserions pas trop de questions."

Il fit une pause, laissant ses mots s'enfoncer. "La Forêt des Murmures est ancienne, oui. Elle est immense, et comme toute nature sauvage, elle a ses dangers. Mais elle n'est pas 'bannie' ou 'ensorcelée' par des démons. Elle est le lieu où les anciens dieux, ceux que nos ancêtres adoraient avant l'arrivée des évangiles, ont laissé leurs empreintes. Des druides, comme le bien connu Maître Merdhyn, prophète magicien de son état y ont pratiqué leurs rites, des mages y ont cherché la connaissance. C'est un lieu de puissance, de vie, et non de mort."

Le silence était complet. Les hommes, habitués à une vérité unique et imposée, étaient sidérés. Kaelan, avec une patience et une éloquence inattendues, passa une partie de la nuit à donner des informations vraies sur ces fameuses rumeurs que les curés leur avaient inculquées dans leur jeunesse. Il parla de la nature des étoiles, des herbes médicinales, des coutumes de peuples lointains qui adoraient des dieux différents sans pour autant être des démons. Il brisa des préjugés, ébranla des certitudes, et fit trembler les fondations de leurs peurs.

Certains écoutaient avec scepticisme, d'autres avec une curiosité grandissante. Mais tous étaient captivés par cette voix qui ne portait pas le jugement, seulement le savoir. Alaric, à ses côtés, observait Kaelan avec fierté. Il ne prêchait pas une nouvelle religion, mais l'esprit critique et l'ouverture à la vérité, des valeurs précieuses pour un voyageur.

Quand le campement finit par se rendormir, les esprits n'étaient plus tout à fait les mêmes. Un doute salutaire s'était semé dans certains cœurs, une curiosité avait été éveillée, et la confiance envers Kaelan, qui osait défier les peurs ancestrales avec la seule arme de la vérité, s'en trouvait renforcée.

Le groupe est désormais uni par une compréhension tacite et une nouvelle perspective. Comment la traversée de la Forêt des Murmures se déroulera-t-elle le lendemain ?


Texte publié par Thigat, 13 juillet 2025 à 14h09
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