L’année scolaire était à présent bien entamée, les beaux jours ensoleillés aux températures clémentes ayant été progressivement remplacés par le froid et la pluie du mois de novembre. Poudlard était en effervescence en ce lundi 21 novembre 1994. La première épreuve du Tournoi des Trois Sorciers se déroulerait dans exactement trois jours. Une nervosité palpable émanait des quatre champions, à l’approche de la tâche qui les attendait. Il se dégageait des bruits de couloirs que Cédric Diggory, Viktor Krum et Fleur Delacour avaient déjà obtenu des indices concernant le contenu de la première mission. Harry Potter et ses deux alliés, en revanche, étaient encore dans l’ignorance la plus totale. Pour ne rien arranger, Ron Weasley s’était disputé avec le garçon célèbre à cause de sa sélection par la Coupe de Feu.
Winter, de son côté, ne prêtait guère attention à toute la commotion provoquée par le tournoi. Elle n’avait qu’une seule préoccupation en tête : la préparation du concert pour le bal de Noël. Il ne lui restait désormais plus qu’un mois pour constituer son effectif et entamer les répétitions. Bien que Magorian avait fini par accepter, sous l’insistance de Firenze, de venir ponctuellement au château pour accompagner la musicienne en tant que percussionniste, le guitariste et le bassiste n’avaient toujours pas été recrutés.
Ce lundi en fin d’après-midi, Winter était enfin parvenue à se libérer et à trouver une disponibilité commune avec Filius Flitwick pour qu’il lui présente des musiciens. Ce dernier l’avait invité à le rejoindre dans sa salle de classe juste après les cours. Quand la jeune femme atteignit la tour est de l’école, elle entendit un bruit diffus de guitares électriques amplifiées s’échapper par l’entrebâillement de la porte de la salle de Sortilèges.
Lorsqu’elle entra, elle s’étonna de trouver la salle de classe débarrassée de ses chaises et pupitres. Au centre se tenaient plusieurs élèves et sorciers adultes conviés par Flitwick. Tous avaient une guitare ou une basse à la main et étaient en train de s’échauffer. Le demi-gobelin avait fait installer dans la pièce un générateur électrique qu’il avait fait relier à plusieurs amplificateurs. Quand les yeux bleus de la rockstar rencontrèrent ceux des musiciens, la joyeuse cacophonie de riffs et de solos approximatifs s’évanouit. Tous la regardèrent avec admiration, comme s’ils faisaient face à une divinité devant eux.
« - Ah, Miss Grail. Nous vous attendions ! », s’exclama joyeusement Flitwick.
Il lui indiqua deux chaises installées dans un coin de la pièce, faisant face aux instrumentistes.
« - J’ai pris la liberté, au vu des difficultés que nous avons à organiser les auditions, d’inviter autant de monde que possible. Ils sont tous très heureux de pouvoir vous rencontrer et vous partager leur pratique. J’espère que vous trouverez votre bonheur parmi eux pour vous accompagner. », expliqua cordialement le professeur.
Winter hocha la tête, un peu intimidée voire gênée par les expressions radieuses et émerveillées qu’elle suscitait autour d’elle. Elle s’assit sur la chaise à gauche de Flitwick.
« - Commençons. »
Un premier guitariste s’avança, reliant sa Gibson rouge rutilante par un jack à l’un des amplificateurs Fender disponibles. Il était maigre, avait presque la trentaine et avait le visage inhabituellement ridé pour un homme de son âge, attestant probablement d’une consommation de cigarettes élevée.
« - Enchantée Winter Grail, je m’appelle Mason. », déclara-t-il d’une voix nerveuse, presque chevrotante.
Winter sourit, désireuse de le mettre dans de bonnes dispositions pour l’audition.
« - Salut Mason. Avant de jouer, peux-tu me parler un peu de toi ? D’où viens-tu ? Quelles sont tes influences ? »
Mason déglutit et hocha de la tête. Il resserra le bandana noir qu’il portait autour de son cou.
« - J’habite à Pré-au-Lard et j’ai vingt-neuf ans. Je suis un ancien Poufsouffle. Mes inspirations, et bien…il y a Prince et Jimi Hendrix évidemment. J’aime énormément Jimmy Page aussi…Dans les groupes plus récents, j’écoute beaucoup les Red Hot Chili Peppers. Je trouve leur nouveau guitariste, Dave Navarro, plutôt phénoménal. Et évidemment, le guitariste que j’admire le plus est Colin Carpenter.
- Intéressant. Des valeurs sûres en effet. Quant à Colin, il serait flatté, sans aucun doute. », répondit Winter avec un petit sourire en ayant une pensée à l’égard de son ami. Le guitariste rythmique des Red Runners était l’un des premiers membres qu’elle avait rencontrés lors de la formation du groupe et il était l’un des musiciens les plus fiables et talentueux sur la scène rock actuelle. Elle était intriguée désormais à l’idée d’entendre Mason jouer.
Bien que l’homme était beaucoup plus âgé qu’elle, quelque chose de juvénile, d’adolescent se dégageait de lui. Winter se surprit à le comparer à des hommes comme Rémus Lupin ou Severus Rogue. Ils n’avaient probablement que quelques années de plus que lui, mais paraissaient beaucoup plus matures. Elle secoua la tête. Quel était le sens de cette comparaison ?
Le silence s’empara de la pièce pendant un instant. La compositrice et le professeur de sortilège se turent, disposés à entendre la démonstration de Mason. Les autres musiciens le fixèrent avec curiosité, désireux de jauger le niveau du candidat par rapport au leur.
La guitare de l’ancien Poufsouffle cracha un son crade, enrobé d’un effet overdrive criard. Il reprit les accords d’une chanson de Winter à dominance rock, intitulée « Ten Thousand Times ». Mason jouait au médiator d’une main peu assurée, son tremblement se répercutant sur le vibrato de ses cordes. Son jeu global était correct rythmiquement parlant et l’instrument était bien accordé. Mais Winter l’estima rapidement insipide. Il manquait de vie, de sentiments, d’émotions. Elle ne retrouvait aucune de ses intentions en tant que compositrice dans l’interprétation que Mason lui proposait de sa propre chanson.
Le guitariste enchaîna ensuite sur un solo, transitionnant de son premier son overdrive vers un son distorsion lead en appuyant sur sa pédale au sol avec son pied droit. Winter réalisa qu’il ne maîtrisait pas parfaitement les aspects techniques du passage en question. Ses bends étaient approximatifs et il commettait parfois des erreurs de frets avec sa main gauche dans les enchaînements rapides de notes. Le musicien acheva enfin sa démonstration et regarda la célèbre pianiste avec une forme d’appréhension.
« - Donc…voilà. », bredouilla-t-il, « Est-ce que cela vous suffit pour vous faire une idée ? »
Winter jeta un coup d’œil à Filius Flitwick. Le chef de chœur, bien que peu accoutumé aux sons compressés des guitares électriques dans le rock, semblait avoir le même ressenti qu’elle sur la performance. Mason était un guitariste d’une régularité honorable, mais d’un niveau global amateur. Sa présence scénique était presque inexistante et il ne ressentait absolument pas les morceaux. Le demi-gobelin sembla chercher ses mots.
« - Winter ? »
La jeune femme choisit d’aborder la chose avec diplomatie.
« - Merci Mason. Je propose que…nous écoutions tout le monde et je ferai des retours après, cela vous convient-il ? »
L’homme approuva. Peu à peu, les auditions se succédèrent. Les profils des guitaristes et bassistes défilant devant la jeune compositrice étaient très variés : des élèves issus de différentes maisons, ainsi que des musiciens amateurs ou semi-professionnalisés de la région. Aucun élève de Serpentard ne participa cependant à la sélection, l’absence assourdissante de la maison reptilienne confirmant un rejet complet de la musique de Winter et de tout ce qu’elle pouvait représenter aux yeux des défendeurs de la pureté du sang.
Parmi les bassistes, un certain Joe, jamaïcain d’origine, retint l’attention de Winter. L’homme avait baigné dans le reggae et le ska depuis sa tendre enfance mais avait élargi ses horizons à de nombreux autres styles. Il présentait une assurance calme et un certain flegme très appréciables étant donné le rôle qu’il souhaiterait occuper. Enfin, arriva la dernière audition. Flitwick se trémoussa sur sa chaise, subitement excité.
« - Robert, à votre tour mon garçon. »
Un Serdaigle aux cheveux décolorés longs avec une boucle d’oreille sur son lobe droit se présenta devant Winter. Il dégageait une certaine confiance en lui. La jeune femme, fatiguée d’avoir enchaîné les écoutes et d’avoir fait travailler minutieusement son oreille pendant plusieurs heures, lui demanda simplement.
« - Je peux te demander de te présenter ? »
Le jeune homme sourit d’un air confiant.
« - Robert Hayes. Dix-sept ans. Serdaigle. Je viens de Brighton. Hum…Je crois que j’ai fait le tour. »
Winter se redressa en se rappelant de son nom. C’était le garçon dont Flitwick avait chanté les louanges. Il avait tenté de le lui présenter à plusieurs reprises. La dernière audition s’annonçait intéressante. Sans plus attendre, Robert se lança dans l’interprétation d’un titre de Winter auquel personne ne s’était encore confronté. Il s’agissait d’un morceau à la structure progressive mélangeant le post punk et le classique. La compositrice sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine. C’était une de ses toutes premières œuvres. Elle racontait une histoire d’amour tragique, condamnée et les instruments dessinaient par leurs interventions selon les passages tantôt un tunnel sans lumière, tantôt un ciel sans horizon, ou encore une nuit sans matin.
Robert avait les yeux fermés et le visage expressif au fur et à mesure qu’il peignait le tableau musical. Pendant un instant, Winter crut entendre son lead guitariste habituel des Red Runners, Dave, à la place du jeune Serdaigle. Quand la performance s’acheva, elle le regarda avec un sourire empli de respect : Robert avait compris. Il avait saisi l’intention, capturé l’essence même de la chanson.
Le silence revint lentement et les autres guitaristes échangèrent des regards portant une signification implicite. Ils avaient déjà deviné que Robert Hayes serait sélectionné. Winter se leva lentement de son siège.
« - Merci à tous d’être venus. Vos interprétations de mes œuvres et le respect que vous leur avez accordé m’ont profondément touchée. Malheureusement, je ne dois retenir que deux d’entre vous pour le concert du bal de Poudlard… »
Elle jeta un œil envers Filius Flitwick, désireuse de percevoir son avis, mais l’enseignant lui adressa un regard entendu.
« - Le choix vous revient naturellement, Miss Grail. Vous n’avez absolument rien à m’envier en termes d’oreille et de capacité d’écoute. »
La musicienne prit une grande inspiration.
« - Très bien. Dans ce cas…Je voudrais faire équipe avec Joe et Robert. »
Le jamaïcain et l’étudiant de Serdaigle hochèrent la tête avec fierté, savourant la perspective d’être sélectionnés par une artiste aussi réputée et talentueuse.
Les auditions se conclurent sur ces paroles. Winter resta échanger un moment avec l’ensemble des musiciens présents, y compris ceux qui ne furent pas retenus. Puis, une demi-heure plus tard, elle parvint à s’échapper enfin de la salle de Sortilèges après avoir remercié chaleureusement le Directeur de la Maison Serdaigle pour avoir tout organisé.
La jeune femme parcourut les couloirs du château, en direction de la cuisine des cachots. La sélection de ses partenaires de scène lui avait ouvert l’appétit. Il était cependant encore trop tôt pour le dîner. Avec un peu de chance, les elfes de maison accepteraient de lui procurer une pâtisserie ou deux. En chemin, la compositrice croisa Harry Potter accompagné de Hermione Granger. Elle les salua mais le duo lui répondit à peine. L’adolescent célèbre semblait profondément stressé et perturbé à cause de l’épreuve du Tournoi des Trois Sorciers à venir. En s’approchant des cuisines de l’école, Winter entendit des voix dans le couloir dont une reconnaissable parmi mille. Elle s’accroupit contre un mur et observa discrètement la scène en espérant ne pas se faire repérer.
« - Donc, Severus Rogue, après plus de dix ans de carrière en tant que Maître des Potions, pour la première fois, vous vous retrouvez à enseigner au cours de la même année à la fois au célèbre garçon qui a survécu et à la plus grande star du rock britannique de la scène actuelle. Voilà qui n’est absolument pas commun. Avez-vous conscience du caractère inédit et palpitant, voire historique de la situation à Poudlard ? »
La voix traînante et agacée de Rogue répondit sèchement, trahissant un manque de patience.
« - Croyez-vous que cela me fasse la moindre chose ? Je suis un professeur de Poudlard. J’ai dédié ma vie à l’art noble et subtil des potions et vous osez me questionner sur de telles…trivialités ? Je vous recommande expressément de conduire votre grotesque investigation ailleurs ! »
Winter vit se dessiner à la lumière des torches la silhouette sombre du professeur, drapé de sa cape et de son manteau noir. Il portait dans sa main un erlenmeyer rempli d’un fluide violacé, probablement une potion en cours de réalisation. En face se trouvait une femme blonde de taille moyenne mais paraissant petite à côté de lui. Elle était habillée d’un manteau vert criard et arborait des lunettes rectangulaires au bout de son petit nez recourbé. Ses lèvres pulpeuses étaient d’un rouge pétant. Une plume enchantée ainsi qu’un carnet flottaient dans l’air à ses côtés, prenant en note avec plus ou moins de fidélité et de précision la teneur de l’échange.
La compositrice grimaça en lisant immédiatement de l’hypocrisie et une expression vicieuse de charognard sur la figure de cette femme. Une journaliste à scandale. Elle savait les repérer à des kilomètres. Combien de fois avait-elle cherché à les esquiver ou à démentir leurs ragots infondés au cours de sa pourtant courte carrière de musicienne ?
Severus Rogue voulut reprendre sa course, se dirigeant vers sa salle de classe, mais la reporter fit preuve d’un sans-gêne outrancier en lui barrant la route. Elle déposa son index sur le coin de sa bouche, prenant un air faussement pensif et sourit :
« - Est-il vrai que Winter Grail serait impliquée dans une affaire sentimentale avec Cédric Diggory ? »
Rogue leva un sourcil et répliqua avec dédain.
« - En quoi la vie de débauche de Winter Grail me concerne-t-elle ?
- Voyons, Professeur Rogue, le monde des sorciers a le droit de savoir. Peut-être qu’une romance naissance entre Winter Grail et le champion de Poudlard pourrait directement avoir un impact sur l’issue du Tournoi des Trois Sorciers. Imaginez une seconde : la plus séduisante et sulfureuse des rockstars en couple avec le beau gosse sentimental de Poufsouffle… »
Le professeur des potions esquissa une grimace de dégoût.
« - Soyez bien certaine, Rita Skeeter, que votre profession m’inspire sincèrement autant de mépris que Potter et Grail réunis. Je vous recommande de passer votre chemin avant que je ne vous fasse quitter céans les lieux en employant la manière forte. »
Il ajouta en s’approchant de Rita Skeeter d’un air menaçant.
« - Si je vois mon nom associé dans quelque article que ce soit avec celui de cette saltimbanque de Grail je vous préviens…
- Vraiment ? », le coupa Skeeter avec un sourire pincé et pervers, « Pourtant, il serait tout à fait normal de ne pas vous omettre. Vous êtes après tout celui qui passe le plus de temps avec elle. »
Elle fit signe à sa plume de s’approcher d’avantage, créant une situation plus intimiste et propice au questionnement.
« - Dites-moi, Professeur Rogue, comment se déroule vos échanges privilégiés avec la grande Winter Grail lors de vos…séances de travail récurrentes ? »
Rogue fulmina :
« - …Retenues. Miss Grail ne fait que payer les conséquences de son insubordination et je n’ai que faire de ses péripéties sentimentales de bas étage. »
Rita Skeeter hocha la tête d’un air maniéré, un petit sourire au coin des lèvres.
« - Une élève indisciplinée…qui résiste à son terrifiant professeur de potions. Très intéressant… »
Le son de la plume grattant à toute vitesse le carnet résonna dans le couloir. Severus Rogue sentit sa colère atteindre son pinacle. Il plaça le récipient de sa potion en état de lévitation afin de se libérer les mains et empoigna violemment Rita par son manteau.
« - Que faites-vous ? », protesta-t-elle, à la fois surprise et amusée.
La journaliste de tabloïd semblait de toute évidence habituée à des évacuations musclées pour s’introduire clandestinement là où rumeurs et ragots il y avait à puiser.
« - Vous n’avez rien à faire ici. La presse n’est pas autorisée dans l’enceinte de Poudlard hormis le jour des épreuves. »
Il la traîna d’une main et, sortant sa baguette de l’autre, visa le bloc note et la plume.
« - INCENDIO. »
Les fournitures s’embrasèrent aussitôt et tombèrent au sol, réduites en cendres. Rita Skeeter feignit l’outrance.
« - Oh, Professeur Rogue, êtes-vous obligé de recourir à de telles mesures ? »
Elle émit un petit rire aigu alors qu’il la traînait de force par le col vers la sortie des cachots. Winter voulut entrer dans les cuisines avant de se faire repérer, mais par malchance, Rogue la débusqua. Ses pupilles noires se dilatèrent davantage sous l’effet de la colère.
« - Grail. Encore en train de traîner dans les couloirs, à épier les conversations. Votre indiscrétion est aussi remarquable que votre capacité de nuisance.
- Attendez, ce n’est pas ce que vous croyez. Je…passais par là et puis… »
Winter s’interrompit d’elle-même. Elle était en train de boire la tasse à s’enfoncer dans des explications vaseuses. Rogue la fixa un instant puis son regard se reporta sur Rita Skeeter qu’il tenait captive. La reporter avait changé d’expression en découvrant la présence de Winter comme si elle était tombée sur un filon de diamant au cours d’une exploration minière. Une idée sadique germa dans la tête du professeur. Il dévoila un rictus sarcastique et amusé.
« - Il semblerait que Madame Skeeter ici présente serait des plus…enthousiastes à l’idée d’entendre vos explications des plus convaincantes, Miss Grail. »
Winter pâlit en le voyant relâcher la journaliste comme s’il lâchait un Beagle sur un gibier en pleine partie de chasse à courre. Rita Skeeter s’approcha immédiatement de Winter en sortant de son manteau une plume de rechange et un nouveau calepin. Elle ajusta ses lunettes sur la pointe de son arête nasale et sourit d’un air carnassier.
« - Winter Grail. Nous nous rencontrons enfin.
- Ah non, non et non !»
La compositrice détala en courant. Elle parcourut l’entièreté du château, franchit les portes et traversa le pont en pierres reliant l’édifice aux plaines de Poudlard. À sa sortie, la sorcière s’arrêta un instant pour reprendre son souffle. Mais elle entendit des exclamations et des cris s’adressant à elle :
« - Mais n’est-ce pas… ?
- Winter Grail ! L’unique.
- Ohé, Winter, par ici !
- Winter ? Un petit instant pour Sorcière Hebdo, s’il vous plaît ? »
Une cohorte de journalistes de plusieurs quotidiens et magazines célèbres dans le monde des sorciers s’était amassée à l’entrée de Poudlard et avait établi un quartier général avec des tentes magiques afin de faire le guet dans l’attente de la première épreuve du Tournoi des Trois Sorciers. Rita Skeeter semblait être la seule reporter à avoir réussi à contourner la sécurité de l’école pour s’introduire dans le château. Ses talons aiguilles résonnèrent alors qu’elle trottait sur le pont aux trousses de la célébrité.
« - Merde… »
Winter se sentit cernée. Devant elle, une quarantaine de journalistes armés de micros, perches, et appareils photos la flashant comme des mitraillettes. Derrière, Rita Skeeter du Daily Prophet. Une horreur à elle toute seule. La musicienne ne se laissa guère le temps pour plus de réflexion. Elle courut en direction de la Forêt Interdite.
Juste avant de s’enfoncer dans les bois, elle croisa Hagrid qui était en train jardiner dans son potager à côté de sa cabane, préparant l’arrivée de l’hiver. Quand il vit la jeune femme courir à en perdre haleine, il l’apostropha avec inquiétude de sa grosse voix :
« - Winter, attends ! C’est vraiment pas la bonne idée d’y faire un tour ! Déjà qu’c’est qu’elle est interdite, c’te forêt, mais en c’moment… »
Trop tard. La compositrice était déjà hors de vue. Les journalistes s’arrêtèrent à l’entrée de la forêt, dissuadés à la vue des arbres situés à la lisière baignant dans une brume automnale à la fois mystérieuse et menaçante.
Hagrid lâcha la bèche énorme qu’il tenait dans ses mains. L’outil s’écrasa dans la terre meuble avec un bruit sourd.
« - Nom d’un Scroutt à Pétard ! Winter… »
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