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Of Potions and Riffs (Severus Rogue X OC)
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tome 1, Chapitre 2 « La Ferme dans la Clairière » tome 1, Chapitre 2

Le lendemain, Winter Grail se réveilla de bonne heure. Elle enfila une chemise noire et un pantalon blanc et amassa ses affaires près de la porte d’entrée de la maison de ses parents.

A peine finissait-elle son petit déjeuner que quelqu’un frappa à la porte. Winter se précipita pour lui ouvrir.

Elle vit devant elle un homme d’une trentaine d’années aux cheveux châtains un peu ébouriffés par la brise matinale. Il avait le teint assez pâle et une cicatrice rose sur le visage. Pour autant, il ne paraissait ni effrayant ni repoussant. L’homme arborait une moustache bien taillée qui collait harmonieusement avec le reste de son visage. Ses habits, bien qu’élégants, semblaient être de seconde main. Les manches de sa veste étaient légèrement effilochées par endroit.

« - Monsieur…

- Lupin. Rémus Lupin. Un plaisir, Miss…Grail je suppose ? »

Il lui afficha un sourire avenant et lui tendit sa main qu’elle serra avec enthousiasme.

« - Oui, c’est bien cela. Enchantée Monsieur Lupin…Je devrais dire Professeur ?

- Appelez-moi Rémus, Mademoiselle. Je ne suis plus professeur à Poudlard cette année, vous n’aurez pas à m’appeler comme tel. Je rends juste un service à Albus Dumbledore. Et quelque chose me dit que la mission en question ne sera pas déplaisante. »

Son sourire s’élargit de plus belle, et il s’écarta pour laisser Winter sortir de la maison, d’un geste de galanterie.

« - Non, non, c’est pour moi voyons ! », s’exclama-t-il en voyant Winter empoigner sa valise.

Elle se laissa agréablement délester.

La jeune femme s’avança, puis fronça les sourcils en ne voyant aucun véhicule garé devant la maison.

« - Hum...Comment êtes-vous venu, Rémus ? »

Le sourire bienveillant de l’homme ne quitta pas son visage.

« - Ne vous préoccupez-donc pas de ces détails, ma chère. Avez-vous tout ce qu’il vous faut ? Peut-être souhaiteriez-vous embrasser vos parents une dernière fois ?

- Bien sûr ! »

Winter Grail serra ses deux parents dans ses bras avec affection, puis une fois les aurevoirs terminés, elle se dirigea vers Lupin. Soudain, au dernier moment, un doute la saisit et elle le questionna avec incertitude.

« - Rémus… ? Je me demandais, est-ce qu’il y a de l’électricité à Poudlard ? »

Lupin s’étonna un moment de sa question, puis répondit :

« - Ah oui, je me doute que vous n’êtes vraiment pas familière avec le monde des sorciers, n’est-ce pas ? Contrairement aux moldus, nous n’avons pas besoin d’utiliser cette énergie car la magie nous suffit amplement pour subvenir à nos besoins. Il n’y a donc pas de prise électrique au château.

- Les mol-quoi ? », répéta Winter interloquée.

« - Les moldus, c’est comme cela que nous appelons les non-mages.

- Ah...D’accord je vois. Dommage pour l’électricité, sinon, j’aurais bien apporté avec moi ma guitare électrique… »

Le regard de Lupin s’illumina.

« - Mais bien sûr, la musique, comment n’y ai-je pas encore pensé ! Vous n’êtes pas n’importe quelle jeune femme. Ce serait dommage que vous ne puissiez faire profiter Poudlard de vos talents. Ne vous inquiétez pas, Albus garde toujours des générateurs moldus en réserve pour le bal de l’école chaque année où nous y faisons jouer des groupes. Pour cette occasion bien précise en effet, nous avons également recours à l’électricité. Allez-donc chercher votre instrument, Miss Grail ! »

La jeune femme courut avec joie rapidement dans sa chambre et revint bientôt avec un étui de guitare et un amplificateur Marshall.

« - Bien. Nous sommes prêts. Prenez mon bras, Miss Grail. »

Winter lui jeta un regard empli d’incompréhension et s’exécuta.

« - Avant toute chose, je tiens à m’excuser du désagrément causé… »

A peine Lupin eut-il prononcé ces mots que le monde se mit à tournoyer, l’espace à se distordre autour d’eux. Winter eut l’impression que son estomac allait sortir de son corps et que ses cervicales allaient se briser.

Quelques instants plus tard, elle se retrouva à terre en toussant, les sens sans dessus-dessous. Une fois sa vue revenue à la normale, elle se leva et s’épousseta, déboussolée. Des brins d’herbes s’étaient accrochés au tissu de son pantalon. Elle se retrouvait dans une clairière, à l’orée de la forêt. Le ciel était gris, mais pas menaçant.

La jeune musicienne était bouche-bée. Comment Lupin avait-il fait cela ? Quelle était cette…magie ?

« - Tout va bien Miss Grail ? », l’apostropha une voix désormais familière.

Lupin l’attendait à quelques mètres de là avec tous ses bagages. Derrière lui se trouvait une ancienne ferme à la lisière du bois qui, bien que marquée par le temps et ayant besoin de quelques rénovations, semblait encore résister fermement au climat et aux intempéries.

« - Plus ou moins… Qu’est-ce que c’était que ça ? », s’écria-t-elle, réprimant une soudaine nausée.

Le sourire de Lupin se dessina sous sa moustache.

« - Félicitations Mademoiselle, vous avez transplané pour la première fois. Suivez-moi, je vais vous montrer votre chambre. »

Winter secoua la tête pour vérifier qu’elle ne rêvait pas et entreprit de suivre son étrange tuteur à l’intérieur de la ferme.

L’intérieur était rustique, calme et apaisant. Rémus Lupin ne semblait pas rouler sur l’or, mais son empreinte chaleureuse et douce s’imprégnait dans le salon. Une belle cheminée, éteinte en cette période estivale, trônait dans un coin de la pièce, entourée de fauteuils. Winter imagina un instant le charme que cet endroit pouvait revêtir en plein hiver.

Elle suivit Lupin jusqu’à une petite chambre au bout du couloir où il déposa toutes ses affaires. La pièce était petite, avec peu de décoration hormis un tableau sur un mur représentant des ripailles paysannes. Le lit était modeste et les seuls autres meubles présents étaient une armoire et une table de chevet.

« - Ce n’est pas un hôtel quatre étoiles, mais je m’y sentirai toujours mieux que dans un tour bus. », songea Winter en riant intérieurement.

Après avoir mis en ordre ses bagages, la jeune femme rejoignit Lupin dans son salon. L’homme était en train de déposer un service à thé sur une petite table à côté des canapés. Il l’invita à s’asseoir.

« - Je reviens, juste un instant. »

Il disparut vers une autre partie du salon, semblant activer un objet caché dans un de ses meubles. Bientôt, le doux craquement d’un tourne-disque se fit entendre et un morceau de jazz enveloppa la pièce. Winter arbora un sourire jusqu’aux oreilles.

« - My Baby Just Cares For Me de Nina Simone. », remarqua Winter, emplie de joie. Elle aimait ce morceau.

« - Bien vu Miss Grail, vous avez comme je m’y attendais une excellente culture musicale.

- Vous êtes un grand amateur de jazz, Rémus ? Vous êtes plein de surprises.

- Oui, les sorciers n’en écoutent pas beaucoup, ni les jeunes moldus de votre génération d’ailleurs, mais je trouve qu’ils passent vraiment à côté de quelque chose. », dit-il tout en lui proposant une tasse de thé.

« - C’est vrai que ce n’est plus très tendance, mais en ce qui me concerne je suis très ouverte aux musiques des précédentes décennies, déclara la jeune compositrice, cela m’inspire et me permet d’innover en matière d’écriture. Je ne suis pas du genre à me laisser enfermer dans un genre…ou dans quoi que ce soit d’ailleurs. »

Elle arbora un sourire fier et presque provocant. Lupin hocha la tête. Il se trouva agréablement surpris par l’ouverture d’esprit, la modestie et la maturité de la jeune femme. Bien que n’ayant peu d’attaches -à part le jazz- avec le monde moldu, il s’était renseigné sur la vie des célébrités de ce dernier avant de recevoir la jeune musicienne chez lui. Après avoir lu beaucoup de choses inavouables sur des personnages comme Freddie Mercury, Keith Richards, Mick Jagger ou encore Axel Rose et Kurt Cobain pour les plus contemporains, il était assez sceptique quant à l’attitude que Winter Grail aurait pendant la durée du tutorat. Ses craintes étaient visiblement infondées.

« - Voulez-vous du chocolat Miss Grail avant que nous commencions à entrer dans le vif du sujet ?

- Volontiers. Merci. »

Il lui offrit un carré et débuta.

« - Bien. Je vais vous enseigner les bases de la magie dans toutes les matières. Je suis moi-même un expert dans l’une d’entre elles, la Défense contre les Forces du Mal, étant ce qu’on appelle un Auror. Je suis un agent du Ministère de la Magie et je suis chargé de missions plus ou moins périlleuses permettant de faire reculer les forces des Ténèbres. »

Lupin se lança bientôt dans un monologue, régulièrement entrecoupé de questions de Winter, où il lui introduisit le monde des sorciers ainsi que la situation politique tendue actuelle. Elle apprit donc l’existence des Mangemorts et de leur leader redouté, Voldemort et se souhaita intérieurement de ne pas avoir affaire à eux.

Comme elle n’avait pas encore de baguette magique, Lupin utilisa le reste de la journée pour l’initier à l’herbologie et l’art des potions. Winter trouva la deuxième matière particulièrement plaisante bien que très rigoureuse. La rigueur, ce n’était pas son point cardinal. Bien que le rock nécessitât, à grande échelle, une bonne organisation, Winter aimait s’affranchir des règles et improviser. C’était sa manière de composer de la musique.

En fin de journée, Rémus lui révéla qu’il l’emmènerait le lendemain dans un endroit appelé le Chemin de Traverse pour aller chercher sa baguette et ses fournitures. Cela inquiéta un peu Winter, car bien qu’elle eût beaucoup d’argent sur elle, étant devenu fort aisée en perçant dans la musique, elle n’avait aucune idée de comment se déroulerait le change de monnaie pour passer de la livre sterling au gallion.

Elle s’endormit relativement tôt, épuisée par sa première journée en tant que sorcière.

Le lendemain, après un petit déjeuner copieux et un carré de chocolat, Lupin transplana à nouveau avec Winter, la conduisant à un endroit dissimulé en plein cœur de Londres. La compositrice se prit la tête dans les mains à cause du transplanage. Décidément, elle ne s’y ferait jamais.

Emerveillée par le chemin insolite se dévoilant à elle derrière les briques du mur enchanté s’ouvrant par magie, elle ne put s’empêcher de flâner devant chaque devanture, chaque vitrine. C’était sa première entrevue du monde magique. La musicienne avait l’impression de vivre un songe éveillé. Une excitation intense la parcourut.

« - Miss Grail, je vais vous accompagner à la banque de Gringotts pour changer votre monnaie, puis chez Ollivander pour que vous puissiez choisir votre baguette magique. Si cela ne vous dérange pas, je devrai vous laisser ensuite faire vos emplettes pour la rentrée toute seule. Une affaire m’attend au Chaudron Baveur. Nous pourrons nous y retrouver quand vous aurez terminé. C’est à l’entrée du Chemin de Traverse, juste ici. »

Lupin lui montra du regard un pub anglais avec une enseigne à ce nom.

« - Merci beaucoup Rémus ! Pas de soucis. Vous m’êtes déjà d’une aide précieuse. », le gratifia Winter qui avait des étoiles dans les yeux.

Cet endroit se situait à Londres. Elle avait pourtant arpenté la capitale tellement de fois. La jeune femme peinait à croire qu’elle en soit passé à côté pendant tout ce temps.

Après être passé à la banque et avoir acquis sa nouvelle baguette – un bois d’érable avec du crin de licorne-, Winter entama son exploration. Elle se retrouva bientôt les bras chargés de robes de sorcière, de livres et d’accessoires, au point de se maudire de ne pas avoir pensé plus tôt tout d’abord à acheter un chariot.

Le Chemin de Traverse n’était pas noir de monde, l’été battant encore son plein, mais elle se sentit vite débordée, bousculée par des personnes pressées. Elle entreprit alors de se poser dans une ruelle à l’abri des regards pour reprendre son souffle un instant. La ruelle était plongée dans la pénombre et n’avait rien d’invitant. Elle lut sur le panneau accroché au mur « Allée des Embrumes ».

« - Drôle de nom. Cela colle à l’atmosphère du lieu en tout cas. », remarqua Winter en soufflant adossée contre le mur.

Soudain, plusieurs ombres se dessinèrent. En se rapprochant, Winter Grail vit qu’il s’agissait de sorciers étranges et inquiétants, recouverts de vêtements noirs déchirés et à l’hygiène douteuse. Certains semblaient avoir bu. Un homme plus grand que les autres, avec le teint jaunâtre et une longue barbe grisonnante mal taillée, la héla :

« - Dis donc mignonne, qu’est-ce que tu fais dans l’Allée des Embrumes ? Doit-on prendre ça pour une invitation ? Tu t’offres à nous ? »

Winter sentit son sang se glacer, mais elle en avait vu d’autres. Elle avait déjà eu affaire à des ivrognes mal léchés par le passé, quand elle jouait encore dans les bars. Elle n’avait jamais considéré sa condition de femme comme un handicap dans ce genre de situation.

« - Pfff ! Tu parles oui ! Ce dont tu aurais besoin qu’on t’offre là maintenant plutôt qu’une femme, ce serait un rasoir et un dentifrice ! »

L’homme ricana d’un air mauvais.

« - Ah mais c’est que tu as du répondant, ça me plaît ! Allez, viens avec nous, on va s’amuser un peu…Viens nous divertir… »

Il leva la main pour l’agripper par le bras, mais la musicienne esquiva son approche et lui cogna vigoureusement l’entrejambe avec son pied. L’homme recula de stupeur et de douleur en grimaçant.

« - Sale garce ! », hurla-t-il.

Winter Grail lui tira une révérence d’un air moqueur.

« - Ce divertissement est-il à la hauteur de vos attentes ? », railla-t-elle.

Les autres sorciers semblèrent stupéfaits par sa désinvolture.

« - Bon sang mais bougez-vous le train bande d’abrutis ! Qu’est-ce que vous attendez ? », cria l’homme qui était maintenant au sol tiraillé par la douleur.

Trois autres sorciers se dirigèrent vers elle et Winter perdit son sourire. Trois contre elle ? Ce n’était pas du jeu. Elle voulut se placer en position d’attaque mais n’en eu guère l’occasion en entendant l’un de ses agresseurs crier :

« - PETRIFICUS TOTALUS ! »

Elle sentit soudainement son corps lui désobéir et ses bras se resserrer le long de ses jambes, comme si elle était saucissonnée par une corde invisible.

La panique commença à s’emparer d’elle. C’était donc ça la magie. Cela était beaucoup plus dangereux que ce qu’elle imaginait. Les trois sorciers se rapprochaient lentement d’elle et elle vit les pires scénarios lui parcourir l’esprit. Elle ferma les yeux, incapable même de crier quand elle entendit une autre voix, grave et autoritaire, s’élever au-dessus du tumulte.

« - EXPELLIARMUS. FLIPENDO. »

Les baguettes des assaillants leur glissèrent immédiatement des mains et leurs corps furent projetés contre les murs de brique de la ruelle, émettant un bruit sourd. Winter jura qu’elle avait même entendu des os craquer. En émettant des cris plaintifs, les voyous se relevèrent et détalèrent avec l’homme qu’elle avait frappé, sans demander leur reste.

« - Finite Incantatem. », lança sur un ton calme et monotone la mystérieuse voix.

Le corps de Winter se mit à lui obéir à nouveau. Elle voulut s’approcher de son mystérieux allié de circonstance, mais tout ce qu’elle vit s’éloigner dans l’ombre de la ruelle fut une silhouette droite à l’allure régalienne avec une grande cape noire traînant jusqu’au sol et des cheveux mi-longs de la même couleur dansant sur ses épaules.


Texte publié par NoxND, 20 avril 2025 à 22h02
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