Note de l'auteur
Je doute fort que les lecteurs ne se souviennent pas d'une certaine pandémie qui a affecté la planète. Jenquet l'a vécue et plusieurs de ses rapports d'enquêtes en font foi. Et les rapports, tout comme les murs ont des oreilles et plusieurs rapport sont devenus NONOS et se cachent dans la bulle des victimes de la pandémie.
Une quinzaine de NONOS font leur entrée. Par simple curiosité je vais à leur rencontre et elles m'apprennent qu'elles proviennent de la déchiqueteuse de Hocquet. Chacune était un rapport écrit décrivant une de mes enquêtes non publiées. Comme j'ai le temps, à l'aube de mon éternité, je vais les relire afin de rafraîchir ma mémoire et pouvoir en partager le contenu avec toutes mes amies moléculaires.
Un premier rapport intitulé RAPPORT ALPHA raconte la naissance et le destin d'un virus. Je vais auprès de ce dernier pour vérifier la véracité des faits contenus dans ce rapport. Je n'en doute pas, il est de ma main mais avec un mâle alpha comme Donald Trump, on ne sait jamais. virus covid-19 me raconte sa version.
On m'a condamné à mort. La vie est vraiment une maladie mortelle transmise sexuellement. Moi, je ne connais ni père ni mère. Isolé dès ma tendre enfance, mes premiers mois se déroulèrent à l'abri des regards des autres. Incognito, je n'intéressais personne. Puis, un bon matin de décembre 2019, j'ai décidé que j'en avais assez d'être méconnu. Le Christ avait décidé de faire sa vie publique à l'âge de 30 ans, moi je l'ai fait après 30 jours. Je vivais en Chine dans un quartier chinois habité par des Chinois. Je me suis attaché à l'un deux et je l'ai accompagné quelques jours jusqu'à ce qu'il me prenne en grippe. Il a voulu se débarrasser de moi en m'offrant à plusieurs de ses amis. Ces derniers m'hébergèrent à leur tour mais, rapidement, ils ont trouvé que je leur empoisonnais l'existence et les poumons. Je me suis alors trouvé des familles d'accueil. Quel bonheur ! Ces dernières avaient beaucoup de deniers et pouvaient se permettre de voyager à travers le monde et parmi le monde. Grâce à elles j'ai connu les joies du tourisme. Elles m'amenèrent visiter Rome, Barcelone et Paris. J'ai tellement apprécié ces endroits que j'ai cherché à m'y implanter, butinant les poumons d'une Italienne puis d'une Française sans délaisser les Espagnoles. Je les ai infestées de tonnes de mes enfants viraux heureux de parcourir ces pays européens. Je n'étais pas seul, des touristes de tous pays partageaient mon plaisir. Je me suis dit qu'il serait intéressant de connaître le vaste monde. Évidemment je n'avais pas le choix parce que mon mauvais caractère causait des ennuis à mes compagnons de voyage qui cherchaient à se débarrasser de moi. Je me permets d'affirmer que je suis une victime de racisme. On n'aime pas mes racines chinoises. Pourtant j'ai tout fait pour que les gens partagent ma présence. Dans tous les pays, j'ai pris le temps d'être un proche aidant quand mes proches se rendaient à l'hôpital. En prenant de l'âge, j'ai constaté qu'on m'aimait de moins en moins. On détestait ma compagnie. Les gens préféraient s'isoler plutôt que de partager ma joie de vivre avec leurs amis. Ils n'osaient aller au restaurant ou au cinéma. Les usines ont inventé le télétravail. Les rencontres familiales sont devenues un loisir lointain. Pourtant, j'aimais tellement loger chez eux. Un jour de décembre 2020, alors que je m'apprêtais à fêter mon premier anniversaire de naissance, j'ai compris qu'on ne me ferait pas de cadeau. Le Père Noël est demeuré au Pôle Nord. Au lieu de m'ériger un sapin multicolore, on a ourdi mon assassinat. On ne voulait plus de moi sur Terre. J'ai eu beau implorer et crier que je changerais, rien n'y fit. La condamnation à mort a été prononcée. Le début de l'an 2021 a sonné le glas. Je me suis retrouvé dans le couloir de la mort. Pendaison ? Guillotine ? Produits chimiques ? Qu'utilisera mon bourreau ? Je sais : un vaccin par piqûre est venu à bout de moi. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.
Ce récit du virus attire de nombreux NONOS qui s'empressent de donner leur version des événements. Michel, un confrère de CEGEP avec qui j'ai partagé 35 ans de ma vie, semble heureux de me revoir et ramène à mon souvenir la dernière soirée passée ensemble. Facile à retenir, le lendemain, l'Organisation Mondiale de la Santé annonçait une pandémie mondiale due à un virus prénommé Covid de l'an 19. Mon dernier souper au restaurant pour les 13 mois suivants.
On profitait pour la troisième fois de l'année, de la cuisine du restaurant le Saint-Antoine à l'occasion d'un hommage à Michel pour sa retraite du CEGEP. Une occasion de revoir d'anciens confrères et consœurs et quelques nouveaux cons qui ont pris notre relève. J'ai adoré mon doré qui était cuit à la perfection (ou à la poêle) et j'en ai profité pour faire profiter mes compagnons de table de mon analyse de la situation politique afin de les remettre sur les rails de l'heure juste. Pas question pour moi de perdre la face devant eux, surtout que je n'en avais qu'une. Si j'en avais eu deux, j'aurais sûrement pris l'autre, elle m'aurait avantagé. Comme je ne buvais pas d'alcool, mon auto, prénommée Mélodie, était certaine que j'aurais toute ma tête pour la ramener à la maison et que le lendemain je n'aurais pas la gueule de bois. Je n'ai pas pris de dessert, non pas parce que j'ai un appétit d'oiseau mais je n'avais plus faim. Ce n'est pas comme la grand-mère du petit Chaperon rouge qui fut mangée par un être ayant une faim de loup. Ce fut donc un repas agréable qui ne m'avait pas coûté un bras. Si c'eut-été le cas, il m'aurait été difficile de conduire Mélodie, surtout si j'avais dû payer avec mon bras droit. Mais ce ne fut pas une raison pour baisser les bras dans les coups durs. J'ai toujours fait attention pour que mes loisirs ne me coûtent pas la peau des fesses puisque j'avais un constant espoir, qu'une nuit, des mains viennent les caresser dans un moment où je me retrouverai dans mon plus simple appareil. Une aventure avec une Ève à me mettre sous la dent sans que je sois obligé de me mettre la corde au cou. J'en mettrais ma main au feu et avec quelques caresses je me retrouverais le doigt pris dans un engrenage pour avoir mis la main à la pâte. Je déplore, cependant, que certains hommes n'y aillent pas de main morte avec leurs conquêtes pour obtenir des faveurs qu'ils quêtent dans le seul but de tremper leur biscuit. Il s'en faut de peu pour qu'ils perdent la face et soient obligés par la suite de se mettre la tête dans le sable, imitant l'autruche.
Ce souvenir n'est pas partagé longtemps puisque je constate que Michel s'est envolé sans m'avertir. Je retourne à mes rapports déchiquetés.
Le deuxième document intitulé RAPPORT BETA ramène à mon souvenir ce bête Noël de 2020 alors que le Père Noël a dû refaire ses valises en devenant persona non grata au Québec, pandémie covidienne oblige. Mes yeux en étaient demeurés secs au point que j'étais obligé d'y verser des larmes artificielles. La pandémie s'étant invitée, Santa Claus jaloux, était retourné au Pôle Nord. J'avais annulé tous les soupers prévus pour Noël, en l'occurrence aucun. Il fallait donc remiser une petite pile de quelques assiettes propres. Puis, j'ai vu un amas de soucoupes demeurant sagement dans leur armoire. J'ai compris que les soucoupes volantes n'existaient pas, sûrement inventées par l'agence de presse russe l'agence T.A.S.S. Comme je n'étais pas né d'un père russe mais d'un père sévère, je ne persévérais pas beaucoup dans mes tâches. J'en ai pour preuve ma seule tentative de suicide évidemment ratée. Je me suis toujours demandé ce qui serait arrivé si mon suicide avait été réussi. Aurais-je été accusé de mon meurtre ? Il est vrai qu'une telle accusation ne tient pas la route. Quand on tue un projet dans l'œuf, il n'existe pas. Et dire que je croyais que les œufs ne contenaient que des jaunes. Avoir su qu'il s'y trouvait aussi des projets m'aurait dégoutté. J'ai donc passé Noël en compagnie de mon téléviseur et de mon chat Mozart.
La lecture du RAPPORT GAMMA suscite chez moi toute une gamme d'émotions. Je me souviens de toutes ces interrogations concernant la capacité de nos gouvernements à tirer des leçons de cette épidémie. Si Adam avait su ce qui lui arriverait en mangeant une pomme, il l'aurait refusée. Un peu imbécile cet arrière grand-père alors qu'il avait accès à l'arbre de vie, qui l'aurait rendu éternel (et la Terre surpeuplée), Ève a préféré le fruit de l'arbre de la connaissance sans avoir connaissance auparavant de ce qui se produirait. On n'arrivera jamais au bout de toutes les connaissances. Voilà pourquoi en mangeant la pomme, pépère nous a donné accès à l'apprentissage éternel. Toute une leçon que mon cerveau vient d'apprendre. Ce qui est bon pour Adam l'est aussi pour notre gouvernement. S'il avait su l'importance du Covid-19, il aurait certes pris des décisions différentes dès le début. Mais on ne peut refaire l'histoire, n'en déplaise aux partis d'opposition. Étant sans connaissances, nos espoirs d'une vie normale se sont évanouis. Je pardonne à mes gouvernements leurs mauvaises décisions qui me permettent d'être encore vivant. En toute connaissance de cause, je leur offre ma reconnaissance. Je me souviens d'un certain mardi matin de l'an 2001 (un 11 septembre selon ma mémoire). Je gagnais ma vie au CEGEP de Shawinigan en enseignant la politique. Une de mes étudiantes leva la main pour m'indiquer que sur son ordinateur, on mentionnait qu'un avion n'avait pu éviter une des tours de New York. Cela m'a confirmé qu'elle faisait bien son travail en surveillant les nouvelles du jour. Quelques minutes plus tard, on me signalait qu'il pourrait s'agir d'un attentat terroriste. Étant un enseignant qui sait s'adapter, j'ai demandé à mes étudiants de couper court aux recherches en cours dans mon cours pour suivre l'actualité américaine. Vers 10h, un second avion confirmait que nous avions raison de prendre connaissance des événements. Cela a changé le cours de l'histoire, particulièrement dans la Grande Pomme (Ève ne nous lâche pas). Bilan des décès : 2977 morts. Le Président a déclaré la guerre à l'Afghanistan et au monde islamique. Pour les Américains c'est la plus grande catastrophe. Pourtant, hier, j'ai pris connaissance du bilan du Covid-19 aux USA. Pour la seule journée : 3016 décès. Présentement, il y a autant de morts à chaque jour que lors de l'attaque du World Trade Center. Le Président Trump a déclaré qu'il avait connu une mauvaise journée au golf. Dieu aurait chassé Adam et Ève du Paradis pour avoir mangé une pomme. Qu'attend-il pour chasser Trump de sa présidence ? Oups ! J'oubliais. Dieu n'existe pas.
Un nouveau texte arrive. Le RAPPORT DELTA me fait un clin d'œil (ce qui, admettons-le, est rare pour un NONO). Il ramène à mon souvenir quelques réflexions d'un grand homme : moi, en pleine période de confinement.
Que faire quand il n'y a rien à faire. Aucune affaire en cours. Je demeure seul avec moi-même. Mozart est disparu, exacerbé de ma présence omniprésente. J'ai beau regarder partout, je ne le vois pas. J'ai cherché partout : sous les draps, sous les meubles et en haut des armoires. Dernière possibilité : le frigo. Se pourrait-il que ce matin, quand j'ai vérifié si la lumière de mon frigo demeurait allumée quand la porte était fermée, que mon chat s'y soit inséré ? Je vais vérifier si Mozart est là. Non que de la mozzarella. J'ai alors appelé un plombier afin qu'il me donne un tuyau concernant l'absence de mon chat. Il m'a demandé de lui soutenir le moral. À cause de la pandémie, même ses clients fuient. Ses revenus sont à l'eau. Il m'a demandé si j'avais une carabine. Je lui ai répondu que la situation actuelle ne m'alarme pas à ce point là. Mais il m'a suggéré de m'armer de patience quand je tire la chasse d'eau. Je ne l'ai pas obstiné, sachant qu'il est bâti comme une armoire et qu'il n'est pas commode. Dans ma solitude, je me suis remémoré mes mauvais jours, du temps que je buvais de l'alcool en trop grande quantité. Cela a fait de moi un alcoolique. Cela a rapidement évolué en alcool à friction avec mes femmes ce qui ne me rendait pas romantique. En parlant de la Rome antique, je me souviens d'une célèbre guerre en l'an 1111, soit l'invasion des Huns. Elle nous a fait connaître le nez de Cléopâtre qui ne vivait pas avec Néron. C'est le sanguinaire César qui lui succéda et qui vit toujours de nos jours à travers les bloody. Hihihi. Mozart vient de se pointer le nez hors de sa tour. Il exige des croquettes. Je ne suis plus seul.
Je me souviens d'avoir écrit ce RAPPORT EPSILON portant sur quelques imbéciles que j'avais suivis à la trace pendant la pandémie alors que les rues étaient interdites aux non-masqués.
On dit que l'habit fait le moine. La pandémie nous en donne également de nombreux exemples à ne pas prendre en exemple. Ainsi, tous ceux qui portent un non masque pour manifester leur déni de la pandémie montrent bien qu'ils ont le courage de dévoiler leur nullité. Et toutes ces personnes qui prennent leurs vêtements de vacanciers pour aller s'étendre sur les plages de Playa Carmen en n'hésitant pas d'étendre le virus à leur retour n'ont pas peur de passer pour des imbéciles, sachant qu'il s'agit là de la vérité. J'ai essayé de vérifier ce qu'ils avaient en tête en me transformant en ange gardien dans les urgences de l'hôpital régional. J'ai retrouvé des complotistes et des anti-masques sur quelques civières, victimes éberluées d'avoir attrapé la Covid. Un scan cervical a démontré hors de tout doute une absence de cerveau, à l'image de la tête de Donald Trump. Évidemment, en voyant ces malades souffrant aussi de troubles mentaux, sans manteaux mais en jaquette d'hôpital, j'en ai conclu qu'habillés de telle façon, ces patients impatients étaient vraiment malades. Je sais qu'il ne faut pas se fier aux apparences. On a souvent vu des gens qui, en apparence, ne portent pas le virus mais qui peuvent quand même nous contaminer. Mais si ces gens reviennent de voyage, ne portent pas de masque, sont ivres et veulent te donner des accolades, il faut se méfier. Je me méfie aussi de tous ces experts qui, à la télévision, n'hésitent pas à prédire le passé en utilisant leurs études doctorales via Google et dont le niveau de confiance en leurs prédictions est inversement proportionnel à leur niveau de connaissances. Pire, ces experts complotistes qui réécrivent le scénario de l'Histoire dont ils seront les idiots en vedette. Ce n'est pas non plus en habillant les CHSLD de nouvelles couleurs sur les murs qu'ils deviendront autre chose que des mouroirs, miroirs d'une société qui se débarrasse de ses ancêtres avant que la mort ne s'en charge. En mars dernier, nos journaux revêtaient leurs habits catastrophiques en nous annonçant une dizaine de décès dus au virus. Aujourd'hui, avec 1100 morts, ils soulignent que la situation s'améliore. En mars dernier, quand Mozart voyait une personne marcher dans la rue, il s'agissait d'un sportif prenant soin de sa santé. Aujourd'hui, il y a de fortes chances que l'individu erre à l'extérieur, expulsé par sa conjointe tannée de l'avoir dans ses jambes (et non entre ses jambes).
Je viens de lire un rapport sans rapport concernant le commerce canado-américain. Un jour viendra où on nous reprochera de trop vendre à l'oncle SAM. Pas question de me faire l'avocat du diable, Trump en a suffisamment à son service. Pas question de consacrer une simple voyelle à cet être immonde. Je vais être mon propre avocat (sans cause à défendre et le fruit de mon imagination) tout en sachant qu'un avocat du diable amène une personne à répondre elle-même à la question qu’elle a posée. Cela va m'aider à définir clairement les idées que je veux soumettre à votre intelligence. Je vous défends donc de me prendre au sérieux. Voilà comment débute mon RAPPORT ZETA.
Première réflexion : Les routes du Québec sont envahies par des camions transportant au pays de l'oncle Sam (dont je ne suis pas le neveu) des milliers de cochons destinés à l'abattage. J'ai bien vu qu'ils étaient très tristes de ne pas mourir au Québec. Je voyais dans leur visage qu'ils étaient abattus. Ils avaient laissé derrière eux de jeunes rejetons et un porc c'est laid quand il abandonne ses porcelets. Voyant leurs illusions détruites, je me suis tourné vers les pêcheurs gaspésiens ne comprenant pas pourquoi ils pêchaient des seiches toutes humides. Ne voulant pas être le dindon de la farce, j'ai écrit à mon Premier Ministre pour le remercier d'avoir annulé les festins de Noël au nom de toutes les dindes qui ne seront pas sacrifiées à Noël. Évidemment ce sera moins drôle. Pas de dindes signifie moins de farces. Je me demande si l'Histoire aurait été la même si le Covid avait été présent le premier jour de Noël quand Jésus est venu au monde. Je ne le saurai jamais puisque le diable est aux vaches. Il est facile de constater que l'ambiance est tendue et que les tensions sont palpables dans la société. Les pro-Noël, anti-masques et conspirationnistes anti-vaccin s'en donnent à cœur joie. Moi je vais me faire vacciner pour protéger la personne que j'aime le plus au monde : moi. Et je pense que je vais bientôt me laisser pousser la barbe afin de rire dedans quand les anti-vaccins apprendront qu'un carnet de vaccination deviendra obligatoire pour voyager. Je suis certain que tous les pays vont l'exiger. Ces imbéciles devront donc se faire vacciner à contre cœur (pas obligatoirement à Contrecoeur). Mais je dois avouer que la présence des trumpistes et anti-tout me réjouit. Ils me prouvent que mon développement intellectuel est satisfaisant. Du moins, il me satisfait.
La dépression de Dieu (probablement le Père)
Un ultime rapport à éplucher : le ETA où Dieu Lui-même ne sait où donner de la tête.
J'ai peine à confirmer que les propos qui suivent viennent de Dieu lui-même : La pandémie mondiale frappe toute la planète. Certaines contrées réussissent à contrer le Covid-19, d'autres rencontrent des écueils particuliers. La situation économique se détériore, plusieurs gouvernements dépensent sans compter. On compare la pandémie à la Grande Dépression de 1929, les pauvres et les suicides en moins. Aucun vaccin ni aucun médicament ne se pointent à l'horizon. Après plusieurs mois de confinement, de nombreuses personnes souffrent de problèmes avec leur santé mentale. Nommons courageusement ce mal : la dépression. Je ne sais plus quoi faire. Pouvoir utiliser les pouvoirs que les humains Me prêtent, règlerait sûrement la situation. Mais Je ne les possède pas. Ces terriens ont inventé un Dieu tout puissant qu'ils prient quand ça va mal et qu'ils oublient le reste du temps. De ce temps-ci, ils comptent sur Moi. Je n'y peux rien.
Une simple petite réflexion de leur part leur démontrerait qu'ils ont inventé un mythe. Un Dieu parfait ne peut créer des humains si imparfaits. Ils ne cessent, depuis le début des temps, de s'entretuer, de se diviser et de se détester. Je déteste cela. Pire ! Ils inventèrent diverses religions, en mon nom et sans m'en parler. Chacune voulant s'enrichir à mes dépens et sans me verser aucune dividende. Ils ne l'emporteront pas au Paradis. Ces religions promettent la certitude. Pour les Catholiques, si la bonté t'habite, tu iras au paradis. Pour les Islamistes, si tu te fais sauter avec une ceinture de bombes dans un attentat terroriste, quarante vierges t'attendent au paradis. (Je parie que bien des Catholiques sauteront les vierges en arrivant au septième ciel, avant l'arrivée des Islamistes). Pour d'autres, ils reviendront sur Terre, réincarnés en je ne sais quoi. Qu'ai-je fait au Bon Dieu pour un tel désastre ? Je ne sais vraiment plus à quel saint me vouer. Surtout que Je n'accorde jamais la sainteté à un humain, même à Sa Sainteté papale. En cette période d'incertitude face à une pandémie mondiale, la religion ne sait plus où donner de la tête.
Les humains rêvent tous de venir Me rejoindre après leur mort. Pas question de les recevoir, surtout avec la Covid-19. Tous ces nouveaux morts en sont atteints. Impossible ici de respecter les deux mètres de distanciation. Ma déception s'éternise. Mon éternité me pèse. Vais-je souffrir le restant de mes jours ? Personne pour soigner ma dépression. Ma résurrection constitue ma plus grande erreur. Mort, on me laisserait en paix.
On Me dit unique et mon nom porte une majuscule. Pour toutes les religions Je suis Le Créateur et Le Conservateur de l'univers. Elles M'honorent toutes et s'arrachent mon exclusivité. Personne ne Me consulte pour connaître ma préférence. Si Moi je ne voulais d'aucune de ces religions. À voir comment chacune se comporte pendant cette pandémie, j'aimerais mieux qu'elles M'oublient. Vous ne Me croyez pas ? Voyez par vous-même. Vous verrez pourquoi je déprime.
Premièrement, chaque religion veut se différencier en me donnant un nom qui leur est propre. Pourtant, aucun baptistère n'en confirme la véracité. Moïse. Jésus et Mahomet disent tous parler au nom de Dieu. Pas assez intelligents pour constater que Je ne possède aucun nom. Que des prénoms. Aucun nom de famille. Normal, ma famille n'existe pas. Personne ne connaît ma mère. Nenni. Ne me parlez pas de Marie, ma bru. Elle enfanta mon Fils, Jésus. Sur tous les postes de télévision et dans les réseaux sociaux, j'entends les hommes politiques m'invoquer. Que Dieu protège l'Amérique. Que Dieu protège la France. Que Dieu protège l'Ontario. Qui pense à protéger Dieu ?
L'hindouisme, le bouddhisme, le christianisme, le judaïsme et l'islam sont considérés comme les cinq grandes religions de l'humanité. À travers de nombreux conflits, des conquêtes, des missions de prosélytisme ou encore du bouche-à-oreille, ces religions sont sorties de leurs berceaux orientaux pour se répandre comme une traînée de poudre et rejoindre tous les continents. Il faut que Je les satisfasse toutes alors qu'elles se battent les unes contre les autres. Pendant ce temps, la Covid-19 s'est échappée de Chine. Normal. Les Chinois pratiquent en majorité le Taoïsme, une religion qui comprend plusieurs dieux et je ne compte pas parmi ces derniers. Normal que le virus cherche un pays où Je me trouve.
Donald Trump ordonne la réouverture des églises. (Il fait tout en son pouvoir pour que les USA deviennent le pays avec le plus de décès). Le coronovirus n'existe pas et si des gens en meurent ils doivent se plaindre à Dieu dont c'est la volonté. Assez pratique merci, de tout Me mettre sur le dos. Malheureusement, je ne possède pas la citoyenneté américaine parce que je pourrais voter contre lui.
Pourquoi toutes ces religions, qui s'inspirent de Moi, bouleversent le monde en oubliant Mon message de paix et d'Amour ? Ma création terrestre constitue mon pire échec. Dépressif ou en burn-out ? Je ne sais pas. Et dire que le Saint-Esprit devait éclairer les hommes. Lui il ne doit pas être fier de Lui. Pas question de leur ouvrir la porte du paradis.
Note de l'auteur
Mon personnage Jenquet se trouve présentement et pour l'éternité dans une région que nul GPS ne peut suivre. À l'état de molécule d'air ou NONO, tu t'en souviens, lecteur. Mais savais-tu qu'une dizaine de ces rapports non-publiés parce que non publiables ont servi de carburant pour le foyer de l'hôtel ? Si oui, je te félicite, moi-même je l'ignorais. Comme ces documents sont devenus eux-mêmes des NONOS, je me vois dans l'obligation d'en dévoiler le contenu même si Jenquet n'était pas à son plus haut niveau d'intelligence. Retrouvons ces NONOS dans une bulle qui fabule.
Le droit d'être tout croche
Un veilleur de nuit, faisant sa ronde en plein jour rencontre au détour d'un corridor rectiligne deux blanches accompagnées par quatre noires qui déambulaient toutes croches suite à une nuit mouvementée. Pas question de passer sous silence cette rencontre musicale imprévue. Le veilleur devra veiller à faire face à la musique, ce qui dénote une parfaite maîtrise de soi. Il demande aux demoiselles d'où elles viennent et n'obtient que des rires en réponse. Il décide alors d'aller inspecter l'intérieur de la demeure dont il a la responsabilité. Il prend ses deux clés magiques. La clé de Do ouvre la porte principale et la clé de SOL celle du sous-sol. Dès son entrée dans le vestibule, il titube se souvenant que la maison, qui n'est pas hantée ni en T penche légèrement vers la droite à cause d'un architecte maladroit qui a déjà œuvré chez Astérix. Votre imagination ne peut certes pas vous donner une juste idée de sa réalisation. Je suis donc allé prendre cette demeure en photo. Ne riez pas ! La maladresse est un mal nécessaire. Il m'est arrivé souvent d'en faire preuve. Je me revois quand j'étais gosse, essayant de dégrafer une brassière, en gossant sans y arriver. Pire, une fois que sa propriétaire m'eut donné son aide, ému, ne sachant plus quoi faire avec l'objet de ma convoitise, ce sont mes yeux qui s'orientèrent vers mon nez. Que de beauté dans cette maladresse, dans cette rencontre de deux corps qui ne se connaissent pas, mais qui ont une immense envie de se découvrir. Dans la solennité de ce grand moment, pourquoi la présence d'un gargouillement d’un ventre tendu pendant cet instant solennel ? Qu'elle me plaisait cette adolescente qui marchait les épaules un peu voûtées pour cacher ses seins naissants. Cachant ma timidité, je l'avais abordée courageusement et après une chute occasionnée par mon pied gauche (le droit) qui avait oublié qu'un trottoir avait une bordure, j'ai essayé mon sens de l'humour (les filles aiment cela) mais même ma blague fut une farce et tomba à plat. On s'est relevés tous les deux. Face à face, on s'est regardé, elle a voulu passer à sa droite et moi à ma gauche. On s'est heurtés. Mon visage pâle de honte à rougi de plaisir. Elle n'a dit mot sur la tache de ketchup sur ma chemise et je n'ai pas mentionné que sa jupe était prise dans son bas culotte. Tout était croche dans cette rencontre mais on s'est aimés. Il y a des gens qui aiment les choses croches. J'ai une amie qui pose ses cadres à angle sur ses murs. C'est ainsi qu'elle n'a jamais remarqué que la tour de Pise était penchée. On a le droit d'être tout croche.
Le veilleur revient bredouille. Rien à déclarer. Je prends note de ce fait divers en vue de lui envoyer ma note de frais.
La noire et l'ivrogne
Je reçois une victime d'injustice qui veut se faire justice. Elle me raconte son histoire cousue de fil blanc.
---Ma lignée a vécu 153 années bien sonnées. Malheureusement, elle vient de s'arrêter. Je n'aurai pas de descendance. Je me demande si je ne suis pas victime de racisme à cause de la couleur de ma peau. Pourtant depuis ma naissance j'ai le teint légèrement cuivré. Pourquoi il fonce avec le temps ? Aucune idée. Il est même arrivé qu'on me traite de noire. C'est en 2013 que cessent les nouveau-nés de ma famille. Bien entendu, il ne reste plus que quelques membres de ma famille, disséminés aux quatre coins du pays, mais la race s'éteint. On doit céder la place aux blancs. Nous sommes des descendants d'immigrants arrivés au Canada en 1858, directement d'Angleterre. Drapés d'une feuille d'érable et portant au revers une vigne ondulée, on nous a accueillies avec joie et déférence. On s'est tellement bien intégrées qu'en 1910 on nous a officiellement fait citoyens canadiens. On pouvait porter sur nous le mot Canada avec fierté. Mais on a vite constaté qu'au fur et à mesure que les années passaient, on perdait de la valeur aux yeux des Canadiens. Quand les gens avaient le choix, ils préféraient les blancs. On nous acceptait uniquement quand il manquait des convives. C'est aussi mon histoire. Présentement, je finis mes jours auprès d'un ancien professeur de cegep pour qui l'économie est une discipline d'enseignement qu'il ne pratique plus. Je lui ai pourtant été très utile dans sa jeunesse. Mais depuis quelques années, il ne s'intéresse plus à moi. Il m'abandonne souvent à mon sort quand il va randonner avec ses amies. Il ne m'amène jamais, ayant honte de moi et de mon inutilité. Hier, par exemple, j'ai ouïe dire (ne dites pas non) qu'il a raconté à sa meilleure amie comment ses oncles et son père avaient la boisson en adoration. Je me souviens, il y a longtemps, du temps qu'il me traînait avec lui, que lui-même ne refusait jamais une invitation à boire, s'invitant lui-même quand il était seul. Il lui arrivait parfois de boire trop et de se coucher tout habillé, m'écrasant parfois sous son poids. Le lendemain matin, il jurait qu'il avait pris sa dernière cuite tout en essayant de faire disparaître sa gueule de bois. J'aurais aimé qu'il me permette de l'accompagner dans ses voyages de vacances. Je n'ai jamais connu la République Dominicaine, Cuba ou Paris. Il préférait partager son temps et dépenser avec des étrangères pourtant pas plus jolies que moi. Il est vrai qu'elles n'étaient pas noires. Pour faire plaisir à son amie, il s'est enfin décidé à parler de moi. Il y a plusieurs lustres qu'elle le lui demandait. Maintenant qu'il a l'esprit clair et que l'ivresse n'est qu'un mauvais souvenir, il peut avouer candidement que dans sa jeunesse il a souvent été saoul noir en compagnie d'une cenne noire, moi.
Les dessous d'une baignoire
Sitôt revenu du pays de l'Oncle Sam, si tôt que six heures le matin, je me vois confier une mission à la hauteur de mon talent, donc très facile. Il semblerait que le site de vente qui se vante d'offrir des aubaines à ses utilisateurs, Kijiji pour en faire la publicité gratuitement, offre un objet de convoitise convoité par aucun acheteur. Le prix demandé est à la hauteur de toutes les bourses de la classe supérieure et un élément de vente qui a du poids concerne la pesanteur de l'objet en question, soit 119 livres. On demande 1 800$ et surtout de venir chercher cette curiosité. Un homme de Trois-Rivières (aucune femme n'aurait eu une idée si loufoque) a décidé d'utiliser les cennes noires que contenait sa tirelire d'une grande dimension, donc inversement proportionnel à son intelligence, pour en recouvrir sa baignoire en fonte au lieu de faire fondre ses sous dans une fonderie de St-Luc-de -Vincennes. On voit immédiatement que ce quidam n'avait pas pour deux sous de jugeote. Naturellement, il n'avait pas demandé la permission à ces malheureuses pièces de monnaie condamnées à disparaître de nos poches. Ce qui est en soi assez poche merci. L'homme croyait se débarrasser d'elles alors qu'en réalité il souhaitait faire un coup d'argent. Des objectifs sous-entendus pour des sous tendus. Probablement malade dans sa tête et sûrement patient il va sans dire, il n’a pas lésiné sur la tâche en collant 22 938 pièces de 1¢ (je les ai comptées) sur un bain antique (ou en fonte). La baignoire d’aspect cuivré fut entièrement recouverte de ces pièces de monnaie, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le résultat est tout simplement fascinant… ou hallucinant. Me rendant sur place, je pris une photo pour mes archives et vérifiai si la baignoire fonctionnait quand même. La remplissant d'eau chaude, je vis immédiatement qu'on me reprocherait cette erreur majeure. Une baignoire cuivrée, au contact de l'eau, s'oxide. La beauté de l'œuvre venait de disparaître. Heureusement qu'aucun acheteur ne s'était manifesté. Aucune photo post-mortem de la baignoire ne circule sur les réseaux sociaux. Près de 230 $ en sous noirs perdus, sans compter une baignoire inutilisable sauf aux fins d'un conte à ne pas raconter aux enfants, en fin de compte. Si vous croyez que mon auteur a trop d'imagination, sachez que cette histoire invraisemblable est pourtant véridique.
Une histoire au long cou
Il était une fois. Faux, cela arrive souvent. Je reprends. Il arrive souvent qu'une histoire commence par Il était une fois ce qui est le cas dans la présente histoire puisque l'action se passe dans le passé. Vous avez remarqué l'usage du temps imparfait avec le verbe être puisqu'il serait difficile de dire Il est une fois, ce qui n'est pas coutume de faire. Les lecteurs de La Dépêche savent que je n'ai pas coutume de suivre les coutumes. Je commencerai donc mon histoire par Il aurait pu arriver. Cela me donne une marge de manœuvre plus grande tout en sachant que les marges de mon texte apparaissent étroites. Venons-en aux faits. En fait, rien n'a été écrit selon les normes puisque celles-ci ont pris le bord pendant une certaine pandémie. En réalité, et croyez moi si vous le pouvez, et je vous en sais capables, des girafes ont envahi mon domicile. Pas une, pas deux, mais une multitude. Une chance que ma maison possède un toit cathédrale parce qu'il y a du monde à messe. Faux. Pas de vraies personnes à cause de la présence possible et éventuelle d'un virus viral. Mais des girafes certes. Euh ! Je vois qu'il y a des sceptiques. Avouons que ce ne sont pas de vraies girafes au long cou. Heureusement puisque je n'aurais rien pour les nourrir. Mais elles sont quand même présentes présentement. Elles se déplacent d'une pièce à l'autre, toutes d'une pièce. Elles meublent mon sous-sol en l'absence de meubles. Il y en a aussi dans mon salon qui surveillent une vigne. Et oui, je possède une vigne à l'intérieur de ma demeure. J'ai beau l'entretenir, elle ne m'a pas encore donné un seul raisin. Je dois avouer que je la cultive en vain en vue d'avoir du vin. Un œil perspicace tentera sûrement de me convaincre qu'elle est artificielle. Pourtant je vois quotidiennement des girafes tenter de se sustenter de son feuillage. Ces dernières ont beau être de bois, elles mettent quand même de la vie dans ma maison. Si je ne veux pas qu'elles retournent en poussière, je dois les dépoussiérer régulièrement. Je combats ainsi une fausseté biblique affirmant que nous allons retourner en poussière. J'ai jeté un coup d'œil dans l'urne contenant ma tante. Pas de poussière, seulement des cendres. Une autre fausseté à démentir. Je pourrais vous raconter la nuit où toutes mes girafes se sont mises à meugler en chœur mais je ne le ferai pas en devinant par anticipation votre incrédulité. Je n'en ferai donc rien, de peur que vous me preniez pour un être dérangé qui tiendrait des propos sans queue ni tête alors que je suis conscient de posséder les deux. Je suis un homme ordinaire à qui il arrive de profiter de ses rêves pour dormir. Je peux quand même prouver que je suis lucide en sachant que le titre du présent texte est conforme à la réalité.
Le dessein d'un sans dessin contre un sein sain
En pleine pandémie, la santé mentale se détériore chez plusieurs individus. Je viens de terminer une enquête (ce qui est en soi surprenant) dans la Silicone Valley qui cherche à se protéger contre les attaques insensées de Donald Trump qui ne sait plus à quel sein se vouer pour demeurer au pouvoir. L'inaction se passe lentement en Californie alors que, à califourchon sur mon vélo stationnaire de peur de la circulation des grandes artères et de la contamination due au Covid-19-20-2, je reçois un appel satellitaire m'invitant à retourner dans le parc situé près d'une tour à bureaux et de s'asseoir sur un banc de parc. Une cliente devrait me contacter pour porter plainte pour une cause d'agression grave. Après quatre heures d'attente, une superbe femme au décolleté généreux, minijupe et perchée sur ses talons hauts, se présente à moi. Elle s’approche et me dit : "Je veux porter plainte contre mon ami de cœur sans cœur". Au son grave de sa voix et à sa pomme d’Adam marquée, je devine rapidement que la belle est en fait un homme transgéré. Je ne perds pas mon sang froid, ayant le sang chaud et je m'applique à prendre le témoignage de la dame-homme sans la présence d'aucun témoin. Je lui demande : "Que s’est-il passé, Madame ?". "J'ai été agressée. Regardez !" Elle dégrafe d’un coup son décolleté et me montre une paire de seins en silicone. Je ne suis pas surpris. De tels seins sont normaux dans la Silicone Valley. Mes yeux pointent quand même dans la vallée des deux silicones fantasmant les avaler. "Il a voulu crever mon sein siliconé !", hurle-t-elle. Ne reculant devant rien, j'approche mon œil droit du sein gauche l'examinant sur toutes ses coutures (je constate en effet que la cicatrice n'est pas bien réussie). Sur ce sein, en effet, des petits trous provenant probablement d'une fourchette sont apparents. (Encore un ami qui ne veut pas manger avec ses mains). Poursuivant ma prospection, l'œil gauche pointe vers le sein sain, le droit. Aucune dent n'y a laissé de marques. La plaignante a eu raison de se plaindre. Il reste à trouver le coupable. Je demande, sans mandat, aux seins de se recouvrir en l'absence d'un paravent, question de pudeur. Le petit ami s'amène sur les entrefaites en enguirlandant son accusatrice de le tromper et la menaçant d'une arme menaçante. Il tient dans sa main gauche un couteau à beurre et dans l'autre (la droite) une fourchette à fondue au chocolat. L'arme du crime. Arrêté et appréhendé, il est conduit devant le juge qui juge la cause farfelue. Un amant qui voulut manger une cerise au chocolat posée sur le sein de son amie et qui n'a pu retenir son geste. Je viens enfin de réussir une enquête.
Note de l'auteur
Je voudrais m'excuser à l'avance auprès de mes lecteurs du rapport d'enquête qui suit et que Jenquet va s'attribuer. Habituellement, j'hésite à confier à ce haut lieu d'archives que sont mes textes impubliables des récits de mon détective privé alors qu'il n'a pas résolu lui-même son enquête. Vous me direz qu'une fois n'est pas coutume et je compte bien m'en tenir à cet unique écart de conduite. Les faits suivants se sont déroulés au retour de Jenquet des États-Unis, fuyant la Covid et D.Trump, ce dernier étant le plus dangereux. Ne tentez pas de me détromper.
Une excuse inexcusable
Arrivant aux lignes douanières canado-américaines je décide de me faire passer pour un flic québécois en espérant me faire dédouaner plus rapidement. Pour faire plus crédible, je prends sur moi d'interpeller un automobiliste québécois, identifié grâce à sa plaque d'immatriculation, au fait qu'il parlait français et surtout que c'est le conducteur de l'auto dans laquelle je voyage. Débarquant (ce qui est en soi tout un exploit, puisque je ne suis pas dans une barque, mais dans une auto) donc en autoquant par la portière de droite, je contourne l'auto par l'arrière, reviens vers la portière gauche en exigeant que le conducteur me présente ses papiers. Comme les douaniers américains ne parlent pas français, ils surveillent la scène avec stupéfaction, étant certains de découvrir des stupéfiants dissimulés dans le véhicule. Mais il leur est impossible d'accuser des gens d'exporter du pot québécois au Québec. Je dresse alors une contravention en utilisant mon cellulaire, accusant le conducteur fautif de ne pas avoir de vignette d'handicapé. Ce dernier réplique qu'il n'est pas handicapé et qu'en plus, il n'est pas dans un stationnement. Évidemment, la victime de cette mise en scène joue le jeu puisque le jeu en vaut la chandelle et tente d'éviter l'amende en soulignant qu'il connaît personnellement mon patron. Il m'implore de ne pas lui donner un constat d'infraction. Pliant à ses supplications je reviens dans l'auto en saluant les douaniers américains qui s'empressent de rediriger l'auto vers une aire latérale afin de procéder à une fouille systématique. N'ayant rien décelé d'anormal, à part mon comportement, ils permettent notre retour au Québec sans plus attendre, après trois heures d'attente. Et dire que cette diversion avait pour but d'accélérer notre passage aux douanes.
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