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Of Potions and Riffs (Severus Rogue X OC)
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tome 1, Chapitre 12 « La Prophétie » tome 1, Chapitre 12

Un hibou au plumage gris-souris se posa sur le rebord extérieur de la fenêtre de la chambre de Winter. Il se mit à cogner frénétiquement avec son bec sur le carreau, jusqu’à ce que quelqu’un daigne bien lui ouvrir.

« - Winter, c’est pour toi. », souffla avec agacement Daisy Williams, l’une des coéquipières de chambrée de la musicienne.

Cette dernière était en ce vendredi soir assise sur son lit à parcourir un livre sur les créatures magiques après ses cours de l’après-midi. Son moral était en berne. Les négociations entre le Professeur Flitwick et Severus Rogue s’étaient soldées, comme elle s’y attendait, par un cuisant échec. La jeune femme aurait préféré rencontrer Robert Hayes en cette soirée et accueillir le week-end en musique, mais dans moins d’une demi-heure, elle devrait plutôt se rendre en retenue avec le cruel Directeur de la Maison Serpentard à la place.

Elle sauta de son lit et se dirigea vers la fenêtre en traînant des pieds. Une fois devant la vitre, elle fit rentrer l’animal qui se posa sur son bras, ne manquant pas de lui pincer les doigts et de lui griffer la peau de ses serres au passage.

« - C’est pas fini oui ? », pesta-t-elle contre le rapace.

Avec peine, Winter lui détacha le bout de papier noué à l’une de ses pattes par un petit ruban marron en cuir fin. Elle relâcha ensuite l’oiseau qui déploya immédiatement ses ailes en direction de la volière de Poudlard. En déployant la missive, son expression se détendit lorsqu’elle découvrit l’identité de l’expéditeur : Rémus Lupin. La jeune femme s’empressa de la lire en retournant sur son lit.

Chère Winter,

Comment vous portez-vous ? Dumbledore a, dans toute sa générosité, accepté de me prêter Harold, un des grands ducs de la volière du château. Ainsi, nous pouvons rester en contact. Je souhaitais avant tout vous remercier pour votre don financier très généreux. Vous êtes une jeune femme d’une grande bonté et je n’oublierai aucunement votre geste. Grâce à vous, je dépendrai moins des services de l’école et du Maître des Potions et cela m’ôte un poids considérable, je dois dire.

Je tenais à vous féliciter pour votre entrée à Poudlard. Dumbledore m’a confié que les professeurs étaient rassurés de voir que vous arriviez pour le moment à suivre le rythme. Je m’inquiétais de ne pas vous avoir suffisamment préparée dans le temps imparti. J’ai aussi appris que vous aviez été placée à Serpentard. Cela m’a évidemment surpris, mais je n’ai aucun doute que, peu importe la Maison, vous deviendrez une excellente sorcière en plus d’être une musicienne brillante.

Je souhaitais également vous faire part d’une information importante. Lors du Tournoi des Trois Sorciers, des représentants du Ministère ainsi que la presse viendront à l’école pour couvrir les différentes épreuves. Les journalistes du Daily Prophet n’attendent qu’une chose : vous interviewer. Plusieurs articles sont déjà sortis sur vous depuis que vous êtes entrée à Poudlard. J’ai pensé vous avertir de cela en amont, estimant que vous ne souhaiteriez pas être incommodée par la médiatisation.

J’espère vous recroiser prochainement si mes pas me mènent à Poudlard. Pour l’heure, plusieurs missions m’ont été confiées par le Bureau des Aurors. Cela fait suite notamment à des événements très inquiétants qui se sont déroulés pendant la Coupe du Monde de Quidditch cet été. De fait, mon travail me tiendra captif au moins jusqu’au printemps. Je ne doute pas cependant que nous trouverons du temps en avril ou en mai. D’ailleurs, Pré-au-Lard organise un festival à cette époque de l’année. Vous auriez toute votre place sur la Main Stage.

Au plaisir d’avoir de vos nouvelles,

Rémus, votre dévoué tuteur

PS : Soyez prudente, Harold est un peu caractériel. Cela se règle par l’offrande d’une souris ou deux.

La lettre arracha un sourire à Winter. Elle trouvait la personnalité de Rémus Lupin attachante et était désireuse de le revoir prochainement. Puis, la réalité la frappa quand l’horloge de sa chambre sonna les coups de 20h. La musicienne allait être en retard à sa retenue. Elle grimaça en se préparant et sortit du dortoir de Serpentard avec résignation. Ses pas, sans conviction, la dirigèrent vers la salle des potions. Mais, alors qu’elle s’apprêtait à frapper à la porte, une voix sifflante et effrayante résonna dans ses tympans, semblant sortir des murs :

« - LA NUIT TOMBE SUR LA PLAINE, ENVELOPPANT DE SON DRAP ASTRAL LE ROYAUME D’EN BAS. LES YEUX SE VOILENT. UNE FIGURE SILENCIEUSE MARCHE. AUGURE, NE TE RETOURNE PAS. TU DOIS REPONDRE A L’APPEL DE LA FORET. L’ASSEMBLEE ATTEND TA VENUE PROMISE PAR LES ETOILES. »

Winter se figea, déboussolée. Encore cette voix mystérieuse. Elle ne lui semblait même pas humaine. Sa main était posée sur la poignée de la porte et Rogue l’attendait probablement à l’intérieur. La jeune femme savait au fond d’elle qu’elle devait mettre de côté ce qu’elle venait d’entendre et se concentrer sur sa punition. Mais une étrange pulsion la saisit. Elle ressentit un désir urgent de sortir du château et d’aller dans la Forêt Interdite. Elle ne savait pourquoi. Il le fallait. C’était écrit.

Le cœur palpitant, la musicienne rebroussa chemin et quitta les cachots, bien consciente qu’elle naviguait désormais en eaux troubles à esquiver sa retenue avec l’impitoyable professeur des potions. Bientôt, elle se retrouva dans les plaines de Poudlard et elle s’enfonça dans la Forêt Interdite en prenant soin de ne pas se faire repérer par Hagrid lorsqu’elle passa près de sa cabane.

Severus Rogue était assis à son bureau dans la salle de classe vide, profitant de ses derniers instants de calme avant de, pensait-il, voir apparaître l’insupportable Winter Grail dans l’encadrure de la porte. Avec des gestes vindicatifs, il notait les essais de ses élèves de quatrième année avec une encre rouge sang. En tombant sur la copie de Harry Potter, ses doigts fins se crispèrent sur sa plume de corbeau. Potter. La simple vue de ce nom provoquait en lui une tension insoutenable, contrastant avec sa froideur habituelle à tout épreuve. En parcourant les premières lignes rédigées par le jeune garçon, le visage de Rogue afficha une moue dédaigneuse.

« - Médiocre. Lamentable. »

De toute évidence, Potter passait plus de temps avec ses amis à fureter dans les recoins du château qu’à réviser ses cours de potions. Il releva lentement la tête pour consulter l’heure. 20h20. Winter Grail n’était toujours pas présente. Le professeur se leva, les manches de son manteau sombre recouvrant une partie de ses mains, et se dirigea vers la porte d’un pas décidé. Il trouva le couloir désert. L’énervement ne tarda pas à le gagner. Il plaça dans un premier temps son absence sous le signe de son arrogance de rockstar. Rogue arpenta les couloirs et les escaliers du château, bien résolu à lui administrer la leçon d’humilité de sa vie quand il lui aurait mis le grappin dessus.

Habitué à pister les élèves lors de ses gardes de nuit, le Maître des Potions ne tarda pas à remonter sa piste en interrogeant les portraits. Certaines peintures l’avaient vue quitter le château. Quand le Directeur de Serpentard comprit qu’elle était partie seule en direction de la Forêt Interdite en pleine tombée de la nuit, son sang ne fit qu’un tour. Il partit en direction des plaines de Poudlard à toute allure.

Cela faisait maintenant un certain temps que Winter progressait dans la forêt lugubre. Le moindre bruit strident la faisait sursauter. Elle commença à regretter de ne pas avoir écouté sa raison plutôt que son instinct. Où se dirigeait-elle ainsi ? Elle n’en avait aucune idée. La main crispée sur sa baguette, la jeune femme prêtait attention au moindre crissement, à la moindre vibration qui pourrait témoigner de la présence indésirable de créatures dangereuses.

Au détour d’un passage étroit entre deux arbres morts, elle remarqua des traces en forme de sabots sur le sol. Hagrid avait, lors du dernier cours de Soins aux créatures magiques, évoqué la présence de licornes dans la Forêt Interdite. Malgré la tension interne croissante qu’elle ressentait, Winter ne put s’empêcher de sourire en espérant en croiser une. Elle se prit à imaginer un instant dans son esprit l’apparence majestueuse que pourrait revêtir la créature mythique. Aucune bête ne pourrait mieux incarner le sacré : une crinière blanche soyeuse, une robe immaculée aux reflets brillants, une corne nacrée…

Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, une ombre effrayante surgit de derrière et l’agrippa par le bras. Elle se débattit en vain et fit volte-face pour découvrir l’identité de son agresseur.

« - Grail, que diable faites-vous ici seule en pleine nuit ? Êtes-vous atteinte de démence ? Vous auriez pu vous faire tuer ! »

Winter croisa le regard du professeur Rogue. Ses yeux, tels deux charbons ardents, brûlaient de colère. Il était hors de lui. Elle grimaça aussitôt et tenta d’échapper à sa poigne.

« - Lâchez-moi ! C’est une manie chez vous… »

Rogue répliqua aussitôt d’une voix menaçante qui ne laissait place à aucune contestation.

« - Silence ! Vous rentrez avec moi au château. Immédiatement. Et je vais m’assurer cette fois que vous en soyez renvoyée dès demain et que vous n’y remettiez jamais les pieds.

- Non. Cessez de me parler comme si j’étais une gamine ! », rétorqua avec zèle Winter dont l’agacement prenait le pas sur la peur que lui inspirait le sévère professeur. Elle extirpa son bras de ses doigts longs et recourbés.

Severus Rogue, sans prévenir, empoigna cette fois la jeune femme par sa robe de sorcière et la força à lui faire face, bloquant toute échappatoire et la surplombant de sa grande taille.

« - Obéissez. Immédiatement. »

Son courroux était devenu glacial et sa voix grave, anormalement calme. La respiration de Winter était lourde. Elle sentit sur son visage le souffle chaud de l’homme, trahissant un tumulte interne chez lui malgré son expression fermée. Un frisson lui traversa l’échine. Elle murmura :

« - Je devais être ici… »

Rogue fronça les sourcils, ses yeux perçants tentant de sonder son élève. Il songea à utiliser ses capacités de Légilimancie mais se ravisa, conscient de la violation de l’esprit que cela représentait. Malgré sa fureur, il estima devoir s’abstenir d’y avoir recours. D’un ton sarcastique et dédaigneux, il répliqua sèchement :

« - Je ne crois pas, Miss Grail. Il me semblait que votre présence était exigée dans ma salle de classe.

- Vous ne comprenez pas… J’allais m’y rendre lorsque que…

- Je n’ai que faire de vos atermoiements. Et je ne souhaite pas m’attarder ici en pleine nuit à écouter vos geignements incessants et attirer toutes les créatures anthropophages de la forêt. »

Rogue relâcha sa robe d’un geste sec et méprisant et lui indiqua sans équivoque une direction à emprunter, mais Winter refusa d’avancer.

« - Vous osez encore faire preuve de défiance et tenter de vous soustraire à mon autorité ? », siffla le Maître des Potions d’un air dangereux.

Winter soupira. Malgré l’adrénaline et la nervosité que lui procurait l’homme en face d’elle, une partie d’elle résistait inlassablement. Elle ouvrit la bouche et avec une témérité dont elle ignorait la provenance, murmura :

« - En fait, je pense que vous vous acharnez sur moi non pas uniquement pour ma prétendue désobéissance, mais parce depuis le début, je représente tout ce qui vous échappe, Professeur. »

Severus Rogue se figea un instant de stupeur. Les mots l’avaient transpercé de leur véracité. Il se sentit soudainement vulnérable. Il lui sembla qu’elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il s’efforça de rétablir immédiatement son masque d’indifférence et de froideur. Une irritation enroba malgré tout sa voix grave et lente :

« - Vous ne savez et ne saurez jamais qui je suis, Grail. Vous ne m’inspirez que de l’indifférence et du désagrément. Vos insinuations sont indécentes et puériles. Cessez de vous regarder le nombril et de penser que tout tourne autour de vous. »

Il ajouta avec un rictus cruel, sa façade entièrement reconstituée :

« - Vous ne me laissez pas le choix. Je me ferai un plaisir quand nous arriverons au château de vous inculquer le respect et la soumission à la hiérarchie qui vous fait tant défaut. Je préfère vous prévenir que mes méthodes de discipline ne sont pas orthodoxes... »

Winter soupira de frustration. Elle voulut répliquer lorsqu’elle vit la stature élancée de son professeur se tendre. Il se tenait immobile, aux aguets, les sens en alerte. Il sortit sa baguette noir ébène de sa robe en une fraction de seconde et se posta devant Winter en position d’attaque, semblant faire face à un danger invisible. La musicienne, elle, ne décernait rien dans la pénombre à part les ombres des grands arbres arborant une allure fantastique.

« - Professeur ? », murmura-t-elle d’une voix incertaine.

Elle ne pouvait voir son visage comme il lui tournait le dos, mais elle devina à la manière dont il se raidit qu’il avait abandonné tout sarcasme. Soudainement, une douzaine de torches flambèrent d’un coup devant eux, révélant la présence de centaures aussi fiers et majestueux qu’intimidants. Winter remarqua aussitôt leurs lances et leurs arcs pointés vers eux. Plusieurs secondes s’écoulèrent, chaque camp dévisageant l’autre, prêt à combattre.

La compositrice ne put s’empêcher de détailler les silhouettes de ces êtres mi-homme, mi-cheval. Leur musculature témoignait d’une aisance au combat physique. La tête haute, le regard digne et les chevelures longues attachées derrière leurs oreilles, les centaures dégageaient une aura tribale et ancestrale. Leurs corps équins robustes arboraient des couleurs variées d’un individu à l’autre. La jeune sorcière s’attarda sur un centaure alezan aux yeux bleus, plus grand et plus costaud que les autres. Son grand arc de chasse était bandé, la flèche pointée en direction de Rogue. Ses sabots martelaient le sol et retournaient la terre avec impatience, sa fougue contrastant avec l’immobilisme et l’inexpressivité du Maître des Potions.

« - Vous n’avez rien à faire ici sur nos terres, humains. », lança-t-il froidement.

Sa voix était virile et chevaleresque. Severus Rogue ne laissa transparaître aucune émotion et répondit avec prudence et mesure.

« - Veuillez excusez notre intrusion. Je suis Severus Rogue, Professeur de potions à Poudlard et je raccompagne Miss Grail qui s’est aventurée sur votre domaine par mégarde. »

Les centaures, peu convaincus par l’explication du faiseur de potions, bandèrent les cordes de leurs arcs encore davantage. Winter blêmit. Severus Rogue attrapa immédiatement le bras de son élève d’un geste protecteur et la retint derrière lui, faisant barrage avec son corps en cas de départ de flèche. La jeune femme sentit son cœur s’emballer aussi bien à cause de la situation que de la proximité physique avec l’homme ténébreux. Son parfum boisé provenant de sa chevelure noire vint lui chatouiller les narines.

« - Pourquoi devrais-je te croire, sorcier ? Les humains sont des êtres orgueilleux et fourbes qui ne savent tenir parole. », le toisa le centaure alezan.

Il laissa échapper un rire amer.

« - Les individus de ton espèce passent leur temps à violer nos frontières et attaquer notre tribu. Puisque que le maintien des traités entre nos peuples ne peut s’assurer qu’en versant du sang, ainsi soit-il. »

En voyant que le centaure s’apprêtait à décocher sa flèche, Winter cria :

« - Il vous dit la vérité ! Tout est ma faute… »

Elle s’avança timidement, voyant Rogue grincer des dents, un mélange d’inquiétude et d’irritation dans son regard. Le centaure suspendit son geste, semblant l’espace d’un instant intéressé par la jeune femme. Elle continua :

« - Il n’a rien à voir dans tout cela. Je suis coupable. »

Severus Rogue afficha un air de surprise qui se transforma en une grimace d’agacement.

« - Épargnez-moi tout de suite votre héroïsme ridicule et suicidaire, Grail. Vous êtes sous ma responsabilité et en tant que professeur, il m’incombe d’assurer votre sécurité. Vous avez suffisamment causé de trouble, alors de grâce, maîtrisez-vous. »

Le centaure sembla perdre patience. Il poussa un hennissement de guerre et une pluie de flèches et de lances s’abattit sur eux.

« - PROTEGO MAXIMA ! »

La baguette de Rogue dessina un bouclier transparent englobant son propriétaire et Winter. Les flèches et les lances se heurtèrent au charme de protection et tombèrent au sol. Alors que les centaures préparaient une deuxième salve et cette fois une charge physique, une voix inconnue se fit entendre par-dessus le chaos.

« - Un instant, Magorian. »

Un centaure aux traits raffinés ornés d’une barbe et d’une chevelure courte bouclée fit irruption. Il se posta devant Rogue et Winter et s’adressa à ses semblables :

« - Allons, mes amis, point d’impulsivité. Baissez vos armes. »

Le centaure alezan répondit à l’évocation de son nom.

« - Tu ne devrais pas intervenir, Firenze. Pourquoi prendre la défense de ces deux intrus ? »

Firenze, souriant, observa Winter avec curiosité, sérénité et prestance.

« - La venue de cette jeune personne n’a rien d’un intrusion, mais plutôt d’une bénédiction du ciel. Son arrivée réalise le premier acte de la prophétie. »


Texte publié par NoxND, 21 avril 2025 à 19h52
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