ÉPILOGUE

Grand branle-bas de combat à St-Jean-D'Épîles en ce début de printemps. On célèbre le premier anniversaire de l'arrivée d'itinérants au refuge-hôtel Le Repère alors que trois limousines font leur apparition en haut de la côte menant au village. Le ministre des Affaires Sociales, le charmant M. Carman, vient faire une annonce très importante. Suite aux succès de l'intégration des cinq itinérants dans leur village, le ministre veut s'assurer qu'il y ait une suite à ce projet en octroyant une subvention annuelle de trois millions de dollars au village et à l'hôtel. Une fois l'annonce faite et surtout la photo protocolaire prise, le ministre retourne à sa limousine et au bar qui s'y trouve, refusant le vin d'honneur sans alcool offert par la municipalité.

Le soir venu, Hocquet convoque les résidents et annonce l'utilisation qui sera faite de cet apport monétaire. Arthur se voit confirmé dans son rôle de distributeur du journal et de la cueillette des victuailles auprès des fermiers du village et en plus, il veillera à dédommager ces derniers. Fini le bénévolat. Lui-même recevra un salaire pour ce travail. René, dont la santé se détériore rapidement, sera placé dans un établissement de soins prolongés aux frais du village. Bastien est engagé à titre de travailleur de rue. Il devra se rendre à Trois-Rivières et à Shawinigan afin d'aider les itinérants qui s'y trouvent tout en recrutant annuellement six personnes qui pourront profiter des services du Repère. En effet, la chambre no 6 accueillera elle aussi un pensionnaire.. Aline est devenue autonome avec sa nombreuse clientèle au salon Le Raseur Rasé. Finalement, Nathalie accepte de s'occuper de l'entretien et de la cuisine de l'hôtel en recevant un salaire décent.

Puisqu'ils sont tous devenus autonomes, le maire met à leur disposition un duplex inoccupé financé grâce à la subvention gouvernementale. C'est ainsi que la population du village grimpe à 1236 âmes.

Deux semaines plus tard, le chef Lapolice vient voir Hocquet. De nouveaux développements sont survenus concernant le vol par effraction de la chambre no 6. Interpol a établit un lien avec l'ADN trouvé sur la mallette brune grâce à un cheveu qui y avait trouvé refuge. Il appartient à un Vénézuélien, un dénommé Luis Martinez bien connu dans le village pour y avoir résidé. Il a avoué son crime disant vouloir se venger de Jenquet qui lui avait volé le cœur de Chiquita dont il était amoureux. Après s'être enfui avec Hermès, le frère de Vénus, ils ont vivoté quelques semaines chez des amis. Quand ils ont appris par La Dépêche que des itinérants occupaient les chambres de l'hôtel sauf une, Hermès s'est souvenu de la liasse d'écrits que Jenquet voulait faire publier dans La Dépêche alors qu'il y travaillait. C'est de là que vint l'idée du cambriolage et de la diffusion de ces documents sur Tak Tik.

Luis, arrivé illégalement au Canada vient d'être rapatrié au Vénézuela alors qu'Hermès, ayant reconnu ses torts est condamné à des travaux communautaires dans la collectivité. Suite à la suggestion de Hocquet, Hermès devra remplacer René auprès de l'érable argenté et veiller à ce que les cendres de Jenquet y reposent en paix.

C'est la fête au village. Ils sont tous réunis autour d'une table bien garnie. Nathalie a préparé du sanglier pour tout le monde. On lève son verre à Jenquet qui, par son leg, a permis la réussite de ce projet et a revitalisé le village. Avec trois millions de subvention annuelle, les cendres de Jenquet ont vraiment produit un érable argenté.

P.S. Aucun chantre n'est venu troubler la quiétude des convives dans ce seul village sans frictions où le seul alcool permis est celui à friction.