Pourquoi vous inscrire ?
«
»
tome 1, Chapitre 8 « Libère-Moi » tome 1, Chapitre 8

Michel Druvert et Arnold Pfeffer, les sourcils froncés, songeaient tout deux à la conséquence du mensonge de ce connard.

- Comment avait-t-il pu ? Comment avait-t-il OSÉ !!

Le directeur hurla ce dernier mot, en proie à une violente fureur. Ce gardien avait OSÉ mentir à un supérieur et contester ses ordres à lui ! Provoquer la mort de l'un de ses chiens favoris !

Michel regarda Pfeffer d'un air inquiet. À l'instant où il lui avait annoncé la confirmation pour la mort, son patron avait sauté dans sa luxueuse voiture et le chauffeur démarrait en trombe vers le chenil. Ils étaient maintenant sur l'autoroute, Arnold suffocant de colère et Michel désemparé ; abasourdi. Il avait été berné par cet employé et la vétérinaire allait arriver dans les dix prochaines minutes. Un gardien la conduirait au chenil et là... Le gérant frissonna. Il avait hâte d'arriver pour renvoyer cet imbécile et s'assurer, d'un air faussement inquiet, de l'état du chien.

•••

La terreur. La seringue. Une femme en blouse blanche qui le tenait bien fort. Le collier l'étouffais et la chaîne bougeait violemment à cause de ses cabrioles.

•••

Peu après la torture du fouet, un gardien était arrivé en courant, les joues rouges et avait hurlé qu'une vétérinaire attendait le chien au chenil quatre. Peu après, Neïko était retourné dans sa prison. Il repensait au moment passé avec Nishka. Une sensation bizarre naissait dans son ventre. Il était heureux.

•••

- Mais il ne faut pas avoir peur... Là, tout va bien ! Ça va juste piquer un peu. Tenez le ferme, vous.

Helena Shwabs jeta un regard mauvais au gardien qui resserra sa prise. La vétérinaire avait lâché le chien et soignait maintenant sa main ensanglantée, mordue jusqu'au sang par l'animal.

Tu vas crever.

La femme boutonna sa blouse d'un air féroce. Elle sortit de sa trousse une seringue à la longue pointe acérée et une petite bouteille. Elle transvasa le produit noir du récipient qui le contenait au réservoir et tapota le tube. Elle reposa la seringue sur la malle.

À nous deux, maintenant.

Elle regarda avec délice la terreur naissante dans les pupilles brunes de la bête.

Helena devient furie. Elle poussa violemment le gardien qui s'empressa de sortir, et se dirigea, un sourire carnassier sur les lèvres, vers sa proie tremblante. Helena attrapa avec brusquerie le gros collier de cuir de la bête, arrachant au passage quelques touffes de poils marrons.

Le hurlement de douleur que poussa Neïko attira l'attention des chiens et des gardiens encore présents.

Les yeux fous, Helena cria :

- Sortez ! Tous ! Cela doit se faire dans le calme ! Voyez, reprit-elle, après une courte pause, la pauvre bête est terrorisée par vous tous. Sortez ! Et emmenez les autres monstres !

Le personnel qui nettoyaient le chenil sortirent, éberlués, tirant les chiens par les colliers, ceux-ci rendus fous par l'odeur de la mort et de la haine.

Seuls. Elle et Neïko. L'humaine et le chien. La Belle et la Bête. La déesse et le monstre. Vraiment ? Pourtant, ce n'était pas le chien qui s'avançait, rictus inhumain sur le visage, une ceinture à la main.

•••

La limousine se gara sur le parking cahoteux des chenils. Sitôt sortit de sa luxueuse voiture, Arnold hurla des ordres en gesticulant.

- Michel ! Convoque Koat dans le bureau ! Vous, dit-il en désignant un gardien, emmenez-moi aux chenils ! La vétérinaire est-elle arrivée ? Répondez !

- Oui, monsieur.

- Dans quel...

- Le numéro quatre.

- Bien. Emmenez-moi d'urgence !! Vite !

Le gardien s'empressa de prendre une petite voiture spécialement conçue pour conduire dans les petits espaces. Il tourna la clé de contact. Le moteur émit un faible vrombissement. Le patron monta, claqua la portière et le regarda, impatient. Les chenils numéros quatre, cinq et six se trouvaient à l'opposé du parking. Ils traversèrent à vive allure les box femelles et les deux centres d'inséminations. Le regard concentré d'Arnold jeta de fréquents coups d'œil aux alentours. Lorsque le cauchemar serait fini, il fera une petite visite. La petite voiture bringuebalait sous les cahots des graviers, le gardien écrasait son pied sous la pédale.

- Plus vite !

•••

Neïko crachait du sang. Il hurla pour la dixième fois sous les coups imperturbables de cette femme. Le fouet avait remplacé la ceinture et les profondes blessures qui suintaient de sang brûlaient la peau de l'innocent. Il aboya de plus belle.

Helena s'acharnait sur cet être sans pouvoir. Il devait s'incliner. Se soumettre. Elle songeait à la seringue. Pas encore. Attendre jusqu'à ce que la dernière goutte de sang tombe sur le sol. Elle avait pris le temps de l'attacher soigneusement, la lourde chaîne tressautait à chaque coup.

•••

Quelle genre de femme pouvait commettre cette atrocité ? Elle. Sûrement d'autre mais elle. Tout ce que Neïko voyait, c'était un bourreau, une furie vengeresse qui battait le sang innocent par plaisir. Il vit rouge. La colère et le désespoir montèrent dans son cerveau et il frappa. Bondissant, esquivant les coups de fouet et hurlant à la mort. Il mordit. De toutes ses faibles forces. La douleur de la femme lui vrilla les tympans mais il resserra sa prise.

Elle hurlait sa douleur.

La gueule pleine de sang, il regarda l'humaine qui s'était légèrement affaissée. Il ne fut ni satisfait, ni épris de remords. Il l'avait fait, c'était tout.

Trop tard.

Le couteau argent s'était planté dans l'une de ses côtes. Il hurla ; encore. La femme se rapprocha de lui, sa main gauche bandée serrée contre l'avant bras blessé.

- J'aime les chiens qui me résiste, lui susurra-t-elle. Tu t'es rebellé avec courage, mais maintenant que je me suis bien amusée, je vais devoir malheureusement en finir.

Elle le quitta brièvement, avant de revenir, la seringue dans sa main. Elle lui enserra le cou, son collier l'étouffa. Elle approcha l'aiguille. Une terreur pure. Animale. Ses cabrioles désespérées faisaient tressauter la chaîne rutilante. Elle riait. Un rire bestial.

•••

Le gardien se gara devant l'entrée du chenil numéro six.

- Désolé, mais je ne peux pas aller plus loin avec la voiture. Il y a un camion pour la nourriture juste après qui bloque le passage. Il vous suffit de continuer tout droit.

Le directeur hocha la tête. Il descendit prestement et couru vers le chenil quatre. Il ouvrit violemment la porte.

•••

La veine du cou palpitait. Le produit noir tanguait dans la seringue, comme s'il était, lui aussi, impatient d'ôter la vie. Il n'y avait plus que quelques centimètres !

La porte s'ouvrit sur le directeur. Surprise, elle murmura :

- Que faites-vous ici, Arnold ?

- C'est Koat qui t'as appelée ?

- Une urgence apparement, cracha-t-elle en désignant le chien étendu.

- Que lui as-tu fais ?! Je ne veux pas qu'on le tue !

- Du calme. Je n'avais pas encore enfoncé la seringue, dit-elle en agitant sa main.

- Mais... murmura Arnold en retournant le corps.

Il vit le couteau d'un œil exorbité.

- Pourquoi ?

- Il m'a mordu deux fois. Je l'ai punis, ajouta-t-elle, désinvolte.

Arnold sourit. Elle s'approcha de lui et déboutonna le col de sa chemise bleue, lentement.

- Respire un peu, tu as du mal. Voilà...

- Helena...

Il soupira. Celle-ci déboutonnait à présent sa propre blouse, laissant apparaître sur son t-shirt moulant, deux belles bosses bien formées.

Arnold se jeta sur elle et l'embrassa. Il la regarda. Sa chère femme... L'homme regarda son annulaire. La bague brillait toujours, renvoyant un rayon de soleil sur celui d'Helena. Elle lui vola un baiser passionné et ils quittèrent le chenil, bras dessus-bras dessous, la caisse de la vétérinaire entre eux, oubliant la triste silhouette qui ne bougeait plus, étendue à terre.

Arnold esquissa un signe du menton aux gardiens sur le pas de la porte du chenil. Ils se précipitèrent et s'empressèrent de soigner les nombreuses plaies du chien.


Texte publié par Lora, 4 mai 2025 à 01h05
© tous droits réservés.
«
»
tome 1, Chapitre 8 « Libère-Moi » tome 1, Chapitre 8
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
3087 histoires publiées
1358 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Mimi0210
LeConteur.fr 2013-2025 © Tous droits réservés