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tome 2, Chapitre 4 « L'ITINÉRANCE EN MARCHE » tome 2, Chapitre 4

L'ITINÉRANCE EN MARCHE

Plusieurs semaines après leur arrivée, Arthur et Aline voient trois itinérants pointer leur nez dans la porte du Repère. Ils vivotaient dans leur petite tente dans le parc Wilson à Shawinigan quand ils ont pris connaissance de l'existence de ce lieu pour itinérants en lisant La Dépêche. Ils veulent savoir s'ils peuvent profiter de cet asile. Vivement un appel à Hocquet qui gère l'établissement. Ce dernier veut prendre connaissance du pedigree des nouveaux arrivants avant de leur accorder le droit d'asile. Il apprend ainsi que Nathalie, l'une d'eux, a 32 ans. Depuis sa vingtaine, elle a connu plusieurs épisodes de dépression. Les conjoints qu’elle a rencontrés à cette période de sa vie s’avéraient toxiques et violents. Elle a perdu la garde de ses deux enfants, une fille de 9 ans et un garçon de 7 ans, placés en centre jeunesse dès leur jeune âge suite à de nombreux signalements à la DPJ. Elle s'est réfugiée dans l’alcool et les drogues. Sans emploi stable, elle s'est tournée du côté du travail du sexe pour arrondir ses fins de mois et payer sa consommation. Un logement insalubre qu'elle a peiné à payer et des voisins qui s'adonnaient aux violences conjugales l'ont incitée à prendre la rue. Craignant un ex violent, elle s'est enfuie de Montréal et depuis peu séjournait dans le parc Wilson.

Chiquita la prend dans ses bras. Elle lui rappelle tellement son propre parcours. Elle conduit Nathalie à la chambre numéro 3 sans oublier, au préalable, une visite à l'érable argenté et ensuite à une douche obligatoire.

***

Hocquet prend connaissance de l'histoire de Bastien pendant que Chiquita s'occupe de Nathalie et que René s'entretient avec Vénus. Un vécu qui ressemble grandement au sien.

Bastien n'a que 20 ans. Dès son enfance, la DPJ ne s'occupe pas de lui en le plaçant dans une famille d'accueil non recommandée. Victime de mauvais traitements dans son nouveau foyer, il fugue et se rend au centre-ville de Trois-Rivières s’intégrant à un groupe de jeunes fugueurs. Il y découvre le crack. À ses 18 ans, il sort des centres jeunesse avec un grand sentiment de libération, mais sans projet de vie. Sans diplôme ni ressource, il ne sait pas trop ce qu’il va faire. Comme c’est l’été, il s’organise pour vivre dans les parcs du centre-ville et se faire de nouveaux amis. Il souhaite vivre sans contrainte et sans personne pour lui dire quoi penser, quoi faire, quoi dire. Pour subvenir à ses besoins, il prête son corps à quelques hommes qui souhaitent en abuser dans les bois de l'île St-Quentin. La dernière offre de son derrière, derrière le pavillon des baigneurs, se termine par une rossée de coups qui le conduit à l'hôpital. Il fait alors confiance à une travailleuse sociale venue le rencontrer qui lui parle d'une ressource communautaire offrant de l’hébergement de transition au refuge Le Repère à St-Jean-D'Épîles. Il se met en route et quelques jours plus tard, se retrouve au parc Wilson. Il rencontre Nathalie et René. Il leur parle du Repère. C'est alors que ces derniers lui montrent le journal La Dépêche où on y relate l'arrivée récente de deux itinérants. Le trio s'est mis en marche vers cet espoir d'une vie nouvelle.

Sans hésitation, Hocquet invite Bastien à prendre possession de la chambre no 4, expliquant bien le code de vie. Une douche et une visite à l'érable argenté soulignent l'intégration du jeune homme.

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René a 46 ans. Son enfance a été marquée par la violence familiale ; il en veut beaucoup à sa mère, qui a fermé les yeux sur les sévices corporels et sexuels que lui faisait subir son frère aîné. À l’âge de 17 ans, sa petite amie tombe enceinte mais les parents de cette dernière l'obligent à rompre. René ne verra jamais son fils. Sa principale source de revenus provient de la revente de drogues ce qui l’incite à commettre des crimes plus lourds afin de conserver son territoire de vente. Arrêté suite à une bagarre à coups de couteaux, il purge une longue peine de prison. À sa sortie, il fait la rencontre de nouveaux amis qui lui montrent plusieurs stratégies de survie. Il découvre les drogues injectables. Grâce à elles, il développe une hépatite C et diverses infections. Le pronostic n’est pas bon. Il ne lui resterait que peu de temps à vivre et souhaite profiter de ce temps avec ses amis de la rue. Voilà pourquoi il les a suivis jusqu'à St-Jean-D'Épîles.

C'est ainsi que la chambre no 5 n'est plus libre. L'érable argenté a vu défilé son troisième itinérant de la journée et le réservoir à eau chaude s'est vidé suite à de trop nombreuses douches pour une seule journée. Le souper a été relativement frugal vu qu'Aline n'avait cuisiné que pour cinq convives alors que la tablée en compte maintenant huit. Hocquet s'empresse d'écrire un article pour préciser que le Repère a atteint sa capacité maximum, demandant aux itinérants encore dans la rue de le demeurer.

Les nouveaux arrivants prennent connaissance de leur nouvelle réalité au Jenquetois tentant de se saouler avec de la bière sans alcool. L'adaptation sera difficile.

Effraction à la chambre 6

Une nouvelle journée voit le jour en ce samedi matin. Pas de douche pour les pensionnaires, ce n'est pas leur journée. C'est au tour de Vénus et Chiquita d'en profiter. Hocquet réunit les nouveaux arrivants pour une distribution de nouveaux vêtements et de nouvelles tâches.

Arthur sera maintenant accompagné de Bastien pour la distribution de La Dépêche puisque la contribution des villageois à la nourriture vient de prendre du poids. Trois bouches de plus à nourrir a ses exigences. Nathalie sera de corvée à la cuisine avec Aline puisque celle-ci doit consacrer plus d'heures au salon de coiffure suite à l'engouement des villageoises voulant plaire aux trois nouveaux mâles du village. René se voit confier l'entretien du terrain autour de l'érable argenté, seul travail que sa santé lui permet.

La journée se déroule sans anicroche sinon que quelques ex-itinérants ressentent les effets de la présence de l'absence d'alcool dans leur sang, mais c'est le prix à payer pour la liberté.

Juste avant le souper, les convives hument les relents d'un mijoté qui mijote sur le feu creusant ainsi leur appétit. Tout à coup, donc sans avertissement, une alarme se fait entendre. Alarme contre le feu ou contre le vol ? Hocquet enjambe quatre par quatre les marches de l'escalier conduisant au second étage. La porte de la chambre no 6 est béante. Un coup d'œil rapide sous le lit confirme le désastre. La mallette de Jenquet a disparu. Qui est le coupable ?

Tous se regardent, incrédules. Ils ont tous un alibi solide ayant été les huit attablés à la même table. Malgré sa qualité remarquable, le mijoté d'Aline sera dur à avaler. Lapolice arrive lentement à la course et analyse la situation. Pas d'empreintes sur la poignée de la porte et celles sur la mallette sont indétectables vu que la mallette a disparu. Hocquet souligne l'importance et l'urgence de la retrouver. Des documents secrets appartenant à Jenquet s'y trouvent.

Au travail

Il y a maintenant trois semaines que Bastien et Arthur distribuent La Dépêche et font la tournée de leurs fournisseurs alimentaires. Ce matin, une nouvelle destination s'ajoute à leur tournée. Ils ont rencontré Marc, un agréable cannabiculteur agréé par le gouvernement québécois qui se spécialise dans la culture du cannabis pour usage thérapeutique. En discutant avec Marc, les compères en arrivent à la conclusion que ce médicament pourrait sûrement soulager leur ami René aux prises avec son hépatite C. Évidemment, suivant les instructions du maire, Marc doit fournir gratuitement au refuge le produit demandé. À leur retour, Arthur fait part de leur trouvaille à Hocquet qui, après une mûre réflexion de deux secondes, accorde à René la permission de se soigner avec ce produit naturel et local. Il précise par contre qu'aucun autre pensionnaire ne devra en faire usage sinon… Une épée de Damoclès pèse sur leur tête.

Pendant que René plane devant l'érable argenté, rêvant d'une apparition miraculeuse de Jenquet, Chiquita et Aline inondent le plancher du salon de coiffure des cheveux de leurs clients et clientes. Plusieurs clients tentent de savoir si Chiquita aurait de secrets désirs de reprendre ses activités de fille de joie alors que ces dames tentent d'obtenir de celle-ci si leur mari aurait déjà profité de ses services autres que celui de coiffeuse. Évidemment, Aline fait semblant de ne rien y comprendre. Les femmes sont aussi très surprises en voyant Vénus épiler habilement au rasoir Rita Baga, célèbre Drag Queen et cliente


Texte publié par Jenquet, 25 mai 2025 à 16h10
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