RÉMINISCENCES
Hocquet a demandé à Wikipédia de m'inscrire dans ses pages. Il souhaite que mes exploits et ses propres articles soient partagés mondialement. Il s'est fait passer pour mon frère jumeau chargé de rédiger ma biographie. Un gros problème surgit. Il parle de jumeaux et de frères alors qu'en réalité plus de 30 années nous séparent et que nous n'avons pas les mêmes parents. On ressemble aux Dupondt dans Tintin : ni frères ni jumeaux. Même Hergé publiait de fausses nouvelles. Oui, Dupondt est bien orthographié. Mais comment reconnaître un mot mal orthographié dans le Larousse ? Voici comment Hocquet décrit ma naissance dans Wikipédia : La vie de Jenquet commence le 1er juillet 1945. Date mémorable pour lui puisque, pour la première fois, il met le nez (et le reste de son corps) hors de sa génitrice. Il émerge en homme, blanc et tout rose. Tout pour réussir sa vie ! On date alors le début de l'existence jenquetoise, ce qui est faux puisqu'il existait sous forme embryonnaire depuis déjà 37 semaines. Et oui, il aurait dû naître un 24 juin, fête du Québec. Premier conflit avec sa mère qui a préféré attendre à la Fête du Canada pour accoucher. Pour se venger, il deviendra indépendantiste.
Pas facile de résumer l'enfance de Jenquet. Tout se joue avant cinq ans, dit-on. Il consacre une première année de dépendance à remplir ses couches et à vouloir, en vain, téter les seins de sa mère. S'ajoutent quelques mois dédiés à l'apprentissage de la marche quadrupède puis bipède. Il développe également ses talents d'orateur, passant du areu au babillement puis aux gazouillis. Les mots deviennent fluides. Pas question d'avoir un chat dans la gorge. Une chambre pleine de jouets et des parents qui lui laissent la liberté d'explorer tous les recoins de la maison en feront un spécialiste du débusquage d'aventures et de découvertes. Il souhaitait tellement voler de ses propres ailes qu'il a fait une première tentative de libération dès l'âge de 13 mois. Placé devant une grande fenêtre invitante, il a enjambé la bassinette, poussé la moustiquaire, évité un parapet inexistant et, comme un oiseau, il s'est envolé. Son premier vol a connu le même sort que celui d'un oisillon. Il est tombé au sol. Une vraie tuile. Il n'aurait pas dû faire cette tentative à partir d'un deuxième étage, à quelques centimètres d'une gouttière rouillée et pendante. Premier apprentissage : un crâne peut se fracturer. Il a alors passé le reste des vacances d'été à l'hôpital.
Précoce, Jenquet flirte avec sa petite voisine de quatre ans, Renée Tousignant. Un amour des plus platonique qui se terminera par une séparation douloureuse. Quelques jours avant le début de l'année scolaire, les parents de Renée décident de changer de ville et la petite, contre toute attente, opte pour les suivre. Mademoiselle Grenier, sa première maîtresse d'école est gentille, cela lui plaît. À cette époque, les maîtresses étaient très jeunes. Donc dans toute leur beauté (quand elles étaient belles, on exclut donc mademoiselle Pontiac, sa deuxième maîtresse). Pendant ces années, il comprend qu'il suffit de bien écouter pour apprendre et de cadenasser sa bouche pour ne pas se faire intimider. Il y fera ses premières recherches : trouver le sens caché des mots et sa place dans les rangs des élèves. Il deviendra un grand enquêteur débusquant tous les mystères qui lui seront confiés.
Timide en faisant connaissance de sa première maîtresse, Jenquet revient à la maison avant la fin de sa première journée d'école. Il s'est même perdu sur le chemin du retour. Une caractéristique qui deviendra permanente. Pas facile l'école. Pas besoin de faire beaucoup d'effort pour ne rien apprendre. La journée commence par quelques prières tirées du Nouveau Testament. Puis, on apprend à devenir un homme de lettres… Au moins 26 qu'on doit bien écrire et bien former. Une fois les mots bien écrits, il faut apprendre à les lire.
Âgé de huit ans, Jenquet fait une découverte étonnante. Un nouveau meuble trône dans le salon de ses parents : un téléviseur. Il comprend rapidement son usage y apprenant tous les mystères de la vie via les westerns américains. Son cœur bat la chamade en voyant quelques chastes étreintes d'acteurs malhabiles. Un stand up comique américain l'aurait fait rire à gorge déployée s'il avait compris la langue de Shakespeare. Évidemment, il regarde ses émissions tout en dégustant un repas préparé par sa mère : une omelette western (Note de l'auteur, avant qu'on m'en exige la recette : cette omelette se compose de trois œufs violemment battus, lait et fromage. Une fois cuite, on ajoute des lanières de poulet ou de jambon). Jenquet en profite pour résoudre sa première énigme en démontrant que l'œuf est venu avant le poulet dans cette recette.
Une première enquête
Wikipédia nous apprend aussi que Jenquet profite de son adolescence pour épier les représentants du pape qui lui enseignent au séminaire. Enfin ! Une première mission importante. Il y consacre trois longues années avant de conclure que la prêtrise ne fait pas partie de son plan de carrière. Il met alors un bouchon sur cette voie de sortie. À l'âge de 14 ans, il pousse la curiosité jusqu'à expérimenter un épisode de mort clinique en tentant de se suicider et faisant un tour dans le tunnel. Il voulait savoir si Dieu existait donc, il est allé vérifier. Cette tentative de quitter la Terre constitue un autre échec pour lui. Il en revient annonçant que Dieu n'existe pas et qu'il n'y a pas de lumière au bout du tunnel.
Wikipedia exige plus de concision et de célérité dans la bio de Jenquet. Hocquet s'exécute : Jenquet est diplômé en sciences politiques, fut marié quatre fois, a engendré une seule fille, a occupé cinq fonctions et a pris sa retraite comme professeur à l'âge de 55 ans. Depuis, il rêvasse de résoudre des enquêtes. Voilà pour la concision !
Le facteur me livre une lettre inattendue. Mon gouvernement augmente mes revenus de pension en me signifiant que je suis officiellement un retraité ayant droit à sa pension. 65 ans bien sonnés. Je suis sonné. Je n'ai pas vu les ans passer. Heureusement, Chiquita n'a toujours que 35 ans de différence avec moi. Ce matin, elle m'annonce qu'elle ne se consacre plus qu'à la gestion de son bordel et me présente une nouvelle venue : Vénus. Une jeune nymphette de 20 ans qui complète son groupe de prostituées, euh ! De masseuses, à La Poule Mouillée. Je prends un coup de vieux. Mais je n'ai pas le temps de m'apitoyer. Hocquet m'attend à La Dépêche. Je lui ai promis l'exclusivité d'une de mes célèbres enquêtes.
Un départ non désiré
Désiré Labrosse, après avoir bu comme une éponge, se réveille avec un mal de bloc terrible. Il regarde à sa gauche afin de caresser sa compagne d'un soir. Elle a disparu. Ce n'est pas une compagne du matin. Il n'y a plus que son chat tigré. Il aurait préféré commencer sa journée sur une meilleure note que celle qu'il trouve sur sa table de nuit. Aucun merci pour les 200$ qui s'y trouvaient. Difficile de digérer un tel affront. Dès 9 h 15, il prend rendez-vous avec moi. Une rencontre est prévue au Jardin des Tilleuls pour le vendredi suivant. En voici un bref résumé.
Jenquet : Bonjour M. Labrosse. Quel est votre problème ?
Désiré : Il y a trois dodos, je me suis permis quelques excès et en tentant de me lever, je n'ai pu le faire. Mon corps refusait de se tenir à la verticale au moment même où les murs se mirent à danser. Je me suis alors souvenu que j'avais oublié les quelques instants passés avec une escorte. À mon réveil, je croyais ma dernière heure venue. Je me suis empressé, lentement, de téléphoner au 911 qui m'a référé au 811 qui m'a mis en contact avec une clinique de médecine familiale. Comme je n'ai plus de famille, on a transféré l'appel à un centre d'appels de médecins itinérants qui font des visites à domicile. Je l'ai reçu le soir même.
Jenquet : Vous m'avez appelé parce que vous vous sentiez menacé. Pour l'instant, je ne constate pas de dangers imminents.
Désiré : Quand le médecin est arrivé, je me croyais à l'article de la mort. Je lui ai raconté ma déception amoureuse et le prix qu'elle m'a coûté. Il a diagnostiqué un problème de cœur couplé à une situation érectile difficile et un ralentissement des fonctions du foie une fois toutes ces bières ingérées.
Jenquet : Rien dans ces propos ne relève de problèmes dangereux.
Désiré : Le médecin m'a annoncé qu'il trouvait triste que je doive quitter cet appartement à la fin du mois. Je ne me pensais pas au seuil de la mort. Je ne dors plus depuis ce temps. Si ce n'est pas un problème existentiel, qu'est-ce que c'est ?
Jenquet : Je vais rencontrer ce médecin afin d'avoir l'heure juste sur la question.
Quelques jours plus tard.
Jenquet : M. Labrosse, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Effectivement, vous devrez quitter votre logement dans la quinzaine. Le médecin étant propriétaire de l'édifice, il en reprend possession pour y loger sa fille bien-aimée. Cette dernière a mentionné qu'elle a passé récemment une nuit dans ce logement plus accueillant que son locataire. La bonne nouvelle concerne votre santé qui est excellente et le demeurera si vous réduisez votre consommation d'alcool et surveillez mieux vos fréquentations féminines.
Chiquita pouffe de rire en lisant cette histoire dans le journal. Elle se garde bien de dire que cette escorte travaille pour elle depuis peu. Il s'agit bien de Vénus.
Le vol du bourdon
Une affaire des plus compliquée vient d'échoir sur mon bureau. On me demande de résoudre le vol d'un bourdon. Hoquet offre de m'aider. Il se dit expert en bourdon depuis qu'il s'est fait piquer par des guêpes. Quand le bourdon perd son dard, il meurt. Il me confirme aussi que le bourdon n'est pas le mâle de l’abeille. J'arrête ce verbiage en lui ordonnant, avec quelques sacres, d’occire ces intrus piqueurs. Peu fier de moi, je me rends à l'église afin de me confesser au curé Bouchon lui expliquant que la cause de mon ire était le vol du bourdon. Comme pénitence le confesseur me demande de faire l’amour et non la guerre aux insectes. Puis, il se lève subitement et me demande d'aller vérifier s'il s'agit du bourdon de son église. Je demeure coi. Quoi ? Quel bourdon ? Il y a sûrement quelque chose qui cloche. Le Père Bouchon m'explique alors que son bourdon est la plus grosse cloche du clocher, celle qui a un son grave. J'y grimpe et constate que le bourdon s'y trouve. Il y a même un nid de guêpes qui lui tient compagnie. J'en déduis qu'il n'a pas été volé. Je quitte la compagnie des guêpes et celle du curé. Il faut que je réfléchisse. Rien de mieux qu'une petite marche de un kilomètre sur le chemin principal du village pour mettre de l'ordre dans mes idées et résoudre le vol du bourdon.
Je me procure un bâton pour la marche. J'en trouve un extraordinaire. Il est ferré à sa base et surmonté d’une gourde remplie d'eau. Les pèlerins s'en servent comme soutien et comme arme blanche (ici elle est brune) contre les indésirables. Bien équipé pour la petite randonnée, je pars. Un compagnon de marche me souligne que ce long bâton se nomme un bourdon. Je découvre ainsi que le bourdon n'a pas été volé puisque je le tiens bien en main. Quelle bourde j'aurais fait en marchant un kilomètre pour résoudre un vol inexistant. Par contre, …….que je résolve cette affaire. (Note aux lectrices: si vous avez remarqué qu'il manque des mots dans la phrase précédente, c'est volontaire. Cela se nomme un bourdon. Et si cela vous rend mélancoliques, dites-vous que vous avez le bourdon). Cela ne change rien à mon enquête. Hoquet résout finalement le mystère aidé miraculeusement par Euterpe qui lui susurre à l’oreille que Le vol du bourdon est en clé de fa et fut composé par Rimsky-Korsakov. On ne dira plus que Hoquet ne connaît pas la musique.
J'organise un petit souper à La Pointe du Couteau en compagnie de Hocquet, Chiquita et Vénus. Une façon d'implorer la maquerelle de me conserver comme client sans offusquer sa nouvelle recrue. Elle refuse. Si je veux du sexe ce sera dans sa chambre. Oui ! Je n'aurai qu'un corridor à traverser. Vénus est déçue. Elle espérait avoir un client régulier. Je lui présente le tenancier du bistrot qui est ravi de trouver une nouvelle jeune prostituée. Je viens de me sauver un repas qui sera offert gratuitement par la maison. La soirée se termine dans la joie. Les filles de joie s'en donnent à cœur joie au rez-de-chaussée alors qu'à l'étage j'expérimente ma première relation sexuelle gratuite avec Chiquita. Puis, je reviens dans ma chambre pour dormir avec mes chats.
Grèves sur la grève
Il fait noir autour de moi. La nuit m’entoure. Aucune fenêtre dégagée pour permettre au monde extérieur de laisser pénétrer les rayons de la lune dans mon antre. Je sens qu'il y a quelque chose qui cloche puisque mes deux chats sont gris. Pas commun pour des siamois. Je tâtonne sur ma table de nuit qui ne me sert jamais de jour et y recueille mon cellulaire afin d'en utiliser la fonction lampe. La lumière fuse et mes chats reprennent leur robe d'origine. Un message apparaît. J'ouvre la messagerie pour le lire. Un message émerge d'outre-tombe. Mon cœur palpite. Est-ce ma fille qui cherche à communiquer avec moi ? Je dirige le rayon de lumière vers la toile la représentant. Ma fille en peinture demande mon aide. Voilà que je parle à une peinture par numéros que j'ai peinte moi-même. Un autre de mes talents.
Selon ce message, un certain Disney s'est emparé de personnages de contes pour en faire des films distribués sur une nouvelle chaîne télévisée demandant des frais d'utilisation. Pourtant, aucune redevance n'est versée aux héros de ces histoires. Tom et Jerry prennent la tête de grévistes se déroulant le long de la grève de la Seine. Une scène inédite. Tom, ce magnifique chat gris, s'amuse à poursuivre une souris : Jerry. Les deux comparses n'apprécient pas qu’ils doivent oeuvrer ensemble à résoudre des conflits impossibles. À côté d'eux, je rencontre Pinocchio qui manifeste sa colère, pancarte à la main. Il n’accepte pas qu'on présente un nouveau dessin animé intitulé Our Cartoon President. Ce héros ment plus que lui sans que le nez lui allonge. Frère Jacques manifeste son opposition à l'utilisation des comptines sans verser de droits d'auteur. Blanche-Neige discute avec Chaperon Rouge sur la place faite aux femmes dans les contes. Lapin Blanc ne comprend pas pourquoi on l'associe aux œufs de Pâques alors qu'il ne pond pas. Le loup refuse de jouer avec la Poule Rousse qui cherche ses œufs enterrés avant même que sa descendance n'éclose. Les griefs s'accumulent.
Mes chats redeviennent gris au moment où la lampe s’éteint. Ma fille disparaît enveloppée par la noirceur de la nuit. Le cellulaire retrouve sa place, mon corps son lit alors que le sommeil efface mon dernier vœu, celui de me rendormir rapidement. Comment un cerveau peut-il générer de tels rêves ?
Un moineau assassiné par une coccinelle
Bien installé devant ma fenêtre je porte fièrement des jumelles aux yeux afin de vérifier le sexe des oiseaux qui viennent grignoter dans mes mangeoires. Google m'a appris que les moineaux consomment essentiellement des graines et des insectes en particulier les coccinelles dont ils sont de grands consommateurs. Cet été, le moineau s'est moins montré le moineau à l'extérieur de son nid. On l'a donc vu perdre du poids.
L'histoire que je vais vous raconter est véridique et j'ai pu le constater à travers mes propres lunettes propres. La semaine dernière, alors que le soleil était au zénith et que je lisais La Dépêche, un moineau, dont le nom m'est complètement inconnu, a décidé de s'aventurer hors de sa forêt protectrice. Le dit moineau s'envola donc vers le nord en suivant fidèlement une signalisation inexistante à la recherche d'un bon repas. Survolant l'autoroute, il recherchait les coccinelles qui pullulaient sur cette route.
Pendant ce temps (en parlant du temps, il était ensoleillé), Vénus, profitait des derniers rayons de soleil de l'été pour se pavaner au volant d'une voiture rose qui faisait les yeux doux aux autos rencontrées. Il faut savoir que cette dernière avait enjolivé sa voiture de cils surplombant ses phares. Je rappelle aux lectrices qu'une route est le meilleur endroit pour qu'une voiture fasse des rencontres. Voilà pourquoi un petit maquillage s'avéra nécessaire. C'est donc à pleine vitesse (disons 80 km/h) que Vénus se dirigeait plein sud. Au km X (afin de ne pas attirer les curieux sur la scène de l'accident), le moineau vit de loin une belle coccinelle qui s'amenait innocemment vers lui. Plus elle s'approchait, plus l'appétit de notre héros grossissait. La coccinelle aussi. Le moineau ouvrit grand la gueule voulant, d'une seule bouchée, ingurgiter un tel délice pour se sustenter pendant plusieurs semaines. Il frappa la coccinelle de plein fouet. À peine une vilaine chiure dans le pare-brise servira de preuve de l'impact sur cette belle Volsks. Aucune écorchure pour la voiture. Le moineau n'aura pas de funérailles. Mais une corneille, passant par là eut droit à un repas chaud et gratuit. Voilà un moineau que je ne pourrai plus admirer de ma fenêtre. Heureusement que Vénus me fit le récit de son décès.
Le fabuleux destin de….
Chiquita n'en revenait pas de lire dans le journal qu'on avait identifié le voyeur qui, avec ses jumelles comme complices, scrutait un couple dénudé aux prises avec une attaque de bourdons. Selon le journaliste, il s'agirait du célèbre détective Jenquet qui, interviewé, a donné sa version des faits. On y lit…
"Assis dans ma chambre ce lundi de printemps, je profite d'une pénurie d'enquêtes à enquêter pour m'adonner à l'observation des oiseaux gazouillant dans le parc en face de chez moi. L'inaction se passe lentement en face de l'hôtel alors que mon regard traverse la fenêtre. Je rêvasse au petit poulain que j'avais possédé dans mon enfance. Soudainement, un brouhaha me ramène à la réalité. Les temps sont durs pour les rêveurs. Quel beau spectacle que ce couple sortant d'un bosquet d'aubépines. Je me rapproche de l'action grâce à mes puissantes jumelles et aperçois une dame en colère. Elle émerge du boisé. Je sors et courre en sa direction. Je détecte une tentative d'une possible agression sexuelle. Je rejoins la superbe femme au décolleté généreux, minijupe courte et talons hauts. Elle s’approche de moi et me dit : "Je veux porter plainte contre mon ami de cœur sans cœur." Au son grave de sa voix et à sa pomme d’Adam marquée, je devine rapidement que la belle est en fait un homme transgenre. Je ne perds pas mon sang-froid, ayant le sang chaud et je m'applique à prendre le témoignage de la dame-homme sans la présence d'aucun témoin autre que le mâle-mâle qui l'accompagne dans sa course. "Que s’est-il passé, madame ? ", lui demandais-je. "J'ai été agressée. Regardez !" Elle dégrafe d’un coup sec son décolleté humide et me montre une paire de simili-seins en silicone dont le gauche se dégonfle lentement. Mes yeux pointent dans la vallée des deux siliconés." Il a voulu crever mon sein !", hurle-t-elle. Ne reculant devant rien, je m'avance et approche l'œil droit du sein gauche, l'examinant sur toutes ses coutures (je constate en passant que la cicatrice de l'opération n'est pas bien réussie). Sur ce sein, en effet, des traces de piqûres sont apparentes provoquant l'expulsion de l'air et les pulsions de mon cœur. Poursuivant ma prospection, l'œil gauche pointe vers le sein sain, le droit. Aucune dent n'y a laissé de marques. La plaignante, piquée au vif, a raison de se plaindre. Il reste à trouver le coupable. Je demande aux seins dépareillés de se recouvrir, question de pudeur. Le petit ami enguirlande son accusatrice protestant de son innocence (à lui). Il tient dans sa main adroite le coupable du désastre : le dard d'un bourdon trop entreprenant. Je vérifie que ce dernier s'ajuste parfaitement dans la plaie en m'obligeant à soutenir le sein crevé. Le copain, en voyant la scène, a le bourdon. Plus question de baiser dans les boisés."
Hocquet est estomaqué en apprenant que je serai absent de ma chambre pour toute une semaine. Non pas que ma présence lui soit chère, mais il se voit confier la garde de mes chats. Sûrement dû à une erreur d'identité, Interpol me demande d'éclairer sa lanterne et de résoudre un crime s'étant déroulé en Grèce. On a vérifié discrètement mon CV qui se trouve sur le disque dur de mon ordinateur. CV dans lequel on m'apprend que j'ai appris le grec au séminaire.
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