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tome 1, Chapitre 51 « Famille » tome 1, Chapitre 51

51. Famille

Amaryllis a fini par céder. Francis reste un allié de choix et sera inévitablement impliqué à un moment ou un autre. De plus, ma protégée compte bien sauter sur l'occasion demain soir pour mettre en œuvre l'idée dont je lui ai fait part vis-à-vis de Jeremiah. Prévoir une solution de repli me semble judicieux si les choses venaient à tourner mal, même si je me garde bien de partager mes inquiétudes.

Je perçois la joie et l'excitation d’Amaryllis. Au fond, elle avait hâte de revoir son cousin. Je suis tout aussi heureuse de pouvoir communiquer avec lui à nouveau ! La cafétéria est presque vide. Les premiers cours commencent dans quelques minutes à peine. Francis est en train de débarrasser son plateau lorsque ma protégée s'introduit dans la pièce. Elle s'adosse au mur à l'entrée et attend qu'il approche. Le blondinet la dévisage d'un air étonné alors qu'elle lui offre son plus beau sourire.

– Salut ! entame-t-elle la conversation. T'as quel cours en premier ?

– Euh… bin… Histoire, je crois.

– Mince, on n'a pas le même… t'es dispo après les cours ?

– Hein ? C'est-à-dire… enfin…

Francis rougit jusqu'aux oreilles, abasourdi et déboussolé par cet intérêt soudain pour sa personne. Il ne connaît personne, ici, et Jeremiah était le seul avec qui il avait sympathisé, autrefois. Comme il était censé partager sa chambre, il s'est retrouvé sans voisin et peine à s'intégrer en ce début d'année.

– Oh… juste pour discuter ! Rendez-vous ici à midi, on trouvera un coin tranquille j'ai plein de choses à te dire !

Amaryllis agrémente sa proposition d'un clin d'œil tout en montrant furtivement son pendentif, prenant bien garde à ce qu'il soit le seul à l'apercevoir. Francis écarquille les yeux et les laisse rivés là où le bijou a déjà disparu. Il finit par secouer la tête, comme pour se remettre les idées en place. Ma protégée est déjà à l'autre bout du couloir et il court derrière elle.

– Attends ! C'est fou ! Je… Tu…

– On va être en retard ! À tout à l'heure ! Tiens… au cas où. Moi c'est Amaryllis !

Elle fourre dans sa main un feuillet froissé où est inscrit son numéro et s'éclipse vers sa salle de cours sans attendre. Francis scrute le bout de papier d'un air absent.

Tu n'es pas au bout de tes surprises, et tu vas vraiment finir par arriver en retard si tu continues à traîner.

Il sursaute, tourne la tête dans tous les sens pour chercher la provenance de ces paroles.

– Tu me connais, Francis.

J’inonde les murs d'une douce chaleur. Je me souviens de notre premier contact. C'était différent, car je ne savais pas encore à ce moment-là que je pouvais lui parler directement. Néanmoins, je retrouve ce même enthousiasme, ce même émerveillement dans ses iris aux reflets printaniers.

– Aeternalis… chuchote-t-il dans un grand sourire.

File !

Il se met à courir en riant.

– Alors ça… Je le savais ! scande-t-il dans les couloirs déserts.

L'euphorie qui le transporte est contagieuse. Et l'espoir que tout pourrait s'arranger efface un instant toutes mes incertitudes.

Après cette matinée tranquille, Amaryllis est ravie de retrouver son cousin. Ils s'installent dans l'effervescence de la pause méridienne, l'un en face de l'autre à une petite table en retrait.

– Alors ? chuchote Francis.

– Tu peux parler normalement ! J'ai lancé un petit sort contre les oreilles indiscrètes.

Elle agrémente son affirmation d'un clin d'œil accompagné d'un sourire complice. Francis ne cache pas son admiration :

– Dis-donc, tu sais déjà faire ça !

S'il savait… D'ailleurs, Amaryllis laisse échapper un gloussement. Après s'être souhaité bon appétit, les jeunes gens commencent à manger leur steak agrémenté de pommes dauphines et de quelques feuilles de salade pour faire bonne figure. Francis jette des regards suspicieux alentour.

– Alors, reprend-il sans pouvoir s'empêcher de parler à voix basse, t'es la fille d’Althéa ?

– Oui, on est cousins ! Par contre sois plus naturel, tu vas attirer l'attention sur nous, là… Fais-moi confiance, personne ne peut entendre ce qu'on dit à un mètre à la ronde.

Francis acquiesce vigoureusement avec un grand sourire, puis prend un air plus sérieux.

– Mmmh… avance-t-il en avalant sa bouchée, tu devrais quand même être plus prudente, j'aurais pu te tendre une embuscade.

Amaryllis lève les sourcils. Peut-être fait-il allusion au bijou qu'elle a laissé apparaître un instant en lui donnant rendez-vous.

– Comment ça ?

– T'as pas les caractéristiques physiques d'une Amloth. Sans l'intervention d’Aeternalis, j'aurais pensé à une usurpatrice… un piège.

– J'utilise une illusion, affirme-t-elle avec une assurance tranquille. Et justement, j'ai Aeternalis pour couvrir mes arrières.

– Et… comment t’as su, pour moi ? C'est Aeternalis, qui t'a dit ?

– Non… C'est… un peu plus compliqué que ça.

Francis reste coi, interrompant son repas, suspendu aux lèvres de sa cousine dans une moue inquiète.

– T'en fais pas, personne d'autre n'est au courant. T'as déjà entendu parler des Chronomages ?

– Les mages les plus rares, tout le monde en a déjà entendu parler.

– Ok. J'en suis une.

Francis écarquille les yeux. Avec sa bouche encore pleine, il ressemble à un hamster pris dans les phares d'une voiture. Après un long moment, il reprend sa mastication, sans cesser de fixer sa cousine qui lutte pour ne pas éclater de rire. Le blondinet fini par retrouver l'usage de la parole :

– Tu veux dire que t'es genre… une visiteuse du futur ?

– Mmh mmh. C'est à peu près ça.

– Waouh… Dis-donc, tu manges pas ?

Sacré Francis… Toujours si prompt à sauter du coq à l'âne ! Toutefois, il est vrai qu’Amaryllis n'a pas encore touché à son assiette, contrairement à son goinfre de cousin.

– Si si… Peut-être pas tout, je te donnerai le rab si tu veux !

Un silence s'installe entre eux, relatif avec le bruit des couverts et le brouhaha des autres conversations qui vont bon train. Par contre, Francis ressemble à présent à une cocotte minute sur le point de cracher son dernier filet de vapeur.

– Tu dois sûrement avoir des tas de questions… finit par supposer Amaryllis dans un soupir.

– Tu viens de quelle année ? C'est comment, le futur ? On est devenu proche ? Comment t'as su que…

– Francky, rit-elle doucement, pas tout d'un coup, s'il te plaît ! Laisse-moi le temps… C'est pas si facile.

Il acquiesce avec un petit sourire contrit et choisit d'enchaîner l'air de rien sur la pluie et le beau temps. J'ai toujours admiré son empathie et son entrain à toute épreuve. L'heure de retourner en cours arrive bien vite, avec la promesse de se retrouver le soir même, avant le départ de Francis chez sa mère. Il en vient même à inviter Amaryllis pour le weekend qui accepte avec joie pour la semaine suivante. Demain, nous avons un autre programme de prévu… Francis aura toutes ses réponses en temps voulu.


Texte publié par Wildflower8906, 12 octobre 2025 à 14h56
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