Il marchait le regard dans le vague, les vagues ?
C’était justement à cela qu’il pensait.
Les vagues des mers de France.
Celles de son enfance celles de l’opulence du temps où il ne comprenait pas où il était aveuglé si ce n’est enchaîné.
Aveuglé d’insouciance.
Enchaîné par l’opulence
En deux mots son enfance.
Il y repensait souvent avec une sorte de nostalgie mais ce sentiment se mélangeait à un autre qu’il n’arrivait pas à définir une sorte de révulsion plus forte encore.
Cette tempête émotionnelle l’habitait souvent au point de lui en faire perdre le sommeil.
Il faut dire que pour lui tout cela était nouveau il ne s’était éveillé qu’il y à peu.
Le chemin auquel il était prédestiné l’avait écartelé.
A l’instar de l’amour de ses parents.
L’amour c’était un bien grand mot, il était un outil à disposition de ces derniers.
Heureusement en ce monde il y avait une personne qui le comprenait : sa grand-mère une vieille hippie qui vivait désormais telle une ermite.
C’était pour elle qu’il était parti faire les courses, oui sa grand-mère.
Sachet de course à la main il stoppa le cours de ses pensées qu’il laissait souvent s’envoler dans tous les sens.
Et se concentra sur ce qu’il y avait autour de lui, une pancarte accrochée au coin de la rue indiquait Emery Hill St.
Il était bientôt arrivé, en longeant le Vincent Square il entr’aperçut une fleur qui paraissait, à contrario des autres, beaucoup plus rouge, elle brillait faiblement d’un rouge sang presque lugubre.
Il cligna des yeux et cette impression disparut.
En s’approchant de la porte du bâtiment il eu une bouffée de stress et commença à se précipiter dans les escaliers, il ouvrit la porte à la volée et trouva sa grand-mère dans son habituel rocking chair se balançant sereinement d’avant en arrière.
Il fut si soulagé sur l’instant qu’il faillit en défaillir et tomber au sol.
Il se reprit à la dernières minute.
Il lui en fallait plus.
En sortant des toilettes il se dirigea vers la cuisine où il avait laissé les courses.
En arrivant devant le plan de travail il se saisit d’une théière et mit de l’eau à bouillir.
Grand mère aimait le thé.
Il en servit donc deux tasses, de son préféré, qu’il apporta sur un plateau d’argent dont elle parlait tout le temps, c’était Roger qui lui avait donné lors des leurs jeunes années.
Roger c’était son… il s’arrêta net, le rocking chair ne se balançait plus sa grand-mère était immobile son regard croisa celui inerte de l’être qu’il chérissait le plus au monde les tasses de thé déversèrent leur contenu sur le vieux tapis en même temps que son cri déchirait le silence anormal qui s’était crée.
Il continua à crier tout en se mettant à courir vers la sortie et plus il s’éloignait plus son mal être grandissait, il se dit que ce n’était pas possible que ça ne pouvait pas se finir comme ça.
Et il courait, courait et plus il courait plus il s’en voulait il fonça tête baissée dans le Vincent square.
il courait courait de plus en plus sa colère grandissait il aperçut les fleurs qui semblaient le narguer avec leurs couleurs qui le faisait vriller.
Il s’en est approché et les a arrachées, arrachées, arrachées.
Il s’est effondré.
Il se dit qu’il réussirait sûrement à changer les faits que c’était une possibilité qu’il allait réussir à les changer mais se rendit compte une fois son forfait botanique terminé qu’ils resteraient à jamais les faits et qu’il ne pouvait rien y changer.
Il se releva et erra.
Qu’est ce qu’il avait fait pour mériter ça, il fondit en larmes tout en marchant il ne savait où.
Il s’en fichait il ne faisait que ruminer…
Qu’est ce qu’il avait mal fait ?
Cette question l’obsédait.
Qu’est ce qu’il avait fait ?
Qu’est ce qu’il n’avait pas fait ?
Fait ?
Il n’avait rien fait mais est ce que cela voulait dire que c’était mal pour autant ?
Non.
Au moment où cette affirmation germait dans son esprit il arriva dans les coins de Westminster en voyant ces dames de la haute société du même âge que sa grand-mère qui voulaient juste se balader tranquillement dans la cité en sus du drame qui s’était abattu sur sa vie.
Une sorte de folie le prit alors il commença à s’appliquer pour apparaître au yeux de tous comme un parfait hurluberlu, se dandinant sous le nez de ces vieilles pies.
Il sortit une corde et entonna les premières notes de God save the queen puis commença à mimer une strangulation, comme paralysé par la pression qu’il exerçait sur sa gorge il s’effondra.
Il se releva et chantonna à tue tête «tiré comme un lapin, tiré comme un lapin ».
Il sortit un morceau d’adhésif et se scotcha la bouche pour l’arracher d’un coup sec, son épiderme resta collé au morceau sanglant.
Il commença à courir en tout sens, à crier sur les passants à se débattre contre un être invisible puis il se rua vers la route où il se jeta sous les roues d’une camionnette.
Un craquement sinistre retentit.
C’était un dimanche après midi.
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