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L'année 2024 s'annonce aussi calme que la précédente. Pas de conflits majeurs impliquant le gouvernement canadien qui s'est contenté de suivre à la télévision quelques pays se faisant la guerre. Trudeau a envoyé de l'aide à l'Ukraine qui demandait des chars d'assaut Léopard mais une erreur d'attention a amené le Canada à lui fournir quatre léopards venant du zoo de Granby. Puis l'aviation a surveillé trois ballons chinois qui faisaient de l'espionnage au dessus du lac Huron, probablement un signe de réconciliation avec les autochtones.

Tel que prévu par Rosita, le Premier ministre Justin Trudeau et sa femme Sophie Grégoire annoncent leur séparation. Trudeau devient le deuxième premier ministre en fonction à annoncer une séparation soit 46 ans après Pierre Elliott Trudeau. Est-ce que le décès de la reine Élizabeth 2 et son remplacement par Charles a joué un rôle dans cette séparation ? On ne le saura jamais.

Le Canada n'a joué aucun rôle dans le massacre du 7 octobre en Israël par le Hamas, Trudeau ne sachant pas où se trouve la bande de Gaza.

Il faut dire que Trudeau n'a eu d'yeux que pour Kamala Harris dont il souhaitait la victoire contre Donald Trump. Une autre déception pour notre Premier Ministre.

La cellule Œil Triple est donc mise à contribution pour un rapport complet sur la situation américaine et mondiale. Rosita a de sombres prémonitions venant du sud et de l'implication américaine dans les conflits mondiaux. Natou pourra-t-elle dénicher des renseignements secrets enfouis au sein des renseignements secrets américains ?

Natou, dont le passé est un mélange improbable de cours de yoga ratés et de tentatives infructueuses de cultiver des bonsaïs, se retrouve, par un concours de circonstances et de manœuvres douteuses dont elle seule a le secret, à surveiller un ordinateur. Pas n'importe quel ordinateur, bien sûr. Celui-ci, niché dans un sous-sol quelque part entre Washington et un élevage de chèvres particulièrement opiniâtres, est, selon les informations cryptées qui arrivent sur son écran, un nœud crucial dans un réseau d'informations aussi complexe qu'un plat de spaghettis mal démêlés.

Natou, qui préfère de loin la compagnie de Luney, le chat de Joseph-Arthur dont elle est la marraine, à celle des humains, se retrouve donc plongée dans un monde d'espionnage informatique, un monde où les lignes de codes sont plus dangereuses que les griffes de Luney lors d'une séance de pédicure. Les informations qu'elle recueille sont un étrange mélange : des données concernant des mouvements de troupes à Gaza, des échanges cryptés sur la situation en Ukraine, et, plus étrangement, des discussions animées sur la réélection de Donald Trump.

« Mais qu'est-ce que tout cela a à voir avec tout cela ? » se demande-t-elle, en sirotant son café Nespresso, tandis que Luney, en visite au sous-sol, perché sur le clavier, tente de réécrire les lignes de codes à sa manière, c'est-à-dire en appuyant frénétiquement sur la touche « espace ».

Les informations qu'elle recueille sont un véritable casse-tête. Des chiffres, des noms, des lieux, des dates, tout cela semble flotter sans lien apparent. Natou, qui a une capacité surprenante à résoudre les sudokus les plus complexes, se lance dans cette nouvelle énigme avec la même détermination. Elle décide de classer les informations sur des post-its, en utilisant des couleurs différentes pour chaque thème : le bleu pour Gaza, le jaune pour l'Ukraine, et un orange criard pour les informations concernant l'élection américaine.

Le mur du bureau se transforme peu à peu en un tableau de bord digne d'un film d'espionnage, avec des fils de laine reliant les post-its, des flèches dessinées au feutre, et des annotations griffonnées dans une écriture illisible. Luney, intrigué par cette activité inhabituelle, se joint à l'enquête, apportant sa contribution en déplaçant les post-its avec sa patte, et en ajoutant des annotations félines sur les feuilles de papier.

Natou découvre que les événements à Gaza et en Ukraine sont liés, non pas par des alliances politiques évidentes, mais par des flux financiers obscurs, des transactions numériques qui traversent les frontières comme des fantômes. Et l'élection américaine ? Elle semble être une pièce maîtresse dans un jeu complexe, où les informations sont des armes, et les opinions des pions.

Elle découvre aussi qu'un groupe d'individus, avec des intérêts très variés, manipulent les flux d'informations, afin d'influencer les évènements. Ces individus ont des intérêts à Gaza, en Ukraine, et bien sûr, à la Maison Blanche puisque leur chef vient de remporter de nouveau les élections américaines.

Natou avertit Rosita de ses découvertes et Joseph-Arthur en informe le PM.

Cher Justin. Attention à Donald Trump. L'Encre.

Le soir venu, Natou et Rosita font un conciliabule. Natou s'est rendu compte que la CIA, sous l'ordre de Trump, avait réactivé le dossier de Joseph-Arthur et que leur sinistre agent John Dear en était chargé. Il leur faudra protéger leur ami. Après une introduction illégale dans un ordinateur de la Maison Blanche, Natou connaît les raisons à la base de la haine de Trump face à Joseph-Arthur : deux articles publiés dans Radio-Can alors que Joseph-Arthur couvrait la politique américaine. Le premier article faisait écho aux propos du caddie de Trump qui révélait que le président trichait au golf. Le second évoquait une probable relation entre Melania et Justin Trudeau. Natou retrouve ces articles dans les dossiers de son ami.

De notre reporter spécial Joseph-Arthur. En direct de la réunion du G7 tenue au Saguenay, nous avons pu constater que M. Trump n’a pas l’habitude de respecter les règles les plus élémentaires de la diplomatie, de la bienséance ni même des lois en vigueur, mais une hostilité particulière semble guider sa relation envers notre premier ministre. Il n'a pas oublié ses échecs en affaires de ce côté-ci de la frontière. Deux complexes hôteliers, un à Toronto et l’autre à Vancouver, qui devaient porter son nom, ont échoué et changé de mains. Des échecs que Trump impute aux Canadiens.

Mais le fait marquant du sommet est certes le baiser que la première dame des États-Unis a voulu partager avec M. Trudeau, sous le regard inquiet de son mari, un spécialiste des infidélités. Une photo prise par un photographe de l’agence de presse Getty donne l’impression que les deux s’apprêtent à s’embrasser sur la bouche. Le visage de la première dame est particulièrement lumineux et souriant. Le monde serait certainement un endroit beaucoup plus joyeux si nous pouvions chacun nous trouver quelqu’un qui nous regarde de la façon dont Melania regarde Justin», ajoute un autre internaute.

Joseph-Arthur ne se souvient nullement d'avoir écrit cet article, mais en le relisant il se trouve drôle. Il se demande si Trump lui a pardonné.

Rosita craint pour la sécurité de son ami, mais aucun signe avant-coureur d'un danger ne la préoccupe pour l'instant. Doit-elle lui faire part des deux tentatives d'assassinat dont il fut l'objet ? La nuit qui porte conseil la conduit directement dans une nuit blanche.