Pourquoi vous inscrire ?
LE CHEVALIER KAELAN : L’OMBRE DES SIÈCLES
icone Fiche icone Fils de discussion icone Lecture icone 0 commentaire 0
«
»
saison 1, Chapitre 2 « La Mort et le Miracle Impie » saison 1, Chapitre 2

Les jours suivants furent une épreuve. Les entraînements à l'épée avec les autres chevaliers devenaient des farces macabres. Il ne comprenait pas, ses blessures disparaissaient au fur et mesures lors des entraînements avec son maître d’armes, aucun épuisement, pas de souffle court et ses muscles ne réclamaient aucun repos. Les nuits étaient les pires. Il n'avait plus besoin de dormir, mais se forçait à rester allongé, les yeux ouverts dans l'obscurité, écoutant le souffle régulier de ses compagnons d'armes, se sentant de plus en plus seul, de plus en plus étranger.

La Mort et le Miracle Impie

La routine des entraînements matinaux dans la cour du Château d'Argent était, pour Kaelan, devenue une mascarade épuisante. Tous les coups portés et toutes les parades étaient effectuées avec une facilité surnaturelle, c’était presque effrayant.

Ce matin-là de bonne heure, comme à l’habitude, il croisait le fer avec le Maître d’armes, le Sergent Géraud, un solide chevalier, dont la réputation de franchise et de rudesse n'était plus à faire. L'air sentait la poussière soulevée par les pas des hommes et le cliquetis de l'acier.

Le duel battait son plein, Kaelan retenant ses coups, laissant Géraud presser l'avantage. Mais dans la chaleur de l'instant, un faux mouvement. Kaelan avait ouvert sa garde un trop court instant, et Géraud, dans un élan inattendu, poussa son assaut avec une force redoublée. L'épée, un lourd fendoir d'entraînement émoussé, glissa, transperçant la cotte de mailles de Kaelan, et s'enfonça profondément dans son flanc, déchirant la chair et le poumon.

Le temps parut s'arrêter. Une douleur fulgurante, pourtant si rapidement apaisée qu'elle en fut plus terrifiante que le coup lui-même, traversa Kaelan. Il sentit le fer froid et la chaleur de son propre sang se répandre. Géraud, le visage livide, recula d'un bond, son épée toujours fichée dans le corps de Kaelan.

"Mille excuses, Sir Kaelan ! Par les Cieux ! Je suis désolé ! Vous êtes blessé !" hurla Géraud, sa voix se brisant de terreur.

Kaelan s'effondra lourdement sur le sol, l'épée toujours plantée dans son torse. Autour de lui, les cris s'élevèrent. Des gardes et autres chevaliers accoururent, les visages décomposés. Il fut soulevé, porté en urgence vers ses quartiers. Le sang s'écoulait de sa bouche, ses yeux se voilaient. Les voix devenaient des échos lointains. La douleur s'était déjà évanouie, remplacée par une sorte d'immense calme, une conscience aiguë de son corps qui, même percé, semblait déjà commencer à se refermer, à se réparer.

Dans la chambre de Kaelan, le vieux Maître Aldric, le médecin du château, œuvra fébrilement, le visage grave. Il déchira la chemise, ôta la petite épée et examina la plaie, son souffle court. "Le poumon est touché. Il... il ne passera pas la nuit.", continua le médecin.

Les murmures emplirent la pièce. Sa mère agenouillée à son chevet, tenant sa main.

Sir Lord Armant était devant son lit et contemplait le corps de Kaelan….

Kaelan à moitié endormi par cette douleur inexpliquée, sentit son propre pouls ralentir jusqu'à s'arrêter, non pas par faiblesse, mais par une étrange réorganisation interne. Son cœur cessa de battre. Son souffle s'arrêta.

Tout le monde était là, sans pouvoir faire quelque chose.

Et le médecin, Maître Aldric se releva, le visage empreint d'une tristesse résignée. "Il est parti. Que Dieu ait son âme."

La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Sir Kaelan Valois de Silvanus était mort des suites d'un malheureux accident.

Des draps furent tirés sur son visage. Des prières furent murmurées. Père Thomas, récitait des prières….

Père Thomas annonça, que le chevalier sera enterré demain à l’aube. Tout le monde sorti de la chambre. Seul Serge, resta devant la porte fermée, comme pour défendre son maître…..

La Résurrection Nocturne et le Stratagème Divin

Le silence de la mort ne dura pas. Au plus profond de la nuit, alors que le château était plongé dans un sommeil lourd et que le froid de la pièce enveloppait son corps inerte, en attendant le matin pour être enterré, Kaelan se réveilla. Pas un sursaut, pas une panique, mais une ouverture d'yeux calme et méthodique. La lumière de la lune filtrait à travers la fenêtre, illuminant la pièce d'une lueur blafarde. Il retira le drap qui recouvrait son visage.

Il n'y avait plus de douleur. Il se sentit parfaitement entier. Il porta sa main à son torse. Sous les doigts, là où l'épée avait transpercé sa chair, il n'y avait qu'une peau lisse et sans marque. Pas de cicatrice. Rien. C'était comme si l'accident n'avait jamais eu lieu. L'horreur de cette perfection nouvelle, de cette absence de trace de mort, lui glaça le sang bien plus que n'importe quelle blessure mortelle. Il était revenu. Ou plutôt, il n'était jamais parti.

Il ne pouvait que se plier aux évidences. Il ne pouvait pas mourir, ni vieillir, ni être fatigué. Mais qu’elle est cette magie ?

Le temps qu'il lui avait fallu pour "mourir" et se "réveiller" lui avait offert une fenêtre. Il ne pouvait pas se montrer guéri instantanément. Cela serait le bûcher, l'hérésie. Il lui fallait un stratagème.

Il resta allongé, immobile, jusqu'aux premières lueurs de l'aube. Puis, avec une force qu'il devait apprendre à contenir, il arracha les draps et laissa tomber une cruche d'eau sur le sol avec fracas. Le bruit retentit dans le couloir silencieux. Serge, qui, accablé de chagrin, avait passé la nuit devant la porte de sa chambre, se précipita à l'intérieur, les yeux rougis par les larmes.

Il vit Kaelan assis sur son lit, les yeux ouverts, l'air faible, mais vivant. Serge hurla, un mélange de terreur et d'incrédulité. "Sire ?! Mais... vous êtes... vous étiez…"

Kaelan, le souffle court et la voix rauque – un effort conscient pour paraître convalescent – leva une main tremblante. "Serge... L'épée... La blessure..." Il fit une pause, puis, avec une lueur d'inspiration forcée dans le regard : "Je... j'ai vu la lumière, mon ami. J'étais sur le seuil... Puis une chaleur m'a enveloppé. Une vision... La Sainte Vierge elle-même peut-être, ou Saint Kaelan, je ne sais. Ils m'ont parlé. Ils m'ont dit que ma mission sur cette terre n'était pas achevée. Que ma foi avait été mise à l'épreuve et que j'avais été ramené à la vie par la grâce divine."

Les larmes de Serge coulant toujours, il tomba à genoux. "Un miracle ! Loué soit le Seigneur ! Un miracle !" Les cris de Serge attirèrent d'autres gardes, le médecin, puis Père Thomas, ses parents accourus aussitôt.

Tous furent stupéfaits. Maître Aldric examina la blessure qui, à sa plus grande stupeur, s'était refermée. Une ligne rouge pâle était à peine visible, un simple trait là où la veille il y avait un trou béant. C'était impossible. Mais c'était une évidence.

Père Thomas, bien que visiblement perturbé, ne put que s'incliner devant ce qu'il ne pouvait que qualifier de "miracle divin". Le prestige de Kaelan, déjà élevé, atteignit de nouveaux sommets. On le voyait désormais comme un homme béni, un instrument de Dieu. Seul Lord Armand, le visage pâle et les yeux étroits, observait la scène avec un doute persistant, une étincelle de suspicion dans ses yeux sombres.

Lord Armand : Quelle est cette magie ?

Aldric : Point de magie, messire, juste une aide divine.

Après ce moment, d’incertitude, de divinité, d’incompréhension, le médecin ordonna de quitté la chambre, afin que Kaelan se repose ! La femme de chambre lui apporta quelques nourritures à sa demande.

Il finit par s’endormir, las de toutes ces questions qui traversaient son esprit.


Texte publié par Thigat, 12 juillet 2025 à 15h20
© tous droits réservés.
«
»
saison 1, Chapitre 2 « La Mort et le Miracle Impie » saison 1, Chapitre 2
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
3333 histoires publiées
1459 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Bleu Paris Festival
LeConteur.fr 2013-2025 © Tous droits réservés