Très grande, foisonnante de nombreux arbres et créatures.

De rivières et de chutes d’eau, les rayons du soleil passant à travers les feuilles.

Jalonnée de chemins, parfaits pour des balades.

Et en balade, il l’était. Admirant tout ce qui l’entourait.

Il en ressentait une grande satisfaction.

La nature s’était bien développée, sans nécessiter son aide.

Cet arbre qu’il avait créé juste là il y a quelques jours, il avait étonnamment bien grandi.

Ses feuilles vertes et radieuses suffisaient à illuminer sa journée.

Il avait marché un long moment, toujours dans la même direction.

Petit à petit, le paysage perdait de ses couleurs.

Les arbres cédèrent leur place aux buissons, puis aux herbes.

Quelques fleurs étaient présentes ici et là, mais le sol demeurait bien pauvre.

Le chant des oiseaux ne l’accompagnait plus.

Devant lui, un bord de falaise escarpé se présentait.

Il resta là un moment, perdu dans ses pensées.

Le vent caressait les quelques brins d’herbe.

Un grand ravin encerclait son territoire.

Bien au-delà se dessinait une autre contrée, assez similaire à la sienne.

Une végétation luxuriante se présentait à l’orée de vastes plaines.

Il aurait voulu s’y rendre, y découvrir de nouvelles choses.

Mais plus que tout, il aurait souhaité…

Quelque chose retint son attention au sein de la végétation.

Il lui sembla avoir repéré du mouvement au loin, bien au-delà de la gorge.

Mais rien ne se discerna par la suite.

Quelques minutes passèrent et il décida de rebrousser chemin.

Sa petite maison en bois l’attendait au soleil couchant.

Un feu de cheminée chauffait son ensemble, tout y était si agréable.

Après avoir fermé la porte, il s’assit devant une grande toile blanche.

Il esquissa un regard vers ses dernières œuvres accrochées aux murs, vers ses pots de peinture posés à même le sol.

À un moment donné, l’inspiration lui vint.

Il saisit un pinceau et commença sa nouvelle création.

Chaque nuit, il peignait. Le lendemain, de nouvelles choses apparaissaient.

Que cela soit des arbres, des espèces ou des chemins.

Mais l’orée de la falaise s’avérait difficile à modifier.

Trop éloignée, trop recluse, trop complexe.

Et pourtant, il s’efforçait d’y faire naître ses créations.

Chaque coup de pinceau faisant preuve d’une très grande détermination.

Un beau jour à force, il y vit quelque chose de nouveau.

De la végétation commençait à pousser au milieu des rochers.

Le même phénomène se produisait sur l’autre falaise.

Les jours s’accumulèrent ainsi que les peintures.

À un moment donné apparut un pont entre les deux contrées.

Quand il le vit, sa joie fut immense.

Il s’en approcha fébrilement, une silhouette faisant de même au loin.

Il se saluèrent, heureux d’enfin croiser le regard d’un autre.

Ils apprirent qu’ils peignaient de concert depuis tout ce temps.

Avec en eux la même détermination.

À la nuit tombée cette fois, ils ne demeurèrent plus seuls chez eux.

Ils restèrent sur le pont, contemplant le ciel ensemble.

Ils admirèrent de nouvelles créations, encore jamais vues.

Et dans leurs cœurs, encore jamais connues.