ÉPILOGUE

Depuis quelques semaines ou plusieurs mois, je suis confiné dans ma chambre. Je prends quelques longues randonnées de mon lit à la salle de bain aidé par des femmes inconnues. Ce soir, la routine change. Je gis dans un lit d'hôpital. Entouré d'inconnus. Ils disent se nommer Hocquet, Chiquita et Vénus. Semble-t-il que ma demande de recevoir l'aide médicale à mourir sera exaucée dans quelques minutes. Juste le temps de dire avec mes yeux un adieu à ces gens que je ne reconnais plus. Une femme en blanc me donne un dernier vaccin et, en moins de temps qu'il le faut, je quitte ces inconnus vers l'inconnu.

Quelques jours plus tard, un notaire dévoile mon testament devant mes amis.

Mes chers amis, en prenant connaissance de ces mots vous devinerez que je suis vraiment trépassé. Je laisse tous mes biens à Chiquita et à Vénus qui se les sépareront à part égale ou non. Cela m'est égal. Grâce à leur amitié, ma vie de retraité a été des plus agréable. Ma fortune, s'il en reste, va à mon ami Hocquet. Il recevra aussi la clé de mon classeur d'histoires inédites. Je lui cède mes droits d'auteur qui pour l'instant, se montent à peu de choses n'ayant jamais été édité. Je lui donne la permission de fouiller dans mes archives et de publier dans La Dépêche tout ce qui est publiable. Il ne faut pas que ma renommée s'envole avec les volutes de mon incinération.

Ne me pleurez pas, cela me ferait de la peine. Mais continuez à me lire.

Jean Jenquet a quitté cette terre, sans être enseveli, 25 ans avant de fêter son 106e anniversaire.