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Of Potions and Riffs (Severus Rogue X OC)
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tome 1, Chapitre 9 « Le Directeur et l'Oiseau » tome 1, Chapitre 9

Le lendemain, Winter et Oscar se hâtèrent de prendre leur petit déjeuner, de peur d’arriver en retard en cours de potions. La sorcière se remit en binôme avec Joana Monteiro qui cette fois l’accueillit avec un grand sourire amical. Avant de s’installer au premier rang, les deux élèves déposèrent sur le bureau du Maître des Potions leurs essais qui étaient à rendre en cette matinée.

Peu de temps après, le professeur fit irruption dans la classe en marchant d’une allure rapide et autoritaire, sa robe noire lévitant autour de son manteau sombre qui épousait sa silhouette élégante. Arrivé devant son bureau, il fit volte-face, ses mèches de cheveux balayant ses traits sévères et ombrageant ses pupilles cruelles.

« - Ouvrez vos livres page 234. »

L’homme se livra à un cours magistral sur les différentes utilisations et les techniques de prélèvement de sang de dragon. Aucune préparation n’était prévue pendant cette leçon. Les élèves se mirent à prendre des notes assidûment, frémissant et retenant leur respiration à chaque fois que Rogue patrouillait dans les rangs comme une sentinelle sur un chemin de ronde. Il enleva à plusieurs reprises des points aux Gryffondors, saisissant la moindre occasion pour leur en retirer. Winter entendit à chaque fois Joana soupirer de manière presqu’inaudible à ses côtés. Elle ne put s’empêcher de lui adresser un regard compatissant malgré son appartenance à Serpentard.

Entraînée par la voix grave et douce de Severus Rogue qui résonnait comme un requiem mélancolique à ses oreilles, Winter se mit à rêvasser un instant, perdant le fil des propos de son professeur.

« - Peut-être que Miss Grail serait-elle en mesure de nous citer l’espèce de dragon dont le sang est à neutraliser par une étape de détoxification avant tout usage ? »

La musicienne sursauta. Les yeux de ses camarades étaient rivés sur elle.

« - Je…Je ne sais pas, Monsieur. »

Rogue lui adressa un regard noir et siffla avec colère :

« - Quinze pages de manuscrit pour lundi pour votre manque d’attention, Grail. Vous viendrez me voir à la fin du cours pour que je vous donne le sujet. Restez. Concentrée. »

Il martela les deux derniers mots avec agacement.

« - Comme par hasard, comme tu es de Serpentard il n’enlève pas de points… », maugréa Joana à voix basse alors que le professeur s’était éloigné vers une autre rangée de la classe.

« - Dix points en moins pour Gryffondor pour faire preuve d’insolence en contestant mon jugement ! », cracha Rogue depuis l’autre bout de la salle.

La jeune Gryffondor laissa échapper un petit cri de surprise. Il semblait avoir des oreilles partout. D’une voix encore plus faible, quasiment inaudible, elle s’exclama à l’attention de Winter :

« - Bon sang, la chauve-souris des cachots a l’ouïe fine ! »

La musicienne plaisanta sur le même ton :

« - Et je parie qu’il pratique même l’écholocation à force de vivre dans l’obscurité. »

Joana étouffa un éclat de rire.

À la fin de la leçon, Rogue libéra l’ensemble des élèves, à l’exception de Winter. Cela commençait à devenir une habitude pour la jeune femme. Elle attendit patiemment devant son bureau qu’il daigne lui adresser la parole. Mais le sorcier prit tout son temps. Il quitta même un instant la salle de classe pour s’enfermer dans son bureau, à la recherche de quelque chose. Winter haussa les épaules. Elle devait se rendre en cours de Transfiguration avec le Professeur McGonagall. Peut-être l’avait-il oubliée à force de l’ignorer. La jeune femme se dirigea vers la sortie.

« - Pas si vite, Grail. », gronda Rogue d’une voix menaçante.

Comment était-il réapparu aussi vite dans son dos ? Il lui jeta dans les bras un ouvrage qui la fit presque vaciller sous son poids et l’effet de surprise.

« - Résumez-moi ça en quinze pages pour lundi.

- Quoi ? Mais c’est impossible ! Résumer autant de pages en si peu… C’est un peu…exagéré comme punition vous ne croyez pas ? », protesta Winter. Elle se demanda comment elle parviendrait à profiter du week-end avec autant de lecture.

C’est alors que Severus Rogue s’élança brusquement de sorte à coincer la jeune femme entre lui et le mur de pierre froide des cachots. Elle rencontra son regard glacial, son visage étant à quelques centimètres du sien. Elle sentit son souffle étonnamment chaud balayer ses cheveux soyeux et sa température corporelle augmenta en conséquence. Une fragrance boisée agréable se mélangeant à un parfum de vieux parchemins anciens vint caresser les narines de la musicienne.

« - Ne discutez pas mes ordres, Miss Grail. », articula-t-il lentement.

Elle resta interdite un moment, le souffle coupé. La peur qu’elle ressentît initialement semblait se fondre progressivement, laissant place à un autre ressenti, mais elle ne parvenait à mettre le doigt dessus. L’homme en face d’elle, de son côté, semblait l’étudier, la sonder.

« - Professeur ? Est-ce que vous savez lire dans l’esprit des autres ? »

La question lui échappa sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi, comme si son instinct lui avait dicté. Rogue sembla pour la première fois surpris et recula de deux pas immédiatement.

« - Je ne vois pas en quoi cela vous concerne. », répliqua-t-il sur la défensive en restant impassible d’expression.

Le professeur n’avait pas encore fait usage de la Légilimancie à l’encontre de Winter, mais il était précisément en train de l’envisager. Il souhaitait vérifier quelque chose à propos de son élève.

« - Je ne sais pas…J’ai cru un instant que…Laissons-cela voulez-vous ? »

Elle rangea le livre que le Maître des Potions lui avait prêté dans son sac, profitant du mouvement pour masquer sa tension interne.

« - Sortez de ma salle de classe. », ordonna froidement Rogue.

Elle s’exécuta.

Les autres cours s’enchaînèrent et à la fin de la journée, au souper, Albus Dumbledore retint l’attention des élèves avant que les assiettes ne se chargent de plats succulents.

« - Chers élèves, chers professeurs de Poudlard, lundi prochain, nous accueillerons les délégations de Beauxbâtons et Durmstrang. Je compte sur vous pour leur réserver un accueil digne de ce nom. Leur arrivée marquera également le début de la sélection des champions du Tournoi des Trois Sorciers. Je tiens à rappeler que seuls les élèves ayant au moins dix-sept ans pourront prétendre à ce titre et déposer leur nom dans la Coupe de Feu. Sur ce, que le repas commence. »

L’imminent directeur de Poudlard se rassit et les festivités habituelles commencèrent. Les fantômes de Nick-Quasi-Sans-Tête et du Moine Gras firent une apparition aux tablées de Gryffondor et de Poufsouffle. Après le dîner, Winter entreprit de ne pas tout de suite retourner à la salle commune de Serpentard. La musicienne souhaitait se dégourdir les jambes avant de passer son vendredi soir à jouer de la guitare dans sa chambre. Ses pas la menèrent vers la tour ouest du château. Elle n’était pas encore familiarisée avec l’ensemble des ailes et des étages, l’édifice étant immense et regorgeant de mystères.

Au détour d’un couloir, alors qu’elle était occupée à regarder les personnages animés des tableaux sur les murs, Winter manqua de peu de percuter une grande silhouette avec une longue barbe blanche.

« - Je constate que vous aimez les promenades du soir, Miss Grail. Il n’y a rien de mieux que d’arpenter les couloirs de l’école pour digérer un excellent repas et une première semaine riche en enseignements.

- Professeur Dumbledore ! Je me réjouis de vous croiser enfin. », le salua Winter.

« - Le hasard fait bien les choses, chère enfant. Il se trouve justement que je venais vous chercher.

- Vous me cherchiez ? Pourquoi donc ? »

Le vieux sorcier lui dévoila un sourire mystérieux, accentuant les pattes d’oie au coin de ses yeux.

« - Suivez-moi très chère. Je pense que vous ne refuseriez guère une tisane. Mon bureau est juste à côté, bien gardé par cette gargouille…Sorbet citron ! »

Winter découvrit une immense statue de créature fantastique ailée qui, à l’évocation de ce qui semblait être un mot de passe s’écarta, dévoilant un escalier secret en colimaçon grimpant vers un étage plus élevé de la tour ouest. Winter se faufila dans le sillage de Dumbledore et la gargouille pivota. L’escalier se mût de sorte à les conduire directement dans une pièce inconnue pour la jeune femme. En entrant, elle s’attarda un long moment devant les tableaux des anciens directeurs de Poudlard et s’extasia devant le magnifique oiseau flamboyant présent sur un perchoir à côté du siège du directeur.

Dumbledore prit place derrière son bureau et incita Winter à s’installer confortement en face de lui. Il fit apparaître une théière et deux tasses sans même utiliser sa baguette.

« - Votre oiseau…C’est un…

- Oui mon enfant. C’est un phénix du nom de Fumseck. Un précieux allié de longue date.

- Oh…Enchantée, Fumseck ».

La sorcière inclina la tête respectueusement envers le volatile et à sa grande surprise, l’oiseau lui rendit son salut.

« - Enchanté, Winter Grail. », fredonna-t-il d’un cri doux et mélodieux.

Dumbledore sourit en voyant l’étonnement de la jeune femme.

« - Je crois qu’il vous apprécie et vous rend votre salut, Winter. »

Cette dernière fronça les sourcils. Dumbledore « croyait » ? Mais l’oiseau venait pourtant de lui expliciter une salutation très claire.

« - Il ne me comprend pas. Il ne sait que me lire par habitude, après toutes ces années passées en ma présence. »

Le phénix avait répondu instantanément à la jeune femme en la fixant de ses petits yeux brillants.

« - Dumbledore, votre phénix, il…parle ? »

Le vieux sorcier posa délicatement ses mains autour de sa tasse encore bouillante.

« - En quelque sorte. Fumseck est, à l’instar des autres phénix, un être hautement intelligent, Winter. Je dois dire que cela est inhabituel. De nombreuses personnes passent régulièrement dans ce bureau mais il ne chante jamais pour elles.

- Il…chante ? », répéta Winter sceptique.

Elle ne l’entendait pas juste chanter. La créature s’exprimait bien d’une voix cristalline et mélodieuse, mais lui adressait des paroles distinctes. Elle regarda en direction du phénix qui désormais s’était tu et l’observait avec intérêt en se lissant les plumes. Winter se ravisa de poser davantage de questions à ce sujet et se rappela ce qu’elle souhaitait demander au directeur de l’école.

« - Monsieur, j’aimerais vous poser une question un peu particulière. Savez-vous ce qu’est la Salle sur Demande ? »

Dumbledore sourit à nouveau entre deux gorgées de tisane.

« - Alors, le Professeur Rogue a donc suivi mes recommandations.

- Vos recommandations ?

- Oui, chère enfant. Votre talent musical ne doit pas rester inexploité pendant cette année scolaire. J’ai suggéré de fait au Professeur Rogue qu’il vous instruise sur l’existence de cet endroit, mais à ce que je vois, il ne vous a pas fourni les explications qui s’imposent. »

Winter écouta silencieusement, impatiente de comprendre de quoi il en retournait.

« - La Salle sur Demande », expliqua Dumbledore avec bienveillance, « est une pièce secrète existant au septième étage du château. Elle ne se présente qu’à celui ou celle qui en a vraiment besoin. Ainsi, très peu de personnes en connaissent son existence, car il faut avoir un dessein bien défini pour la trouver. Son apparence varie en fonction du besoin avec laquelle elle a été sollicitée.

- Donc…si j’avais besoin d’une salle de musique…

- Précisément, Winter. Tout ce que vous cherchez s’y trouvera. »

Le visage de la jeune femme s’illumina. Albus Dumbledore avait pensé à tout. Elle était à la fois touchée de l’attention et se surprit à être déçue que son professeur de potions ne soit pas réellement à l’initiative de cette idée. Sans qu’elle ne sache pourquoi, elle aurait plutôt préféré qu’il en soit l’instigateur.

Fumseck la tira de ses pensées en piaillant mélodieusement. Pour Albus Dumbledore, cela n’était probablement qu’un cri, mais la jeune femme aurait juré qu’elle avait entendu l’oiseau rire. Il la fixait toujours.

« - Winter, je souhaitais également vous faire part d’un autre secret. Seul le corps enseignant et les élèves des autres écoles sont au courant. Nous allons organiser, dans le cadre du Tournoi des Trois Sorciers, une édition spéciale du Bal de Noël. J’aimerais que vous nous fassiez l’honneur d’agrémenter la soirée d’une représentation. Beaucoup d’élèves et de professeurs aimeraient, à n’en point douter, pouvoir admirer votre talent. »

Aussitôt, la jeune femme lâcha un cri d’approbation énergique. Retrouver la scène tout en étant à Poudlard, que demandait-elle de plus ?

« - Je me réjouis de votre enthousiasme. Cela pourrait être la plus belle édition de tous les bals de l’histoire de Poudlard. Il me semble que l’engouement que vous suscitez entre les murs du château rivalise largement avec celui provoqué par Celestina Moldubec quand elle était élève ici. »

Albus Dumbledore avait connu l’époque où la célèbre diva était une élève de Gryffondor. Winter se demanda quel âge le vieux sage pouvait avoir.

« - J’ai vraiment hâte de vivre cette expérience, Monsieur. Mon premier concert dans le monde des sorciers. J’imagine cependant que je ne pourrai pas ramener mes coéquipiers habituels ici ? »

Dumbledore lui afficha une moue désolée.

« - Hélas. Il ne s’agirait pas d’exposer notre monde. Mais je pense que vous pourriez recruter des musiciens pour l’occasion, que ce soit des élèves ou bien des sorciers adultes résidant à Pré-au-lard par exemple. Le Professeur Flitwick est un fin choriste et dirige le Chœur des Grenouilles. Il pourrait vous conseiller voire vous aider à organiser des auditions.

- Le Professeur Flitwick aime chanter ? », répéta Winter agréablement surprise.

Elle allait probablement s’attarder plus souvent dorénavant en salle de cours de Sortilèges.

Après avoir échangé sur le sujet du bal et profité de cet échange privilégié avec Dumbledore pour en apprendre davantage sur le Tournoi des Trois Sorciers dans la limite de ce qui pouvait lui être révélé, Winter finit par prendre congé. Elle se leva de sa chaise et remercia le sorcier pour la tisane. Elle remarqua alors que le directeur la regardait d’un air amusé et énigmatique, caressant sa longue barbe blanche de sa main.

« - À quoi pensez-vous, Professeur ?

- Rien de grave, chère enfant…Je me disais simplement que votre futur cavalier pour le bal fera l’objet de toutes les convoitises.

- Mon…cavalier ? Mais je vais être sur scène… En quoi ai-je besoin d’un cavalier ? », s’écria Winter.

La musicienne n’avait jamais eu de vraie relation amoureuse. Elle avait bien sûr déjà eu l’occasion de fréquenter sporadiquement, principalement sexuellement, plusieurs hommes. Un mannequin, deux acteurs et un photographe. Il y avait également eu ce fan entreprenant, un soir après un concert au Massachussetts où elle avait beaucoup bu avec les autres membres de son groupe. Elle s’était jurée depuis de ne plus retomber ivre à ce point. Mais autrement, il n’y avait eu aucun homme dans sa vie. Le concept d’avoir un cavalier pour un bal lui paraissait un peu désuet et malaisant. Elle ne se voyait pas tenir la main d’un garçon de Poudlard plus jeune qu’elle pour qui elle ne ressentirait rien.

« - Ne soyez pas si catégorique, chère Winter. L’amour est une magie des plus indéchiffrables et irrationnelles qui peut survenir au moment le plus inattendu.

- Hmpf. Si vous le dites. Il se fait tard, Professeur Dumbledore. Je vous remercie encore pour tout. », répondit hâtivement Winter, désireuse de clore le sujet.

Sur ce, elle tourna les talons et rejoignit l’escalier à la gargouille.


Texte publié par NoxND, 21 avril 2025 à 19h33
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